E P I L O G U E - 1
« Le bonheur c'est tellement plus léger à porter qu'une existence raisonnable et convenable. », Alice Parizeau
Quelques semaines plus tard
Céleste savait qu'il était là. Derrière la porte de sa chambre, sachant pertinemment qu'elle était sur le point de laisser la robe élégante mais trop lourde et trop encombrant glisser le long de son corps pour retomber au sol dans un amas de tissu. Elle sourit un petit peu, un sourire malin et doucement amusé.
Oh, si cet imbécile d'Orion était décidé à ne pas la laisser tranquille une seule seconde de sa vie, elle se ferait un plaisir de le torturer durant chacune de ces minutes d'intimité volée. Depuis que sa malédiction avait été levée, il ne cessait de la suivre comme son ombre. Comme s'il avait peur qu'il lui arrive quelque chose à nouveau ou qu'elle disparaisse brusquement. Céleste leva les yeux au ciel. Elle n'était ni une enfant, ni une fée.
Elle se tourna, de sorte à ce qu'elle soit face à la serrure. Il lui avait raconté une nuit qu'il lui était arrivé de ne pas pouvoir résister : il s'était alors agenouillé devant la porte élégante, son visage en avant, un œil regardant à travers le trou ridiculement petit pour apercevoir le corps blanc de Céleste se dénuder.
Un rire manqua s'échapper de ses lèvres. Orion lui avait raconté beaucoup de choses. Ils avaient parlé de son enfance et de son adolescence. De ses multiples conquêtes. Il avait été mal à l'aise et c'était excusé maladroitement, en marmonnant. Céleste avait ri. Elle ne pouvait pas changer le passé et n'était pas jalouses de femme desquelles il ne se rappelait même pas le prénom. Elle avait cependant été en colère qu'il les ait traité comme des objets.
Quelques jours plus tard, Orion l'avait demandé en mariage.
Céleste avait refusé.
Elle avait été vêtu d'une robe légère et blanche et avait calmement expliqué à son amant pourquoi elle ne voulait ni cérémonie ni bague ridicule.
Orion avait levé les yeux au ciel et lui avait donné la bague malgré tout. Céleste avait souri et l'avait mise accrochée ensuite à une chaîne dorée qui pendait maintenant contre sa poitrine. Contre son cœur. Lorsqu'elle l'avait montré au jeune homme, un air de surprise avait caressé ses yeux puis un sourire chaleureux ses lèvres.
« Je préfère avoir ton cœur que seulement ta main. », avait-il soufflé à son oreille avant de l'embrasser encore et encore, jusqu'à ce que dans le ciel, les étoiles disparaissent et que leurs corps furent transportés d'extase.
Elle se lécha les lèvres, ses yeux clairs fixant la serrure. Elle leva deux mains et défit le premier nœud de sa robe. Le ruban retomba contre sa poitrine de manière intrigante. Elle défit le deuxième, troisième et quatrième nœud. Le haut de la robe s'ouvrit et dévoila sa poitrine et son ventre. Céleste ne portait pas de corset. Elle n'était pas prête à laisser les barres métalliques lui couper la respiration seulement pour avoir la taille d'une guêpe – de plus, l'habit atroce n'apportait que des mauvais souvenirs. Derrière la porte, elle entendit quelque chose bouger, une respiration saccadée.
La jeune femme avait la certitude qu'il la regardait.
Elle s'imaginait ses yeux verts clairs assombris par le désir, ses longs cils sombres s'abaissant à moitié. Elle s'imaginait ses lèvres entrouvertes, en alerte, attendant le moindre mouvement de la jeune femme comme un loup guettant sa proie.
Le sourire de Céleste s'agrandit.
Elle se sentait sensuelle, elle se sentait forte, elle se sentait femme.
Elle descendit son index le long de sa poitrine, un air innocent dans les pupilles bleus. Elle sentait son cœur accélérer dans son sein. Sa peau se mit à doucement frémir, comme si son toucher l'avait réveillé. De son doigt, elle fit tomber sa manche droite, puis sa manche gauche. Elle repoussa le haut de la robe vers le bas puis, d'un geste rapide, élégant et sûre, fit glisser le large jupon crème au sol. Le crissement voluptueux du tissu résonna contre les murs de sa chambre.
