Bonjour, bonsoir à tous, parce que la francophonie ne se limite pas qu'à la France. L'information du jour est que le temps soit nuageux mais lourd.

Mais là n'est pas le sujet du jour, et heureusement ! Non, aujourd'hui, nous allons parler des personnes surdouées et hauts potentiels intellectuels. Pourquoi ce sujet là, est-ce un effet de mode "zèbre"? Les enfants précoces ne sont pas heureux ? Non, tout simplement, la société ne s'adapte pas aux personnes ayant un QI supérieurs à 125. Tant que nous l'avons pas vécu au quotidien ou nous n'avons pas été amis avec eux, alors nous ne pouvons pas les comprendre.

Ce sujet est en collaboration avec ElisaMitche, Delphine, BlueJean_12 et TifaineHeloise15, avant que le reportage puisse commencer, je tiens à les remercier d'être venues m'en parler et m'aider à construire ce projet et j'espère que vous les lecteurs, cela vous plaira. Bien, ce thème sera composé en six parties: en premier la présentation de mes coéquipières. En deuxième, la partie théorique ce qu'est une personne surdouée ou quelqu'un de haut potentiel intellectuel. En troisième, je vais parler comment est-ce une amitié avec des gens dits "précoces". En quatrième lieu, comment les gens "ordinaires", comme moi, les voit-ont. En cinquième lieu, la partie témoignage, être surdoué(e) au quotidien. Et enfin, pour conclure, le mot de la fin.

Partie 1: Présentations

Présentez-vous, qu'est-ce que vous faites dans la vie, quelles sont vos hobbies...

[Elisa] Je m'appelle Elisa, j'ai 14 ans et on sait que je suis haut potentiel depuis mes 8 ans environ. On l'a découvert à la suite de test de QI et de réflexion parce qu'on ne comprenait pas pourquoi j'avais autant de peine à apprendre à lire et écrire ( je suis toujours un peux en retard mais je compense avec mes autres capacités). Et suite à ces tests on a trouvé que j'étais dyslexique et dysorthographique (sérieux c'est qui le gars qui c'est dit que c'était une bonne idée de nous appeler comme ça? On arrive pas a le prononcer! Ce n'est pas le sujet, bref) mais aussi HP, du coup que je pourrais arriver à réussir sans trop de soutien. (Dyslexique et haut potentiel comme Einchtein ). Depuis, quand je me trouve trop "bizarre", je sais que je ne le suis pas, je réfléchis juste différemment.

[Delphine] Eh bien, bonjour à toutes et à tous ! Je m'appelle Delphine, j'ai seize ans et je suis actuellement étudiante sur le point de faire sa rentrée de Première (pour les Français), mais comme je suis suisse, c'est la deuxième de gymnase. Je dévore les livres par centaines, d'ailleurs je possède une immense bibliothèque dans ma chambre (plus de cinq mille livres), j'écris également beaucoup (pas pour rien que je suis sur Wattpad vous me direz) et je joue du violon depuis... onze années complètes et j'entre dans ma douzième année. Mon autre grosse passion, c'est apprendre des langues étrangères, et plus généralement, apprendre tout court. Mes parents ont découvert très tôt ma différence, vers mes cinq ans. Je lisais déjà depuis une année de vrais livres, je commençais le violon et je lisais les dictionnaires et les atlas à ma disposition... ce qui a un peu attiré l'attention !

[Manon] Je m'appelle Manon et je suis étudiante en master de psychologie, je me suis toujours posée des questions sur moi-même. C'est certainement cela qui m'a permis de m'envisager la piste du haut potentiel. Diagnostiquée surdouée, à l'âge de 19 ans, j'ai décidé, par la suite, de publier mon histoire sur WattPad. D'ailleurs, j'ai reçu un contrat de publication il y a quelques semaines... mon journal sera alors bientôt édité :D

[Tifaine] Hey ! Quelques mots sur moi... Eh bien, j'ai été diagnostiquée zébre à l'âge de 13ans, j'étais donc au collège et aujourd'hui j'ai 17ans et je suis en terminale L. Le savoir m'a appris énormément de choses sur moi même, et grâce à cela j'ai pu m'épanouir. Nous sommes bien souvent incompris et c'est pourquoi, j'ai grandement apprécié et approuvé ce projet, puisqu'il va permettre (je l'espère) à bon nombre de personnes d'aller petit à petit sur chemin de la compréhension de ceux en nombre inférieur qui vivent parmi elles, mais qui fonctionnent différemment. Et en ce qui concerne mes hobbies, je pourrais dire que j'aime énormément de choses: entre autre lire et écrire (sinon je ne serais pas ici à vous parler), ainsi qu'écouter de la musique.

