Chapitre 24 : « Sortez-le de ma tête ! »

La tête appuyée sur sa main, Alec regarde ses collègues s'agiter pour effectuer leurs tâches de la journée. Lui, n'a pas grand-chose à faire. Tout comme Jace, installé à côté de lui, les pieds sur le bureau. Cela fait maintenant plus de soixante heures qu'Aldertree a confié le pendule à Magnus et quarante-cinq qu'Alec n'a que trop peu de nouvelles de son petit-ami.

— Quel connard, ne peut-il s'empêcher de murmurer quand il voit son ancien instructeur passer à plusieurs mètres de lui.

S'il n'avait pas peur que cela porte préjudice à sa mère et sa sœur, il ne se serait sans doute pas privé de le dire à voix haute et claire. Il s'inquiète, ça le bouffe et il n'arrive pas à se concentrer sur quoi que ce soit d'autre. Surtout depuis la veille, quand c'est Raj qui est allé chez Magnus pour prendre le relai d'Underhill.

Bien sûr, après avoir découvert qu'Alec et Magnus ont une liaison, Aldertree n'a pas attendu pour faire rentrer le jeune policier au poste. Ça aurait pu s'arrêter là, mais Alec n'a pas voulu laisser seul son petit-ami compte tenu de la situation. Il est parvenu à faire valoir qu'ils lui ont confié une pièce à conviction mais Aldertree a refusé qu'il y retourne. Finalement, Underhill s'est porté volontaire puis c'est Raj qui a été envoyé.

Et autant Andrew faisait de son mieux pour donner régulièrement des nouvelles, autant avec Raj, c'est silence radio depuis le matin. Certes, maintenant qu'Alec sait que l'intérêt de Raj pour Magnus n'avait rien de romantique ou de sexuel, cette inquiétude-là s'est grandement calmée. Mais toujours est-il qu'ils ne se supportent pas et qu'en plus de devoir se perdre dans l'esprit d'un tueur en série, le médium doit donc aussi se coltiner les remarques désobligeantes de cet abruti.

— Allez, c'est plus qu'une question de temps avant que Magnus trouve une piste, essaie de le rassurer Jace. Avec un peu de chance ça nous mènera au tueur, ou alors ça mènera le FBI et Aldertree dans un autre état.

Le brun réprime un soupir et mord sa lèvre en hochant la tête. Il aimerait être aussi optimiste que Jace, il aimerait ignorer qu'à tout moment Magnus peut s'écrouler et se vider de son sang sous le regard de Raj qui ne bougera peut-être même pas le petit doigt pour l'aider.

Au loin, il aperçoit sa sœur, ses lunettes sur le nez, en train de fixer l'écran de son ordinateur. Il repense à la conversation qu'ils ont eu la veille au soir. Il a fini par lui avouer que Magnus lui a dit « je t'aime » encore une fois et qu'il n'a pas su répondre.

— Mais tu l'aimes ! a-t-elle soufflé, désespérée du comportement de son frère.

— Je crois, mais...

— Arrête de réfléchir, un peu ! Tu fais tout le temps ça !

— J'ai peur de le blesser ! C'est l'homme le plus gentil, le plus généreux que j'ai jamais rencontré ! Il est tellement merveilleux, comment est-ce que je pourrais prendre le risque de lui faire du mal, encore ?

Izzy a soupiré et levé un regard blasé vers son frère, encore tiraillé par les erreurs qu'il a faites au début de leur relation.

— Est-ce qu'au moins tu t'entends quand tu parles de lui ? Tu es amoureux, Alec. Et tu ne dois pas laisser passer ta chance. La prochaine fois que tu le vois, tu dois lui dire. Peu importe les circonstances, même si vous n'êtes pas seuls ! Il faut que tu lui dises ce que tu ressens.

Elle a raison, il le sait. Il n'a cessé d'y réfléchir depuis leur discussion, alors même qu'elle lui a dit d'arrêter de le faire. Mais c'est plus fort que lui. Comme Jace, il espère que Magnus va vite trouver quelque chose, tout en redoutant les conséquences. Mais tout ce qu'il veut c'est pouvoir aller le voir et lui dire qu'il l'aime.

Jace sursaute soudain sur sa chaise, ce qui attire l'attention d'Alec encore une fois. Jace le regarde en fronçant les sourcils.

