L'adultère

Un corps inerte, à l'allure féminine s'étalait sur le goudron froid d'une ruelle. Une flaque rouge et visqueuse l'entourait engluant le corps dans cette mélasse vermeille. L'articulation de sa jambe gauche formait un angle anormal, faisant ainsi ressortir la rotule de la chair. Son visage était défiguré, la charpente osseuse de son nez avait été littéralement écrasée, sa mandibule s'était disloquée, la partie droite de son crâne était maintenant aplatie et un globe oculaire toujours relié au nerf optique, était sorti de son orbite. Non loin de là, deux gros rats aux pelages noirs et hirsutes se chamaillaient pour un morceau de chair qui ressemblait étrangement à une oreille. Elle ne ressemblait plus à rien. Qu'avait-il bien pu arriver à cette jeune demoiselle ? Pour le savoir il fallait remonter deux heures auparavant.

Son service venait de se terminer. Elle souffla et s'assit sur l'un des deux bancs du vestiaire. Cette journée avait été des plus fatigantes, elle n'avait même pas eu le temps de prendre sa pause déjeunée par manque de personnel. Mais l'idée de retrouver la personne qu'elle chérissait lui redonna le sourire. Elle se leva et changea de tenu, passant d'une tenue d'infirmière neutre à une tenue plus féminine.

Comme à son habitude, l'homme d'entretien du hall salua la jeune femme avec entrain et lui dit de faire attention sur le chemin du retour, en réponse elle lui souriait et lui envoyait un baiser de la main. Un homme vraiment charmant....

Dehors elle prit une grande inspiration, qu'est-ce que cela faisait du bien de ne plus sentir cette odeur typique des hôpitaux, un mélange de désinfectant et de médicaments, parfois d'urine également.... Il commençait à se faire tard et son amant allait s'inquiéter si elle tardait trop à rentrer. Levant la main pour appeler un Taxi, elle songeait aux délicieux repas qui l'attendaient chez elle et à la nuit torride qu'ils allaient passer ensemble.

Le trajet ne dura qu'une quinzaine de minute, à cette heure-là la circulation était plutôt fluide. Elle paya l'homme et remis en place une de ses mèches blondes en place. D'un pas déterminé, elle se dirigea vers la porte d'entrée et sortit son trousseau de clé. Elle fit glisser sa clé dans la serrure puis tourna cette dernière deux fois vers la droite. Qu'est-ce que cela faisait du bien d'être chez soi, se disait-elle. Elle souffla et déposer ses affaires sur le canapé. Tiens son chéri n'était ni dans le salon ni dans la cuisine. Il se trouvait peut-être dans leur chambre en train de l'attendre. Elle sourit en y pensant. Elle monta l'escalier aussi délicatement qu'elle le pourrait. Elle passa par la salle de bain pour se refaire une petite beauté puis se présenta devant la porte de leur chambre. Elle tendit l'oreille et cru entendre des gémissements, elle en déduisit que son mari se chauffer devant un film pornographique. D'un sourire radieux elle ouvrit la porte, mais ce fut un ascenseur émotionnel qui l'a pris d'assaut. Son mari n'était pas devant un film comme elle le pensait. Il était en train de copuler avec sa meilleure amie. L'incompréhension fut-elle, qu'elle resta là à les regarder. Ils ne l'avaient pas encore remarqué, bien trop occupé. Le dégoût et la rage l'envahit. Les cris de plaisir de cette garce lui monter à la tête. Elle avait envie qu'elle se taise. D'un pas lent, elle retourna à la cuisine et saisit un tranchelard. Elle remonta l'escalier comme le ferait un robot. Un pas après l'autre. Ils n'avaient pas bougé ou du moins la position n'était plus la même. Ce qu'elle pensait être sa meilleure amie était à quatre pattes comme une chienne et se faisait culbuter ou plutôt se faisait saillir par son ex-mari.

Le sang gicla. Elle venait de mutiler le phallus de son ancien mari, mort de dix coups de couteau dans le dos. Sa « meilleure amie » quant à elle baigné dans son sang, une entaille à la gorge assez profonde pour trancher sa carotide. Elle avait fini par la tuer après lui avoir sectionné les seins, épuisée par ses cris. Elle regarda son chef-d'œuvre et se mit à rire puis finis par pleurer. Comment avait-elle pu faire ça ? Comment une pulsion avait-elle pu lui faire commettre cela ? Elle qui avait choisis de sauver des vies. Elle qui avait fait le serment de ne jamais faillir. Le regret l'accapara de plein fouet. Comment pouvait-elle rattraper ses méfaits ? La mort. Une vie contre une vie. Elle savait que sa vie ne serait pas suffisante mais c'est ce qu'elle pouvait faire de mieux. Elle ne voulait pas fuir, mais ne voulait pas également passer le restant de ses jours dans une prison insalubre.

La brise était douce et la Lune haute dans le ciel. Elle voulait admirer une dernière fois ce magnifique ciel étoilé. De petites perles humides roulaient sur ses joues. Elle repensa à sa vie, sa famille. Elle avait tout perdu. Elle se laissa tomber. La chute parue s'éterniser, mais ce n'était qu'une simple impression car le néant l'envahit...

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