Chapitre 23 : « Non, j'adore ce visage. »

La nuit a été longue et agitée. Plusieurs fois, Alec s'est réveillé, soit à cause des déplacements de Magnus dans l'appartement, soit à cause de ses propres pensées qui ne l'ont pas laissé tranquille. La soirée de la veille s'est jouée, à plusieurs reprises, dans ses songes. Encore et encore, il s'est vu ouvrir la porte de la salle d'interrogatoire pour y découvrir son petit-ami au bord de l'évanouissement cherchant encore ses repères, et Aldertree faisant comme s'il n'avait rien tenté. Cette image le torture. Il aurait aimé pouvoir se jeter sur son ancien instructeur pour le frapper jusqu'à en avoir mal aux mains. Mais sans l'avoir vu faire et alors qu'il est censé ignorer leur histoire commune et prétendre, devant cet immonde connard, ne pas être proche de Magnus, c'était impossible. Ça aurait créé encore plus de problèmes. Mais il sait qu'il en aura l'occasion plus tard, il la provoquera s'il le faut.

Il soupire en ouvrant les yeux, le soleil baigne la pièce mais il est seul dans le lit. Il caresse doucement le drap où Magnus ne s'est sans doute pas couché de la nuit. Il s'est concentré sur le pendule, Alec le sait et c'est pour ça qu'il a été alerte malgré le sommeil. En portant son regard un peu plus loin, il s'aperçoit que la porte qui donne sur le salon est fermée. Voilà pourquoi les dernières trois heures se sont enchaînées plus calmement, Magnus a fermé la porte pour ne plus le réveiller.

Quand il sort de la pièce, simplement vêtu d'un t-shirt noir et de son boxer, une odeur de pancakes et de sirop d'érable le conduit à la cuisine où Magnus se trouve. Alec note qu'il s'est changé puis, quand il se retourne, qu'il s'est remaquillé.

— Bonjour, mon ange ! lance la voix de velours de l'indonésien. Bien dormi ?

Avant de répondre, Alec s'avance pour le prendre dans ses bras et lui donne un tendre baiser. Magnus essaie de faire bonne figure mais les légers cernes sous ses yeux ne trompent pas, il est exténué.

— Oui. Mais toi, tu n'as pas dormi, n'est-ce pas ?

— Dois-je me sentir insulté par cette remarque ?

— Non, j'adore ce visage.

Magnus sourit et accueille un second baiser sur sa bouche. Il se tourne de nouveau vers la cuisinière pour reprendre sa préparation avant que ça ne brûle. Alec se colle à son dos en l'enlaçant, posant son menton sur son épaule.

— Ça sent bon, souffle-t-il. Mais c'est en quel honneur ?

— J'avais juste envie de cuisiner.

Impossible de dire que c'est pour essayer de ne pas se focaliser sur les pensées qui se sont accumulées dans sa tête. Durant la nuit, il a réussi à tisser un lien avec l'esprit du propriétaire de l'objet. Nul doute qu'il s'agit bel et bien du tueur. Et c'est terriblement éprouvant de visiter ses souvenirs. C'est la première fois que Magnus fait face à ce genre de psyché, il doit s'adapter.

Alec reste contre lui et le regarde cuisiner, dans un silence apaisant. Il se concentre sur les battements du cœur de son petit-ami, près du sien. Par moment, il dépose des baisers papillons sur la clavicule découverte par le t-shirt échancré que porte Magnus. Celui-ci finit par rire en essayant de se dégager.

— Tu vas me faire faire des bêtises, Alexander !

— Pourquoi ? Je te trouble ?

— Tu sais très bien que c'est le cas !

Alec rit à son tour et abdique, il part vers le salon pour attendre sagement le petit déjeuner. Il sort son téléphone de la poche de sa veste, posée sur le canapé. Il aurait voulu tenir les complications loin de lui encore une heure ou deux mais il sait que ce n'est pas possible. Sa mère lui a déjà envoyé un message pour demander des nouvelles de Magnus. Il ne répond pas tout de suite, mieux vaut attendre qu'ils abordent le sujet de ses séances nocturnes.

Après quelques minutes, l'indonésien arrive avec un plateau chargé de deux assiettes pleines de pancakes couverts de sirop d'érable et de deux tasses de café. Alec mange avec appétit, contrairement à Magnus qui repose sa fourchette après seulement quelques bouchées.

— Tout va bien, Mags ? s'inquiète alors Alec.

— Oui, je suis juste fatigué.

