deux
{Beginning of throwback}
3 septembre 2018, 7h56
Lycée Paris
Cara Delevingne
Quand j'entrais dans la salle de classe, de nombreuses places libres s'offraient à moi. Je ne connaissais personne, alors mes jambes commençaient à marcher vers une fille ravissante, aux cheveux mi-longs, lissés et bruns. Elle était totalement différente par rapport à moi puisque j'avais les cheveux très longs, blonds et ondulés. Elle regardait par la fenêtre, elle devait sûrement détester le jour de la rentrée. Comme moi.
Cara : Hey ! Cette place est libre ?
Fille brune : Hey. Vas-y, te gêne pas.
Lorsque je m'asseyais à côté d'elle, je sentais qu'elle dégageait de la douceur, de la bienveillance. Je lui adressais un large sourire tandis qu'elle me rendait un sourire plutôt timide. Ses joues étaient roses, elle s'était légèrement maquillée, pour rester naturelle.
Cara : Je m'appelle Cara, au fait.
Fille brune : Lila.
Cara : C'est joli comme prénom.
Lila : C'est plutôt naze, oui.
Cara : T'aurais préféré que tes parents t'appellent Brigitte ou Bernadette ? Elle rigolait légèrement.
Lila : C'est juste que... j'ai un prénom de fleur et tout le monde se moque. Ça a duré quatre ans au collège. J'étais la risée de tout le monde.
Cara : C'est eux les risés. Pas toi. Ils se croient intelligents, mais au contraire, ils sont ridicules.
Elle affichait une nouvelle fois un sourire timide, je n'étais pas là pour me faire des ennemies. J'étais une personne sociable. J'aimais faire de belles rencontres, comme à l'instant.
Nous étions devenues meilleures amies au fil du temps, on se complétait, on se comprenait parfaitement, et j'étais très contente de l'avoir dans ma vie. Elle était plutôt réservée alors que moi, je cherchais à attirer l'attention de tout le monde.
Puis, une nouvelle fille était arrivée. Cheveux longs, blonds, presque châtains. Josephine Langford. Je l'aimais bien, mais pas plus que Lila. Elle avait commencé à traîner avec nous quand nous étions en première. On s'était rencontrées dans les toilettes des filles, elle pleurait à chaudes larmes.
On était devenues un trio infernal. Lila-Cara-Josephine. Mais au fil du temps, Josephine commençait à me casser les pieds. Elle était chouette comme fille, mais je voulais seulement passer du temps avec Lila, parce que c'était ma meilleure amie. Et c'était avec elle que je disais tout. Pas avec la blonde. D'ailleurs, je m'étais disputée avec celle-ci pour une histoire de vêtements, elle m'accusait d'avoir volé ses habits, elle délirait complètement, elle avait dépassé les bornes. À partir de ce moment-là, elle avait commencé à nous critiquer et à nous rabaisser. Lila ne disait rien, mais dans ma tête, j'avais envie de la tuer. Elle me gonflait !
Puis, les vacances d'été étaient enfin arrivées. Le côté positif, c'est que Josephine était partie aux Canaries pour passer du temps avec sa famille. C'était mieux quand elle ne traînait pas avec Lila et moi.
Assise sur un transat, aux côtés de ma meilleure amie, je lisais un magazine. Il faisait bon, chaud.
Cara : Heureusement que Josephine n'est pas là pour nous faire chier.
Lila : Ouais... Elle n'était pas du même avis que moi, elle semblait être pensive, alors je fermai mon magazine.
Cara : Il serait temps qu'on lui dise, non ?
Lila : On ne peut pas lui faire ça. Ça va lui briser le cœur.
Cara : Je n'en ai rien à foutre, elle est toujours là à nous critiquer, à nous rabaisser, et je dois le prendre comment ? Je vais pas laisser cette pauvre fille m'insulter de cette manière.
Lila : Elle a peut-être des problèmes, j'en sais rien.
Cara : Des problèmes ? Dans ce cas, elle n'a qu'à nous le dire au lieu de faire sa pétasse. Et je lui fais pas confiance. J'arrive pas à la cerner.
Tout à coup, nous entendîmes des cris féminins et masculins venant de la maison de Lila. Ça devrait être ses parents qui s'engueulaient, encore et encore.
Cara : Ça va, avec tes parents ?
Lila : C'est un cauchemar. Je n'en peux plus. Ça dure depuis une semaine.
Cara : Je suis désolée. J'espère que ça va s'arranger.
Nous voyions sa mère sortir par le jardin, elle nous regarda pendant un instant avant de tituber. Elle ria aux éclats. Elle avait déjà bu de l'alcool, à 11h du matin... C'était abusé.
Je caressais le bras nu de ma meilleure amie pour lui prouver que je serais là pour elle, quoi qu'il arrive.
Et j'avais regretté ce geste.
{End of throwback}
J-109
1er septembre 2020, 9h40
Lycée Paris
Lila Grey
Il ne reste plus que 10 minutes avant la récré. Nous avons cherché nos manuels, il y a une heure, et voilà que Mr Maume nous parle de...
Mr Maume : ...voyage scolaire en Italie. Il devrait sans doute lieu au mois de février pour visiter les plus belles du monde : Rome et Venise. Sans oublier le carnaval ! C'est magnifique là-bas...