Partie 2: Qu'est-ce une personne surdouée ? Qu'est-ce une personne à haut potentiel intellectuel ?

a. Définir ce qu'est être précoce, surdoué(e), haut potentiel et zèbre

Surdoué est peut-être le mot le plus couramment utilisé ; il sous-entend des personnes douées pour tout, plus douées que les autres. Le concept du «zèbre» a été inventé pour signifier que les surdoués ne sont ni cheval, ni âne. C'est faire acte de déni de sa propre personnalité et de sa propre spécificité. Cela conduit également à ne pas pouvoir aller bien, puisque obligeant à s'exclure de l'humanité. C'est enfin, puisque s'excluant de l'humanité, en nier les points communs ; c'est l'impossibilité de pouvoir la comprendre ou s'en faire comprendre ; c'est donc se ghettoïser volontairement.

b. Etre un enfant intellectuellement précoce (EIP)

Etre précoce ou surdoué(e), s'identifie dès la plus jeune enfance. Il y a des caractéristiques pour le savoir. Voici la liste et il y a différents types d'EIP (Enfants Intellectuellement Précoces) dont vous verrez dans le c. :

●Lecture: Nombreux sont les EIP qui apprennent à lire avant l'âge « légal », souvent seuls. Dès qu'ils savent lire, ils s'intéressent tout particulièrement aux dictionnaires et encyclopédies. Ils sont nombreux à dévorer tout ce qui est à portée de leur main. Par contre, beaucoup d'entre eux rencontrent des difficultés importantes quand il s'agit d'écrire. C'est plus particulièrement le cas des garçons.
●Facultés d'apprentissage: L'enfant précoce apprend et surtout comprend très vite. Sa compréhension est globale et synthétique et il n'apprend pas à analyser. Il déteste la routine et les répétitions. Supportant très mal l'échec, il manque de ténacité face aux difficultés. Cet aspect des choses peut être très pénalisant dans sa vie scolaire et est à la source de nombreux problèmes.
●Curiosité: L'enfant précoce est très curieux. Il profite de chaque occasion pour étancher sa soif d'apprendre. Il s'intéressera fréquemment à des sujets qui ne semblent pas de son âge. La mort, les origines de la vie, l'espace, sont autant de sujets de discussion qui le passionnent, souvent très jeune. Si votre enfant de 3 ans vous demande sans cesse « pourquoi ? », interrogez-vous sur ses autres traits de caractère.
●Langage: Bien sûr, on a tous entendu parler de « petits génies » qui parlaient à quelques mois. Mais paradoxalement, les enfants précoces ne parlent pas souvent plus tôt que les autres enfants. Par contre ils s'expriment généralement avec beaucoup d'aisance et construisent leurs phrases sans forcément passer par la phase du « parler-bébé ». Les conversations avec les adultes les intéressent et ils les mettent à profit pour utiliser un vocabulaire riche et varié.
●Solitude: L'enfant précoce est rarement celui autour duquel les groupes se forment. Il perçoit sa différence comme un défaut et a du mal à s'insérer socialement. Ne voulant pas se faire remarquer, il peut aller jusqu'à s'automutiler psychologiquement et jouer un rôle de composition, même très jeune (dès les premières années de maternelle). Cela le rend souvent indétectable par des enseignants non formés.
●Perfectionnisme: L'EIP est souvent perfectionniste, ce qui se traduit par moments par une certaine lenteur à exécuter des tâches qui paraissent simples aux autres.
●Hyper-sensibilité: L'enfant précoce est fréquemment hypersensible. Il ne supporte pas l'injustice qui lui semble illogique, que ce soit à son encontre ou vis-à-vis des autres. Il fait souvent preuve d'altruisme. Son sens esthétique est très développé, qu'il s'agisse d'art ou d'environnement, auquel il attache une grande importance.
●Dyssynchronie: Les enfants précoces surprennent par le décalage entre leurs remarques pertinentes et les maladresses dont ils font preuve dans certaines activités. Leur comportement est souvent perçu comme puéril et négatif par les autres.
●Sang-froid: Dans les situations d'urgence, l'EIP fait généralement preuve de beaucoup de sang-froid. Il cède rarement à la panique car son esprit de synthèse évalue rapidement la situation. Il s'en veut souvent, à posteriori, de ne pas être intervenu alors qu'il estime qu'il aurait dû le faire. Mais sa grande timidité l'empêche trop souvent d'agir.
●Distraction: Dès qu'un sujet l'ennuie, l'enfant précoce s'évade par la pensée. Il se crée des univers à lui où il s'évade quand il en ressent le besoin. Il donne alors l'impression qu'il est attentif, mais son esprit est ailleurs. L'ami imaginaire joue aussi un grand rôle dans cet aspect des choses. Quand le sujet l'intéresse, il est cependant capable d'une grande concentration.
●Humour: Fréquent et précoce, le recours à l'humour permet à l'EIP d'adopter une position distanciée par rapport aux événements. Plus que tout autre, il a besoin de ce regard d'observateur, comme s'il était étranger à son entourage.
●Esprit critique: L'enfant précoce voit rapidement les failles d'une personne, même adulte, ou d'une démonstration, même complexe, et n'hésite pas à les dénoncer. Il est également très habile pour justifier ses propres actes à posteriori.
●Centres: d'intérêt: Les EIP sont souvent attirés très tôt par l'univers, la préhistoire (les fameux dinosaures), l'astronomie, les origines de l'homme. Ils adorent aussi les jeux compliqués, qui peuvent leur apporter quelque chose. Ils détestent les efforts vains. Ils ont des passions mais peuvent en changer rapidement, dès lors qu'ils estiment en avoir fait le tour.

