Chapitre 3
Le lendemain était un lundi, et qui disait lundi disait jour de classe. Poudlard n'échappait pas à la règle, et tous ses élèves se rendirent donc dans leurs salles respectives pour leurs différents cours de la journée.
Harry, Ron et Hermione débutèrent la matinée avec un cours de potion, orchestré par le professeur Rogue, qui, ces derniers temps, était particulièrement de mauvaise humeur. Il ne devait sans doute pas apprécier la niaiserie de la période de Noël qui traînait dans l'air. Ensuite, le trio assista à un cours de sortilège avec le professeur Flitwick, pour le plus grand bonheur d'Hermione, où, comme à son habitude, elle excella.
Après le repas de midi, les trois sorciers et leurs amis gryffondors devaient se rendre à leur cours de botanique qu'aujourd'hui ils partageaient avec les Poufsouffles.
Tout en se rendant vers les serres, Harry eu un déclic et se figea sans prévenir.
"J'ai oublié mon manuel d'herbologie !" S'exclama-t-il en s'arrêtant net.
"Oh Merlin Harry, un jour c'est ta tête que tu vas oublier." Répondit Hermione en levant les yeux au ciel.
"Bon, je vais aller le chercher, je reviens dans cinq minutes."
"Tu veux que je t'accompagne ?" Demanda Ron avec l'espoir de retarder le moment où il devra disséquer des veracrasses.
"Nan, pas la peine, j'en ai pas pour longtemps." Dit le brun au plus grand désespoir de Ron.
"Mais tu vas être en retard !" Lui reprocha la jeune fille en froncant les sourcils.
"Bah, ce sera pas la première fois."
Le survivant quitta alors ses deux amis et retourna sur ses pas, prenant la direction de la tour gryffondor.
Les couloirs étaient déserts, signe que tous les autres élèves étaient en cours.
Soudain, à un croisement, Harry sursauta, tombant nez à nez avec une jeune fille à la chevelure blonde, qui portait sur sa tête de drôles de lunettes aux verres en forme de spirale.
"Luna !" S'effraya-t-il. "Tu m'as fait peur !"
"Oh, bonjour Harry ! Désolé, ce n'était pas mon intention." Répondit la jeune fille de sa voix douce.
"Tu n'es pas en cours ?"
"Eh bien vois-tu, le Ronflak Cornu m'a informé que des Nargoles se trouvaient dans la salle de métamorphose, alors je préfère ne pas y aller."
"Mmh oui, bien sûr." Fit distraitement le brun, qui venait de se souvenir qu'il allait être en retard en cours s'il ne se dépêchait pas.
"Excuse-moi Luna, je dois y aller maintenant. J'ai oublié quelque chose et il faut que j'aille le chercher."
"Pas de problème, au-revoir ! Oh, et j'allais oublier: fais attention Harry Potter, il va bientôt se trouver quelque chose au dessus de ta tête. Peut-être des Joncheruines ou... autre chose."
Sur cette dernière phrase énigmatique, Luna Lovegood repartit en sautillant.
"Moui c'est ça, au-revoir." Marmonna inutilement Harry, qui ne porta pas une grande attention à ce que son amie venait de dire.
Au lieu de ça, il se précipita vers son dortoir et récupéra enfin le fameux manuel, avant de redescendre et de traverser une nouvelle fois les couloirs à toute allure.
Il semblait qu'aujourd'hui, le monde entier était décidé à ce que le gryffondor ne puisse pas se rendre en cours, car, au détour d'un autre couloir, il tomba sur une seconde tête blonde qui passait par là. L'utilisation du mot "tomber" était d'ailleurs parfaitement justifiée, puisqu'Harry et cette seconde personne se percutèrent de plein fouet. Le brun, dans sa course, n'avait évidemment pas regardé où il allait, et résultat, il se retrouvait à présent allongé par terre, son livre de botanique ayant valsé à plusieurs mètres loin de lui,
et une seconde personne, qu'il n'arrivait pas à identifier à cause de la perte de ses lunettes, poussant des bruits étouffés de douleur juste à côté.
Harry chercha à tâtons sa paire de lunettes, mais avant même qu'il puisse les trouver, l'inconnu leva le mystère de son identité d'une seule phrase claire et nette.
"Putain Potter ! Tu peux pas faire attention, espèce de binoclard ?"
Le sang du survivant se glaça, et il maudit sa malchance du plus profond de lui-même.
Sur l'ENSEMBLE des élèves de Poudlard, il avait fallu qu'il tombe sur l'une des personnes qu'il supportait le moins au monde.
Sur l'ENSEMBLE des élèves de Poudlard, il avait fallu qu'il tombe sur son ennemi, son rival, sa nemesis.
Sur l'ENSEMBLE des élèves de Poudlard, il avait fallu qu'il tombe sur Malefoy.... Sur MALEFOY, quoi.
Harry ressentait actuellement l'envie de se suicider, qui était accentuée par le fait qu'il n'arrivait toujours pas à mettre la main sur ses lunettes.