Il lui fait un sourire qui se veut rassurant et boit son café en quelques gorgées avant de se lever pour amener son assiette dans la cuisine. Alec finit son repas et termine de débarrasser la table. Magnus est en train de passer l'éponge sur l'îlot d'un air absent.

— Tu devrais aller dormir.

— Non, je vais me remettre au travail.

— Tu es sûr que tu es en état ?

— J'aurai tout le temps de me reposer ensuite. Ne t'en fais pas.

Alec fait la moue. Bien sûr qu'il s'inquiète. Mais il ne dit rien, contrairement aux autres fois. Il ne peut pas se disputer avec lui, c'est important pour Magnus, pour lui, pour tout le monde. Il doit y arriver, le plus vite possible.

— Est-ce que ça a au moins servi à quelque chose que tu y passes la nuit entière ? ne peut-il s'empêcher de demander.

— Oui. Maintenant je suis certain que le pendule appartient au tueur. J'ai vu les visages des victimes.

— Comment tu les as reconnus ?

— Il y avait quatre photos de femmes accrochées à un mur, au poste.

Alec esquisse un sourire. Il avait presque oublié à quel point son amant peut être observateur. Magnus ressort de la cuisine pour aller se laisser tomber sur le canapé. Il prend le pendule dans la poche de son pantalon noir. Il souffle et semble réticent à s'y mettre. Il relève la tête vers Alec.

— Tu dois aller travailler ? demande-t-il d'une voix qui lui demande de ne pas y aller.

— Non, pas forcément. Mais je croyais que tu ne voulais pas risquer qu'Aldertree te trouve ici avec quelqu'un ?

Magnus baisse les yeux en se mordant la lèvre. Quel con ! Pour un peu, Alec se giflerait. Évidemment qu'il a changé d'avis ! Il doit avoir peur de se retrouver seul avec son ex, après ce qu'il s'est passé hier. Il pose une main sur l'épaule de Magnus.

— Excuse-moi, c'était idiot. Je vais prévenir ma mère que je reste avec toi aujourd'hui.

— D'accord.

Il retourne dans la chambre pour appeler sa mère sans déranger Magnus. Il l'informe rapidement de ce que lui a dit Magnus et du fait qu'il ne viendra pas au poste de la journée.

— Les résultats du légiste sont arrivés tout à l'heure, lui dit Maryse. Comme les autres, la dernière victime a été tuée par asphyxie. Les coups de couteau ont été assénés post-mortem. Et les marques sur ses poignets montrent qu'elle a été attachée pendant de longues heures.

— Et Magnus risque de voir ça comme s'il l'avait tuée lui-même.

— On sera tous là pour le soutenir, le temps qu'il s'en remette.

S'il parvient à s'en remettre. Alec met fin à la conversation peu après ça et quand il revient dans le salon, il entend la chanson que fredonne Magnus. Celle qu'il a interrompue lors de leur première rencontre. Cette fois, il l'écoute même s'il ne comprend pas les mots. Lui aussi, ça l'apaise. Et quand Magnus cesse de chanter, il repart dans la chambre pour ne pas le déranger.

Il voudrait faire plus que juste attendre. De façon beaucoup trop fréquente, il regarde l'heure sur son téléphone. Il entend parfois du bruit venant du salon, Magnus qui bouge sur le canapé le plus souvent. Parfois ses pas quand il part vers la cuisine pour retourner dans le salon quelques secondes après.

Sa sœur lui envoie quelques messages. Apparemment Raj et Aldertree trouvent étrange qu'il ne soit pas au travail. Sa mère a donc expliqué qu'il est avec Magnus, puisque le pendule est toujours une preuve et qu'il faut s'assurer qu'il ne lui arrive rien. Alec doute que cette excuse fonctionne vraiment sur Aldertree, mais au moins il a arrêté de poser des questions.

Il s'est écoulé presque deux heures quand Alec est sorti de ses pensées par un bruit plus fort dans le salon. Il rejoint Magnus et le trouve à genoux sur le sol, une main par terre, l'autre sur la tempe. Alec se précipite vers lui et pose ses mains sur ses épaules.

— Eh Mags ! Regarde-moi !

Magnus garde la tête baissée et secoue la tête.

— Ce n'est rien. Ma tête me fait mal, mais ça va passer.

— Il faut que tu t'allonges.

