Chapitre 35

« Vivre sans espoir, c'est cesser de vivre. », Dostoïevski

Céleste écarquilla les yeux.

« Adrien. Tu- Tu connais ce loup ? »

Le serviteur pâlit brusquement. Il déglutit et ouvrit la bouche. Un spasme parut secouer brusquement son dos lorsqu'il tenta de parler et Adrien leva une main tremblante à sa gorge.

« N-Non. », pressa-t-il d'une voix étouffée. Céleste lui jeta un regard mêlé d'inquiétude et de fatigue. A ses côtés, le loup gémit douloureusement. La jeune femme tourna rapidement sa tête et ferma ses yeux.

« N'importe. », souffla-t-elle, sans force, « Est-ce que...Est-ce que tu peux nous laisser entrer au château ? Il fait fr-froid et je ne suis pas sûre de pouvoir tenir un instant...un instant de plus ici. »

Adrien ne demanda pas d'explication. Sans un mot de plus, il empoigna le corps sans force de Céleste et le tira vers le haut. Il ouvrit la lourde porte d'entrée d'un pied et porta la jeune femme à l'intérieur, le loup sur ses pas, des jappements inquiets lui échappant. Céleste sentait ses paupières papillonner tandis que son corps était traversé de picotement lorsque doucement, tout doucement, la chaleur des murs vint à traverses sa peau glacée. Adrien traversa les couloirs sinueux du château avant d'ouvrir la porte de la chambre de la jeune femme. Elle reconnut aussitôt l'odeur florale : lorsqu'elle regarda autour d'elle, rien ne semblait avoir changé.

Des pétales recouvraient le sol et la pièce rayonnaient encore de sa beauté pure et de son élégance dorée.

Un sourire tremblant caressa les lèvres de Céleste.

Adrien posa précautionneusement ses pieds au sol, un bras solide entourant toujours fermement sa taille. La jeune femme eut un court instant de panique. Si le serviteur la lâchait, elle tomberait au sol, incapable de se tenir sur ses jambes lourdement affaiblies. Inconsciemment, ses mains agrippèrent l'avant-bras d'Adrien qui lui lança un regard en coin rassurant.

« Tout doux, Mademoiselle Céleste. », murmura-t-il, « Je ne vais pas vous lâcher. Je dois seulement arranger vos duvets pour vous permettre de vous allonger au chaud. Vous êtes froide comme la glace et je ne souhaite pas que vous attrapiez une fièvre. »

Céleste hocha à peine la tête, sans cesser d'agripper le bras du serviteur qui n'ajouta rien. Il s'approcha du lit et défit les coins proprement faits avant d'aider Céleste à s'allonger. Il se racla la gorge, un peu mal à l'aise.

« Mademoiselle... Je sais que cela est bien impoli de ma part mais il faut que vous enleviez ces habits. Ils sont froids et humides et risquent de vous rendre malade en vous empêchant de vous réchauffer. Je vais vous sortir une robe de chambre de vos tiroirs pour ensuite vous laissez vous changer. » Le serviteur avait baissé les yeux et Céleste remarqua la douce couleur rouge qui teintait ses joues. Elle hocha la tête.

« Tu as raison. », murmura-t-elle. Adrien sourit. Il avança jusqu'à l'un des tiroirs d'une élégante et intrigante commode ornée de dorure et en sortit un vêtement d'un blanc satiné. Il le posa aux côtés de la jeune femme et se retourna, prêt à sortir de la chambre. Avant de passer la porte, il jeta cependant un regard sévère au loup.

« Orion », dit-il sur un ton de reproche, « Sors d'ici. Tu ne peux pas rester dans la chambre pendant que Mademoiselle se change. »

Céleste rit légèrement et secoua un peu la tête, ne comprenant pas la réaction d'Adrien. Il ne s'agissait que d'un loup – certes, un loup étrange avec des yeux trop humains, mais un loup malgré tout.

« Ne t'inquiètes pas, Adrien. », murmura-t-elle de sa voix qui semblait comme vidée de sa force et trop rauque pour être la sienne, « Il peut rester. Après tout, ce n'est pas la première fois que je me change devant lui ! »

Les yeux du serviteur s'écarquillèrent brutalement. Son regard vola de Céleste à Orion et d'Orion à Céleste avant qu'il ne fronce les sourcils.

« Vraiment ? », dit-il, se tournant définitivement vers le loup, un air de reproche dans ses pupilles d'habitude si aimables. « Eh bien... Je vais tout de même emmener le loup avec moi. Après tout, il doit avoir faim et froid lui aussi. »

Céleste se passa une main sur le visage. Un soupir tremblant quitta ses lèvres gercées alors que le loup poussa un pleur et sembla se recroqueviller un peu.

