Chapitre 27 : « Et ce que je veux, c'est toi. »

Vers vingt heures, Alec passe la porte de l'appartement de Magnus, un sac sur l'épaule et une poche contenant son repas dans la main. À l'hôpital, il a vu Izzy et Simon qui sont venus passer un moment. Il a ainsi pu dire à sa sœur qu'il compte passer quelques jours chez Magnus et qu'il prévoyait de venir prendre des affaires avant de rentrer, plus tard. Izzy aurait aimé qu'il reste avec elle, parce que c'est dur pour elle aussi, mais surtout pour être certaine qu'il aille bien, pour pouvoir veiller sur lui. Cela dit elle comprend et elle le lui a déjà dit, il doit prendre le temps dont il a besoin. Ni elle, ni les autres ne jugeront sa façon de gérer la situation. Aucun d'eux n'a jamais eu à gérer ce genre de situation. Tout ce dont Alec aura besoin, il l'aura. Ils se feront tous un devoir de s'en assurer.

La journée a été étrange, les visites n'ont pas arrêté. Ragnor est resté jusqu'à ce que Catarina les rejoignent après la fin de sa garde et ils sont partis en début d'après-midi. Presque aussitôt, Izzy et Simon sont arrivés pour l'emmener manger à la cafétéria. Et quand ceux-ci sont partis, Raphael est arrivé. Ils ne sont pas restés seuls longtemps, juste assez pour qu'Alec voie à quel point le jeune homme est affecté par l'état de Magnus, qui a toujours été là pour lui. Puis Jace et Clary ont débarqué et ils sont repartis ensemble quand Alec s'est souvenu qu'il devait passer chez lui.

Il pose son sac dans l'entrée avant de se rendre dans le salon. Il s'installe sur la table basse, pour manger, mais entre le moment où il s'est arrêté au restaurant et maintenant, son appétit a disparu. Il se force néanmoins parce qu'il sait que la faim ne reviendra pas et que s'il se laisse dépérir, Izzy lui en voudra. Tout le monde lui en voudra. Lui aussi, il s'en voudra. Il ne peut pas faire ça à Magnus, il ne peut pas mettre ce poids sur ses épaules quand il se réveillera. Quand il se réveillera.

Un coup frappé sur la porte le fait revenir à lui alors qu'il était en train de somnoler sur le canapé, incapable de retourner dans la chambre sans Magnus. Il regarde l'heure sur son portable, il est plus de vingt-deux heures. En réalité, il pensait qu'il était beaucoup plus tard que ça. Il se lève pour aller ouvrir, s'attendant à faire face à sa sœur ou à un des amis de Magnus.

— Maman ? Qu'est-ce que tu fais là ?

— Et toi, alors ? Qu'est-ce que tu fais là ? Je t'avais demandé de venir au poste, aujourd'hui !

Elle est en colère. Elle est en colère parce qu'elle s'inquiète pour lui et qu'elle a dû passer une partie de la journée à écouter Aldertree se plaindre de son fils sans pouvoir rien dire pour le défendre. Elle pousse Alec pour entrer et va directement dans le salon. Elle s'assoit sur le fauteuil et attend qu'Alec vienne s'asseoir aussi.

— Où est Max ? se contente-t-il de demander en restant debout.

— Chez toi, avec Izzy. J'ai dû lui expliquer ce qui se passe.

— Pourquoi ? Il est trop jeune, ça ne le...

— Parce que ton père arrive demain matin ! le coupe-t-elle.

Le cœur d'Alec s'arrête quelques secondes. Comment ça, son père arrive demain ? C'est quoi ce bordel ? Il va enfin s'asseoir sur le canapé, sans quitter sa mère des yeux, il attend des réponses à ses questions muettes. Elle soupire et retire son manteau avant de se caler contre le dossier.

— À cause de ce que tu as fait hier. Quelqu'un l'a appelé pour le tenir au courant.

— Qui ? Tu crois que c'est Aldertree ?

— C'est possible, ton père ne pense que du bien de lui, ou c'est peut-être quelqu'un de chez nous. Dans tous les cas, il a décidé de venir pour pouvoir parler au conseil disciplinaire.

