2- Les zombies
– Maman pourquoi on est à la morgue ?
– Ne pose pas de questions Naorie, on a pas le temps. Entrez dans ces cercueils. Ils sont parfaitement hermétiques et j'ai pris dans l'hôpital des respiratoires portables.
Ne reste pas là comme une statue et viens m'aider à sortir ce corps. Il est très lourd.
– Je n'entrerai pas là dedans.
– Naorie tu as déjà 12 ans, tout comme Aidruk. Tu comprends ce qui se passe. Personne n'en a envie, mais tu dois y entrer. Regarde Aidruk est déjà dans le sien.
Il n'y en a que 2 ici, j'irai ailleurs en chercher une autre. Ne sortez pas, jusqu'à ce que je revienne.
– Hey, Naorie ! Tout va bien !
– Non, il y a un doigt dans mon cercueil. Je dois sortir.
– Dans le mien, le thanatopracteur n'a pas fait son travail.
Et ne sors surtout pas Naorie, je viens de lire sur mon téléphone qu'on a aperçu un yéti dans le centre commercial.
– C'est la même personne qui nous a fait cette blague, parce qu'il semblerait qu'il y ait un loup garou dans le parc et un Zombie à la morgue du flocon.
– La morgue du flocon ? C'est celle où nous sommes.
Le temps semblait lent.
Nous sommes affamés, assoiffés, effrayés et nous avons froids.
Voilà déjà 2 jours et 2 heures que les cercueils sont devenus nos gîtes. Hier j'ai fait un cauchemar : l'on avait soulevé ce cercueil et l'avait recouvert de terre dans un trou. Mon cœur n'en pouvait plus, écrire à Aidruk m'aidait à tenir. Le site officiel de l'armée avait demandé à chacun de rester dans un abri hermétique, jusqu'au levé du couvre feu.
De ses pas à peines audibles, le Zombie présumé partait et revenait. Aidruk et moi étions obligés de converser par message pour ne laisser que le silence dans la morgue. À 5h 50 AM, la cloche de la
ville retentissait, un grand sourire m'envahissait et à cet instant, j'envoyais un émoji joyeux (😄) au cercueil voisin, le couvre feu était levé. J'étais vide d'énergie.
Soudain, je sentais le cercueil se soulever, je repensais à mon cauchemar : mon enterrement vivante. Je lâchai mon téléphone et ouvris le cercueil sans hésiter.
Pdv d'Aidruk :
Des hurlements de détresses me tonifièrent. C'était la voix de Naorie.
Précipitamment je sortis de mon cercueil.
Lâchez Naorie criai-je en tremblant !
L'homme portait une veste blanche et sa peau était très pâle. L'air était froid et la pièce vide et grande. C'était un mort vivant qui tirait les long cheveux noirs de Naorie, la soulevant ainsi à 1 mètre du sol.
Qu'est ce qu'un garçon de 12 ans pouvait t-il faire face à ce géant au visage coléreux ?
Alors que je réfléchissais, on me fit porter également à 1 mètre du sol. Je ne pu voir qu'un doigt coupé et une silhouette féminine. Cette dame derrière moi m'égorgeait. J'étouffais et n'écoutait plus les larmoiements de mon amie qui se débattait devant moi.
Tout d'un coup, je regrettais d'avoir refusé de passer du temps avec ma famille et mes amis. Je regrettais ces moments où je disais que je m'ennuyais, je regrettais de ne pas avoir assez profité de la vie. Je compris la douleur que je croyais insignifiante des moustiques et des cafards que je tuais sans remords. Mes dernières forces m'abandonnaient.
Pdv de Naorie :
Aidruk ne gigotait plus. Tout s'était passé si vite, tellement vite. Est-il décédé ? Non, c'est impossible, pourquoi suis-je sortie ? Je voulais vérifier que tout allait bien... Ses froides mains rebelotaient la scène faite sur Aidruk. D'où viennent ces personnes ? Pourquoi s'en prenaient-ils à nous ?
J'étais sur le point de trepasser.
Soudainement... une balle perça la poitrine de la femme qui fit un pas en arrière. Une autre balle traversa le bras de l'homme qui lâcha aussitôt mes cheveux.
Des hommes armés arrivèrent en courant et prirent les morts vivants pour les emmener.
– Mes... messieurs, balbutié-je. Où les conduisez-vous ?
– Dans le parc pour une fête interdite aux gamines, me répondit l'un des soldats d'un sourire narquois. Ma mère était de retour et nous partîmes dans une ambulance à l'hôpital.
Aidruk respirait mais s'était évanouit.
Il était 6 h du matin, on avait appris de l'infirmière qu'un gaz toxique aux humains avait été vaporisé dans l'air, dans le but de boucher l'immense trou de la couche d'ozone. Son effet dura deux jours.
Malheureusement, de mystérieuses créatures apparurent et se mirent à semer le désordre partout. Ceux qu'on capturait, étaient illico conduites au parc.
L'ambulance s'arrêta.
J'ignore d'où venait–elle, mais une vive envie me demandait d'aller au parc.
– Bienvenue à l'hôpital !
– Saphir tu es déjà là ?
– Pourquoi il dort Aidruk, c'est mon anniversaire aujourd'hui, se plaignait la petite.
– Saphir, on a fêté ton anniversaire il y a une semaine.
– Mais aujourd'hui j'ai eu 6 ans et 7 jours. C'est aussi mon anniversaire.
– Tout est rose lorsqu'on est enfant souffla nonchalamment l'infirmière en emportant Aidruk sur un lit roulant, suivi de près par ma mère. Je m'éclipsais alors en catimini en dehors de l'hôpital.
– Où vas-tu Naorie ? me demanda la jeune fille.
– Je... je me rends au Parc. Euh, ne le répètes à personne. Quelle idiote ! Qu'est ce qui m'a pris de le lui dire ? Pensais-je.
Après un bizarre sourire, je me mis à courir tel un guépard. Les créatures dans le parc à la périphérie de la ville m'appelaient.
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