26 ✦ Le Piège.

[N.D.A : Je vous rappelle que ceci est une fiction, je ne souhaite absolument pas de mal à nos chers garçons, ni n'apprécie le fait de les savoir en souffrance. Ce chapitre contient des scènes choquantes et violentes, que je déconseille aux lecteurs les plus sensibles. C'est un sujet grave, qui me touche particulièrement, et qu'il ne faut pas prendre à la légère. Ceci étant dit, bonne lecture à tous.]

~

"Passe la nuit avec moi, Jungkook."

~

Jungkook.

Les paroles d'Hobeom semblent suspendues dans l'air. Comme si l'atmosphère s'était épaissie autour de nous.

Elles résonnent dans mon esprit, me percutent, sans pour autant pouvoir les encaisser.

Mon cœur qui tambourinait semble s'être arrêté.

J'ai froid, les frissons s'emparent de l'entièreté de mon corps, cette demande me rend subitement nauséeux, ankylosé. Mes yeux papillonnent, comme pour tenter de me réveiller de ce cauchemar, qui en réalité n'en est pas un.

Hobeom me fixe, me dévore des yeux, attendant une réaction de ma part.

J'aimerais ne pas être dans un tel instant de faiblesse. Le véritable Jungkook aurait réagi au quart de tour. Mon moi d'autrefois se serait levé, lui aurait collé une droite et serait reparti en le laissant à terre.

Mais je ne suis plus ce Jungkook.

Je ne suis qu'un être pathétique, dont les forces ont lâchement quittés ce corps fatigué.

Je tente pourtant de réfléchir à une vitesse folle, la tête me tourne.

Le groupe est en danger. Si je refuse, les Bangtan n'existent plus. Ce n'est pas plus compliqué que ça. Après tout, je leur ai causé tant d'ennuis ces derniers temps, que ce serait d'un égoïsme honteux de ne penser qu'à moi.

Seulement, cette proposition est .. ignoble, écœurante, révoltante, indécente.
Le feu me monte aux joues, incendie tous mes sens.

Je suis Jeon Jungkook, et j'ai si peu d'estime que je suis prêt à donner mon corps, sans autre choix. Le dégoût me remonte dans la gorge, je me sens sale, amoindri.

Hobeom semble s'impatienter, tandis que mon esprit tente en vain d'analyser la situation.
Je le regarde avec frayeur et consternation, priant de tout mon être que ceci ne soit juste qu'une immense mascarade.

- Et bien Jungkook ? Tu hésites, n'est-ce pas ?

Un rictus à glacer le sang s'étire sur son faciès, déformant son visage en une horrible grimace.

- J-je ne .. ne sais p-pas... je-

Pathétique. Le coeur au bord des lèvres, je ne suis plus capable d'aligner deux mots correctement.

- Je vais t'aider à rendre ta réponse plus évidente...

Son sourire s'étire un peu plus, il tend sa main vers mon visage et le caresse, partant de ma tempe jusqu'à l'os de ma mâchoire. Pétrifié, je ferme les yeux et fronce les sourcils. Je vais vomir.

- J'ai cru comprendre que tu aimais beaucoup tes amis... Qu'est-ce qu'ils feraient si leur avenir était détruit ? Tu imagines leur réaction Kookie ? Si tu détruisais leur rêve, et tout ce qu'ils sont ?
Et puis, d'après mes sources, tu es particulièrement proche de Kim Taehyung, je me trompe ?

Il ricane. Mon sang ne fait qu'un tour.

Taehyung...

J'entrouvre la bouche pour répliquer, mais les mots sont bloqués dans le fond de ma gorge. Je me tétanise à l'entente de son nom.

- J'imagine que tu ne voudrais pas qu'il lui arrive quelque chose. Un accident est si vite arrivé dans ce genre de grande ville...

Il prend une fausse et écœurante expression de tristesse.

C'est trop. Trop pour mon cœur qui se remet à battre violemment, je le sens contre mes tempes et les vertiges s'intensifient. Les larmes sur le point de couler brouillent ma vue. La voix d'Hobeom me paraît lointaine, je n'arrive plus à même plus percevoir ses paroles clairement. Les bruits deviennent sourds, et je ne sais plus quoi faire. Accepter... Refuser... Je ne suis pas en état de rétorquer par la forces de mes poings.

Et puis subitement, mon cerveau se déconnecte et la panique prends le contrôle. L'adrénaline entre en jeu. Je jette un coup d'œil vers la sortie, elle me paraît lointaine. Je serres les poings maintenant si fort que le sang ne circule plus. Mes pulsations s'accélèrent.

