19.La cascade de Théba


Oh ! C'est fatiguant. J'ai l'impression d'avoir à gérer deux gosses de cinq ans. Et ces deux gosses auraient pour nom Jett et Droy. Oui, ils sont vraiment IN-SU-POR-TABLES. Et encore, le mot est faible.

Ils passent leur temps à se battre devant moi...et pour moi. Je suis flatté de leur intérêt, mais là, ça frôle l'obsession, l'hystérie.

Le pire, c'est qu'ils ne prennent même pas en compte mes propres sentiments. Non. Ils se battent en étant persuadés que je choisirais l'un d'eux.

Tout faux !

Je ressens quelque chose mais ni pour l'un, ni pour l'autre. Pour une troisième personne. Cette personne m'a fait du mal physiquement, elle m'a protégée indirectement et enfin, elle est rentrée dans ma guilde et m'a offert un surnom. Pas avantageux, je vous l'accorde.

Vous l'aurez deviné, c'est Gajeel Redfox.

Mes goûts sont bizarres, hein ?

Comment je sais que je l'aime ? Tout simple, aussi bateau que dans mes livres...

Quand il m'embête, j'ai plus envie de rire que de le gronder, quand il se moque de ma taille, ses réflexions me touchent plus que celles des autres, quand il parle, le son de sa voix me remplie de joie et mon cœur fait un bon, quand il me touche, je frissonne, quand il sourit, j'ai envie de le prendre dans mes bras et de lui sourire à mon tour.

Si c'est pas de l'amour, c'est de la haine !

Revenons à Jett et Droy. Pour une fois, j'ai envie de faire une mission seule. Même si je reviens à peine d'une autre mission. Si Gajeel avait été à la guilde, j'aurais pris un livre et fait semblant de lire pour l'admirer. Ou il serait venu me voir et j'aurais vraiment lu pour ne pas qu'il voit mon trouble.

Mais il n'est pas là. Il doit être en mission. Avec Lily, cela va de soit.

Je me lève alors et me dirige vers le tableau des affiches. Mes affaires de voyage sont dans mon sac. Je n'aurais qu'à aller prendre de nouveaux habits chez moi et je partirais !

Les missions sont toutes distinctes. Il y a vraiment de tout. Déchiffrer un message, chercher un objet ancien, capturer un bandit, déverrouiller une porte magique...Je n'ai que l'embarras du choix. Hum...je crois que je vais prendre celle là. Il s'agit d'espionner un gang d'escrocs et de rapporter le plus d'informations sur eux. Ça a l'air facile. Je décroche le papier et l'apporte à Mirajane.

-Ah ! Levy ! Tu pars en mission, unité Shadow Gear ?

Ah, Mirajane. Mirajane qui découvre tout. C'est toujours moi qui choisi les missions pour les Shadow Gear mais elle ne le demande jamais si je pars seule ou avec eux. Jamais sauf...aujourd'hui. Comment a-t-elle devinée que j'y allai seule ?

-Non. Je pars un peu seule.

-D'accord, me répond-elle avec son sourire.

Elle prend le papier et commence à le lire. Elle fronce les sourcils puis note sur le registre que je l'ai prise.

-Quelque chose ne va pas, Mira ?

-Non...j'ai juste eux l'impression d'avoir déjà lu cette requête. J'ai du y jeter un coup d'œil en l'affichant.

-Bon...au revoir alors !

-À bientôt, Levy !

Je retourne vers ma table, range mon livre dans mon sac et sors. Le soleil commence tout juste à décliner. Je dois me rendre à Séraphin, une ville un peu plus au nord de Magnolia. Si je me dépêche, je pourrais arriver à Théba avant la tombée de la nuit. Théba est exactement entre Séraphin et Magnolia.

Je hâte le pas et arrive à Fairy Hills. Je rentre et me dirige vers mon appartement. Le temps de trouver les clés, Evergreen apparaît dans l'entrée. Elle pleure.

Elle n'a pas fait trois pas qu'elle tombe à genoux par terre et éclate en sanglots, la tête entre les mains.

Je m'approche alors doucement d'elle et m'agenouille pour être à sa hauteur.

-Evergreen ?

Pas de réponse, mais toujours des sanglots. Je dépose une main sur son épaule. Pour lui prouver qu'elle n'est pas seule, que je suis là.

Contre toute attente, elle vient se blottir contre moi. Je la serre dans mes bras.

Evergreen...Evergreen qui marche la tête haute et n'as peu de personne. Evergreen qui ne se laisse jamais aller à ses sentiments. Evergreen qui dit haut et fort ce qu'elle pense. Elle vient de s'effondrer. Elle pleure tristesse dans mes bras, sans honte. Qui a bien pu lui faire tant de mal ? Mais je n'ai pas besoin de poser la question, elle y répond toute seule.

-Je suis une idiote, souffle-t-elle, j'ai eu peur. Je ne peux plus faire marche arrière. J'ai mal, j'ai mal...

