huit

{Beginning of throwback}

26 juin 2019, 15h
Lycée Paris
Florian Thauvin

Tous les élèves étaient priés de se rendre dans le grand hall, la remise des prix n'allait pas tarder. Trois élèves de seconde, première et terminale allaient gagner une médaille, selon les notes et les bulletins.

Nous commencions par les élèves de seconde. En troisième place, Lana Condor, journaliste de lycée. Deuxième place avec une médaille d'argent : Ester Expósito, une fille aux origines espagnoles, très sympa.

Mme Mbappé : Et la première place est attribuée à... Lila Grey !

Des applaudissements se firent entendre. Avec Ousmane, on se retourna, Lila prit sa meilleure amie dans ses bras. Elle rejoignit la proviseure sur scène, cette dernière lui mit la médaille d'or autour de son cou ainsi que le trophée. Nous applaudissions encore une fois. Elle nous souriait, nous pouvions lire de la fierté et de la joie dans ses yeux.

Mme Mbappé : Bravo, Lila. Tu les mérites.

Ousmane : Tu vas les appeler comment ? Rose et Violette ? Toute la salle rigola. Je tapai l'arrière de son crâne.

Florian : T'es con ou t'es con ?

Il haussa les épaules. Espèce d'idiot.

Un peu plus tard, Lila arriva près de Cara, j'en profitai pour lui féliciter. Mais, elle me sourit tout simplement. Cara m'avait dit, un jour, qu'elle était très timide, elle n'osait pas parler quand des inconnus trainaient autour d'elle. Selon moi, ce que Cara voulait dire, c'est que Lila était muette, étant donné qu'on n'avait jamais entendu sa voix.

Florian : Désolé pour Ousmane, ça lui ressemble pas de faire des commentaires nuls...

Cara : Je tiens quand même à préciser que Lila Grey, cette pépite, est la meilleure !

Cara était si adorable, c'était pour ça que je l'aimais bien, j'éprouvais des sentiments forts pour elle, mais elle me voyait seulement comme un pote. Je m'étais pris un énorme râteau, l'autre fois. Bienvenue à la friendzone.

L'année suivante, Lila était à nouveau arrivée à la première place, elle gagnait encore la médaille d'or et le trophée. Et cette fois-là, un petit con de seconde s'était moqué du prénom de la jeune gagnante.

Lila était toujours avec Cara. Elles étaient meilleurs amies. Et moi, j'étais fou amoureux de Cara.

{End of throwback}

J-99

10 septembre 2020, 8h
Lycée Paris
Lila Grey

Tous les élèves de terminale sont convoqués dans le grand hall pour les élections. En effet, les deux candidates restantes sont Ester et Josephine, celles-ci vont faire une déclaration devant nous pour dévoiler leurs ambitions, leurs désirs. Ensuite, nous allons voter et savoir qui sera notre présidente des élèves de terminale.

Après deux heures de suspense, c'est Ester qui a largement gagné, je suis super contente, j'ai voté pour elle, bien évidemment, j'allais pas voter pour une hypocrite. La déclaration d'Ester m'a touchée, son ultime but est de faire de grands changements dans le lycée, elle n'a pas précisé lesquels, j'ai hâte de savoir.

Je me rends vers Ester où elle est acclamée par de nombreux élèves.

Lila : Bravo ! Tu méritais largement.

Ester : Merci beaucoup. Tu as voté pour moi ?

Lila : Évidemment que oui. Ta déclaration m'a touchée, et j'ai vraiment hâte de découvrir les changements.

Ester : C'est gentil. J'apprête à partir. Lila ?

Lila : Oui ?

Ester : Si t'as besoin de parler, viens me voir, n'hésite pas. Après tout, je suis la présidente.

Lila : D'accord. Merci ?

Elle s'éloigne tandis que je reste perplexe face à son conseil. Si elle fait référence à... Non, pour l'instant, je n'ai pas besoin de parler à qui que ce soit, tout le monde est au courant. Ce n'est pas la peine.

Je fais demi-tour et tombe nez à nez avec Kylian. Toujours là, lui. Casse-pieds.

Kylian : Suis-moi. Tout en restant derrière lui, je remets correctement mon sac à dos.

Lila : Et je peux savoir où on va ?

Kylian : Ce sera rapide.

Lila : Je connais pas cet endroit.

Kylian : Très drôle.

On est dans le couloir, il n'y a plus personne, les autres sont tous dans le grand hall. La sonnerie ne va pas tarder à retentir.

Et tout à coup, mon dos rencontre le casier, je laisse échapper un cri de surprise. Le métis est à présent face à moi, son regard est dur et ténébreux.

Lila : Ça va pas la tête ?!

Kylian : Je t'ai demandé de le dire à personne à propos de l'accord, tu m'as pas écouté, je vais devoir te décapiter.

Lila : Quoi ? Je comprends rien. J'en ai parlé à personne.

Kylian : En es-tu sûre ? Si tu l'as dit à personne, alors comment ça se fait que mes potes soient au courant ?

Lila : J'en sais rien, je les connais pas tes potes ! Ses deux mains poussent mes épaules de toutes ses forces, elles m'empêchent de partir. Kylian, ôte tes mains.

Kylian : Tu fais tout ça pour me faire chier, en fait. J'ai bien compris ton petit jeu. Il me fait de plus en plus peur, des souvenirs refont surface. Je ferme les yeux et respire difficilement.

Lila : Kylian, lâche-moi, s'il te plaît...

Kylian : Pourquoi je ferais ça ?

Lila : Parce que je me sens pas bien... Les souvenirs de cette nuit-là se troublent, se mélangent. L'obscurité, tout est noir. Plus de lumière. Ses mains. Arrête ça ! Non ! Non ! Mes cris sont de plus en plus forts.

Kylian : Hé, calme-toi.

Lila : Non !

Je me débats comme je peux, puis je me retrouve sur le sol en ouvrant les yeux. C'est ma seconde crise de panique en quelques semaines. Je croyais qu'il était là... Je croyais que Presnel était là... Kylian me tenait tellement fort que je me suis rappelée un moment très douloureux. Ce dernier s'accroupie, je me recule davantage.

Kylian : Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Lila : Non, ne t'approche pas.

Kylian : Ce n'est juste moi. J'ai pas l'intention de te faire du mal. Je suis désolé de t'avoir crié dessus. Excuse-moi.

C'est la première fois que je l'entends s'excuser (sincèrement ?). Il tend sa main. Après quelques secondes d'hésitation, ma main rejoint la sienne et il m'aide à me lever.

Kylian : Est-ce que tu vas bien ?

Lila : Je... Je sais pas trop. Je sais pas ce qu'il m'a pris. Je crois que j'ai paniqué... J'ai cru que tu allais me faire du mal... Je suis désolée.

Kylian : Non, t'as pas à t'excuser. C'est moi. Et je compte pas te faire du mal. Écoute... Il baisse la tête pour voir nos mains toujours collées avant de retirer la sienne. Je suis partant pour les cours particuliers. Je veux bien le faire, mais pas trop, j'ai pas très envie de voir ta tronche tous les jours.

Lila : C'est raté puisqu'on est dans la même classe. Il rit légèrement.

Kylian : Pas faux.

Lila : Je... Je propose qu'on se voie demain, pendant les 2 heures de pause.

Kylian : Ok, ça me va.

Le sourire qu'il me lance me fait oublier la crise de panique que j'ai eue quelques secondes plus tôt.

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Merci pour les 1,12k de lectures ! 💘

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