Dreams

Hello ! Ici Rainy pour le jour 14
Alors oui, on n'est plus vraiment le 14, mais deux OS dans la même journée ça ne vaut pas le coup xD ?

Plus sérieusement, je m'excuse du retard (au nom de la FSA aussi, je pense) en ce qui concerne ce jour ^^'
(Mais je tiens aussi à préciser que ce n'est pas mon jour attribué et que j'ai du changer pour aider un membre dontjeneciteraispaslenom T^T)

Bref x)

___

Cela avait toujours fasciné Yumeno d'observer les gens s'activer à quelques jours de Noël, tels des petits insectes dans une immense fourmilière. 

Cette période de l'année était l'une des rares fois où le jeune garçon avait le droit de sortir à l'air libre.

Il aimait souvent rêver qu'il pouvait enfin vivre sans être obligé de se soumettre à quelqu'un. Qu'une fois libre, il pourrait enfin avoir sa revanche tant méritée après des années sans avoir vu la lumière du jour.

Yumeno aimait passer des heures à rêvasser sur de nouvelles manières de briser un esprit.

Comment pousser une personne dans ses derniers retranchements, ensuite l'aider à en sortir, mais pour mieux briser son esprit juste après.

Le garçon aux cheveux bicolores sentit un sourire grandir sur son visage, au fur et à mesure que ses pensées suivaient son chemin de réflexion.

Mais il stoppa bien vite les idées meurtrières qui commençaient à germer dans son esprit.

Il n'avait pas envie de rêver à une revanche.

Pas pour l'instant.

Continuant à serrer sa poupée dans ses bras, Yumeno continua à profiter de la vue des vitrines des magasins.

Le garçonnet aux étranges yeux savait pertinemment que seule la vue de son "jouet" réussissait à déstabiliser ses interlocuteurs.

Il avait également conscience qu'elle n'était pas la poupée la plus mignonne que l'on puisse trouver.

Mais que les gens le croient ou non, cette même poupée qui leur inspirait tant de dégoût, lui avait tenu compagnie dans sa prison. C'en était devenu une présence rassurante dans son éternelle solitude.

Il raffermit sa prise sur sa poupée : on ne savait jamais ce qui pouvait arriver.

Yumeno s'arrêta devant une vitrine qui présentait des petits trains automatiques, munis de wagon. Écarquillant ses yeux vairons, le garçon observa avec joie le jouet effectuer des tours de circuit.

—"Eh ! Toi !"

Ce cri lui fit tourner la tête, l'arrachant ainsi à sa contemplation du petit mécanisme. Quand il apperçut son "garde du corps" qui était censé le surveiller tout au long de sa sortie, Yumeno éclata d'un rire franc.

La dernière fois, le garçonnet lui avait habilement faussé compagnie en dérobant un chapeau pour couvrir sa chevelure, trop facilement distinguable.

S'étant débarrassé du couvre-chef trop encombrant, Yumeno n'eut d'autre choix que courir à toute allure, en espérant se fondre dans la masse.

C'était comme une partie de cache-cache, après tout.

Et le bicolore excellait dans ce domaine.

Ce fût sans grande surprise que Yumeno constata que le garde avait déjà perdu sa trace, après quelques tournants au coin de rue.

Dommage, il commençait à bien s'amuser pourtant.

—"Ils sont encore tous chauds, mes marron chauds !" hurla une voix par dessus le brouhaha ambiant.

Yumeno tenta de résister à la foule, mais ce fût peine perdue, et il se laissa emporter par le courant.

Quelqu'un lui mit un cornet de marron dans les mains, en le confondant sûrement avec une autre personne.

Interloqué, le garçon bicolore ne chercha pas plus loin et continua à se laisser entraîner.

Lorsqu'il réussit enfin à s'extirper de la foule, Yumeno examina avec plus de précision les friandises qu'on lui avait remises.

Curieux, le garçon saisit un marron chaud au hasard et le porta à sa bouche.