c. Caractéristiques

Les caractéristiques suivants sont, attention, cela ne veut pas dire qu'ils ont tous ces caractéristiques là ! Selon l'éducation parentale reçue, l'entourage amical et le suivie psychologique pour certains varies. Donc les voici:

●Hypersensibilité, extrêmement susceptible
●Intensité - hyperstimulabilité (niveau de réaction plus élevé aux stimuli, être "plus " tout: plus rapide, plus agité, plus attachant, plus exigeant, plus généreux, plus impatient, ...)
●Hyperesthésie ou exacerbation des cinq sens (hyperréactif aux stimuli sensoriels)
●Curiosité exceptionnelle
●Imagination débordante, grande créativité
●Grande capacité d'observation, note les plus petits détails
●Intérêts très variés, saute facilement d'un domaine à l'autre
●Peut faire plusieurs choses en même temps (suivre deux conversations en parallèle, parler et écrire, rêver et pourtant écouter...)
●Recherche la compagnie de personnes plus âgées
●Capacité d'attention, persévérance: forte si l'intérêt y est; faible, voire nulle, sinon
●Grand sens de l'humour (et humour très particulier, souvent incompris)
●Rapidement frustré s'il ne trouve pas les personnes ou les ressources pour réaliser ses grandes idées
●Grand sens de la justice, de l'équité, moralité
●Intolérance à l'injustice, pour lui et pour les autres
●Respect des règles bien comprises ("logiques"), mais tendance à questionner l'autorité non fondée
●Idéalisme, altruisme, compassion
●Grande capacité de raisonnement/résolution de problèmes
●Rapidité d'apprentissage
●Méthode d'apprentissage particulière, surtout en math et en lecture
●A lu très jeune et avidement
●Vocabulaire extensif
●Excellente mémoire
●Bon en chiffres, puzzles...

●Perfectionnisme, doublé d'une extrême lucidité, qui entraînent parfois le doute, la peur de l'échec.

d. Différents profil des enfants Intellectuellement Précoces

Type I - "The successful", l'élève qui réussit

On considère que 90% des enfants HQI / THQI identifiés à l'école primaire sur conseil du corps enseignant correspondent à ce profil. L'élève qui réussit sans souci apprend bien, fonctionne sans difficulté à l'école, sans se faire remarquer et obtient de très bons résultats aux tests de QI. Il est souvent très apprécié des enseignants. Il recherche toujours l'approbation des adultes, ou des personnes qui jouent un rôle dans sa vie, est conformiste et pas particulièrement affirmé. Il prend peu de risque de peur d'être mis en situation d'échec. Généralement (très) perfectionniste, il lui arrive rarement d'éprouver des troubles de comportement à l'école.