Cara, mon ex-meilleure amie, me fixe depuis environ un quart d'heure, avec son sourire narquois. J'arrive toujours pas à le croire qu'on en est arrivées à là.
Je suis choquée par le fait qu'elle ait coupé ses cheveux. À présent, ils sont courts, on dirait qu'elle ressemble à une... mannequin.
La sonnerie retentit, signe qu'on peut enfin partir de cet enfer.
Mr Maume : Mademoiselle Grey, restez avec moi. Je voudrai vous parler de quelque chose. Et les redoublants également.
Moi ? Pourquoi moi ? Sur quoi ?
Je ramasse mes affaires. Quand je lève mon nez, il ne reste plus que le prof, moi et 4 grands mecs musclés, dont Kylian Mbappé. C'est très perturbant, l'un d'entre eux m'observe. Je me rappelle. Je me rappelle de cette nuit-là. Hors de question que je montre mes faiblesses devant eux, devant lui. Il m'a brisée.
Mr Maume leur parle d'abord d'une chose vite fait, puis c'est à mon tour. Les garçons sont partis, je me dirige vers le professeur.
Mr Maume : Je voudrais vous parler de ce qui s'est passé cet été... Putain, non. Vous le savez, je suis votre voisin, et je voudrais pas me mêler de vos affaires, mais s'il y a quelque chose qui ne va pas, dites-le moi, n'hésitez pas à appeler mon aide. Je suis là pour vous. Un peu de soutien ne ferait pas de mal.
Cet homme est si gentil. Je voudrais tout lui dire, mais j'ai plus la force. Les mots ne sortant pas de ma bouche, je hoche la tête. Ça fait des semaines que je ne parle plus.
Je sors de la salle, et immédiatement, mon regard se dirige vers Cara, qui est en pleine discussion avec Presnel Kimpembe, un des quatre redoublants de ma classe. Je le connais très bien. Comme ils m'ont vue, je m'éclipse.
Je soupire, une fois devant mon casier. Soudain, une petite personne, toute souriante, casquette rose fuschia, vêtements d'intello, surgit à côté de moi, ce qui me fait sursauter. La fille aux traits asiatiques se nomme Lana Condor, je la connais, enfin, tout le monde la connaît, elle est journaliste d'école. Elle s'occupe des journaux quotidiens et donne des infos, des rumeurs très intéressantes. Très souvent, c'est fake... Elle tient même un compte spécial Instagram sur le lycée Paris High.
Lana : Hello Lila ! J'espère que tu vas bien malgré ce qu'il s'est passé cet été ! J'ai l'air d'aller bien ? Je voudrai te poser des questions si ça te dérange pas ! Elle sort son micro et une cassette. Comment le vis-tu ?
Je lève les yeux au ciel, sa question est naze, j'ai pas envie de lui répondre, j'ai plus la force, je vous dis.
Lana : S'il te plaît, c'est pour les journaux, pour mon travail !
Laisse-moi tranquille, bon sang ! Il faut savoir respecter la vie privée des autres, et de ne pas se mêler des affaires des autres ! Je voudrais lui dire ça, mais j'ai plus la force, alors je ferme violemment mon casier.
Lana : Bon bah tant pis ! J'y essaierai une prochaine fois ! Elle s'en va.
Il n'y aura pas de prochaine fois.
Tout le monde sait, enfin pas tout, ce qu'il s'est passé cet été, pourquoi remuer le couteau dans la plaie ? Pourquoi redire ces horreurs alors que tout le bahut est au courant ? Parfois, j'ai envie d'enterrer Lana. C'est à cause d'elle, tout ça. Son travail, je l'emmerde !
??? : Pousse-toi, t'es sur mon chemin, voleuse. Cette voix, je la reconnaîtrais entre mille. Je me retourne pour faire face à... Cara et Josephine. Elles sont copines, maintenant ? T'as pas honte de toi ?
Je me décale un peu et elle me bouscule volontairement. Josephine me toise et fait tomber tous mes manuels que j'avais dans mes bras. Je soupire pour la énième fois, et me baisse pour les ramasser lorsque j'entends des bruits métalliques. Pas très loin, un grand mec costaud, un autre redoublant de ma classe, bloque un gars qu'il a collé contre le casier, tenant le col de sa chemise. Attendez, pendant que j'y pense, je crois que c'est... Diego, il est spécialement connu pour ses crises de colère.
Diego : Pour qui tu te prends ?!
Gars : Je suis désolé, je voulais pas le faire...
Diego : T'as intérêt à t'excuser, espèce de bouffon !
Tchaga fait tomber les livres du pauvre inconnu. Avant de partir avec un mec plus petit que lui, il me lance un sourire malicieux.
Nos regards se croisent quand nous ramassons nos manuels, je m'en veux de ne pas avoir intervenue. Avant, j'aurais fait tout mon possible pour aider quelqu'un en détresse, mais plus maintenant. Je préfère fuir. Comme je le fais maintenant.
Je suis vraiment une connasse.
•••
Second chapitre! Merci pour vos commentaires, ça me touche énormément ! 😘
J'ai rajouté un truc orignal, comme les flashback, j'espère que ça vous dérange pas 🙌🏻
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