— Ah carrément...

— Mais tu t'attendais à quoi, Alec ? Tu as frappé un agent du FBI ! Ton ancien instructeur !

— J'ai frappé un prédateur !

Maryse réagit à peine mais détourne les yeux. Elle sait ce qu'est Aldertree, elle connaît l'histoire et même si certains détails ne lui ont pas été révélés, elle a réussi à combler les manques.

— Tu es mis à pied jusqu'à ce que le conseil se réunisse. Ça devrait avoir lieu dans la semaine.

— C'est rapide.

— Ton père a exigé que tout soit réglé le plus vite possible.

— Bien.

Alec s'en fiche. Il n'aurait pas cru que c'était possible, mais il s'en fiche véritablement. Il assumera les conséquences de son acte, Aldertree mérite ce qu'il lui a fait. En fait, il mérite même beaucoup plus que ça.

— Tu aurais dû savoir que c'était une mauvaise idée, poursuit sa mère. Tu es un Lightwood, Alec, tu...

— Désolé si j'ai sali votre merveilleuse réputation ! grogne-t-il dans un sarcasme.

— Il ne s'agit pas de ça ! Tu aurais dû savoir qu'il serait prévenu ! Alec, comment crois-tu que ça va finir ?

Il soupire. Sa mère est bouleversée que Robert revienne à New York. Ils n'ont jamais officialisé leur séparation parce qu'il ne voulait pas entacher son image. Et maintenant, que va-t-il se passer quand il apprendra que son fils est en couple avec un homme ?

❖❖❖

Malgré l'appréhension provoquée par l'arrivée de son père, Alec se rend à l'hôpital dans la matinée. Cette fois, Magnus est seul. Le brun reprend sa place sur la chaise sans perturber le silence au milieu du bruit des machines. Il appuie son avant-bras sur le matelas et referme sa main sur celle de Magnus. Il entrelace leurs doigts, comme ils le font toujours si naturellement.

— Bonjour, Mags, souffle-t-il en levant les yeux vers son visage.

Il se mord la lèvre et monte la main de Magnus à sa bouche. Il caresse la peau pâle et tiède avec ses lèvres et y dépose un baiser.

— Je... Je ne sais pas quoi dire. Je suis tellement nul pour ça. C'est ton truc à toi de faire la conversation. Tu sais toujours quoi dire. Moi, j'aime t'écouter. Tu sais que tu as une très belle voix ? Je parie qu'on te l'a déjà dit mille fois. J'ai adoré t'entendre chanter. Je sais que j'ai été con la première fois que j'ai entendu ta berceuse, mais... L'autre jour, je t'ai écouté et c'était magnifique. Ta voix me manque. Je sais pas ce que je ferais si je pouvais plus jamais l'entendre.

Une larme roule sur sa joue alors qu'il serre un peu plus fort la main de Magnus.

— Je sais qu'on ne se connait que depuis un mois mais... T'as tout changé. J'ai jamais été aussi heureux que depuis que j'ai arrêté de faire n'importe quoi et que j'ai accepté ce que je voulais. Et ce que je veux, c'est toi. Magnus, s'il te plaît... Réveille-toi. Allez, ouvre les yeux Mags. Fais-le pour moi... Je...

Un sanglot derrière lui le fait sursauter. Il se retourne, les joues mouillées de larmes, pour voir Clary, qui pleure aussi.

— T'es là depuis quand, toi ?

— Pas longtemps. Mais je voulais pas... Je t'espionnais pas, c'est juste que...

Il est rare de le surprendre à exprimer aussi ouvertement ce qu'il ressent, elle n'a pas osé l'interrompre. Il grogne un peu puis se retourne pour être dos à elle et essuie son visage. C'est embarrassant. Alors qu'il pense qu'elle va aller s'asseoir sur l'autre chaise, apportée dans la chambre la veille, Clary s'approche de lui et le prend dans ses bras. Surpris, il reste immobile quelques instants avant de lui rendre son étreinte, un peu maladroit. Et ils restent là, quelques minutes.

— On n'a pas encore eu l'occasion de parler de certaines choses, souffle-t-elle en se redressant.