Type II - "The challenging", l'élève provocateur

Extrêmement créatif et à la pensée divergente, il peut toutefois sembler obstiné, manquer de tact ou être sarcastique. Ce second profil est peu fréquemment identifié comme HPI par les enseignants car particulièrement non-conforme au système scolaire ! Son ennui en classe est manifeste, et l'attitude de ce type d'élèves peut être source de conflits. Il a une forte tendance à corriger les adultes, à mettre en doute les règles, à très mal maîtriser ses émotions et à défendre ses convictions de manière frontale, tant à l'école qu'à la maison.

Type III - "The underground", l'élève effacé

Fréquemment de sexe féminin, cet élève est dans le déni de ses capacités intellectuelles hors norme. Il refuse d'admettre son surdouement pour être accepté par les autres, ce qui a pour conséquence des capacités d'adaptation importantes (il est un excellent caméléon), mais allant de paire avec une immense frustration, une mise sous pression intense et une difficulté à exprimer ses sentiments profonds. Le tout donnant un manque d'assurance et une très mauvaise estime de soi. Les résultats scolaires vont de moyens à bons, et c'est un profil que l'on retrouve souvent en fin de primaire ou début de secondaire.

Type IV - "The dropout", l'élève décrocheur

Il est en colère (d'ailleurs, dans la littérature anglophone on le retrouve sous deux noms : "the dropout" et "the angry") et toujours sur la défensive : il en veut aux adultes, à la société toute entière mais aussi à lui-même. Il a le sentiment que le système scolaire n'a pas su répondre à ses besoins depuis un certain nombre d'années. Ayant une très mauvaise estime de soi, il se sent rejeté et est souvent amer et plein de rancœur. Cet élève refuse de faire ses devoirs et ses résultats, ainsi que son rendement scolaire ne sont pas uniformes. Il donne l'impression de posséder des aptitudes intellectuelles moyennes, voire inférieures. Ce profil peut prendre la forme d'enfants qui dérangent et profitent des autres ou, au contraire, d'élèves très effacés et non-présents en classe.

Type V - "The twice-exceptional", l'élève doublement exceptionnel

C'est un enfant qui malgré son haut potentiel intellectuel cumule, soit des troubles d'apprentissage, soit des troubles affectifs ou encore un Trouble du Spectre Autistique, un handicap physique. Bref, il n'est pas "que" surdoué, il une seconde particularité qui le rend doublement exceptionnel, mais aussi, qui peut parfois rendre plus compliquée l'identification de son surdouement. Il ignore souvent ses grandes capacités et a une faible estime de soi. Son travail peut être de qualité inférieure ou relativement incomplet du fait d'une lenteur en classe à exécuter les tâches demandées. L'échec représente pour lui une grande source d'anxiété et il peut adopter un comportement perturbateur en cours.

Type VI - "The autonomous learner", l'élève autonome

C'est un élève indépendant, sûr de lui et très enthousiaste à l'idée d'apprendre. Souvent autodidacte, il s'accepte et est tout à fait capable de prendre des risques. Il est persévérant et aime se lancer des défis, il défend facilement ses convictions et est très bien accepté par ses camarades comme par les enseignants et les autres adultes. Cet élève exprime librement ses sentiments, ses besoins et ses objectifs. Il a une estime de soi favorable, scolairement parlant il réussit bien et se sert du système scolaire à bon escient pour se créer de nouvelles occasions. Il suscite souvent admiration et de la sympathie.

Partie 3: J'ai des amis surdoués, et alors ?

Il faut savoir, qu'enfant, on m'a beaucoup trouvé de points communs avec les enfants surdoués. Personnellement, je ne pense pas l'être et il est vrai, que je m'entends très bien avec des enfants et adultes surdoués, je me sens comprise et je peux avoir une conversation mature avec.

