Les phobies

Les phobies gâchent la vie de 20% de la population. Que signifient ces peurs maladives qui paralysent et comment en venir à bout ?

Cette thématique sera décomposée en quatre parties, d'abord la théorie, ensuite présentation de ma collaboratrice, puis vient l'interview et enfin, le mot pour la fin.

Avant que cette partie aille commencer, je remercie à ma collaboratrice __HindAmas qui a bien voulu répondre à mes questions !

I. La théorie

a. Définition

Le terme «phobie» renvoie à un vaste ensemble de troubles psychologiques. Une phobie est caractérisée par la peur irrationnelle d'une situation particulière, comme la peur de prendre l'ascenseur, ou d'un objet spécifique, comme la peur des araignées. 

Mais la phobie se situe au-delà d'une simple peur: c'est une véritable angoisse qui s'empare des personnes qui y sont confrontées. La personne phobique est tout à fait consciente de sa peur.

Par conséquent, elle tente d'éviter, par tous les moyens, la situation ou l'objet redouté. D'autres phobies s'avèrent en revanche difficiles à contourner au quotidien, comme la peur de la foule ou la peur de conduire. Dans ce cas, la personne phobique tente, mais souvent en vain, de surmonter l'angoisse que lui procure cette situation. 

L'anxiété qui accompagne la phobie peut alors évoluer en crise d'angoisse et épuiser rapidement la personne phobique, physiquement et psychologiquement. Elle a à s'isoler petit à petit pour se tenir à l'écart de ces situations problématiques. Cet évitement peut alors avoir des répercussions plus ou moins importantes sur la vie professionnelle et/ou sociale des personnes qui souffrent de phobie.

Il existe différents types de phobies. Dans les classifications, on trouve d'abord les phobies simples (parfois aussi appelées spécifiques) et les phobies complexes, dont l'objet se situe dans un contexte social (dans lesquelles figurent principalement l'agoraphobie et la phobie sociale).

Attention, à ne pas confondre avec:

Anxiété: État mental de trouble et d'agitation, sentiment d'insécurité indéfinissable, peur sans objet. Angoisse: Englobe l'anxiété et ses signes somatiques d'oppression et de constriction. Phénomène d'intensité croissante.

inquiétude > anxiété > angoisse

Peur: État anxieux accompagnant la prise de conscience d'un danger ou d'une menace objectif, réels, perçus par chacun. Stress: Réaction d'adaptation non spécifique de l'organisme à une agression physique,psychologique ou sociale et qui s'accompagne d'un état anxieux  

b. Les classifications phobiques

Parmi les phobies simples, on trouve:

•Phobies de type animal qui correspondent à une peur induite par les animaux ou les insectes;
•Phobies de type «environnement naturel» qui correspondent à une peur provoquée par les éléments naturels tels que les orages, les hauteurs ou l'eau;
•Phobies du sang, des injections ou des blessures qui correspondent aux peurs reliées à des procédures médicales;
•Phobies de type situationnel qui concernent les peurs induites par une situation spécifique comme prendre les transports en commun, les tunnels, les ponts, les voyages aériens, les ascenseurs, le fait de conduire ou les endroits.

c. Causes

La phobie est bien plus qu'une peur, c'est un véritable trouble anxieux.

Certaines phobies se développent plus facilement pendant l'enfance, comme l'angoisse d'être séparé de la mère (angoisse de séparation), alors que d'autres surviennent plutôt à l'adolescence ou à l'âge adulte.

Il faut savoir qu'un événement traumatisant ou un stress très intense peuvent être à l'origine de l'apparition d'une phobie.

Les phobies simples se développent souvent durant l'enfance. Les symptômes classiques peuvent débuter entre 4 et 8 ans. La plupart du temps, ils font suite à un événement vécu par l'enfant comme désagréable et stressant.

Parmi ces événements figurent par exemple, une visite médicale, une vaccination ou une prise de sang.

Les enfants ayant été pris au piège dans un espace fermé et sombre suite à un accident risqueraient eux de développer par la suite une phobie des espaces clos, appelée claustrophobie.

Il est également possible que les enfants développent une phobie «par apprentissage» s'ils sont au contact d'autres personnes phobiques dans leur environnement familial.

L'origine des phobies complexes sont plus difficiles à identifier. De nombreux facteurs (neurobiologiques, génétiques, psychologiques ou environnementaux) semblent jouer un rôle dans leur apparition.

