XXXI

Point de vue: Crystal

  Peu de temps après, Stephen et Greg rentrèrent chacun chez eux. Avant de partir, Greg m'avait aidé à faire la vaisselle, disant qu'avec mon poignet blessé, je ne devais pas trop le faire travailler, même si je pouvais encore l'utiliser un minimum. Lorsque nous fûmes seuls, Alexander et moi, je me tournai vers lui. Il avait allumé une nouvelle cigarette. Je lui pris des mains et tentai de le rassurer:
- Ne t'en fais pas pour Christie, nous la retrouverons.
  J'allais l'embrasser mais il m'arrêta, posant sa main sur ma bouche.
- Ce n'est pas que sa disparition qui m'inquiète.
  Il avait pris un ton sec et sérieux dont il n'avait presque jamais l'usage. Je questionnai:
- Alors quoi?
- Qu'est-ce que tu faisais encore avec lui?
  Je soupirai avant de répondre, m'éloignant de lui pour écraser ma cigarette presque neuve dans le cendrier:
- Il n'y a que de l'amitié entre Greg et moi.
- Une amitié qui te fait le rejoindre en plein milieu de la nuit sans même me prévenir.
- Je l'aurais fait pour Christie.
- Ce n'est pas pareil.
  Je décidai de ne pas répondre. Je n'aimais pas me disputer avec lui, alors je préférais ne rien envenimer. Il reprit donc, moi froid qu'avant:
- Darling... Je voudrais juste que tu arrêtes de le voir.
- Pardon!? m'emportai-je.
  C'était étrange, mais la moindre idée de ne plus voir Greg me rendait malade.
- Ça ne doit pas être compliqué, si vous êtes juste amis.
- Tu n'as pas le droit de me dire qui je peux voir et qui je ne peux pas!
- Crystal...
  J'allais le contourner pour aller dans la pièce d'à côté mais il me retint par le poignet.
- Tu me fais mal.
  Il ne me lâcha pas pour autant et se contenta de plonger son regard dans le mien.
- C'est soit lui, soit moi.
- C'est complètement ridicule, Alex!
- Laisse-moi être ridicule si je veux. Et apparemment, tu pourrais hésiter entre lui et moi.
- Tu sais quoi? Va te faire foutre!
  Emportée par la colère de sa réaction pathétique, je m'extirpai de sa poigne, pris mon sac, et partis en claquant la porte derrière moi. Il pleuvait. J'arrivais à la bibliothèque vingt minutes plus tard, entièrement trempée. C'était le seul endroit où je pouvais passer la nuit. Au lieu de rester dans la grande salle, au comptoir, comme j'en avais l'habitude, j'entrai dans mon bureau en balançant mon sac sur la table et me laissant tomber sur le petit canapé où j'allais sûrement m'endormir. Je regardai mon téléphone. Plusieurs messages d'Alexander, où il s'excusait et me disait qu'il avait été bête et emporté par la jalousie. J'avais aussi un appel manquait de lui. Je lui répondis que je ne lui en voulais pas et que l'on en discuterait de ça plus tard. En contradiction avec tout ce qui s'était passé durant la fin de journée, je m'endormis rapidement.

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