« Oui, tu as très certainement raison. Il est encore blessé et doit certainement avoir besoin de quelques soins. Je compte sur toi. »

Adrien fit une petite révérence respectueuse.

« Comptez sur moi, Céleste. » Il jeta un regard dur au loup et un message incompréhensible à la jeune femme sembla passer des yeux de l'homme à ceux d'Orion car le loup finit par se redresser, l'air mécontent. Il suivit le serviteur à l'extérieur de la chambre aux roses, jetant des regards suppliants par-dessus son épaule amaigrie. Céleste tenta de le rassurer.

« Ça va aller. », souffla-t-elle si doucement que seul le loup pouvait l'entendre, « Suis Adrien. Il va s'occuper de toi. »

Le loup poussa un dernier gémissement et finalement, la porte de la chambre retomba dans ses gonds et Céleste était seule. Elle ne bougea pas quelques instants. Elle ne se sentait pas en état de le faire. Sa tête était lourde, son corps semblait se refroidir chaque seconde et l'humidité pénétrait chaque pore de sa peau trop sensible. Adrien avait raison. Elle devait se changer, enlever ses vêtements imbibés et glacés. Céleste serra les dents et poussa sur ses bras tremblants pour s'assoir. Son dos était courbé en avant et ses doigts maladroits mais au bout de quelques minutes, elle parvint à se dévêtir. Elle laissa ensuite glisser le vêtement sec et confortable par-dessus ses membres avant de se faufiler sous les duvets chauds. La chaleur détendit peu à peu son corps et elle laissa sa tête retomber en arrière, les yeux mi-clos.

~***~

Adrien força Orion à le suivre jusqu'à la chambre du roi. Le loup était frustré, ennuyé que son serviteur l'oblige à quitter la présence de Céleste au moment même où elle s'apprêtait à se dénuder.

Orion n'avait pas oublié la vue de ses membres blancs et mouchetés de grains de beauté, de ses boucles blondes cascadant délicatement le long de son dos un peu trop carré.

Adrien se tourna vers lui, les sourcils froncés et un regard inquisiteur et plein de reproches dans les yeux. Cependant, ses yeux s'adoucirent lorsqu'il observa intensément le roi. Le serviteur semblait brusquement incertain, déboussolé : il savait pertinemment que le loup devant ses yeux était bien Orion, néanmoins il ne comprenait pas pourquoi il était sous forme de bête alors que la lune était levée, ni s'il avait la moindre pensée humaine derrière ses yeux clairs. Adrien se racla la gorge. Il chercha ses mots un instant et se décida de parler comme si le roi le comprenait.

« Mon roi. », marmonna-t-il, « Comment pouvez-vous vouloir rester dans la chambre de Mademoiselle alors qu'elle était sur le point de se dévêtir ? Je sais bien que vos manières laissent fortement à désirer, mais ce n'est pas une raison pour agir de telle sorte – même si elle ne sait pas qui vous êtes ! »

Le loup leva les yeux au ciel avant de pousser un grognement torturé.

Adrien ne comprenait pas. Certes, il manquait de manière : mais ce n'était pas la seule raison pour laquelle il désirait voir à nouveau le corps de Céleste. Il aimait la jeune femme et il se sentait brûler lentement de désir. Ciel, ses stupides pensées semblaient se tourner seulement autour de la jeune femme et son attention était constamment fixée sur elle.

Adrien ne pouvait pas non plus comprendre qu'Orion ne serait plus jamais un homme.

Qu'il ne pourrait plus jamais toucher une femme comme il l'avait fait encore et encore dans son passé.

Qu'il ne pourrait jamais toucher Céleste.

Une autre pensée obscure lui vint. Orion leva ses yeux désespérés vers son serviteur. Si lui était maudit pour l'éternité, Adrien l'était aussi. Il ne pourrait plus jamais quitter ce château et serait pour l'éternité enfermé dans les murailles sombres de la bâtisse grandiose, seul et coupé du monde. Un tremblement parcourut le loup et un sentiment qu'Orion n'avait alors jusque-là ressenti que très rarement, s'abattit sur lui.

Un sentiment de culpabilité.

Intense et étouffant.

Lorsqu'il ouvrit la bouche et que seul un long pleur et sourd en sortit, l'horreur de sa situation vint encore une fois faire sombrer son cœur. Il voulait s'excuser chez Adrien, voulait qu'il comprenne qu'il n'avait pas voulu l'entraîner dans son malheur. Mais même de ça, il en était incapable. Sous son poids, ses jambes tremblèrent plus fort. Le loup vacilla. Sa jambe blessée se déroba sous son poids fatigué avant que le reste de son corps ne suive.

Encore une fois, il avait un imbécile.

Orion avait un goût amer sur la langue alors qu'il baissa les yeux et posa sa lourde tête sur ses pattes.