Mes deux meilleurs amis sont surdoués. Et le truc cool, enfin cool, c'est qu'ils ont le genre différent. Je me dis que peut être un homme surdoué n'aura pas les mêmes réactions qu'une femme surdouée. Pour simplifier, je vais leur nommer par leur première lettre de leur prénom: l'un est M. et l'autre est E. Il faut savoir, que j'ai sue très tard, qu'ils soient de hauts potentiels, mais je le savais dès le début et cela ne m'étonnait pas sans que cela soit un reproche ou une discrimination.

D'abord, il faut savoir que M. et moi n'étions pas du tout fait pour être amis ! Vous demandez cela aux gens, mais ce n'est juste qu'un miracle qu'on ait pu avoir cette amitié là ! Je n'aimais pas son côté arrogant (je restais discrète au niveau de mon savoir et m'as-tu vu) et il n'aimait pas mon côté brutal (puisqu'il est pacifique)...

Bref, M. est un homme hypersensible, pour lui (exemple) l'Amour est un grand A ! Il ferait n'importe quoi pour sa bien aimée ! Les émotions ressenties sont cent fois plus forts que ceux des miennes, si nous nous comparons. Ensuite, il a de l'humour pour pouvoir être immergé dans la foule, sinon il serait à part et solitaire voire dans son monde. Il faut bien savoir manier les mots, sinon il se referme, il peut être susceptible du fait qu'il soit incompris. Quand il commence à avoir un projet en tête, il ira jusqu'au bout, mais il faut savoir le ralentir puisqu'il peut être extrémiste. Il a le don de reconnaître une personne bien ou pas juste en montrant une photo ! Il est à la fois perfectionniste et maniaque, dans sa tête, c'est toute une architecture chaque coin et chaque lieu à une chose rangée. Il est assez casanier mais, il a quand même besoin de s'occuper, sinon il déprime.

Ils nous arrivent de nous chamailler, puisqu'il y a des moments où on ne se comprend pas, ou parce qu'il me parle mal quand il est de mauvaise humeur et du coup, je lui envoie balader également.

E. est une femme qui me ressemble le plus dans la manière de penser ! C'est limite ma jumelle, avec deux ans de différence.

Elle est hypersensible et hypersensorielle. Egalement, il faut bien savoir manier des mots et ne pas être louche, sinon elle vous ignore. Elle reconnait si la personne est bonne ou mauvaise. Elle a le trouble déficit de l'attention/ hyperactivité (TDAH) et cela a mis beaucoup de temps à le savoir... du coup, elle doit supporter la pression et devoir faire un double effort de concentration dans le monde professionnel ! Elle a une forte anxiété et donc, faut être à l'écoute, les médicaments sont trop forts pour son organisme donc elle prend des traitements naturels. Elle s'ennuie très facilement, elle a besoin d'apprendre de nouvelles choses, elle se lasse vite des activités.

Nous nous ne sommes jamais disputées, aussi nous sommes assez matures pour savoir communiquer calmement, du fait que nous soyons dans la même longueur d'onde et qu'on ait une vie assez similaire (ça fait peur !)

Partie 4: Comment les personnes "ordinaires", nous voit-ont ?

[Elisa] Je n'aime pas le mot "normal" ou "ordinaire" car au fond personne ne l'est. Si non ça ne se voit pas toujours tout de suite, des fois les gens nous disent :" C'est marrant comment tu réfléchis, on dirait pire qu'un adulte!" Et j'ai envie de dire non! Je vois les choses, des fois, avant les adultes et ça c'est très décevant parce qu'ils ne t'écoutent pas!

Ensuite dans les personnes "ordinaire" ils y a aussi les amoureux et ça déjà de base l'amour c'est pas simple mais quand tu es surdoué c'est une m**** sans nom! Les HP ressentent les émotions 10 fois plus fort qu'une personne "normale" donc quand on est énervé on est prêt à te décapiter et quand on est amoureux on pourrait faire vraiment tout et n'importe quoi pour la personne. Le pire dans ces sentiments c'est que des fois on a l'air lunatique, un coup on est ultra heureux, un coup on est prêt à danser au bout d'une corde (j'exagère un peux mais presque). Donc en gros on est pour la plus part du temps incompris...

