Point de vue: Crystal

- Tu m'as l'air plus effrayée que la dernière fois que l'on s'est vu, Crystal, ricana le clown.
  Ce qui m'effrayait le plus, c'était de savoir qu'il pouvait reprendre la forme du Dinosauroïde dès qu'il le souhaitait, dès qu'il avait la sadique envie de me pétrifiée de peur. Il sourit, ce qui découvrit ses dents brillantes.
- Ça fait mal, Crystal?
  J'échangeai un rapide regard interrogateur avec Greg. Ça s'avança de petits pas frénétiques et rapides et empoigna mon poignet droit. Je hurlai, ce poignet me faisait mal depuis plusieurs heures, et la poigne de fer du clown n'arrangeait rien. De son sourire macabre, il s'exclama:
- Tu vas nous rejoindre en-bas, et les quatre autres te rejoindront. Tu vas nous rejoindre en-bas, tu vas flotter...
  Son sourire s'agrandit, sa bouche s'ouvrit jusqu'au-delà de ses yeux, suivant les lignes rouges tracées sur son visage. Je sentis mes yeux s'écarquiller devant cette immense gueule qui s'ouvrait à moi, pleine d'une multitude de dents plus aiguisées les unes que les autres. La bouche était maintenant si grande que le clown aurait pu avaler un chat d'un seul coup. Il tira mon bras vers lui et mes tentatives pour me défaire de son emprise étaient vaines. Je paniquais, sentant les larmes me monter aux yeux avant de s'écouler sur mon visages. Au moment où le clown allait refermer sa mâchoire terrifiante sur mon coude, je fermai les yeux pour ne pas voir, mais rien ne vint. Il y eut un petit gémissement aiguë et j'ouvris juste à temps les yeux pour voir le clown disparaître. Greg se tenait là, une batte de baseball à la main, qu'il laissa tomber avant de s'approcher de moi.
- Ça va? Vous allez bien? Il ne vous a pas fait de mal?
  Pour toute réponse, sans que je ne réfléchisse vraiment à ce que je faisais, je pris Greg dans mes bras. Après une demi-seconde peut-être d'hésitation, il referma ses bras autour de moi. Puis il me demanda:
- Votre poignet... Il vous fait mal?
- J'ai dû me blesser en sortant de chez moi, c'est tout.
- Il y a un médecin à Derry?
- Oui, sur Palmer Lane.
  Greg regarda l'horloge de la pièce avant de dire:
- 7 heures 30... Il doit déjà commencer les visites, non?
  Ça faisait quatre heures que j'étais là, j'avais dû dormir pas mal de temps. Je lui répondis qu'il recevait des patients dès 7 heures.
- Venez, alors. Je vous y emmène.
- Ne vous inquiétez pas pour moi, je peux y aller seule, je ne veux pas vous déranger.
- Vous ne me dérangez pas. Si vous vous êtes blessée en venant ici, je suis coupable. Allez, venez. On ne sait jamais, c'est peut-être grave.
  Je finis par accepter. Sur le chemin, il me demanda d'une voix nerveuse:
- Alors c'était lui, "Ça"? Vous savez, au début, je n'y croyais pas. Je pensais que vous vous moquiez de moi.
- Je crois que vous avez eu la meilleure preuve.
- Vous êtes sûre que ce n'était pas un acteur, ou je ne sais pas, mais pas un être inhumain?
- Vous ne me croyez pas, hein?
- Si, mais j'aimerais que ce soit faux. Parce que, s'il existe vraiment, et qu'il en a contre vous...
- Contre cinq personnes en particulier, rectifiai-je. Il a parlé de moi et quatre autres personnes.
- C'est vrai...
  Je changeai de sujet, ne voulant pas parler de cette chose immonde:
- Vous jouez au baseball?
- Au baseball? Non, pourquoi?
- La batte.
- Ah! Ma sœur me l'a offerte lorsque je suis venu vivre ici. Elle blaguait en disant que les américains ne voudrait pas s'approcher de moi si je ne faisais pas semblant d'aimer le baseball.
  Je ris avant de répondre:
- Vous avez une sœur?
- Oui, ça a l'air de vous étonner. J'ai aussi des parents, vous savez, ajouta-t-il en riant.
  Nous arrivâmes devant le cabinet médical. La chance fit que le Dr. Tomford n'avait pas de rendez-vous et je pus le consulter immédiatement. Je me retrouvais avec une déchirure musculaire du muscle reliant le pouce au poignet, un muscle très difficile à guérir et qui pourrait, après sa guérison, me refaire souffrir de temps en temps. Le médecin me donna une atèle et une pommade à appliquer quotidiennement. Je payais et nous retournâmes dehors.