Sa main droit se dirige vers son cœur et elle sert sa peau. Elle a mal au cœur. Elle est de nouveau secouée de sanglots. Evergreen s'accroche à moi comme si j'étais sa bouée de sauvetage.

-J'ai peur. Peur de l'engagement et surtout, peur qu'il ne m'aime plus un jour. Je peur de souffrir ce jour là. Levy, j'ai tellement peur...

Je crois l'entendre murmurer encore "Je l'aime", mais je n'en suis pas sûre.

-Il ne faut pas, je t'assure qu'il t'aimera toujours.

Je ne sais pas si ce sont les paroles ou le fait d'avoir parlé, mais Evergreen se calme. Petit à petit, sa respiration reprend un rythme normal et les larmes ne coulent plus.

Je me lève alors en l'aidant. Je passe un de ses bras au dessus de mes épaules et passe une de mes bras autour de sa taille. Ainsi, nous avançons vers sa porte d'appartement.

Je lui prend les clés des mains et ouvre. L'agencement et la décoration sont différents mais cet appartement est le même que le mien. Je dépose ma camarade sur son canapé. Elle me sourit tristement et murmure.

-Mais je ne peux pas lui dire...

Avant de fermer les yeux. Je sors discrètement en fermant la porte derrière moi. De qui parlait-elle en disant "il" ? Aucune idée. J'ouvre mon propre appartement. Par les fenêtres, je vois je le soleil commence à se coucher. Il faut que je me dépêche.

Je sors de mon sac mes anciens vêtements que je dépose dans une corbeille et me rue sur mes livres. Je prend tout ceux me semblant utile pour la mission que je vais mener. Une fois cela fait, je mets aussi de nouveau habits dans mon sac et me change moi-même. Je remets de l'ordre dans mes cheveux et enfile une veste. Je suis prête. J'attrape mon sac, ferme la porte et pars en courant vers la gare de Magnolia. Il a raison, je ne suis qu'une crevette qui s'essouffle vite et sans résistance, mais j'avancerais quand même.

J'arrive enfin, après huit minutes de course, à la gare. Je reprends rapidement mon souffle. Il faut que je me dépêche ou je n'arriverais jamais à Théba avant la nuit tombée. Je me dirige vers le guichet.

-Bonjour...un billet pour...pour Théba.

Je n'arrive plus à reprendre ma respiration. Heureusement, le monologue de mon interlocuteur me laisse le temps de reprendre mon souffle.

-Théba...il y a train dans un quart d'heure. Quai numéro 2. Le billet coûte 20 joyaux sans bagage. C'est 10 joyaux de plus par sac à dos et 25 par valise.

-J'ai un sac à dos.

-Alors ça fera 30 joyaux, mademoiselle.

J'extirpe la somme demandée de ma bourse et la lui tend. Il me donne en retour mon billet et après un signe de la tête, je disparais. Les quais sont pratiquement déserts et je n'ai pas de mal à trouver le numéro 2. En attendant, je vais acheter une boisson. Je dépense 8 joyaux de plus et rentre dans le train. Le temps de m'installer près d'une vitre, de ranger mon sac et de prendre un livre, le train démarre. Je n'ai rien retenu de la traversée, plongée dans une histoire passionnante. Le voyage à dû durer une grosse demi heure. C'est le crépuscule quand le train est entré en gare. Je descend avec mon bagage. La gare de Théba a quelque chose de spécial ; elle se trouvait en haut d'une colline et la ville au pied de cette colline.

Décidée à marcher, je quitte la gare. Dehors, l'air est frais. Le chemin menant à Théba passe par une forêt. Sans plus réfléchir, je m'y enfonce. Le silence n'est brisé que par quelques chants d'oiseaux. Un instant, les discutions de Jett et Droy me manquent. Je dois tellement y penser que j'entends une discution. Une discution ? Je sors violemment de mes pensées et écoute avec plus d'attention. J'entends des voix, légèrement couvertes par le bruit de l'eau qui tombe.

Je me raidis d'un seul trait, serrant de mes mains les bretelles de mon sac à dos. Je vais voir ou non ?

A vraie dire, si ces personnages sont aussi perdus, je ferrais bien de les aider. Et même si elles ne sont pas perdus, on pourrait faire un peu de chemin ensemble. Je n'ai pas peur de la forêt, j'ai peur d'être seule. Indéfiniment.

Mais si ces personnes étaient malfaisantes ? Levy, tu es une mage de Fairy Tail !

Bon...

Je dépose mon sac à dos au pied d'un arbre qui longe le sentier pour qu'il ne m'encombre pas et m'enfonce entre les arbres vers la source des voix et de la chute d'eau. Il apparaît très vite une rivière et quelques mètres plus loin, une cascade. Le crépuscule me permet de distinguer deux silhouettes assises sur les rochers, sous la chute d'eau.

Mon coeur s'emballe.

Lily. Et surtout, Gajeel.

/ Je sais,  j'ai mis 150 ans à sortir ce chapitre. Bon, sinon, vous en avez pensé quoi  ? ;) /

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