Il ne semblait pas être capable d'être autre chose. Son égoïsme permanent et ses mauvaises décisions n'avaient fait qu'entraîner tout son entourage dans son malheur et il serait à jamais incapable de seulement s'excuser. A nouveau, il se demanda s'il était finalement arrivé au sort véritable de la fée. Non pas de vivre dans un corps de loup, trop humain pour être une bête, trop bestial pour être humain : non, de se retrouver dans ce corps mais avec son esprit humain, constamment rongé par les regrets, condamné à une vie minable et pathétique, sans amour et sans affection.

Quel imbécile il avait été.

Orion les avait pourtant lus, les contes de fée et les anciennes légendes. Le roi cruel finissait toujours maudit. Le méchant était toujours puni. Cependant, il n'était pas le prince charmant sauvé à la fin par une jolie jeune fille qui s'éprenait de son cœur rédempté. Il finirait seul et amer et il le savait. Quelque chose bougea à côté de lui et Orion releva faiblement la tête, ses yeux se tournant à sa droite.

Adrien s'était accroupi à côté de lui. Lentement, le serviteur tendit une main et, d'un geste hésitant, caressa la tête du loup. Un bruit rauque parvint aux oreilles d'Orion et pendant quelques instants, il se demanda qui pouvait bien faire un bruit aussi désespéré.

Le son d'un cœur brisé, d'une âme en lambeaux.

Bientôt, il en trouva la source et se figea. Lui-même poussait ces gémissements. Orion, le roi, la bête, pleurait.

La main d'Adrien prit de l'assurance et les caresse devinrent plus fermes. Le serviteur gardait ses yeux dans le vide : son visage avait pâlit. Lentement, il se mit à parler.

« Mon roi », dit-il doucement, « Je ne sais pas exactement ce qui vous est arrivé dans votre absence. J'ai espéré que vous aviez retrouvé Céleste, j'ai espéré que la malédiction serait bientôt brisée. Mais vous n'êtes pas revenu. Des nuits durant. Lorsque je suis allé voir votre rose, elle avait disparu. J'ai alors su que quelque chose s'était passé : j'ai remplacé la fleur absente par celle que Céleste vous avez donné. Maintenant, vous êtes de retour, sous forme de loup alors que le soleil brille encore haut dans le ciel – je suis cependant persuadé que votre esprit, mon roi, votre esprit humain est bien présent. Je le vois derrière vos yeux. Vous ne pouvez certes pas parler mais je suis persuadé que la fée est la raison pour votre état actuel. Je veux que vous m'écoutiez bien. Votre malédiction est liée à la mienne : je n'ai pas besoin de mots pour comprendre que vous pensez être à jamais maudits et moi avec. Mais... je suis certain que nous pouvons encore échapper à notre sort. »

Le loup releva un peu la tête et Adrien sourit un peu.

« Orion, notre échappatoire s'appelle Céleste. Lorsque j'ai placé sa rose sous la cloque de verre... Eh bien, le soir d'après, elle avait fait revivre toutes les fleurs sur les murs et brillait d'une lumière fascinante. Je sais que vous avez fait de nombreuses erreurs – comme ne pas dire à Mademoiselle que vous et la bête ne faisiez qu'un, de peur qu'elle ne vous rejette – mais nous n'allons pas laisser la fée gagner. Relevez-vous, mon roi. » La voix d'Adrien était devenue déterminée, « Nous ne pouvons dire à Céleste qui vous êtes : nous pouvons cependant essayer de lui faire deviner. Elle n'est pas idiote et déjà suspicieuse. Elle peut le faire. » Adrien donna une petite tape au loup qui grogna avant de maladroitement se mettre sur ses pattes.

Il ne croyait pas réellement à l'histoire du serviteur.

Il était déjà trop tard pour lui et même Céleste ne pouvait plus rien y faire.

Orion était cependant près à tout de même faire un effort pour Adrien jusqu'à ce que ce dernier admette l'inévitable.

Adrien ouvrit la porte de la chambre et jeta un regard par-dessus son épaule, ses yeux fixés sur le loup. Il sembla réfléchir un instant, avant qu'un sourire ne caresse ses lèvres.

« Mon roi, aimez-vous Céleste ? »

Les mots restèrent tremblant dans l'air tandis que le corps du loup se tendit brusquement. Oui, il aimait Céleste. Cependant, il était comme mal à l'aise de l'admettre à quelqu'un d'autre.

Les rois n'aimaient pas. Les rois n'avaient pas besoin de ces sentiments trop mortels et stupides.

« Orion ? », redemanda Adrien.

Le loup cligna des yeux. Finalement il hocha la tête, lentement, extrêmement lentement. Le sourire sur le visage du serviteur s'élargit et ses yeux s'éclaircirent d'une lueur d'espoir.