— Parler de quoi ?

Il regarde la rouquine aller chercher l'autre chaise de l'autre côté du lit pour la ramener près de lui. Il arque un sourcil, intrigué. C'est rare que Clary se la joue mystérieuse comme ça.

— Jace veut pas que je t'en parle. Je crois qu'il trouve ça idiot et qu'il pense que j'essaie de me réfugier dans ce que je connais pour faire face.

— Il va falloir que tu sois plus claire, je te suis pas, là.

— On sait que l'état de Magnus a été causé par Aldertree, parce qu'il lui a tiré dessus alors qu'il était connecté à l'esprit du tueur grâce à son don.

— Oui, et c'est complètement fou.

Ils ont tous les deux conscience – tout comme Izzy et Jace – que dire la vérité sur ce qu'il s'est passé aux médecins les ferait envoyer au service psychiatrique. Mais de toute façon, qu'est-ce que ça pourrait changer ?

— Tu te souviens quand j'ai dit qu'en essayant de se lier à l'esprit de sa mère, décédée, quelque chose l'avait retenu ?

— Je me souviens.

— Maintenant on sait que ses transes l'affaiblissent... Ce qu'on ignore, c'est si ça a toujours été le cas, ou si...

— Si quelque chose s'est passé à ce moment-là, finit-il à sa place.

Alec déglutit et détourne les yeux, mais Clary comprend qu'il a déjà eu ce début de réflexion.

— Peut-être que Magnus n'a pas pu sortir de sa transe parce qu'il était lié à quelqu'un qui s'est fait tuer, murmure-t-elle. Je sais que c'est dingue ! Et même si c'est le cas, je ne sais pas ce qu'on pourrait faire.

Alec comprend pourquoi Jace pense que Clary essaie de trouver une explication qu'elle pourrait résoudre, parce que si Magnus est dans un coma « normal », ils sont complètement impuissants. Peut-être que c'est ce qu'elle fait... Mais ça ne veut pas nécessairement dire qu'elle a tort.

— Alors j'ai contacté un autre médium, reprend-t-elle. Un certain Lorenzo Rey. Je lui ai envoyé un mail puisqu'il est injoignable par téléphone... J'attends encore qu'il me réponde.

— Tu en as parlé à Izzy ?

— Non, je... J'ai pas osé. Mais Simon m'a vu chercher des médiums qui ne soient pas des charlatans et c'est pas évident, crois-moi. Il en a peut-être parlé à ta sœur.

C'est possible, à moins qu'il pense comme Jace. Ce n'est pas Alec qui pourrait le savoir, il ne le connait pas assez. Il se contente donc de hausser les épaules et Clary retrouve son sourire.

La jeune femme reste environ une heure avant de s'en aller.

— Je te tiendrai au courant, si ce Lorenzo Rey daigne me répondre. Ce n'est pas certain, de ce que j'ai pu lire sur lui, il a l'air très arrogant. Mais on ne sait jamais.

Quand il se retrouve seul, cela fait une bonne quinzaine de minutes que son téléphone sonne et qu'il l'ignore royalement. Il sait trop bien de quoi il s'agit, mais il n'a pas envie d'y penser maintenant. Il reprend la position qu'il avait quand Clary est arrivée et reste silencieux. Il réfléchit à ce que la jeune femme a dit. Oui, admettons que Magnus soit encore dans une sorte de transe ou que quelque chose le retienne, comment faire pour le ramener ?

Vingt minutes plus tard, son téléphone sonne toujours. Il finit par reposer la main de Magnus et attrape son portable. Les contacts de ses parents se succèdent dans la liste des appels manqués. C'est pas possible d'être harcelé par ses parents à presque 27 ans. Quand son père appelle une énième fois, il décroche.

— Qu'est-ce que tu veux, Papa ? demande-t-il tout de suite pour ne pas laisser l'occasion à son père de lui hurler dessus.

— Fils... Où es-tu ? Je suis passé chez toi, mais Izzy m'a dit que tu n'es pas là en ce moment.

— C'est vrai. Je n'y suis pas et je ne pense pas y retourner avant plusieurs jours.