Certaines études ont montré que le cerveau humain serait en quelque sorte «préprogrammé» pour ressentir certaines peurs (serpents, obscurité, vide...). Il semblerait que certaines peurs fassent parties de notre patrimoine génétique et c'est certainement elles qui nous ont permis de survivre dans l'environnement hostile (animaux sauvages, éléments naturels, etc) dans lequel évoluaient nos ancêtres.

d. Symptômes

Les réactions d'anxiété se manifestent généralement instantanément dès que la personne est confrontée à l'apparition de l'objet de sa phobie. Toutefois dans certains cas le simple fait d'envisager un contact avec l'objet incriminé, ou d'entendre sa mention par un tiers, peut également être le déclencheur d'une crise phobique.
Les symptômes les plus courants sont:

•Augmentation du rythme cardiaque (battements du cœur accélérés)
•Frissons
•Bouffées de chaleur
•Picotements sur la peau
•Sensation d'étourdissement (pouvant mener à des situations d'évanouissement)
•Sudation inhabituelle
•Tremblements
•Douleurs musculaires.

e. Diagnostic

Pour poser le diagnostic de phobie, il faut s'assurer que la personne présente une peur persistante de certaines situations ou de certains objets.

La personne phobique est terrifiée à l'idée d'être confrontée à la situation ou à l'objet redouté. Cette peur peut rapidement devenir une angoisse permanente pouvant parfois évoluer en attaque de panique.

Cette anxiété incite la personne phobique à contourner les situations ou les objets qui suscitent chez elle de la peur, par des conduites d'évitement et/ou de réassurance (éviter un objet ou demander à une personne d'être présente dans le but d'être rassuré).

Pour poser le diagnostic de phobie, le professionnel de la santé peut se référer aux critères de diagnostic de la phobie figurant dans le DSM-IV ( Diagnostic and Statistical Manual of Mental Dissorders–4ème édition) ou la CIM-10 (Classification Statistique Internationale des maladies et des problèmes de santé connexes – 10ème révision). Il peut mener un entretien clinique précis afin de rechercher les signes de manifestation d'une phobie.

De nombreuses échelles telles que l'échelle de peurs (FSS III) ou encore le questionnaire des peurs de Marks et Mattews, sont à la disposition des médecins et des psychologues . Ils peuvent les utiliser afin de valider objectivement leur diagnostic et d'évaluer l'intensité de la phobie ainsi que les répercussions de celle-ci peut avoir dans le quotidien du patient.

Le Fear Survey Schedule (FSS III) ou questionnaire de Wolpe et Lang (1964), traduit par Agathon et Brouri (1983), est beaucoup plus long et permet d'obtenir un score global de pathologie phobique. Cinq sous-échelles distinguent la phobie des animaux, la phobie des maladies, la phobie sociale, l'agoraphobie et des phobies diverses.

f. Traitement

Le traitement dépend de l'intensité de la phobie et du handicap qu'elle représente dans la vie quotidienne. Il peut lier divers types de thérapies et traitements médicamenteux

Il existe plusieurs types de psychothérapies comportementales et cognitives, qui aident le patient à surmonter sa phobie. Une psychothérapie analytique est également envisageable. Si le médecin décide que l'utilisation de médicaments est recommandée, il prescrira généralement des anxiolytiques ou des antidépresseurs

Les phobies s'accompagnent parfois de dépression ou d'autres types de troubles paniques. Le médecin adaptera alors la thérapie ou le traitement aux besoins du patient.

g. Complications

Souffrir d'une phobie peut devenir un véritable handicap pour la personne qui en est atteinte. Ce trouble peut avoir des répercussions sur la vie affective, sociale et professionnelle des personnes phobiques.

En tentant de lutter contre l'anxiété qui accompagne la phobie, certaines personnes peuvent avoir recours, de manière abusive, à certaines substances ayant des propriétés anxiolytiques telles que l'alcool et les psychotropes.

Il est également possible que cette anxiété évolue en crises d'angoisses ou en trouble d'anxiété généralisé. Dans les cas les plus dramatiques, la phobie peut aussi conduire certaines personnes au suicide.

II. La présentation

Alors moi c'est Maryam, je suis une future étudiante en droit, de confession musulmane. J'adore la lecture, le cinéma et ma religion.