Contrairement à ce qu'il avait pensé, la friandise était plutôt moelleuse, loin de l'idée que Yumeno se faisait d'un marron.

Le marron chaud était craquant sous son palais, toit en étant suffisamment mou.

Yumeno, après avoir terminé la première friandise, se surprit à plonger la main dans le cornet de papier pour en attraper une de plus.

Et le petit garçon continua ainsi jusqu'à ce que son récipient soit totalement vide.

Étonné lui-même par sa voracité, il déposa l'enveloppe de papier désormais inutile dans une poubelle.

Le goût sucré des marrons chauds était resté dans sa bouche.

Ce n'était pas désagréable : s'il avait pu, Yumeno se serait acheté un autre cornet sans hésiter.

Le bicolore réajusta sa poupée qui avait commencé à glisser dans une pose plus confortable.

Ses yeux asymétriques se posèrent sur un groupe d'enfants qui jouaient dans la neige, non loin de sa position.
La curiosité et l'envie de les rejoindre prit soudainement Yumeno.
Alors que le petit garçon était en train de peser le pour et le contre, une petite fille avec deux couettes rousses l'aborda.

—"Tu veux jouer avec nous ? questionna t-elle en riant, découvrant par la même occasion un sourire auquel il manquait une dent. Je suis Ari !"
Yumeno fût surpris qu'elle ne fasse aucune remarque sur ses cheveux ou même sur ses étranges yeux.

Il hocha la tête en répondant :

—"Je suis Yumeno."

La fillette parut ravie de sa réponse.
Ainsi, le garçon apprit que le petit groupe d'enfant cherchait à construire un bonhomme de neige le mieux réussi possible.

Pour une fois, Yumeno se plia au jeu, sans relever les petites fautes qui faisaient entrave à la réalité. (Une personne en neige n'était pas physiquement possible.)

—"Il ne nous reste plus qu'à trouver une carotte pour le nez !" déclara un des enfants une fois que les trois parties du corps furent assemblées.
—"Où on peut trouver une carotte ? s'enquit un autre membre du groupe.
— Il faut aussi faire les yeux !" renchérit une voix.

Yumeno était absolument absorbé par la question, oubliant pendant un instant qu'il était le détenteur d'une des capacités les plus meurtrières.
—"Je sais ! s'exclama t-il, les pupilles pétillantes comme celles d'un enfant. Il suffit de prendre des pierres pour les yeux. (Le garçon prit une pause.) Et pour le nez, c'est simple : on n'a qu'à prendre un bout de bois !"

Immédiatement les autres enfants approuvèrent son idée, et Yumeno ne tenta pas de lutter contre ce sentiment de satisfaction qui l'envahissait.

Alors qu'il s'apprêtait à rejoindre les autres dans leur quête d'un bâton, une chose glacée lui atterrit dans le cou.
Le petit garçon fit volte-face, une lumière meurtrière s'allumant dans ses prunelles.

Mais en face de lui, il ne trouva aucun ennemi : seule Ari lui faisait face, de la neige tachant encore ses gants.
Yumeno éclata d'un rire sincère avant de poser sa poupée au sol, afin de rendre la monnaie de sa pièce à cette petite rouquine.
Cette dernière eut un éclat de rire avant de disparaître derrière un buisson.

Refusant de s'avouer vaincu, le bicolore ramassa une boule de neige entre ses mains, et poursuivit la fillette rousse.

Ari n'était pas partie bien loin : il n'eut pas à chercher beaucoup.

Armé de son projectile, le garçonnet s'avança à pas de loup dans la direction de la rouquine qui ne l'avait pas encore remarqué.

Ce ne fût qu'au dernier moment, quand Yumeno lança la boule de neige, qu'Ari prit conscience de sa présence. 

Le projectile gelé atteignit parfaitement sa cible, et Yumeno poussa un petit cri de joie en voyant la moue de la petite fille rousse, qui promettait une bataille acharnée. 

Cette nuit, il ne rêva pas de torture, de vengeance.

Cette nuit, il rêva de neige.

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