Chapitre 6


"Harry! Mais où est-ce que tu étais par la barbe de Merlin ?" S'écria Hermione en accourant avec Ron vers son ami à lunettes. "Avec Ron, on était très inquiets ! Même le professeur Chourave s'est demandée où tu te trouvais !"

"Mec, il s'est passé quoi ? Tu t'es fait attrapé par Rusard en train de courir dans le couloir ou quoi ?" S'exclama Ron.

"Ce n'était pas la peine de vous inquiéter, j'étais, euh..."

"Harry, mon garçon ! Oh bonjour miss Granger, monsieur Weasley !"

"Oh ! Bonjour professeur Dumbledore !" Répondit  vivement Hermione.

Ron le salua également et Harry se contenta de hocher la tête. Dumbledore le regarda avec son regard pétillant et malicieux. Harry se demanda s'il savait. Il observa le vieille homme au chapeau de Père Noël s'éloigner en sautillant gaiment et en chantonnant des chants de Noël. Un éclair d'illumination survint alors dans la tête du brun. Il venait de trouver son excuse parfaite. Évidemment, perspicace comme elle était, Hermione fit le rapprochement en une fraction de seconde et lorsqu'elle cru comprendre, elle ouvrit de grands yeux.

"Harry ! Tu étais avec Dumbledore !"

"Euh oui. Oui oui ! C'est exactement ça. J'étais avec Dumbledore dans son bureau. Je l'ai croisé lorsque je suis allé chercher mon manuel et il m'a demandé de venir avec lui dans son bureau pour discuter des forces du mal." Mentit Harry en rougissant légèrement, sans que pourtant aucun de ses deux amis ne le remarque.

"Ça ne m'étonne même pas. Ça faisait longtemps que Dumbledore ne t'avais plus sollicité." Remarqua le garçon au cheveux roux.

"Oulah, il va être l'heure d'aller en cours. Je ne veux pas être encore en retard." S'exclama Harry, mal à l'aise, afin de détourner la conversation.

"Tu ne veux pas sécher les cours encore une fois, tu veux dire." Le taquina la jeune femme.

"Euh oui bon ça va hein." Grogna Harry, avant de pouffer de rire avec ses deux amis gryffondors.

Et, joyeusement, le petit groupe se remit en route pour leur deuxième cours de l'après-midi.

Harry fut perturbé par ce qui c'était passé tout le reste de la journée. L'image du blond en pleurs et de leur baiser passionné était fraîchement gravée dans sa tête et il luttait pour se concentrer et penser à autre chose. Le soir même, alors qu'il venait de finir les cours, il se posa sur le canapé de la salle commune de gryffondor. Pendant que ses amis discutaient avec Neville, Dean et Seamus, Harry plongea dans ses pensées.

Le baiser qu'il avait partagé avec Malefoy était encore tout frais dans sa mémoire, et, bien qu'il ne voulait pas l'admettre, dans son cœur. De plus, il était embarrassé, puisqu'il n'était pas parvenu à se sortir Malefoy de la tête de toute l'après-midi. Le blond était très beau, et cela, Harry le savait. Ce n'était pas quelque chose qu'il n'arrivait pas à admettre, c'est juste que depuis lors, il n'y avait pas réellement fais attention. Il n'arrivait pas non plus à se cacher que, depuis l'événement en dessous du gui, son attirance pour Drago avait été dévoilée. Le brun n'arrivait pas à comprendre ses sentiments, et cela l'obsédait. C'était nouveau pour lui. Mais pourquoi Malefoy ? Au fond de lui, Harry connaissait la réponse. Il avait toujours voué une haine à Drago Malefoy, mais cette haine pouvait-elle cacher certains autres sentiments ? Oui. De l'attirance ? Ou même de l'amour ? Cela fit mal au brun de l'accepter, mais Harry était attiré par sa némésis. C'était le cas depuis toujours, mais leur baiser sous le gui avait tout débloqué. Ses sentiments nouveaux faisaient peur à Harry, et il en était gêné. Pas parce que Malefoy était un homme, pas du tout, mais parce que le brun était effrayé d'aimer son ennemi de toujours, et que de toute façon, il arrivait sans cesse à se mettre dans des situations compliquées et sans issues. Il savait qu'il allait forcément être déçu. Malefoy. Il n'y avait rien de plus compliqué. Ils n'étaient pas dans le même camp. C'est alors qu'Harry se rappela de ce que Drago lui avait dit ce matin:

