quarante et un
J-33
15 novembre 2020, 10h28
Paris
Kylian Mbappé
Le bruit de la pluie qui tape contre la fenêtre est insupportable. Je suis complètement réveillé depuis cinq minutes, je me suis rincé le visage, la bouche, je me suis même changé, et Lila dort toujours.
Oui, elle est chez moi, qui dort dans mon lit. Ça doit faire la deuxième fois qu'elle dort dans mon lit. Moi, j'ai dormi sur un canapé, je voulais lui laisser de l'espace, du temps surtout qu'elle vient d'apprendre quelque chose à propos du viol. Diego. Diego l'a violée. Putain, j'ai failli le frapper et couper ses bijoux de famille hier soir, mais je me suis retenu. En plus, je n'avais pas la tête à faire ça puisque je devais gérer mon jumeau. Celui-ci est de retour au commissariat, j'espère qu'il va rester le plus longtemps possible derrière les barreaux.
Mais putain, je suis énervé. Lila ne mérite pas ça. Elle a subi trop de malheurs dans sa vie, ça suffit là. Que ça s'arrête, par pitié.
Un cri féminin me fait sursauter ; j'ai failli faire tomber mon téléphone. Je râle.
Kylian : Tu m'as fait peur, andouille.
Lila : Tu fais quoi, ici ? Je ris.
Kylian : C'est chez moi, ici.
Elle regarde autour d'elle, elle se lève, mais se prend les pieds dans la couette, elle tombe par terre, j'éclate de rire.
Lila : Je-je... euh, je dois aller à la salle de bains.
Elle pousse un cri car elle vient de remarquer qu'elle porte seulement un de mes nombreux tee-shirts blancs. Elle cache ses cuisses et ses bras. Cette fille me fait tourner la tête, elle me rend fou et elle me fait rire. Je la regarde, amusé, tandis qu'elle sort de ma chambre pour aller, sûrement, dans la salle de bains.
Pendant ce temps, je prépare le petit-déjeuner, je vais faire des pancakes. J'espère que Fleurette aime ça. Je veux qu'elle passe une bonne matinée avec moi, pour oublier la soirée d'hier.
Lorsque je pose les assiettes sur la table, je sens quelqu'un derrière moi. Une peur m'envahit : immédiatement, je pense à mon père, qui est peut-être revenu me battre avec sa ceinture, ou à mon frère, qui va encore me faire chier. Je me retourne, ce n'est ni mon père ni mon frère. C'est Lila, avec mon sweat-shirt gris et un short trop long pour elle. Elle a la tête baissée et elle est archi loin de moi : ça me plaît pas.
Kylian : Hé... Qu'est-ce qu'il y a ?
Lila : T'approches pas de moi. C'est vrai ce qu'il a dit, ton frère ? Avec l'histoire d'Anna et tout ? Oh non, pas ça...
Kylian : J'ai pas envie d'en parler, c'est de l'histoire ancienne. C'est du passé.
Lila : C'est peut-être de l'histoire ancienne pour toi, t'étais peut-être un gamin, mais ce que tu as fait, c'est impardonnable, c'est même dégueulasse.
Kylian : Je sais, Lila, et j'en suis pas fier. Je me suis comporté comme un connard, je suis désolé. Je ne recommencerai plus.
Lila : Il faut que je m'en aille. Je veux mes habits. Ils sont où ?
Kylian : Ils sont à la machine parce qu'ils étaient tâchés.
Lila : Eh bien, je me casse. Je la rattrape par le poignet.
Kylian : T'es sérieuse ?
Lila : Kylian, c'est grave ce que tu as fait. Je peux pas rester ici.
Kylian : Ethan s'est bien fait passer pour moi, aussi, hein ! Il s'est vengé de moi en me battant, en me maltraitant et tu oses me dire ça ? C'est du passé, j'ai commis une grave erreur, comme tout le monde. Lila, ne pars pas, s'il te plaît. J'ai besoin de toi.
Je remonte ma main le long de son bras, on dirait qu'elle se laisse faire. Elle a toujours le dos tourné, elle me crie pas dessus lorsque je passe mes bras autour de ses épaules, collant mon torse contre son dos.
Kylian : Je suis désolé. Je lutte pour ne pas craquer. Elle se retourne vivement.
Lila : Tu sais que tu es vraiment un con ? Je lâche un petit rire. Tu me fais chier.
Kylian : Je sais. On mange ? Tout en parlant de tout et de rien, on déguste les pancakes au sucre. Tu es canon quand tu portes mes habits. Elle rougit en baissant la tête.
Lila : Arrête de te foutre de ma gueule !
Kylian : Je me fous pas de ta gueule, je dis la vérité.