— T'es trop tendu, mec !

Il attrape son portable pour lire le message que Clary vient de lui envoyer. Il souffle et se relève en faisant signe à Alec de faire de même.

— Allez, on va prendre l'air. Je t'invite à manger.

Il tape rapidement sur son téléphone pour envoyer un message à Izzy, celle-ci arrête aussitôt son travail pour se lever et ils se rejoignent tous à l'extérieur. Alec ne comprend ce qui se passe que quand il voit Clary dans la rue. Elle se jette au cou de Jace et ils s'embrassent. Le plus vieux lève les yeux au ciel, agacé par leurs effusions. Izzy lui donne un coup de coude, amusée.

— T'es pareil quand t'es avec Magnus.

— C'est pas vrai.

— Oh beh tu t'es pas vu l'autre soir, quand on a passé la soirée devant la télé ! Vous avez pas arrêté de vous regarder. Je sais même pas comment t'as réussi à suivre le film.

Il rougit un peu mais garde son expression mécontente. C'est vrai qu'il serait bien incapable de raconter les films, il ne se souvient que du sourire de Magnus, dans ses bras. Pourtant il a fait des efforts pour être concentré !

Les quatre jeunes gens se dirigent vers un restaurant et Alec se rend compte que cette sortie était plus ou moins prévue entre eux. Quand ils s'installent à l'écart des autres clients, Izzy s'explique.

— On s'est dit que ça te ferait du bien de sortir du poste. Avoir Aldertree sous le nez en permanence va te faire péter un plomb.

— Et ça vous étonne ?

— Non, mais autant épargner un peu tes nerfs. Je te rappelle que vous allez, très bientôt, devoir aller arrêter un tueur en série. Essaie de te calmer, pour le moment.

Il laisse les autres discuter sans trop écouter. Ils se mettent à parler de paranormal, Clary entreprend d'expliquer à Jace à quoi sert la baguette trouvée sur l'une des scène de crime. Une serveuse revient avec les plats qu'ils ont commandé, mais Alec n'a pas vraiment d'appétit.

— En fait, il lui arrive d'avoir des pressentiments. C'est ce qui est arrivé avant que vous veniez à la boutique la première fois.

Alec sort enfin de ses pensées en entendant la jolie rousse parler de son homme. En fait, ça fait déjà plusieurs minutes que la conversation en est arrivée au médium.

— Et il en a eu un, il y a peu, continue-t-elle d'une voix triste. Je crois qu'il a senti venir le dernier meurtre.

— Comment ça ?

— J'ai d'abord cru qu'il avait pressenti la venue de son ex, parce que c'était déjà une sacrée perturbation dans la Force.

— Geek, souffle Jace.

— Mais j'ai vu son expression quand Victor a annoncé le dernier meurtre. C'était ça.

— Comment est-ce que ça fonctionne ? demande Alec.

— Je ne sais pas. Et je crois que lui non plus.

Alec soupire. Donc à part le torturer et le faire se sentir coupable, ça sert à rien ? Est-ce que c'est pour ça qu'il se sent aussi impliqué ? Parce qu'il n'a pas pu la sauver ? Ça lui ressemblerait bien. Plus va et plus Alec se dit que ce don est bien plus une malédiction qu'autre chose. En tout cas, pour Magnus.

— Même lui ne sait pas ce que c'est, réplique-t-il, un peu énervé. Si vous n'êtes même pas capables de dire si, oui ou non, ce qu'il fait en ce moment est dangereux, à quoi bon se prendre la tête ?

— Et toi, tu sais si c'est dangereux ou pas ? demande sa sœur.

Les trois autres le regardent, suspicieux. Il secoue simplement la tête, résigné à garder le secret de Magnus. Bien sûr que ça l'est, ce qu'il veut savoir c'est si c'est plus dangereux que d'habitude.

— Je pense pas que ça le soit, si ça peut te rassurer, souffle Clary. Un jour, il m'a dit qu'il avait essayé de contacter sa mère, après sa mort, et que ça ne s'était pas bien passé.

— Qu'est-ce qui est arrivé ? demande Izzy.