— Alors dis-moi où tu es, on doit parler. Ou alors tu préfères venir au poste ?

— Je suis à Saint Ambrose.

— Qu'est-ce que tu fais à l'hôpital ? Tu as eu un accident ?

— Non, je veille quelqu'un. On a qu'à se retrouver devant.

Il raccroche avant que son père ne proteste. Il n'a pas envie de partir de l'hôpital et encore moins d'aller au poste. Déjà qu'il va devoir y aller le lendemain pour rendre ses affaires, ce sera bien suffisant. Il fourre son téléphone dans sa poche et se lève. Il se penche au-dessus de Magnus, caresse sa joue. Comme à chaque contact, il espère une réaction. Son petit-ami n'en a aucune.

— Je reviens, bébé, c'est promis. J'en ai pas pour longtemps.

Il dépose un baiser sur son front et ressort de l'hôpital. Il préfère encore attendre dehors, sur les marches, que de risquer que son père ne vienne le chercher dans la chambre de Magnus. En outre, la discussion risque d'être animée et il ne tient pas non plus à risquer de se faire sortir par la sécurité.

En attendant, il échange quelques messages avec Izzy, ça l'aide à ne pas penser à tout ce que son père va immanquablement lui reprocher.

— Ah te voilà, souffle soudain une voix qu'il connaît bien.

— Salut Papa, répond-t-il en rangeant son téléphone.

Il se lève et les deux hommes se font face quelques secondes sans parler. Robert a beau être ce qu'il est, il a quand même l'habitude d'enlacer ses enfants quand cela fait longtemps qu'il ne les a pas vu. Mais pas cette fois, parce que cette fois il attend des explications de la part de son fils aîné.

Après presque une minute d'un silence gênant, Alec lève les bras d'un air détaché.

— Alors, qu'est-ce qu'il y a ?

— C'est là que tu veux en discuter ? Vraiment ?

— Pourquoi pas ?

Ce n'est pas comme s'il y avait du monde autour d'eux, de toute façon. Robert souffle, excédé, alors que son fils croise les bras sur son torse. Depuis quand est-ce qu'Alec lui tient tête ?

— J'imagine que ta mère t'a dit que j'ai été prévenu de ton comportement inacceptable.

— Oui. C'est pas vraiment ton genre les visites de courtoisie, de toute façon.

— Ne me parles pas comme ça, Alec. Je suis ton père et...

— Et je suis plus un gamin ! Alors ne prends pas ce ton paternaliste avec moi !

C'est quand la dernière fois qu'il a vu son père ? Il y a un an, au moins. Mais même s'ils s'étaient vus un mois avant, la différence aurait été la même. Robert a devant lui un Alec qui a grandi, un Alec qui n'est plus ce fils qui cherchait uniquement à plaire à ses parents. Jamais, auparavant, Alec n'avait pris cet air blasé devant son père.

— Ah oui ? Tu ressembles pourtant à un ado en pleine crise ! Non mais est-ce que tu te rends compte de ce que tu as fait ? Frapper un supérieur ! Cet homme a été ton instructeur, as-tu donc oublié toute notion de respect ?

— Le respect, ça se mérite ! Et, crois-moi, cela fait longtemps qu'il n'a rien fait qui en mérite le moindre !

— ... Alors c'est vrai, n'est-ce pas ?

— De quoi est-ce que tu parles, encore ? lance Alec avec un soupir.

— Ce qu'Aldertree m'a dit. Je n'ai pas voulu y croire, tu es mon fils, tu ne peux pas... Dis-moi que c'est faux !

Le brun doit se retenir de lever les yeux au ciel devant l'air suppliant de son père.

— J'aimerais presque attendre de voir si les mots vont pouvoir sortir de ta bouche ! Mais j'imagine que non, alors oui je vais te le dire. Je sors avec un homme, Papa. Je suis gay.

Le visage de Robert devient d'un coup très pâle avant de devenir rouge de colère. Alec se dit qu'il y a quelque temps, cela lui aurait fait peur. Aujourd'hui, ça ne lui fait rien. Parce qu'il s'en fiche. Il se fiche que son père désapprouve. Il n'a plus besoin de sa validation.