[Manon] La majorité de mes proches ne sont pas au courant de ma zèbritude parce que je ne sais justement pas comment ils pourraient réagir. À vrai dire, je crois que chacun est différent sur ce point. Malgré tout, je crois que beaucoup me voient comme "particulière" sans pouvoir expliquer comment ni pourquoi.

[Tifaine] Tout d'abord, il faut savoie qu'on peut classer les personnes extérieures dans 2 catégories différentes:

1. Celles qui ne savent pas réellement qui sont les zèbres
2. Et celle qui savent.

Donc, pour commencer, je dirais que le mot "surdoué" ne convient pas du tout (sauf peut-être pour l'hypersensibilité).

Nous ne sommes, pour la plupart, pas des génies ! Loin de là ! A l'école, le système scolaire n'est pas du tout adapté aux enfants précoces...

Alors le zèbre est réputé pour être en difficulté en cours. Ou bien il s'ennuie. Ou les deux.

Le problème c'est que dès qu'une personne entend "surdoué", elle ne cherche pas à s'éloigner des préjugés et reste (malheureusement) bloquée sur l'image de l'enfant qui sait tout, et qui fait tout plus vite...

Pour les personnes (vraiment) proches d'un zèbre, je pourrais dire qu'elles essayent de comprendre ce qu'il vit (après ça dépend du cas de figure bien-sûr !).

Mais, souvent, bien vite, un autre sentiment prend la place: la jalousie. "Mais tu te rends pas compte ? C'est génial d'être toi." Euh... non, pas vraiment...

La plupart des gens aimeraient être "différent", être un zèbre.

Partie 5: Etre surdoué(e) au quotidien

[Elisa] A l'école on est souvent bien aimé par les profs mais pas très sociable avec les autres élèves. J'ai très peu de vrai amis, pourtant il ne m'en faut pas plus. Aussi ce qui est agaçant c'est que j'arrive à voir comment les gens fonctionnent et des fois je capte les manipulateurs avant que qui que se soit ne les voie et encore une fois on ne m'écoute pas car le manipulateur fait bien sont "job". Du coup je suis une menteuse, une fille qui est jalouse, qui raconte des conneries sur tout le monde...... et quand ce que j'ai dit s'est avéré vrai: " Oui, on le savait! On l'a toujours su!" Alors que toi tu t'es bouffé l'estomac à cause de toutes ces insultes.

[Delphine] Au quotidien, j'ai eu des hauts et des bas. Enfant, je faisais partie de ces élèves renfermés avec des lignes de 6 (20 pour les français) et rien d'autre, en plus d'être un garçon manqué qui jouait au foot et se démarquait particulièrement avec ses soupirs devant l'incompréhension de ses camarades. Maintenant, en étant plus grande, j'ai pris conscience que nous n'avons pas tous la même facilité à emmagasiner les connaissances, mais à l'époque il s'agissait d'un véritable cauchemar.

Le système scolaire n'est clairement pas adapté, et j'en ai fait les frais. Je me disais sans cesse « Bon, ils ont fini de nous prendre pour des imbéciles, on peut passer à la suite ? », sauf que les autres ne comprenaient pas aussi vite. Et je me suis ennuyée au fond de ma classe, de très, très longues heures. Loin de moi l'idée de critiquer ceux qui ont plus de mal, mais il faudrait ouvrir des classes spéciales en ce cas, car le tout pénalise les gens comme moi et on s'acharne à aider ceux qui ont de la peine en rejetant les HP, avec des phrases du genre « Ils ont qu'à faire autre chose en attendant. »

Non, parce que si nos « opposés » y ont droit, je ne vois pas pourquoi nous devrions nous taire et accepter cette situation. Donc, en plus de certains professeurs me rabaissant durant les cours (heureusement certains avaient compris mon désarroi et me faisaient avancer sur le programme donc j'étais en avance), j'ai eu droit à la jalousie de la plupart de mes camarades. Déjà que j'étais timide, ça n'a clairement pas amélioré mes relations sociales... jusqu'à ce qu'un brusque changement me fasse intégrer l'école de ma ville et non du village où ma mère enseignait.

Je précise que cette dernière n'a jamais souhaité me faire sauter de classe, pensant que l'écart d'âge deviendrait trop important et vu que me faire des amis s'avérait compliqué...