Un grognement torturé résonna par derrière la porte.
Céleste releva le menton, cambra joliment son dos pour faire ressortir sa poitrine. Elle ne portait plus que ses sous-vêtements, blancs et innocemment tentants. Avant de les enlever, elle tenait à se laver. Consciente de sa nudité et de son spectateur, elle se retourna et avança vers son bassin d'eau chaude en roulant ses hanches de manière imperceptible. Un petit savon mauve aux odeurs de lilas était posé sur le rebord ainsi qu'un tissu blanc. Elle tendit une main vers le tissu et le trempa précautionneusement dans l'eau avant de se le passer sur les bras, le cou et la poitrine. De fines gouttelettes restèrent accrocher à sa peau laiteuse. Elles se mirent à rouler lentement vers le bas, chatouillant sa peau sensible. Céleste attrapa ensuite le savon et le trempa dans l'eau avant de doucement savonner son corps avec. Elle ferma un peu les yeux tandis qu'un soupir de contentement lui échappa. L'odeur florale enivrait ses sens. Elle rit doucement avant de rincer la fine couche blanche et crémeuse recouvrant son corps avant de se tourner à nouveau vers la porte.
Elle leva son menton.
Elle leva ses mains et d'un geste rapide repoussa sa longue chevelure en arrière, faisant cascader ses boucles blondes en bataille contre son dos.
D'un geste sûre, elle enleva les sous-vêtements voilant les dernières parties de son corps. Ils tombèrent silencieusement au sol, un tourbillon d'innocence et de satin jonchant le sol déjà décoré de pétales blancs et rouges.
Une lumière malicieuse scintilla dans le regard de Céleste.
Aussitôt, la porte s'ouvrit.
Orion pénétra dans la pièce, les cheveux en bataille, les joues rougies. Il poussa un grognement presque animal alors qu'il s'approcha à grands pas de Céleste. La jeune femme recula à petits pas, jusqu'à ce que son dos soit contre le bassin. Elle leva la tête et sourit doucement.
« Je ne suis pas sûre de vous avoir autorisé à rentrer, mon roi. », susurra-t-elle, riant doucement. Orion se passa une main dans les cheveux, un sourire carnassier illuminant ses traits. Il fit un pas de plus, jusqu'à ce que son corps soit presque en train de toucher celui de Céleste. Il pencha sa tête en avant et caressa doucement son front de ses lèvres.
« Pardonnez-moi, Mademoiselle, ce que j'ai vu par la porte m'a semblé être une invitation. », murmura-t-il, embrassant doucement le creux de sa nuque et levant ses mains rugueuses pour tendrement caresser les courbes pâles du corps de Céleste.
« Vous êtes bien présomptueux. », souffla-t-elle et ajouta en tendant une main : « Et bien trop vêtu par-dessus ça. »
Un rire rauque et presque silencieux échappa au jeune homme lorsque Céleste déboutonna un bouton de sa chemise après l'autre, caressant en descendant chaque pan de peau se dévoilant à ses yeux mi-clos.
La chemise tomba au sol.
Céleste pressa ses lèvres sur celles d'Orion, son cœur contre son cœur, son corps contre son corps. Le jeune homme la souleva d'une main, provoquant un cri de surprise et un éclat de rire de la part de Céleste. Il la fit tourbillonner avant d'avancer rapidement vers le grand lit recouvert de pétales et entouré de lumières tamisées. Sans la lâcher, il déboutonna le pantalon encombrant recouvrant ses jambes, avant de l'allonger avec dévotion contre les duvets aux odeurs de lilas.
Un sourire léger, léger, illumina le visage de la jeune femme.
« Je t'aime. », souffla Orion et sentant son cœur accélérer et ses joues rougir , Céleste répondit exactement les mêmes mots avant que le jeune homme ne presse son corps contre le sien et ses lèvres contre sa bouche.
« Je t'aime, Orion. »
Et la belle et la bête vécurent heureux jusqu'à la fin des temps.
Et voilà. On y est.
J'espère que la fin est digne d'un vrai conte! En tous cas, il y aura peut-être encore plusieurs épilogues à suivre, des petits moments de la vie post-malédiction de Céleste et Orion.
J'espère que tout ça vous a plus!
De bisous♥
Blondie
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top