Alec se relève et aide Magnus à faire de même. Le médium s'entête à ne pas le regarder, mais le policier passe une main sous son menton pour lever son visage. Des larmes maculent ses joues. Magnus essaie de se dégager, Alec l'en empêche pour le regarder dans les yeux. Il veut le rassurer, mais il comprend vite ce qui perturbe son amant en voyant l'horreur dans ses prunelles. Il a commencé à voir des images des meurtres.

Les jambes de Magnus lâchent soudain et il s'effondre contre Alec, qui le retient entre ses bras.

— Ça me rappelle des souvenirs, murmure-t-il contre son oreille.

— Qui te dit que je n'ai pas fait exprès de me jeter dans tes bras ?

Le trait d'humour de Magnus rassure un peu Alec et il l'aide à aller jusqu'au lit. Il le regarde s'asseoir au bord du lit, d'abord, puis se laisser tomber en arrière sur le matelas, les yeux fermés. Alec s'assoit à côté de lui et se penche sur lui pour caresser sa joue.

— Est-ce que tu veux en parler ? Me raconter ?

Magnus le regarde, un peu surpris par la demande, même si quelque part ça lui fait plaisir. Il soupire. Il devrait peut-être le faire. Peut-être pas. Il voudrait réussir à faire sortir ces images de sa tête, les raconter pourrait être une solution. Mais il refuse de mettre ce fardeau sur les épaules d'Alec.

— C'est compliqué à expliquer, se contente-t-il de dire.

Non, ça ne l'est pas. Quand il voit le couteau maculé, ces mains gantées qui tirent un film plastique sur le visage des victimes pour les étouffer, quand il voit la terreur dans leurs yeux. Ça n'a rien de compliqué à expliquer, c'est juste trop difficile à dire. Il secoue la tête et commence à se redresser.

— Il faut que je recommence. Il faut que...

— Non, le coupe Alec. Tu es trop fatigué pour ça.

— On doit le retrouver !

— Pas au détriment de ta santé. Accorde-toi deux ou trois heures de sommeil.

Alec pose une main sur son torse pour l'obliger à s'allonger à nouveau. Il attrape sa jambe droite et enlève sa chaussure. Quand il veut faire de même avec la gauche, Magnus échappe un rire et s'écarte.

— Ça va, j'ai compris. Je me couche.

Il se relève pour enlever son autre chaussure et se dévêtir, puis il s'allonge. Après une légère hésitation, il tend le bras vers son petit-ami pour l'inviter à le rejoindre. Alec ne se fait pas prier, il retire son t-shirt et se glisse dans son dos, passant les bras autour de sa taille pour le serrer contre son torse. Machinalement, il pose une main sur le ventre de Magnus, laisse ses doigts apprécier la chaleur de sa peau et enfouit son visage contre sa nuque. Il se retient difficilement de croquer sa peau caramel alors qu'un tas de pensées libidineuses commencent à envahir sa tête. Merde, il lui suffit de tenir son petit-ami contre lui pour avoir envie de lui. Non, en fait, il lui suffit de le voir pour avoir envie de lui. Ses doigts commencent à dessiner le contour de ses muscles et il sent Magnus frissonner.

— Alexander... Comment tu veux que je dorme quand je te sens excité, juste derrière moi ?

Il n'en faut pas plus à Alec pour comprendre qu'il presse son début d'érection contre les fesses de Magnus. Malheureusement, la voix lascive de son amant, qui ne doit pas être loin d'être dans le même état que lui, l'excite encore plus.

— Excuse-moi, tu préfères que je te laisse ?

Il comprendrait. Magnus est fatigué et il a vraiment besoin de se reposer. Il faudra sans doute qu'il aille prendre une douche froide pour se calmer, mais ce n'est pas comme s'il le forcerait à quoi que ce soit.

L'indonésien ne répond pas tout de suite, l'esprit trop pris par les caresses d'Alec qui n'ont pas cessées. Oui, pour la première fois depuis plus d'une dizaine d'heures d'affilée, il arrive enfin à penser à autre chose. Plus de peur. Plus de sang. Plus d'horribles images. Juste la tendresse infinie de l'homme qu'il aime. Quand il sent les doigts quitter sa peau, il les retient aussitôt.

— Non, souffle-t-il à peine. Continue, s'il te plaît.