— Il n'est pas rentré dans les détails. Il m'a seulement dit qu'il avait senti que quelque chose l'empêchait d'atteindre sa mère. Ou plutôt, avait essayé de le retenir quelque part. Revenir à lui a été difficile. Mais ça a été la seule fois.

Alec s'étonne. Magnus ne lui a jamais parlé de ça, mais quelque part ça ne l'étonne pas. Il ne lui a parlé de sa mère qu'une seule fois et il n'a pas eu besoin de plus pour se rendre compte de l'amour qu'il lui portait, ou même qu'il lui porte encore. Qu'il ait essayé de la contacter après son suicide, alors qu'il se sentait coupable, est assez légitime.

Mais l'extralucide a menti en disant à Clary que c'est la seule fois où ça s'était mal passé. Ou alors peut-être que c'est ce qui a déclenché le contrecoup. Il secoue la tête en soupirant, si seulement il y connaissait quelque chose. Si seulement il pouvait en parler avec Magnus.

— Il ne t'a vraiment jamais parlé de ça ? insiste sa sœur.

— Non, on parle pas vraiment-

— Oh.

— De ces choses-là !

Trop tard. Jace, Clary et Izzy sont déjà en train d'éclater de rire à cause de son malheureux début de phrase. Il grogne et attend qu'ils se calment en essayant d'ignorer les regards des autres clients sur eux.

— Eh merde, allez vous faire foutre !

Leurs rires redoublent alors qu'Alec se lève en repoussant sa chaise et il sort du restaurant. Quels gamins, sérieux. Un léger sourire atteint quand même sa bouche quand il se retrouve dehors. Il se sent un peu moins angoissé.

❖❖❖

La douleur est dévastatrice. Depuis de trop longues heures, l'esprit de Magnus se perd dans celui de cet homme dérangé. Les pensées étranges l'assaillent alors qu'il tente, tant bien que mal, de se concentrer sur les détails. Mais la douleur, les coups, il se voit les infliger avec une telle clarté, il n'aurait jamais cru que ça pourrait être à ce point perturbant. Quelque chose, quelque chose, donne-moi quelque chose ! Il hurle. Il hurle à s'en donner encore plus mal à la tête. Si encore sa voix sortait de sa bouche, mais non. Tout se passe à l'intérieur. À l'intérieur de sa tête. À l'intérieur de ses entrailles. Dans son cœur broyé.

Et il s'accroche. Il s'accroche à chaque souvenir dans l'espoir que ce soit le dernier qu'il ait à subir. Il faut qu'il parvienne à trouver quelque chose. N'importe quoi pour se donner le droit de sortir de cette transe beaucoup trop longue. Il a toujours fait en sorte de ne pas rester dans cet état plus de dix minutes d'affilée et c'est pour ça qu'il a l'habitude d'enchaîner les transes. Cette fois, il a l'impression que ça fait une éternité. Une éternité qu'il n'est plus lui, dans la tête d'un monstre.

Un autre souvenir écartèle ses prunelles, s'immisce violemment en lui pour l'empêcher de détourner les yeux. Il passe devant un miroir, aperçoit des yeux noirs qui ne sont pas les siens, un visage aux traits fins et qui pourrait être séduisant s'il n'était pas tordu en cette expression prédatrice, un rictus mauvais étire ses lèvres fines. Et ses yeux. Oui, ces yeux noirs. Qui trahissent une profonde folie.

Il emprunte un couloir, sent son sourire s'accentuer en passant devant une porte fermée maculée de sang. Il ne s'arrête pas, continue jusqu'à une pièce vaste et vide. Lambeaux. De tapisserie, de moquette. Magnus note enfin l'odeur de renfermé par-dessus celle du sang, l'odeur de la moisissure qui se répand sur les murs. Une maison abandonnée. Une maison aux fenêtres condamnées par des planches de bois.

Le cri qu'il pousse le sort de sa transe. Frustration. Douleur. Terreur. À travers ses cils, il voit les tâches de sang qui se multiplient sur son lit. Merde. Il abandonne le pendule et plaque ses mains sur son nez avant de se relever, il rejoint la salle de bain en titubant. Une nouvelle serviette de bain vient éponger le saignement. Il force les images à tourner dans sa tête, à la recherche d'un indice. De n'importe quoi qui lui dirait où se trouve la maison. Rien.