« Si j'avais su que je vous verrais un jour avouer votre amour... » Adrien secoua la tête, riant doucement. Il fit signe au loup de le suivre. « Céleste doit être fatiguée. Je vais m'occuper de votre patte puis nous irons la voir. Je ne suis pas certain qu'elle apprécie la solitude – il va aussi falloir qu'elle m'explique ce qui lui est arrivé. »

Après avoir bandé la patte d'Orion, les deux se rendirent jusqu'à la chambre aux roses. Le couloir était silencieux et Adrien toqua précautionneusement à la porte élégante.

« Mademoiselle Céleste ? »

Elle ne répondit pas durant plusieurs minutes puis Orion entendit un oui soufflé. Son cœur accéléra un peu et il sentit la queue du loup faire des gestes excités de droite à gauche. Adrien baissa les yeux un court instant et leva un sourcil amusé qui lui valut un grognement. Le serviteur appuya sur la poignée et entra avec le roi.

Céleste était allongée dans le lit, recouverte par les duvets jusqu'à la poitrine, le dos adossé contre plusieurs coussin pour lui permettre une position assise et confortable. Ses boucles étaient défaites et retombées en désordre sur ses épaules recouvertes de satin blanc. Ses yeux étaient mi-clos et la lumière du soleil qui rayonnait par la fenêtre plongeait son corps dans un halo lumineux et angélique. Orion se figea.

Elle était si belle.

Doucement, Céleste ouvrit ses yeux bleus et regarda tour à tour Adrien et le loup. Un sourire lascif caressa ses lèvres.

« Oui ? », demanda-t-elle, la voix rauque de fatigue. Orion avança d'un pas hésitant jusqu'au lit, posant ses deux pattes avant sur le lit et penchant le haut de son corps vers Céleste qui rit doucement et leva une main pâle pour le caresser. Aussitôt que sa main toucha son pelage, le loup sentit la tension quitter ses membres et poussa un ronronnement canin de contentement. Il poussa douloureusement sur ses pattes arrières et retomba lourdement sur le lit, s'allongeant au côté de d'elle.

Céleste poussa un cri de surprise puis rit à nouveau, secouant un peu la tête avant de se baisser pour embrasser le loup sur son front.

Orion sentit son cœur accélérer un peu plus.

Si Céleste s'occupait ainsi de lui, l'embrassait et le caressait sans cesse, il accepterait peut-être même de rester à jamais un loup et de se comporter comme son animal de compagnie. Intérieurement, il rit un peu. Il s'imaginait Céleste découvrir que le loup qu'elle touchait à cet instant même n'était autre qu'Orion et sa bête.

Oh, elle serait furieuse.

Adrien interrompit ses pensées en se raclant brusquement la gorge. Céleste tourna la tête et rougit doucement, une couleur délicate et rosée qui colora joliment ses joues autrement trop pâles.

« Adrien ! Je suis navrée, je suis si fatiguée, j'en oublie mes manières. »

Le serviteur lança un regard sévère au loup avant de sourire gentiment à la jeune femme. Il effectua une révérence élégante.

« Ne vous inquiétez pas, Mademoiselle. Le...loup s'est obstiné à vouloir revenir dans votre chambre. Comme vous ne dormez pas, souhaitez-vous que je vous apporte un divertissement, quelque chose à boire ? »

Céleste hocha la tête.

« Si vous pouviez m'apporter un livre. », murmura-t-elle, s'appuyant un peu plus dans ses coussins. Adrien hocha la tête et disparut de la chambre pour revenir quelques minutes plus tard, un livre en main, une tasse de thé dans l'autre. Il déposa les deux objets sur la table de la chevet de la jeune femme.

« Si vous avez besoin de quoique ce soit d'autre, appelez-moi. », dit-il avant de ressortir en silence de la chambre.

Bonjour, bonsoir les cocos!

Tout d'abord, j'ai pris une résolution ('tention): je vais essayer de publier un chapitre minimum de Face cachée par semaine. Tout simplement parce que si je ne publie rien pendant longtemps, en tant que lecteur, on finit par se lasser et on oublie ce qui s'est passé avant. Alors je me mets un peu la pression.

Retournons à nos moutons. J'aime vraiment le personnage d'Adrien - et puis notre petit Orion désespère mais commence enfin à assumer ses sentiments. Maintenant, reste à savoir comment ils vont faire pour faire deviner la vérité à Céleste. Ah, et puis il y a tout ces rêves... Mystérieux, ces rêves!

Bon, en attendant elle a intérêt à se dépêcher, parce que c'est bientôt la nuit et qu' Andoche est en chemin. Et puis parce que les disputes entre Orion et Céleste me manquent.

Enfin voilà, j'espère que ça vous plaît toujours, malgré le peu d'action de ce chapitre. Je vous invite à écouter les musiques d'Abel Korzeniowski: elle m'inspire énormément pour cette histoire.

Des bisous♥

Blondie (au soleil)

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