⚠️🔞⚠️🔞⚠️

Alec repose ses doigts sur la peau qui frissonne aussitôt à son contact doux. Il remonte sa main le long du torse de l'indonésien tandis qu'il commence à embrasser sa nuque avec dévotion. Magnus soupire. Alec le mord pour lui arracher un gémissement puis ferme les yeux. Les sons qui sortent de la bouche de son amant l'ensorcellent à chaque fois. C'est dingue, l'effet qu'il lui fait. Et à chaque fois c'est encore plus intense que la fois d'avant. Plus il le découvre, plus il se découvre, et moins il comprend comment il arrive à se retenir de lui sauter dessus dès qu'ils se frôlent, ou qu'ils se regardent, qu'il sent son odeur. Parce que dès l'instant où il le tient dans ses bras, il se sent perdre la tête.

Il inspire profondément en continuant ses baisers le long de son épaule, tandis que sa main redescend lentement le long de ce corps qu'il aime tant. Ses doigts effleurent son bas-ventre mais n'arrêtent leur course que sur la cuisse de l'indonésien, qui ne peut retenir un léger grognement de frustration. Après un dernier baiser dans son cou, Alec se redresse pour pousser son amant sur le dos. Il s'allonge alors sur lui et capture sa bouche dans un baiser plein d'envie et de promesses.

Les bras de Magnus passent autour de son cou pour verrouiller leur étreinte et l'empêcher de s'écarter à nouveau. Alors que son envie commence, elle aussi, à se décupler quand il sent avec délice le corps musclé de son petit-ami peser sur le sien, il entrouvre ses lèvres pour approfondir le baiser. Il embrasse Alec avec ardeur et soupire à chaque fois que des mots malencontreux menacent de quitter ses lèvres. Son cœur bat tellement fort qu'il a l'impression qu'il va exploser.

Alec finit par rompre le baiser, obligeant Magnus à le relâcher. Il laisse glisser sa bouche qui suit le même tracé que sa main quelques instants plus tôt. Il embrasse son torse, agace l'un de ses tétons puis repart jusqu'à son ventre qu'il sent se contracter quand Magnus comprend ce qu'il a en tête. Il attrape doucement les bords de son boxer pour le lui enlever et le vêtement finit par s'échouer quelque part dans la chambre. Son regard se pose ensuite sur le sexe dressé à quelques centimètres de son visage. Il se redresse un peu, frôlant tout juste le gland de ses lèvres. Magnus se tend aussitôt. Alec se rapproche de son visage et caresse sa joue rougie.

— Dis, bébé, tu veux bien ?

— Hm ?

— Tu veux bien que je te fasse jouir avec ma bouche ?

Cette fois, Magnus est à la limite de l'apoplexie, il écarquille les yeux en regardant son petit-ami qui, quelques jours avant, était gêné d'évoquer qu'il l'avait réveillé avec des caresses. Il ouvre la bouche, cherchant quelques instants son air avant de réussir à parler.

— Mais comment t'arrives à dire ça avec autant d'aplomb ?

— J'ai un bon prof.

Alec lui sert un sourire taquin avant de lui donner un petit baiser. Magnus a tendance à être plus entreprenant, habituellement. C'est d'ailleurs pour ça qu'Alec en profite cette fois, sa fatigue semble le rendre un peu plus docile. Il veut montrer à Magnus qu'il est capable de prendre les choses en main.

— Tu n'as pas répondu, souffle-t-il contre sa bouche.

— Oui... Oui, s'il te plaît.

Heureux de la réponse de son amant, Alec redescend aussitôt et sa bouche se pose sur la verge de Magnus. Il pose quelques baisers sur la peau brûlante, la caresse de sa langue, essayant de se laisser guider par son instinct. Malgré son apparente confiance, il a un peu peur d'être maladroit, mais les soupirs qu'il réussit à arracher à son amant le poussent à continuer. Ces sons sont une douce mélodie à ses oreilles et il s'attend à l'entendre gémir quand il le prend entièrement dans sa bouche. Il s'applique dans ses mouvements de va-et-vient et apprécie, encore plus qu'il ne l'imaginait, de sentir le sexe de son amant entre ses lèvres. Mais la chambre redevient presque silencieuse.

Il relève la tête et aperçoit Magnus, une main agrippée au drap, l'autre emprisonnée dans sa bouche pour étouffer ses gémissements. Il attrape alors son bras, mécontent que Magnus veuille lui enlever le plaisir de l'entendre.

— Eh, te retiens pas.

Il libère la bouche de Magnus qui baisse le regard vers lui, ses yeux trahissent son désir. Quand il le voit se mordre la lèvre, il glisse deux doigts dans sa bouche, forçant légèrement. Ayant agi sans y réfléchir, il commence à enlever ses doigts. L'idée lui vient que Magnus pourrait mal le prendre, mais il sent la langue du médium caresser ses phalanges et il presse ses lèvres pour les aspirer doucement. Le bruit de succion qui retentit fait rougir Alec.