Magnus se mord la lèvre pour s'empêcher de crier encore mais son poing, il ne le retient pas. La douleur le surprend parce qu'il ne s'est pas vu faire, il vient de briser son miroir d'un coup de poing. Il baisse un regard choqué vers sa main dans laquelle se sont fichés des éclats de verre. Et alors qu'il en retire un, un souvenir lui vient. Une vitre brisée d'un coup de poing, et derrière... Derrière ! Enfin ! Un bâtiment qu'il reconnaît.

Il tombe à genoux. Il l'a trouvé. Il sait où il se cache.

— Raj... Raj !

Sa voix est rauque. Cela fait de nombreuses heures qu'il n'a pas parlé. Son nouveau gardien n'est pas bavard. Depuis qu'il est chez lui, ils ne se sont presque pas adressé la parole.

Magnus attend quelques instants, il essaie de calmer sa respiration chaotique. Quand le saignement s'arrête, il se remet sur ses pieds. Il est en train de s'essuyer le visage quand la porte de la salle de bain s'ouvre enfin.

— Qu'est-ce qu'il y a ? demande Raj, de mauvais gré.

— Donne-moi ton téléphone, il faut que je cherche une adresse.

— Quoi ?

Il fait un léger mouvement de recul avec son bras et Magnus remarque alors qu'il tient son téléphone dans sa main. Il le lui prend d'un geste vif, avec sa main blessée.

— Putain, il t'est arrivé quoi ? Tu pisses le sang !

— Petit joueur.

Parce que ça semble le dégoûter, Magnus prend un malin plaisir à ne pas essuyer sa main avant d'utiliser le téléphone de Raj. Il entre le nom du quartier et commence à chercher aux alentours du bâtiment.

— Il craint ce quartier ! remarque Raj en regardant par-dessus son épaule.

— C'est là... C'est là que j'ai grandi. Enfin pas loin.

Aujourd'hui, ça craint moins qu'il y a quinze ans, mais quand même. Il redonne son téléphone à Raj qui le prend, suspicieux, avant de regarder l'écran une nouvelle fois.

— Je crois que c'est cette maison.

— Tu crois ? C'est pas assez de croire !

— Tu feras avec, connard ! Appelle ta patronne !

Pas encore un sceptique, merde ! Raj hausse les sourcils, surpris de l'énervement de Magnus. Tout ce qu'il sait de lui, il l'a appris d'Aldertree qui le lui a décrit comme un séducteur, complètement soumis et craintif. La parfaite victime.

Il tourne les talons et essuie son téléphone à son pantalon. Magnus le suit et va se laisser tomber sur le canapé. Son regard se pose sur sa main blessée. Il devrait sans doute se soigner. Enfin, ça attendra quelques minutes. Il ferme les yeux et écoute Raj qui appelle Aldertree. Et lui passe le téléphone. Mais connard !

— L'adresse que Raj m'a envoyée, c'est quoi exactement ?

— C'est là qu'il a tué les deux femmes.

— Est-ce qu'il y est encore ?

— J'en sais rien, Victor. C'est possible. Les souvenirs sont récents mais entre quelques heures et quelques jours, c'est difficile d'être certain.

— Bien. Repasse-moi Raj.

Il lance le téléphone qui atterrit par terre, ce qui lui arrache un sourire satisfait. Raj et Victor échangent encore quelques mots et coupent la communication. Le policier se réinstalle sur le fauteuil, comme s'il était chez lui.

— Il rappellera quand il aura fait le point avec les autres agents du FBI. Ils y vont ce soir.

Magnus tourne la tête vers l'extérieur. Le soleil est déjà presque couché. Ils vont bientôt aller arrêter cet homme. Cet homme violent, cet homme fou, et Alec sera avec eux. Il ferme les yeux en essayant de repousser cette pensée, cette crainte qui lui tord le cœur.

L'appartement replonge dans le silence. Mal à l'aise, Magnus se met à arpenter les pièces. Il allume la lumière du salon, boit un verre d'eau dans la cuisine, en se gardant bien de proposer quoi que ce soit à Raj, et repart dans la chambre pour reprendre le pendule. Quand il entend la sonnerie du téléphone de Raj, il revient sur le canapé pour les écouter discuter.