"Nous sommes des opposés, mais nous sommes tout de même liés."

Même Malefoy le disait. Alors était-ce le destin ? Étaient-ils voués à être ensemble ? Bizzarement, Harry appréciait cette possibilité. C'est alors qu'il se rappela une autre partie des paroles de Drago:

"On est destinés à faire des choses différentes, à se battre pour des causes différentes, et c’est ce qui nous a empêchés de nous côtoyer toute notre vie."

Harry soupira et balança sa tête en arrière sur le rebord du canapé. C'était beaucoup trop compliqué. Malefoy et lui, c'était impossible. Ça ne pouvait pas marcher. Même s'ils venaient à s'aimer, leurs camps et conditions leur en empêchaient. Harry maudissait la difficulté de son existence, et il ferma les yeux en signe de dépit. De toute façon, sa malchance n'était pas la seule responsable de tout ça. Après tout, ce qui l'avait mis dans cette situation, c'était le gui magique des jumeaux Weasley ! C'était eux, les responsables ! Le désir de vengeance refit surface chez Harry, et, voulant jeter son dévolu et sa colère sur quelqu'un, se leva et quitta la salle commune sous les yeux interrogateurs de ses amis. Il marcha, déterminé, dans les couloirs afin de trouver les deux rouquins. Quand enfin, il les aperçut en train de faire des plans maquiavéliques avec leurs boîtes à farce en dessous d'un escalier, il traça dans leur direction et se planta devant eux.

"VOUS ! COMMENT AVEZ VOUS OSÉ ?" S'écria-t-il en venant pointer son doigt vers les jumeaux dans une tentative vaine d'intimidation. Il aurait voulu les prendre au col mais il était trop petit.

Les deux frères se regardèrent, ahuris, essayant de se rappeler ce qu'ils avaient encore bien pu faire.

"Euh Harry... T'as mangé trop de bonbons de Dumby ou quoi ?" Plaisanta Fred.

"Qu'est-ce qu'on a encore fait ?" Demanda George en levant comiquement les yeux au ciel.

"Ce que vous m'avez fait ? Vous vous moquez de moi ?" S'exclama Harry qui se décontenançait peu à peu. "Le gui ! Je sais que c'est vous !"

"Oh oh oh, voilà qui devient intéressant !"

"Ne me dis pas que cet imbécile de Ron nous a balancé ?!"

"Mais c'est pas la question !" S'énerva le survivant.

"Au lieu de nous crier dessus, Harry, essaie plutôt de nous expliquer ce qui c'est passé !"

"Quoi ? Vous ne le savez pas ?"

"Tu sais Harry, c'est nous qui avons créé le gui magique, mais ce n'est pas pour autant que c'est nous qui décidons sur quelles personnes il agit. Et puis de toute façon, tu es bien gentil, mais il s'agit d'une création made in Weasley, donc le secret doit rester entre George et moi."

"Par contre, on aimerait quand même bien savoir qui tu as dû pécho." Pouffa ce dernier, curieux.

"Alors ça, dans vos rêves." Rougit Harry, encore plus embarrassé qu'en arrivant.

"Désolé, mon vieux. Tu sais, on a inventé ce gui pour rassembler les cœurs, donc tu vas pas me dire qu'embrasser quelqu'un soit si terrible."

"À moins que tu aies été obligé d'embrasser Rusard."