Une vingtaine de secondes passèrent où il resta comme un idiot à quatre pattes sur le sol, à tâtonner inutilement la pierre froide, les joues en feu. Puis, il finit par entendre un soupir qui venait du haut, signe que Malefoy, contrairement à lui, s'était déjà remis sur ses pieds.
"Oh Potter, tu fais chier."
Cette dernière phrase devait apparaître comme un élan de pitié de la part du blond, car la seconde d'après, le gryffondor sentit qu'on lui posait quelque chose dans la main. Surprise, Drago Malefoy venait gentiment de lui rendre ses lunettes. Harry n'en revenait pas.
"Mm... Merci." Balbutia-t-il en s'empressant de mettre ses lunettes sur son nez et de se relever à son tour en époussetant sa robe de sorcier.
Il put alors enfin voir nettement le serpentard qui se trouvait en face de lui. Malefoy avait l'air mi- en colère mi- exaspéré, sa robe verte était de travers et sa chevelure blonde en bataille, signes évidents d'un précédent choc violent. Ses livres et manuels traînaient également sur le sol, à ses pieds. Un étrange sentiment l'envaillit alors. Malgré qu'il ait déjà remercié le blond -ce qu'il ne faisait pas à son habitude, croyez le bien- il se sentit coupable de l'avoir bousculé, surtout que ce dernier n'avait pas l'air dans son assiette, ces temps-ci.
"Euhmm... Désolé, Malefoy... J'étais pressé et je ne t'ai pas vu-"
"Alors ça, OUI, j'avais cru comprendre." Le coupa Drago sur un ton de reproche, les sourcils froncés.
"Ah euhm.. Oui, bien sûr. Laisse moi t'aider à ramasser tes livres." Poursuivit le brun en commençant à se pencher vers le sol.
"Nan Potter ! C'est bon, je suis assez grand pour le faire tout seul. Je n'ai pas besoin d'un gros maladroit dans mes pattes." Répondit hargneusement le serpentard.
Harry se retint de faire lui aussi une réflexion désobligeante et alla plutôt ramasser son manuel qui avait glissé loin de lui durant sa chute. Il fit un pas, mais, pour une raison inconnue, il n'arriva pas à en faire un deuxième.
"Wow c'est quoi ce truc ?!" S'exclama-t-il, ahuri, en touchant de ses mains une barrière invisible qui l'empêchait de s'éloigner.
"Viens voir ça, Malefoy !"
"Oh, par Salazar, qu'est-ce que tu as encore, Potter ?" S'énerva le blond, en se tournant vers son ennemi.
"Il y a une sorte de... mur invisible qui ne me laisse pas passer !"
"Sérieusement ? Tu plaisantes, j'espère ?"
Drago s'approcha à son tour de ce fameux mur, et constata par lui même qu'en effet, une force mystérieuse empêchait le passage.
"C'est quoi cette merde ?" Lâcha-t-il dans un moment d'incompréhension.
"Aucune idée. Mais... attends une seconde..." En pleine réflexion, le brun posa à nouveau sa main sur le mur, et en fit le tour.
Car oui, c'était le cas de le dire: cette barrière invisible avait une forme circulaire qui enfermait les deux adolescents dans un espace extrêmement réduit, où il leur était quasiment impossible d'écarter les bras sans toucher le mur.
"Malefoy... Je crois qu'on est enfermé... tous les deux." Déclara Harry, à présent pâle comme la mort.
"Waouh, quelle perspicacité, inspecteur Potter. Essaie plutôt de nous sortir de là au lieu de faire des déductions déjà évidentes." Lança sarcastiquement le serpentard, ce qui mit Harry encore d'avantage sur les nefs.
Tout à coup, le brun eu un flash. Il se rappela de la conversation qu'il avait eu avec Ron et Hermione la veille.
Les paroles de son amie lui revinrent alors en tête...
"En fait, dans l'enceinte de Poudlard, une branche de gui apparaît parfois au plafond, et les deux personnes qui passent en dessous au même moment sont obligées de s'embrasser, comme le veut la tradition. Mais attention: on ne sait jamais à quel moment ni à quel endroit cette branche de gui va apparaître."
C'est pas vrai, comment n'avait-il pas pu y penser plus tôt ?
Plein d'appréhension, Harry leva lentement la tête vers le plafond.
Son cœur s'arrêta une fraction de secondes. Comme il s'en doutait, une branche de gui scintillante ornée d'un noeud rouge était suspendue au-dessus de leurs têtes.
"Malefoy, ça ne sert à rien, ce que tu fais." Dit Harry à Drago, ce dernier essayant, sans résultats, de briser le mur avec différents sortilèges.
"Pourquoi ? Il y a bien un contre-sort."
"Je t'assure que s'il existe un contre-sort qui relève de la magie, ni toi ni moi ne le connaissons."
"Pourquoi y aurait-il un contre-sort qui ne relève pas de la magie, Potter ?"
"Oh, il y en a un, tu peux me croire."
Drago suivit alors le regard de sa nemesis, et plissa les yeux lorsqu'il vit la plante aux baies blanches.
"Non, ne me dit pas que c'est..."
"Si." Compléta tout de même le brun.
"C'est du gui magique."
À suivre...
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