— Ah... Mags...

Il déglutit difficilement mais s'empêche de contempler le spectacle. Au lieu de ça, il reprend le sexe dans sa bouche et recommence de longs va-et-vient, à un rythme un peu plus soutenu. Vite, Magnus se met à gémir, sa respiration s'affole et il pose une main sur l'épaule d'Alec. Le brun retire alors ses doigts de son adorable bouche et les glisse le long de son torse. Il resserre ses lèvres sur la hampe de chair et remonte un peu l'une des jambes de Magnus pour laisser sa main atteindre ses jolies fesses rondes. Sans attendre davantage, il pénètre son intimité de l'un de ses doigts, l'enfonçant avec délicatesse.

— Non, pas ça, hoquète Magnus d'une voix un peu plus aiguë.

Alec reconnaît le ton alangui de son amant et retire son doigt avant de l'enfoncer à nouveau, ainsi qu'un second. Magnus couine presque et plaque à nouveau une main sur sa bouche. Le brun accélère encore le mouvement de sa bouche tout en continuant les caresses de ses doigts, cherchant le point qui fera crier de plaisir son amant. Il ne lui faut qu'une minute et Magnus est obligé d'enlever sa main pour ne pas s'asphyxier. Ses plaintes de plaisir emplissent alors la pièce et s'intensifient jusqu'à ce qu'il atteigne l'orgasme.

Alec se redresse et avale la semence de son amant avec une expression incertaine. Magnus rit en lui essuyant le coin de la bouche.

— T'étais pas obligé de...

— Non, ça va, coupe le plus jeune. J'aime le goût que tu as.

Le cœur de Magnus rate un battement et il soupire en attirant Alec contre son torse. Le brun enfouit aussitôt son visage contre son cou pour recommencer à l'embrasser et presse son bassin contre Magnus. L'indonésien soupire et le laisse s'écarter pour capturer ses lèvres. Leurs langues ne tardent pas à se rejoindre dans des caresses passionnées qui les laissent vite pantelants.

— J'ai envie de toi, grogne le cadet, contre les lèvres gourmandes de son amant.

Magnus tend le bras vers sa table de chevet alors qu'Alec accapare à nouveau ses lèvres. Il parvient à ouvrir un tiroir et en sort une petite bouteille. Le cadet se débarrasse de son dernier vêtement et laisse son amant lui enduire le sexe de lubrifiant avec de longues caresses qui ne font qu'accroître son envie. Il attrape ensuite les jambes de Magnus pour les remonter sur sa taille et il le pénètre doucement. Il ne sait pas même comment il parvient à se retenir de le prendre d'un coup, tant le désir qui le consume est puissant. Il n'attend que quelques secondes avant de commencer ses mouvements de bassins mais les gémissements de Magnus ne tardent pas à se mêler aux siens.

Magnus repasse ses bras autour du cou d'Alec, ses doigts partent s'entortiller dans ses cheveux bruns. Les soupirs et gémissements d'Alec tout contre son oreille rendent son corps fiévreux, à nouveau. Il ferme les yeux, appréciant chaque seconde de cette étreinte passionnée, alors qu'Alec ébranle à la fois son cœur et son corps. Les mots reviennent dans son esprit, il rouvre les yeux pour regarder Alec, qui s'est redressé sur ses avant-bras pour bouger plus fort, et rendre leur plaisir encore plus insoutenable. Il se perd dans ses yeux noisette qui se fixent soudain sur les siens. Son cœur bat de plus en plus fort. Il entrouvre la bouche, hésitant un instant.

— Je t'aime.

C'est presque sorti malgré lui, il est aussi surpris qu'Alec. Le brun capture encore une fois sa bouche et l'embrasse comme personne ne l'a jamais embrassé auparavant. Alec écrase sa bouche dans un baiser suave et palpitant, qui l'aurait laissé dans un état second s'il n'y était pas déjà. Quelques délicieuses minutes plus tard, ils jouissent en même temps, se serrant plus fort l'un contre l'autre.

⚠️🔞⚠️🔞⚠️

Leurs souffles haletants résonnent dans la chambre, et il faut de longues minutes à Alec pour réussir à s'écarter de Magnus, autant parce qu'il n'en avait pas envie que parce que son amant restait agrippé à lui. Quand il se redresse, l'indonésien a les yeux fermés et sa respiration est calme et régulière. Ça le fait sourire et, quelque part, ça le soulage aussi de ne pas avoir à parler de ce que Magnus vient de dire. Et de ce que lui n'a pas dit.