Je débarque donc dans cette nouvelle classe, et tout à coup, j'ai relativisé. Là où j'allais avant, j'avais réussi à trouver des amis me comprenant et délaissant ma particularité pour ma personnalité, réussissant à me décoincer un peu. Ici, je me suis faite trois amies en trois ans, une HP, une douée à la limite de HP et une autre normale, qui restent mes meilleures amies encore actuellement alors que nous sommes disséminées dans trois lycées différents et opposés.

Je ne vous cacherai pas que les trois années que j'ai passées dans ce collège ont été les pires de ma vie. Et je ne pèse pas mes mots (oui j'ai aussi regardé Ben10 dans mon enfance, un peu de normalité svp). Le premier jour, j'ai découvert un prof de français dont je vous épargnerai l'apparence tant elle était dégoûtante, qui m'a sorti : « La culture ? Mais ça ne sert à rien ! ». Non ce n'était pas du deuxième degré, je peux vous l'assurer. Pendant son cours d'histoire, il se rongeait les ongles tout en parlant d'un roi se prénommant Philippe. Manque de bol pour lui, je venais de finir les Maurice Druon retraçant toute une dynastie, celle dont il parlait si vaguement.

Je lui ai donc demandé duquel il parlait, intriguée par ces nouveaux détails, et il m'a dit qu'il n'en savait rien mais qu'au final cela importait peu. Bref... la malchance complète pour moi. Mes notes ont chuté, du 23.5/24, je suis passée à 27.5/30, puis 25/30, pour terminer avec 23.5 (soit . Vous me direz, oui mais c'est devenu plus dur etc etc. Non. Le tout demeurait si simple que je m'en sentais mal, mais je ne travaillais plus, je ne suivais plus les cours, je partais complètement en vrille, et surtout : j'avais décidé de baisser mes notes pour me faire accepter. J'en étais arrivée à ce point. Dans la même période, mon père a failli mourir quatre ou cinq fois et j'avais des insomnies. Bref, tout ça fait drama queen mais lisez la suite avant de juger.

Je suis arrivée au lycée, et j'ai trouvé des camarades tolérants, à défaut d'être toujours très... malins (mais je m'entends bien avec, je ne les méprise pas, tout va bien). Et l'un d'entre eux m'a dit : et pourquoi tu ne les ferais pas pour toi les bonnes notes ? Nous, on t'aime bien, et ça ne change rien à la personne que tu es. La porte de sortie, enfin. Des gens qui m'accepteraient malgré ma facilité, les différences, et tout ce que je fais à côté (violon, cours de langues, sport, orchestres...), et qui au fond, s'en ficheraient complètement du moment qu'ils passent un bon moment avec moi.

Alors maintenant, je le vis plutôt bien, j'en fais une force. Cela peut m'ouvrir des portes, beaucoup de portes, je voudrais être la meilleure, non pas pour écraser les autres, mais pour pouvoir être fière de qui je suis et de moi dans mon entièreté. Adieu la timidité, bonjour la vraie Delphine, et je dois avouer que ça fait du bien de s'assumer complètement !

Je sais que ça fait chouineuse un peu, le début, mais j'ai essayé de vous montrer ce que ça peut faire. Vous connaissez le même rejet que des personnes de confession religieuse différente par rapport à des racistes, vous voyez la même haine dans les yeux des autres, vous pourriez aussi vous plaindre du système non-adapté à vous mais on préfère vous mettre la tête sous l'eau pour que vous rentriez dans le moule et que vous n'en dépassiez pas. Vous connaissez les mêmes peurs que des homosexuels ne se faisant pas accepter, vous pleurez aussi de votre différence (surtout que certains accumulent plus que d'autres, moi j'ai mes goûts tendance gothique et metalleux en plus de mon orientation, mais je ne parle pas de ça ici, pas cette fois) seul/e dans votre lit.