Une voix intérieure me souffle alors un simple mot : "Fuis".

Je me lève brutalement, et sans réfléchir, je me saisis de chaque côté de la table pour venir la retourner sur l'homme que j'ai en face de moi. Il s'en suit un grand fracas.

Hobeom reste alors médusé, puis émet un puissant grognement. Rouge de haine, il tente de m'agripper le bras, mais une mystérieuse chance me permet de m'en échapper.

L'adrénaline, ma seule alliée, s'infiltre rapidement dans mes veines, me redonnant un peu de la force qui m'avait quitté.

Je cours vers la sortie, manquant de glisser sur les nombreux éclats de verre jonchant le sol.

Maintenant à mi-chemin vers la sortie, je jette un rapide coup d'œil derrière moi. Hobeom s'affaire à se sortir du pétrin dans lequel je l'ai mis. Il beugle des insultes à mon égard, effrayant au passage la clientèle qui avait assisté à la scène, et qui avait stoppé toute activité, consternée.

Je continue ma course et finis par atteindre la sortie. M'engouffrant par l'ouverture, je retrouve la rue passante.
Le froid glacial me frappe le visage, le vent s'est levé et mon souffle chaud et haletant provoque de la buée autour de mon visage paniqué.
Je jette de rapide coup d'œil de chaque côté de l'avenue, mais je ne reconnais rien. Incapable de savoir où je me trouve. Personne dans les rues, le quartier semble désert.
Au loin, j'aperçois le chauffeur, assis au volant de la voiture qui m'a amené ici. Il ne semble pas m'avoir vu, absorbé par la lecture de son journal.

Il faut que je bouge, Hobeom ne risque pas d'attendre sagement à sa table.
Au hasard, je pars sur ma gauche, le cœur prêt à sortir de ma poitrine. J'entend derrière moi la porte du restaurant s'ouvrir à la volée. Il est derrière moi. Je redouble d'effort et cours le plus vite que mes jambes engourdies me le permettent. Derrière moi, j'entends des pas rapides claquer sur les pavés humide, qui résonnent sèchement dans cette rue vide de monde. Il se rapproche, mais je ne cesse d'accélérer, le souffle coupé par cet effort qui me terrasse.

Soudain, mes jambes flanchent, je manque de tomber sur le bitume. Cette maladresse permet à Hobeom de s'approcher un peu plus. Désormais, je peux entendre son souffle saccadé par sa course. Je sens le bout de ses doigts tenter d'agripper le col de ma veste. Je tente de poursuivre ma course, en vain. Mes jambes s'affaiblissent de seconde en seconde, je sens mes membres s'engourdir par le froid et la peur.

Je suis perdu, il va m'avoir.

Comme pour confirmer mes craintes, je sens deux bras entourer brusquement ma poitrine. Je bascule en avant mais il me retient et me retourne violemment face à lui. Son visage est à présent si près du mien que je peux clairement distinguer la dilatation de ses pupilles, les plis de haine de son front, ses veines prêtes à exploser contre ses tempes.

Tout mon organisme semble s'être mis en pause. J'ai froid, je tremble, mon cœur va s'arrêter.

- Où comptais-tu aller mon petit trésor ?

- Lâchez-mo ...

Ma voix est si faible qu'elle semble n'être qu'un soupir.

- Si tu pensais vraiment t'en tirer de cette façon, tu t'es trompé. Je n'ai pas vraiment précisé, mais tu n'avais en réalité pas le choix.

Ses mains puissantes enserrent mes poignets, qu'il bloque derrière mon dos, empêchant le moindre de mes mouvements.

- Avance, fais ce que je te dis si tu veux pas empirer ton cas.

Mes yeux enfin habitués à l'obscurité distinguent une petite ruelle, un cul-de-sac.

Je suis piégé.

Le sol est glissant, je trébuche à chacun de mes pas forcés par sa poigne. Mes poignets sont douloureux. Je titube alors qu'il m'entraîne dans cette rue sans issues. Je me sens comme dans un piège à rat.

Impossible de m'échapper.

Aucun son ne parvient sortir d'entre mes lèvres, ma gorge est nouée par des sanglots étouffés.

Il me lâche sans ménagement, me faisant perdre l'équilibre, et sans prévenir, son poing vient s'écraser contre ma joue. Je tombe à genoux, complètement sonné, et sens un goût métallisé envahir ma bouche. Je crache au sol et tousse.

