Chapitre 8
Deux heures. Deux longues heures étaient passées depuis qu'Harry était allé chercher à manger, et il n'était toujours pas revenu. Ses deux amis l'attendaient toujours patiemment à la bibliothèque, la faim leur tiraillant le ventre.
"Mione ?"
"Mhhm ?"
"Pourquoi Harry il revient pas ?"
La jeune femme esquissa un sourire.
"Eh bien... Je suppose qu'il est avec Dumbledore."
"Oh, tu crois ? Comme lundi dernier ?"
"Ex-act-em-ent. Comme lundi dernier." Affirme-t-elle en haussant les sourcils.
Évidemment, Ron ne saisit pas le sous-entendu, mais il semblait que la sorcière en savait plus qu'elle ne voulait l'admettre.
"Bon... Bah du coup je vais nous chercher à manger ?"
"Ça marche, je t'attends là. Mais ne reviens pas dans deux heures, hein !" Plaisanta-elle.
"T'inquiète !" La rassura Ron en riant.
Joyeusement, il partit vers les cuisines, ou il trouva plusieurs sandwichs qu'il rapporta à la bibliothèque et qu'ils dévorèrent en un clin d'œil avec Hermione. Les deux jeunes gens passèrent l'après-midi sans nouvelles de leur ami à la cicatrice. Vers 15 heures, quelqu'un entra dans la bibliothèque. Ron et Hermione n'y prêtèrent que très peu attention, jusqu'à ce que cette personne s'exclame.
"Bonjour madame Pince ! Je venais savoir si vous aviez reçu de nouveaux magasines de tricot ?"
Les deux gryffondors écarquillèrent les yeux et relevèrent la tête vers le nouveau venu dans un seul et même mouvement.
"Professeur Dumbledore !"
"Oh, bonjour mes enfants ! Tiens, Harry n'est pas avec vous ?"
"Euh... À vrai dire, professeur Dumbledore, nous pensions qu'il était avec vous."
"Ah mmhm... Je suis navré, mais ce n'est pas le cas." S'excusa le vieil homme.
Ses yeux, si cela était possible, pétillaient encore plus qu'à l'ordinaire.
Lorsque le directeur se fut reparti, Ron, n'y comprenant plus rien, s'écria:
"Mais si Harry n'est pas avec Dumbledore, alors il est où ?!"
"Euh... Écoute, Ron, si Harry a quelque chose à nous dire, il le fera de lui même."
Le rouquin analysa les paroles de la jeune femme pendant plusieurs secondes, puis il fronça les sourcils.
"Hermione, j'ai l'impression que tu sais quelque chose."
"Euhm... Pas du tout !" Se défendit la jeune sorcière, le regard fuyant.
"Mmhouais. En attendant, notre meilleur ami à disparu."
"Il n'a pas disparu, on ne sait simplement pas où il est. Et puis il est assez grand pour arriver à se gérer tout seul."
Pensifs, les deux adolescents retournèrent à leur révisions pour encore une petite heure, avant de retourner dans la salle commune de gryffondor, espérant y trouver Harry. Malheureusement, il n'y avait personne. Ce dont les deux amis ne se doutaient pas, c'est qu'ils avaient failli croiser Harry et Drago, sortant du dortoir de la tour gryffondor et marchant dans les couloirs, le brun ayant décidé de le raccompagner jusqu'au cachots des serpentards. Ils marchaient dans les couloirs, enlacés, et une fois arrivés devant la porte de la salle commune des serpents, Drago poussa Harry contre la pierre froide et se plaça au-dessus de lui, embrassant son front et ses joues.
"Merci pour cet après-mdidi." Souffla Drago, souriant, entre deux baisers.
"Merci à toi. On se remettra ça." Répondit Harry en lui rendant son sourire complice.
Les deux hommes s'embrassèrent une dernière fois avant de se quitter, le blond devant retourner dans sa salle commune et le brun devant retrouver ses deux amis qu'il avait abandonné.
"Tu vas leur dire ?" Demanda le serpentard.
"De quoi ?"
"Tu vas leur dire, à Granger et Weasley ?"
"Je ne sais pas. Je suppose que oui, mais de quelle manière ?" Répondit Harry pensif.
"Explique leur simplement. Tu as disparu comme ça, sans rien leur dire, alors je pense qu'ils voudront quelques explications."
"C'est vrai. Mais tu es d'accord ? Je veux dire, tu n'as pas peur que les autres soient au courant ?" S'étonna Harry.
"On avait dit qu'on s'en foutaient de ce que les autres pensaient. Alors oui, Harry Potter, je suis prêt à prendre le risque que toute la population sorcière soit au courant de notre relation."
Harry, ému, le serra dans ses bras.
"Je t'aime."
"Moi aussi je t'aime."
Les deux jeunes hommes se séparèrent, manquant déjà l'un à l'autre. Drago envoya un clin d'œil à Harry en rentrant dans le repère des serpentards, et le gryffondor, dans un élan de maturité, lui tira la langue, ce qui les fit pouffer de rire.
Le brun avait toujours le sourire aux lèvres lorsqu'il atteignit le portrait de la grosse dame.
"HARRY !" S'écrièrent ses deux meilleurs amis en le voyant entrer dans la salle commune.