— Victor m'a parlé de cet homme, justement ! Comment est-ce que tu as pu te laisser berner à ce point ? Alec, tu es naïf. Les hommes de ce genre cherchent par tous les moyens...

— Oh arrête, tais-toi. Tu sais que Maman m'a dit presque les mêmes mots ? Ils cherchent quoi ? Les drames ? Ils entraînent les autres dans leur dépravation ? N'essaie même pas, Papa. Ce genre de discours ne prend plus avec moi !

— Mais regarde-toi, Alec ! Ce n'est pas comme ça que je t'ai élevé ! Est-ce que tu as seulement une idée de ce que tu risques à cause de... De ce...

— Magnus. Il s'appelle Magnus. Et je t'interdis de l'insulter !

L'adrénaline monte en flèche dans le sang d'Alec alors qu'il fait un pas vers son père, le surplombant de toute sa hauteur. Plus jamais il ne laissera personne manquer de respect à l'homme qu'il aime. Jamais !

— Fais attention à ce que tu vas dire, Alec. Je suis encore celui qui peut faire en sorte que tu ne t'en tires qu'avec une tape sur les doigts !

— Je m'en fous ! Je me fous des conséquences ! Ce que j'ai fait, je le referais si j'en avais l'occasion ! Aldertree est un homme toxique et manipulateur ! Oh et tu veux savoir une chose de plus sur ton cher ami ? Demande-lui de te parler des affaires de disparitions qu'il a résolu par miracle et qui lui ont valu sa prestigieuse place.

— Je ne jouerai pas à ce jeu, Alec. Je connais Aldertree, et toi aussi. Tu sais que c'est quelqu'un de bien ! Il vous a sauvé la vie à Jace et toi !

— Ne fais pas de lui je-ne-sais-quel héros ! Je ne lui dois rien, à part mon poing dans les côtes ! Il ne nous a pas sauvés. Il a essayé de tuer Magnus, parce que le mal qu'il lui a fait jusque là ne lui suffit pas ! Et avant de me traiter de fou, fais tes recherches !

Ça a été plus fort que lui. Il aurait préféré tenir son père à l'écart de cette histoire, mais l'entendre tenir Aldertree en si haute estime le dégoûte. Il n'imagine pas que son père puisse croire en quoi que ce soit de paranormal, mais s'il peut se mettre à douter d'Aldertree, ce sera déjà ça de pris.

— Alexander Gideon Lightwood, tu vas arrêter de raconter n'importe quoi !

— Oh ça va, j'ai plus douze ans ! rétorque Alec en levant, cette fois, les yeux au ciel. Le coup de dire mon nom entier pour me faire peur, ça ne marche plus !

— Tu as jusqu'à demain pour réfléchir. Tu n'aurais pas de seconde chance.

Robert tourne les talons et commence à s'éloigner. Des gens commencent à entrer et sortir de l'hôpital, mais ça n'arrête pas Alec.

— Réfléchir à quoi ? s'écrie-t-il en parlant plus fort pour être certain que son père ne l'ignorera pas. Réfléchir à mon orientation sexuelle ?

— Alec, tais-toi ! ordonne Robert en se retournant.

— Ma seconde chance, je l'ai déjà, avec Magnus ! Parce que je suis guéri de toute la haine dans laquelle tu nous as fait grandir ! Je suis gay, Papa ! J'aime les hommes, j'aime Magnus, et tu ne pourras rien y changer !

— Ce genre de comportement est inacceptable ! Tant que tu travailleras...

— Alors je démissionne ! le coupe-t-il sans y penser. Je n'ai pas envie de passer une minute de plus avec des personnes qui cautionnent des comportements comme celui d'Aldertree ! Et j'assumerai les conséquences pour avoir remis à sa place l'ex abusif de mon petit-ami !! Quelles qu'elles soient !

Les regards entendus. Les murmures. Alec les sent, les entend, ils ne font que le rendre encore plus confiant. Robert lance son regard le plus froid à son fils et tourne une dernière fois les talons pour se rendre à sa voiture. Il espère secrètement que son fils le rattrape, revienne à la raison. Mais ça n'arrivera pas.

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