- Tu veux jouer ? Alors jouons mon petit Kookie. Ne t'inquiète pas, je ne vais pas trop t'abîmer, je te veux en bon état...

Sur ces mots, il s'approche et s'accroupit près de moi. Son haleine me parvient et la bile me remonte dans la gorge.

- Tu vas t'amuser toi aussi, tu verras...

Son ton doucereux ne fait qu'empirer mes tremblements incontrôlables.
Il saisit mon col et me relève sans peine. J'essaie de me débattre, mais il est plus rapide, plus fort. Il prend mon visage en coupe d'une de ses mains, et me plaque violemment contre le mur de béton. Ses ongles s'enfoncent dans ma peau. Mon visage me pique de toutes parts, mes larmes coulent, je ne contrôle rien. Cauchemardesque, irréel, destructeur.

- Oh, ne me dis pas que tu pleures maintenant... C'est après que tu pleureras, mais de plaisir, fais moi confiance.

Un cris finis par m'échapper lorsqu'il passe sa main libre et glaciale sous ma chemise et commence à tâter mon torse. Pour me faire taire, il pince ma peau si fort que je suis certain d'être à sang. Son touché me donne envie d'hurler à la mort. Je me débats encore, rien n'y fait, son corps maintenant collé au mien pare mes piètres efforts.
Il enfouit son visage dans mon cou, et entreprend d'aspirer ma chair à plusieurs reprises. Il y plante ses dents, m'infligeant une souffrance indescriptible. Je sens que mon cœur va exploser de douleur, de dégoût, de désespoir.

- Ne me .. touchez pas ... Pitié...!

Je supplie, je suis tellement pitoyable, impuissant ; je me déteste.

Il continue de jouer avec mon cou, y passant sa langue rugueuse, puis s'approche de ma bouche.

- Rien ne sert de crier Jungkook, personne ne t'entendra ce soir. Tu es tout à moi mon mignon. Ton visage d'ange et ton petit corps musclé n'attendent que moi... Je vais te montrer ce qu'est le plaisir.

Il se détache de mon cou pour venir mordre brutalement ma lèvre inférieure. Je tourne la tête brusquement et sens un liquide chaud s'écouler sur mon menton. La bouche en sang, je pousse un gémissement de douleur.

- Arrête de t'agiter !

Il me plaque un peu plus contre la surface rêche, puis d'une main se saisit de mes poignets qu'il bloque au dessus de ma tête. De l'autre, il enlève ma ceinture à tâtons, puis descend ma braguette. Il s'attaque ensuite à ma chemise, dont il défait rapidement tous les boutons. Le froid me mord la chair. Je ne me suis jamais sentis si vulnérable, si dégoûtant, si pathétique.
Sa main se balade sur tout mon corps, il descend un peu plus mon pantalon et mon boxer, et s'empoigne de mes fesses, y enfonçant ses ongles sans ménagement.

- Stop ! Je hurle. Pitié !! À l'aide ! Arr-

Il me gifle. Violemment.

- La ferme petite pute ! Laisse-toi faire !

Je me débat plus encore, alors qu'il engouffre sa main sous mon boxer. L'envie de vomir revient de plus belle.

Je pourrais mourir ici et maintenant, je ne prie que pour cela en cet instant.

Taehyung...

Taehyung, pourquoi ne t'ai-je pas écouté ?

Je n'en peux plus. Je sens mes forces m'abandonner complètement. Mes jambes deviennent coton, ma vue se trouble. Hobeom continue ses douloureuses caresses, partout, dedans, dehors. Seule mon ouïe arrive encore à distinguer des bruits de succions répugnants. Je me retrouve alors retourné brutalement face au mur, mon abdomen percutant la surface froide. Dos à Hobeom, il bloque mes bras au centre de mon dos, et sa main libre agrippe mes cheveux.

Et je ressens la souffrance, la douleur, le vide.

Je sens que je vacille, que je perds pieds, que ma conscience s'éloigne lentement.

Le néant s'approche, je sens le froid. Il m'enveloppe peu à peu, tous mes sens s'engourdissent. Je me sens partir, basculer.

J'entends ces derniers mots, cette voix parvenir de l'obscurité, avant de sombrer complètement dans les bras de cette nuit glaciale.

- Écarte-toi Hobeom, ou je te tue.

~***~

Et par amour,
on ferait n'importe quoi.

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