Lila : Tu es... fou !
Kylian : Fou de toi. Elle lève les yeux au ciel.
Lila : T'es vraiment un disquetteur.
Je m'en fiche, j'ai besoin de lui dire ce que je ressens quand je la vois. Je suis fou amoureux d'elle.
Elle fronce les sourcils en approchant son visage vers le mien. À cette heure précise, j'ai envie de l'embrasser, mais je crois que ce n'est pas le bon moment.
Lila : Tu as un bleu, ici. Ça fait mal ? Avec ses doigts froids, elle touche mon œil. Merde, tu as aussi la lèvre coupée. Lorsqu'elle passe son doigt sur la petite blessure, même si ça fait mal, tout mon corps se détend. J'aime sentir sa peau contre la mienne. Je ferme les yeux. C'est Ethan, hein ?
Kylian : Lila... Recommence pas, s'il te plaît.
Elle baisse la tête avant de se lever brusquement. Je rattrape immédiatement son poignet pour la faire retourner vers moi. Je remarque que ses yeux sont brillants, qu'ils vont bientôt se remplir d'eau.
Kylian : Hé non, qu'est-ce qu'il y a ? Instinctivement, mes mains se posent sur ses joues. Je l'oblige à me regarder droit dans les yeux.
Lila : Je... Je suis désolée.
Kylian : Désolée de quoi ?
Lila : C'est de ma faute. Regarde-toi.
Kylian : Je m'en fous de ça. Il est retourné en prison, il faut pas s'inquiéter pour ça. Tout va bien. D'accord ?
Lila : Non, tout va pas bien ! Elle me pousse, ce qui me surprit un peu. Hier soir, j'ai appris que c'est Diego qui m'a violé ! Je croyais que... Je croyais qu'il était gentil, je-je... Les larmes coulent. J'en ai marre, j'en peux plus. Elle se dirige vers la cuisine où elle prend un couteau. Avant qu'elle ne fasse une grosse bêtise, j'attrape l'objet et le jette dans l'évier.
Kylian : Lila ! Mais qu'est-ce que tu fous, putain ?!
Lila : J'en ai marre, voilà ! Ça me soule. Je veux partir ! Je veux partir...
Pendant qu'elle se débat dans mes bras, je réussis à la calmer tout en caressant son dos et sa tête. De temps en temps, je joue avec ses cheveux, histoire qu'elle se détende un peu. Je sais qu'elle pleure encore, mon teeshirt est taché, mais je m'en fiche.
Kylian : Tu dois rester forte, mon amour. Je sais que c'est pas facile, mais il faut que tu sois courageuse. Ne fais pas de bêtises comme ça.
On se décolle pour se regarder pendant quelques instants. Je lui prends les mains avant de s'assoir sur le canapé. Elle se réfugie, à nouveau, dans mes bras tout en posant sa tête contre mon torse.
Je suis fou amoureux de cette fille et je n'aime pas la voir pleurer. Je n'aime pas ces larmes, je veux qu'elle sourit, qu'elle rigole. Qu'elle soit heureuse. Avec moi.
Lila : Reste avec moi, Kylian. Ne pars pas.
Kylian : Lila. Impossible de partir, impossible de me séparer de toi. Nous ne sommes pas faits pour être séparés. Pour guise de réponse, la brune resserre l'étreinte pendant que je pose un baiser sur son crâne. Je serai toujours là pour toi, quoi qu'il arrive.
Elle lève la tête vers moi puis se met à califourchon sur moi, posant ses genoux sur le canapé. J'aime poser mes mains au creux de ses reins. J'aime quand elle porte mes sweat-shirts. J'aime qu'elle soit près de moi pour que je hume son parfum.
Elle embrasse délicatement sur mon œil au beurre noir.
Kylian : Refais-le.
Sentir ses lèvres sur ma peau, c'est un pur bonheur. Lorsqu'elle m'embrasse, tout mon corps se détend, tous mes problèmes s'envolent. Je touche mon nez, Lila pose un baiser sur cet endroit. Pour finir, je touche ma bouche et, évidemment, elle m'embrasse. Je suis amoureux de ses jolies lèvres pulpeuses et bien dessinées. Ma coupure me fait mal, mais c'est pas grave. Le plus important, c'est que Lila soit en sécurité avec moi.
Avec cette fille, je me sens hyper bien et je suis très épanoui.
Nous prolongeons le baiser puis, on s'endort, sur le canapé, l'un dans les bras de l'autre.
•••
qu'est-ce que vous en pensez de ce chapitre eheh ? bientôt le jour J... 😏
je pense que je vais publier tous les week-ends !
NON AU RACISME.
NON AU RACISME.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top