Il se relève pour le laisser dormir et tire une couverture sur lui avant de remettre son boxer et son t-shirt. Il part se laisser tomber dans le salon, sur le canapé, alors que son esprit tourne à cent à l'heure. Magnus lui a dit qu'il l'aime, encore une fois. Sauf que cette fois, il y a toutes les chances qu'il s'en souvienne et qu'il se souvienne qu'Alec n'a rien répondu. Bordel, pourquoi est-ce qu'il n'a rien dit ? Comment peut-il ne pas être sûr alors que son cœur bat si fort quand il est près de lui ? Comment peut-il ne pas être sûr quand son cœur a presque cessé de battre quand il l'a entendu dire « je t'aime » ? C'était tellement beau, il était tellement beau à cet instant précis. Alec n'a jamais été à ce point bouleversé.

Il se prend la tête dans les mains, essayant de comprendre ce qui ne va pas chez lui. Est-ce qu'il est amoureux de Magnus ? Il ne sait pas ce qu'il ressent. Tout ce qu'il sait, c'est qu'il n'a jamais rien ressenti de pareil. Il aurait voulu parler avec sa sœur. Elle, elle a déjà été amoureuse. Jace aussi. Il a déjà voulu le faire, en fait, leur demander mais c'est tellement idiot.

Il souffle et se relève pour aller boire un verre d'eau. Il essuie ensuite la sueur sur son visage avec le bas de son t-shirt, tout en repartant vers la chambre pour récupérer son portable qui doit être quelque part par terre, vu comme ils ont brassé le lit. Mais il arrive à peine dans l'entrée quand la porte de l'appartement s'ouvre d'un coup.

Aldertree.

Alec se fige, agacé que cet homme se pointe encore chez Magnus sans s'annoncer et, en plus, sans attendre qu'on lui ouvre ! Et puis il se souvient de son allure alors qu'Aldertree le dévisage d'un regard noir. Il est toujours en boxer et en t-shirt, les cheveux certainement ébouriffés. Enfin plus que d'habitude. Ok, cette fois c'est la merde. Aldertree regarde plus loin et aperçoit Magnus en train de dormir dans la chambre. Alec referme un peu la porte.

— Eh bien, je vois que ça travaille dur, ici ! lance l'agent du FBI, furieux.

— Vous vous foutez de moi ? Arrêtez d'entrer chez les gens sans y être invité !

— J'y ai été invité beaucoup plus longtemps que toi, gamin !

Là, ça va déraper. Alec serre les mâchoires, il refuse de se laisser entraîner dans ce genre de conversation. Ou même de penser à la relation que son homme a eu avec ce taré du contrôle.

— Magnus a cherché votre putain de tueur toute la nuit ! Il a besoin de repos, sortez d'ici !

— Je sais mieux que personne ce dont Magnus a besoin ! Ce n'est pas la première fois qu'il utilise son don pour moi et il peut l'utiliser des jours entiers quand on sait le motiver !

— Le menacer, vous voulez dire !

L'expression haineuse d'Aldertree montre à Alec qu'il a vu juste. Bordel, est-ce que ce malade l'obligeait à utiliser son don sans s'arrêter jusqu'à avoir des résultats ?

Du bruit derrière lui le fait se retourner. Magnus sort de la chambre, il s'est rhabillé et son visage reflète la surprise et l'angoisse.

— Victor, qu'est-ce que tu fais là ?

— Je viens voir comment ça avance. Vous vous êtes bien amusés, dans mon dos ? Tu t'es bien moqué de moi ?

— Arrête ça, il n'y a plus rien entre toi et moi, depuis longtemps !

Aldertree franchit la distance qui le sépare de Magnus sans qu'Alec ait le temps de réagir et il le gifle violemment. Magnus recule d'un pas avant de s'écrouler contre la porte, n'ayant pas assez de force pour encaisser le coup. Alec s'approche pour s'assurer de son état, il doit retenir son envie de faire sortir Aldertree par la fenêtre.

— Tu l'emporteras pas au paradis, trésor !

Sur ces mots, l'agent tourne les talons et ressort. Alec prend Magnus dans ses bras, des larmes bordent les yeux du médium qui fait de son mieux pour ne pas les échapper.

— Mags, ça va ?

— Oui, je... Je vais me remettre au travail. Il faut qu'il parte.

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