Et je trouve que de venir dire « Mais si tu comprends mieux que les autres, tu n'as qu'à attendre. » ne devrait pas sortir de la bouche d'un prof soi-disant tolérant, ni de qui que ce soit d'autre. Je n'épiloguerai pas plus, mais la situation que j'ai vécue dans mon dernier collège m'a menée à me faire harceler pendant six mois avant que je n'use des arts martiaux pour me sortir de là, et je ne dis pas ça pour chercher du réconfort chez quelqu'un, mais pour faire prendre conscience que la société fonctionne parfois de manière... étrange. Pensez-y si vous vous amusez souvent à taquiner « l'intello » de votre classe... les mots blessent plus qu'on ne le pense ;)

[Manon] Être surdouée n'est pas toujours simple. Pendant longtemps, j'ai vécu ma douance comme un handicap. Il n'y a que depuis peu, que je peux enfin la voir sous un autre jour.

[Tifaine] Ceux qui arrivent à s'assumer et à se faire comprendre peuvent très bien vivre cet état, mais pour les autres, c'est bien plus dur...

Personnellement, c'est un vrai problème. Cela affecte toute ma vie. Et en y pensant, je suis plus souvent triste qu'heureuse... car l'hypersensibilité est une des grande caractéristique des HP. Et c'est merbeilleux de tout ressentir en "plus" mais, c'est également très encombrant...

Partie 6: Mot de la fin

[Elisa] Je suis très contente d'avoir pu participer, j'adore ce que tu fais, je trouve que c'est une excellente idée ce livre. Si je peux aider avec mon expérience du haut de mes 14 ans.

[Delphine] Merci de ton initiative Melanie, cela a été un plaisir de pouvoir m'exprimer sur mon "statut" que peu de gens pensent à considérer... sauf ceux qui voudraient nous mettre dans des laboratoires et c'est loin d'être ma vocation ! Je me réjouis de voir les autres témoignages, ainsi que les réactions des lecteurs ! Merci encore !

[Manon] Comme je l'ai écris à la fin de mon journal, notre plus grand défi, à nous, les surdoués, est d'accepter notre différence !

[Tifaine] J'ai trouvé ce projet très intéressant et enrichissant.

J'ai eu une grande chance d'y participer. Un grand merci à celle qui en a eu l'idée ;) !

J'aimerais juste ajouter qu'il n'y aura jamais assez de témoignages sur les zèbres et leur vie. Et tant pis, s'ils se ressemblent: cela prouve justement que nous voulons le révéler.

Pour une fois, c'est bien de ne pas être différent !

Merci encore.

C'est la fin de cet interview. Si vous voulez réagir dans les commentaires, tapez les lettres. Si vous voulez voter, tapez étoile. Je rigole, juste pour savoir si vous avez appris des choses de cette religion et de ce que vous en avez penser, tout simplement !

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Sources de la partie 2:

http://www.atlantico.fr/decryptage/comment-reconnaitre-surdoue-haut-potentiel-3018277.html (reconnaître un sourdoué hp)

http://www.douance.be/douance-ahp-caracteristiques.htm (caractéristiques hp)

http://www.lalibre.be/lifestyle/psycho/les-amours-des-surdoues-sont-elles-plus-compliquees-57daaec53570b0f26a15120d (l'amour et le surdoué)

http://m.huffingtonpost.fr/alexandra-milazzo/8-symptomes-de-depression-masquee-chez-une-personne-surdouee-ou_a_22030221/ (la dépression et le surdoué)

http://m.huffingtonpost.fr/valerie-foussier/adultes-surdoues-problemes-bureau_a_21655681/ (monde professionnel chez le surdoué)

https://www.planetesante.ch/Magazine/Bebes-enfants-et-adolescents/Haut-potentiel/Ces-personnes-au-potentiel-hors-norme

https://www.psy.be/fr/conseils/adulte-haut-potentiel-vivre-dans-la-peau-d-un-zebre-un-parcours-parfois-difficile (être zèbre)

http://les-tribulations-dun-petit-zebre.com/2014/06/02/les-6-profils-denfants-intellectuellement-precoces/ (les différents profils d'EIP)

Livres:

Trop intelligent pour être heureux ? L'adulte surdoué, Jeanne Siaud-Facchin

L'adulte surdoué, apprendre à être simple quand on est compliqué, Monique de Kermadec

Les enfants surdoués ou la précocité embarrassante, Jean-Charles Terrassier

J'aide mon enfant précoce, déceler, comprendre et accompagner les hauts potentiels et les surdoués, Dr Anne Gramond et Dr Stéphanie Simon