"Mec, c'est la deuxième fois que tu disparais comme ça, on s'est inquiété !" S'exclama Ron.
"Je suis désolé, je n'aurais pas du vous laisser comme ça mais... J'étais avec D-"
"Dumbledore, j'imagine ?" Se moqua gentiment Hermione, impatiente de voir ce qu'Harry allait répondre.
"Non. Je n'étais pas avec Dumbledore." Avoua-t-il, ne voulant plus mentir à ses amis.
"On sait. On l'a croisé pendant ton absence." Lui confia Ron, qui riait de voir son ami si démuni face à la situation.
"Ah."
"Harry, si tu n'as pas envie d'en parler on ne te force pas."
"Si, je vais tout vous expliquer."
Le brun était déterminé, et Ron et Hermione se regardèrent curieusement, attendant la suite.
"Bon. Asseyez-vous, parce que ça risque de vous faire un choc. Tout a commencé lundi dernier. Vous vous souvenez du gui magique des jumeaux ?"
C'est comme ça que le survivant se retrouva à raconter toute l'histoire depuis sa rencontre sous le gui avec Drago, jusqu'à leur discussion dans la cours cet après-midi. Évidemment, il se garda bien de donner les détails sur ce qu'il s'était passé après. Hum. Un peu de décence, quand même. Lorsqu'il eu fini son récit, il attendit patiemment une réaction. Ron était livide, et Hermione avait un étrange sourire.
"À vrai dire, Harry, je commençais à me demander quand est-ce que tu allais enfin nous l'annoncer." Dit la jeune femme, se faisant se retourner les deux garçons vers elle.
"Bah oui, me regardez pas comme ça. Enfin, Harry, ça se voyait que tu mentais et que tu n'étais pas avec Dumbledore dans son bureau. D'ailleurs, avec tout le respect que je lui dois, lui-même ment très mal. Ensuite, j'ai vu que tu n'allais pas très bien, et que tu regardais sans cesse en direction de la table des serpentards. Je me suis alors souvenue de notre discussion aux Trois-Balais le week-end dernier, et j'ai fais le rapprochement entre Malefoy, toi et le gui. Cet après-midi, lorsqu'avec Ron, on ne te voyait plus revenir, cela a confirmé mes soupçons. Enfin, Harry, on lit en toi comme dans un livre ouvert."
"Mione, il me semblait bien que tu avais découvert quelque chose." S'exclama le rouquin en donnant une tape amicale à son amie.
Harry ne disait rien, essayant de digérer les paroles de sa meilleure amie. Hermione était définitivement la sorcière la plus intelligente et la plus perspicace de leur siècle.
"Et donc... Vous le prenez comment ?" Tenta-t-il finalement, non sans redouter les futures réponses.
"Harry, Harry, Harry..." Commença Ron. "Il y a à peu près mille élèves à Poudlard, et toi, tu choisis Malefoy."
"Ouais je sais, c'est peu commun." Concéda le brun en riant. "Mais disons qu'on était destinés. Le gui nous a choisi."
"Alors si le gui vous a choisi, je ne peux pas te contredire. Franchement mec, je me fiche de qui tu bai-"
"RON !" Le coupa Hermione, pour le plus grand bonheur du garçon à lunettes qui avait les joues en feu.
"Oui bon, je disais que ça m'est égal de la personne que tu aimes tant que tu es heureux. Je dis pas que ça va pas me faire bizzare de te voir avec Malefoy pendant un certain temps, mais je te promets que je peux m'y habituer."
Harry était aux anges. Son meilleur ami venait de lui donner sa bénédiction, et pourtant, c'était sa réaction qu'il redoutait le plus. Il ne restait plus qu'Hermione, mais il savait d'avance qu'elle accepterait sa relation avec le blond.
"Oh, Harry !" S'exclama la jeune femme d'un air attendri. "Je suis tellement heureuse pour toi ! Tu le mérites ! Je suis sûre que Malefoy saura te rendre heureux et inversement. Et si jamais il te casse les pieds, tu me le dis, et je viendrai lui donner un bon gros coup de poing dans sa jolie bouille de bébé."
Les trois adolescents éclatèrent de rire, et se prirent l'un dans les bras de l'autre, se serrant fort, leur amitié plus soudée que jamais.
"Merci beaucoup." Souffla Harry, au bord des larmes.
Le soir même, lorsque le trio d'or pénétra dans la grande salle pour le dîner, ils croisèrent Drago, qui se dirigeait vers la table des serpentards. Harry, déterminé, s'avança vers lui et lui prit le bras. Surpris, le blond se retourna et fit un grand sourire lorsqu'il vit l'homme qu'il aimait. Mais son expression de surprise s'accentua d'avantage lorsque le brun prit possession de ses lèvres et lui roula la pèle du siècle, là, au milieu de la grande salle, devant des centaines d'élèves et de professeurs qui avaient fait tomber leur nourriture de leur fourchette sous le choc. Lorsqu'ils n'eurent plus de souffle, les deux hommes se séparèrent, et Drago lâcha:
"Bah dis donc, tu es définitivement plein de surprises."
"Qu'est-ce que tu veux, je suis Harry Potter."
Et, comme en remerciement, l'élu fit un clin d'œil aux jumeaux Weasley assis à la table des gryffondors, lesquels y répondirent par le plus beau des sourires facétieux.
À suivre...
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