neuf
J-98
11 septembre 2020, 14h06
Lycée Paris
Lila Grey
Kylian est en retard de 6 minutes, il m'avait promis de venir à 14h, au foyer. Il n'est toujours pas là. Je suis si stupide et naïve, j'aurais dû m'en douter, pourquoi l'ai-je cru ? Il va sûrement pas venir, c'est évident.
Après avoir regardé l'heure pour la énième fois, je soupire en prenant mes affaires. Je me lève et sursaute en voyant que Kylian se tient devant moi. Je fronce les sourcils.
Kylian : Désolé du retard.
Lila : Tu étais où ?
Kylian : Si tu tiens vraiment à le savoir, je baisais avec une meuf à la bibliothèque.
Lila : Quoi ? T'es sérieux ?
Kylian : Je déconne ! T'aurais vu ta tête, c'était hilarant.
Lila : Je vois pas en quoi c'est drôle. Il soupire.
Kylian : J'étais occupé.
Lila : Avec une fille, oui !
Kylian : T'es jalouse ? Un sourire malicieux prend place sur son visage.
Lila : Jalouse ? Moi ? Jamais. Il se penche en avant et murmure.
Kylian : Faut pas mentir à moi, chérie.
Lila : Range ton chérie là où je pense. On devrait plutôt commencer, non ?
Après cette étrange conversation, on attaque tout de suite les maths. Au début, je bégaie, mais au bout d'un moment, je redeviens moi-même.
Kylian est vraiment, mais vraiment, nul. Il sait rien en maths, il ne connaît ni l'algorithme ni l'algèbre.
Lila : Mon Dieu, comment je vais faire avec toi ?
Kylian : Mais, j'y comprends rien.
Lila : C'est pourtant facile ! C'est comme si on te demandait 2+2, égal combien ?
Kylian : Euh... 8 ?
Lila : Arrête de te foutre de ma gueule !
Je tape son épaule ce qui lui fait rire. Les élèves nous regardent, soit bizarrement soit gentiment. Je sens la colère chez certains filles, elles chuchotent. Le rouge monte aux joues, je suis trop gênée. Je n'aime pas quand tous les regards sont sur moi. Ma timidité est archi présente.
Kylian fait du bruit avec les feuilles.
Kylian : « Expliquez, par deux arguments, pourquoi l'Afrique du Sud est un pays émergent. » Quoi...? Rien compris. Je sais même pas où c'est l'Afrique du Sud. C'est la catastrophe là...
Lila : On va faire une pause, okay ? Le téléphone de Kylian sonne, il décroche.
Kylian : Quoi ? [...] Je t'ai déjà dit d'arrêter de m'appeler. [...] Oui, demain. [...] Oui, pendant ta fête. [...] C'est ça, byeee. Il soupire en raccrochant. Pendant la fête de qui...? Demain ? Oh attends, il parle de celle de Jennie Kim ?
Lila : Tu vas à la fête, demain ?
Kylian : Comme tous les autres terminales. Je suppose que toi, t'as pas songé à y aller. Je suis un petit peu vexée.
Lila : À vrai dire, si.
Kylian : Comme c'est étonnant. Je lui lance un regard noir. C'est quand ta première compétition de natation ?
Lila : Comment tu sais que je fais de la natation ?
Kylian : On est dans la même classe, bêta.
Lila : C'est dans deux semaines. Il sort deux barres chocolatées. Il en tend une vers moi. Non merci. C'est très calorique tout ça ! De plus, je mange plus rien.
Kylian : Faut manger un peu.
Lila : Non, je veux pas grossir.
Kylian : Juste un bout. Tu vas devenir anorexique et tu le regretteras. Il n'a pas tort. Je prends la barre chocolatée et en mange un bout. Oh mon Dieu. Ça faisait longtemps que j'avais pas mangé ! Cette sensation... T'as pas mangé depuis combien de temps ?