"Beurk."

"Ou miss teigne."

"Nan, rappelle-toi, George: ça ne marche pas pour les animaux. Ni pour les elfes de maison."

"Tant mieux. Je me voyais pas galocher Dobby entre deux cours de potions."

Malgré la tentative des jumeaux pour lui remonter le moral, Harry n'avait pas le cœur à rire. Il se sentait vide, et il ne savait plus quoi penser. Il croyait que c'était les jumeaux qui choisissaient les couples potentielles à se faire capturer par la magie du gui, et à présent, il était déçu. De plus, une certaine chevelure blonde et des orbes glaciales ocupaient son esprit. Au moins, il avait exprimé son désespoir à quelqu'un.

"Harry, t'as l'air dépité mon chou... Souris, un peu ! Et tu vas voir, ça va aller ! C'est Noël !"

"Mmhouais, c'est ça. Bon en tout cas, merci les gars. À plus." Lança Harry en s'éloignant, traînant de pieds, déjà perdu dans ses pensées.

Des lors qu'il leur avait tourné le dos, George lança:

"Le pauvre, quand même."

"Oh, ne t'inquiète pas pour lui." Le rassura Fred. "Ça ne peux que bien se passer."

"Tu penses que c'est qui ?"

"J'ai ma petite idée."

"Moi aussi."

Et les deux frère se lancèrent un regard malicieux.

Le trio d'or était assis à la table des gryffondors dans la grande salle pour le repas du soir. Ils riaient et plaisantaient ensemble tout en mangeant des mets aux douces épices hivernales, mais Harry n'avait plus le coeur à rire. Il était préoccupé, mais il essayait tout de même de participer à la conversation entre ses amis et lui afin de ne pas éveiller les soupçons. De temps à autre, il regardait en face de lui, en direction de la table des serpentards. Malefoy était là, bien sûr, entouré de Crabbe et Goyle. Il n'avait d'ailleurs pas non plus l'air dans son assiette. Il semblait pensif, mais, contrairement aux derniers jours où il était presque dépressif, Harry trouva que son visage était légèrement illuminé, comme revigoré, et il se demanda s'il en était la cause. Rien que d'y penser, cela lui fit des frissons et lui procura une drôle de sensation à l'estomac. Harry se mentirait s'il ne s'avouait pas qu'il espérait que Drago lève la tête vers lui et que leurs regards puissent se croiser.

À son plus grand bonheur, c'est ce qui se produit. Son cœur manqua un battement lorsque les yeux gris bleus du blond se posèrent sur les siens. Contrairement à la veille ou aux Trois Balais, cette fois-ci, leurs regards n'étaient pas neutres. Harry pouvait y déceler quelque chose de nouveau, qu'il ne parvenait pas à définir. Pourtant, cela lui plut. Ils partageaient quelque chose. Ou beaucoup de choses, en fait, comme ils s'en étaient rendus compte cet après-midi. Mais, parmi celles-ci, il y avait un secret. Ils avaient en commun l'expérience du gui, et cela les faisaient se rapprocher encore plus.
Harry se décida à esquisser un petit sourire, et, contre toute attente, le blond le lui rendit. Le petit sourire du survivant s'élargit jusqu'à ses oreilles lorsque sa némésis lui fit un clin d'œil malicieux.
Le brun, sous la surprise, dû même prendre un peu d'eau car il sentait qu'il était sur le point de s'étouffer avec sa propre salive. Cela fit rire Drago autant que lui, et, sans même s'en rendre compte, les deux garçons retrouvèrent la complicité qu'ils avaient eu lorsqu'ils étaient face à face sous la branche de gui magique.

Magré lui, Harry commençait à tout doucement changer d'avis sur la prétendue impossible relation entre Malefoy et lui. Encore plus fort que ça, il se sentit fier d'avoir contribué à mettre peu de joie dans la triste vie du jeune serpentard.

À suivre

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