Ils partent dans trente minutes. Les agents du FBI, Jace, Underhill et Alec. D'autres agents de police les accompagneront pour sécuriser le quartier, mais eux seuls entreront, en espérant que le tueur sera là. En espérant ? Magnus se pince l'arrête du nez pour ne pas se mettre à hurler. Oui, bien sûr qu'ils doivent arrêter ce mec ! Mais c'est tellement dangereux ! Il est décidé que Raj restera avec Magnus jusqu'à ce que l'opération soit terminée. Au cas où ils auraient besoin de lui et pour s'assurer qu'il reste joignable. Comme s'il abandonnerait son petit-ami à un moment pareil !

Quelques minutes après la fin du briefing, c'est son téléphone qui sonne. Il part dans la chambre pour répondre, c'est Alec.

— Mags, ça va ? Comment tu te sens ? demande aussitôt le policier.

— Ça va, mon ange. Ne t'en fais pas pour moi.

— Je veux que tu me promettes une chose !

— Laquelle ?

— Arrête pour aujourd'hui. N'utilise plus ton don, s'il te plaît.

— Mais, et si vous avez besoin..?

— Non. Ça ira. Promets-le moi.

— D-d'accord. Je te le promets, Alexander.

— Je te rejoins dès qu'on a attrapé le tueur. Il faut que j'y aille !

Il raccroche avant que Magnus puisse ajouter quoi que ce soit. Il se mord la lèvre et repense à l'avant-veille, quand il a avoué à Alec qu'il l'aimait. Il avait peur de l'effrayer en le disant trop tôt. Au moins, Alec n'a pas fui, il est seulement resté silencieux. Son cœur se serre.

❖❖❖

Il fait nuit noire quand l'équipe arrive à la maison désignée par Magnus. Les fenêtres sont barrées par des planches, comme il l'a dit. Deux agents entrent avant Aldertree puis c'est au tour des autres, arme à la main. Alec échange un regard avec Jace avant de pénétrer dans la maison. Les agents se séparent, il y a un étage et un sous-sol. Les pièces sont petites et tout est plongé dans le noir. Par les talkies-walkies, ils s'informent des pièces sécurisées.

Alec avance avec Aldertree et Jace. L'odeur de sang qu'ils sentaient depuis déjà quelques minutes se fait beaucoup plus forte alors qu'ils entrent dans une nouvelle pièce. Alec et Jace éclairent le sol pour dévoiler un sol complètement maculé. Le sang a séché et il n'a pas été nettoyé. Ils s'apprêtent à sortir quand Alec éclaire quelque chose. Une chaussure.

Ils n'ont pas le temps de réagir que l'homme sort de derrière la porte, armé également. C'est un jeune homme d'une vingtaine d'années. Un sourire dément étire sa bouche. Il éclate de rire, son arme dirigée vers Jace. Prêt à tirer.

— Si l'un de vous bouge, je le tue, c'est clair ?

— La maison est complètement cernée, vous ne pourrez pas sortir d'ici, lui répond Alec.

— Non. Mais je peux sûrement tuer un ou deux flics.

Le brun serre les mâchoires, attendant la moindre occasion de désarmer l'homme et de protéger son coéquipier. À côté de lui, Jace est immobile, ses mains toujours fermement ancrées sur son arme mais il est calme, comme s'il n'était pas en danger de mort. Aldertree, lui, attrape le talkie-walkie.

— Il tient Lightwood en joue.

Quoi ? Il ne faut que quelques instants pour que l'homme se mette à hurler. Il tient son arme, fébrilement, mais il la tient toujours, et il fixe Jace d'un regard fou. Alec entend la voix de Magnus à travers le talkie-walkie. Stop. Stop.

— Non ! Sortez-le de ma tête ! Sortez-le de ma tête !!!

— Magnus !

La main du tueur se baisse par à-coups, comme s'il luttait contre sa propre volonté. Comme si quelqu'un le forçait à bouger. Finalement, l'arme tombe sur le sol. D'instinct, Alec se tourne vers Aldertree qui affiche un sourire bizarre en appuyant sur la détente de son arme. Le coup part. Il voit le jeune homme s'écrouler, une balle dans la tête.

Distinctement, une seconde après avoir entendu l'homme s'effondrer, le même bruit retentit, à l'autre bout de la ligne.

— MAGNUS !!!

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top