Lila : Depuis quelques semaines... Je voulais pas faire n'importe quoi, je voulais pas faire des conneries, genre pourrir mes poumons, fumer, ou prendre de la drogue. Je veux pas de ça. La natation, c'est toute ma vie. J'ai dit la vérité à 50%.
Kylian : En gros, tu veux pas devenir comme ta mère.
Pardon ? Ai-je bien entendu ? Mes oreilles sifflent, j'ai comme mon cœur qui se fait actuellement poignarder par une flèche.
Lila : Je t'interdis de parler de ma mère. Mon regard que je lui lance est très noir. De quel droit se permet-il ? Je suis très vexée.
Kylian : Désolé, je voulais pas, c'est sorti tout seul. Je crois qu'on devrait plutôt recommencer à travailler.
Lila : Non, je crois qu'on a terminé.
Je range mes affaires et sors du foyer.
Ma mère était une fan de drogues, elle était accro. Elle s'est barrée, c'est mieux comme ça.
Dernier cours de la journée : physique.
Mr André : Pour le vendredi 25 septembre, c'est-à-dire dans 2 semaines, je voudrais que vous fassiez un exposé. Vous travaillerez par binôme, avec votre voisin ou voisine de classe. Quoi ? Oh putain.
Kylian : On dirait qu'on va devoir encore travailler ensemble.
Je lève les yeux au ciel. Je maudis mon prof de physique.
J-97
12 septembre 2020, 15h12
Hôpital de Paris
Le lendemain, je me rends à l'hôpital. Pas besoin de demander à l'accueil où se trouve la chambre, je connais le numéro. Deuxième étage. 233.
Mon grand-père, assis sur son lit, regardant la télé, est tout sourire.
Papy : Ma petite fille préférée ! Je le prends dans mes bras. Comment vas-tu ?
Comme toujours, je lui raconte toutes mes histoires, mes journées, mes potins. Il aime écouter, il s'y intéresse. C'est mon papy, il est malade, il est ici depuis quelques mois.
Papy : Toujours pas d'amoureux ?
Lila : Non, papy. Toujours pas. Ce n'est pas ma priorité, ce n'est pas important.
Papy : Bien sûr que si. L'amour, c'est ce qui nous rend heureux. Non, c'est faux, papy, tu te trompes. Il connaît l'histoire à moitié. Tout ce qu'il sait, c'est que mes parents se sont séparés. Et je le vis très mal.
Lila : Je vais me chercher un café. Je reviens.
Une fois devant le distributeur, je commande un café et paye.
??? : Je savais que c'était toi, Marguerite. J'ai reconnu tes cheveux. Je fais volte-face et fronce les sourcils en voyant Kylian. À croire qu'il me suit partout !
Lila : Qu'est-ce que tu fous là ?
Kylian : Ça ne te regarde pas.
Lila : D'accord. Je prends mon café.
Kylian : Et toi ?
Lila : Ça ne te regarde pas.
Kylian : Et ça vole mes répliques.
Tandis qu'il rit, je le regarde, impassible. Je rejoins mon grand-père.
J'aime bien parler avec mon papy, mais malheureusement, je dois partir car j'ai des choses à faire, comme finir mes devoirs.
Lila : À bientôt papy, je viendrai te voir la semaine prochaine.
Papy : À bientôt, ma puce.
Après un dernier câlin, je quitte la chambre à contrecœur. Ça me fait mal de le voir comme ça. Il est tout seul... Il devrait être guéri... J'ai besoin de lui à mes côtés...
Kylian est assis sur sur un fauteuil lisant un magazine, je passe devant lui sans dire un mot.
Kylian : On se voit ce soir, Fleurette !
J'avais carrément oublié la fête de Jennie. On me dit à l'oreillette qu'il va se passer quelque chose de mauvais, ce soir.
•••
j'espère que vous aimez toujours la fiction et que vous vous sentez pas un peu trop perdus 😅 (sinon allez prendre un gps)
elo la queen 👑
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