III. L'interview

1. Quelle(s) est/son ta(es) phobie(s) et qu'a/ont pour signification ?

Alors j'ai deux phobies: une phobies qui aujourd'hui n'est plus al hamdoulilah, mais qui est quand même un peu présente par moment. Et une autre qui est toujours présente.

La première que je n'ai plus c'est la phobie sociale, la deuxième que j'ai toujours c'est l'ophiophobie.

La phobie sociale se caractérise par une peur intense des situations dans lesquelles la personne phobique est confrontée aux regards des autres.

Cette peur devient rapidement une angoisse profonde lorsqu'elle est amenée à prendre la parole devant un groupe de personnes ou simplement lorsqu'elle est observée par des personnes ne faisant pas partie de son entourage.

Le fait d'être exposée au regard et au jugement des autres crée, pour la personne souffrant une phobie sociale, une anxiété importante nourrie par la crainte d'agir de façon humiliante ou embarrassante. Elle s'isole donc peu à peu afin d'éviter ces situations qui provoquent chez elle un malaise important. Enfin, l'ophiophobie, c'est une peur intense et irrationnelle des serpents: même les serpents inoffensifs, comme les couleuvres, la provoquent. Je rajouterai même dans mon cas aussi, une peur exagéré de tous animaux rampant, tels les ver de terre, chenille, limace ect... j'ai horreur de tous ça.

2. Quel fut le point de départ, la cause ?

Le point de départ de ma phobie sociale était pendant mon adolescence, lors de mes années collège ! je me sentais mal dans ma peau et j'étais du genre garçon manqué. Assez solitaire, je n'avais pas beaucoup d'amie et j'étais renfermée, timide, réservée. Je subissait parfois des moqueries.

Je me rappelles d'une fois où j'ai pris la parole pour répondre à une question du professeur et toutes la classe s'est tapée une barre parce que je m'étais trompée, depuis ce jour là, je n'ai plus jamais levé la main en cours et j'ai toujours cette impression que si q je parle je serais jugé, moquée et pointée du doigt.

Ensuite, je ne m'entendais pas forcément avec les filles de ma classe...

Donc je me suis mise à éviter les gens de mon âge le plus souvent possible, de peur d'être jugé, moqué ect.. petit à petit je limitais mes sorties à l'école maison, détestant les sorties en groupe, et même en famille...

Ou même sortir aller prendre de l'air dehors, car la simple idée de sortir provoquait une crise de panique en moi, ayant toujours cette impression que je serais jugée... Et c'est ainsi qu'est née ma phobie sociale.

Enfin, pour mon ophiophobie, elle a toujours était présente. Mais je crois que là fois où j'ai pris conscience que j'avais une peur viscérale des serpents et des êtres rampant, contrairement à certains qui ont juste une petite peur quand ils voient ce genre d'animal.

C'était lors d'une journée, il y avait eu une forte pluie et j'étais partis sur mon balcon pour récupérer un pot de fleur ou un objet qui avait créché depuis des jours dehors...

Et que vois-je quand je soulève l'objet ? Un nid de long, gros et visqueux vers de terre se tortillant dans tous les sens ! Quand j'ai vus cela, j'ai pété un câble...et je me suis mise à hurler et à me gratter tous le corps, je faisais clairement une crise d'angoisse...je crois que j'ai mis des heures à me calmer et à me débarrasser de cette image de ma tête.

Rien que d'écrire cela...ça m'a redonné la chair de poule. Alors les serpents n'en parlons même pas...juste une photo de cet animal peut déclencher en moi une crise.

3. Comment es-tu face à ta phobie ?

Face à ma phobie sociale, j'ai des réactions bizarre et stupide. Quand je sortais parfois dehors, toujours pendant mon adolescence. Rien que pour aller faire des courses avec ma mère, où allait à la boulangerie du coin ect... mon cœur battait à la chamade, j'avais cette impression que tous le monde me regardait dans la rue et se moquait de moi. Parfois quand je passais, dans un lieu bondé de monde où énormément de personnes sont installées en terrasse, je pouvais avoir du mal à marché où à cordonner mes pas quand je sentais que beaucoup de gens me dévisageait ... je suis en mode...

"je suis moche ou quoi ?" "Qu'est-ce que j'ai de bizarre sur moi ? " Toutes sortes de questions les plus ridicules les unes que les autres, me traverse l'esprit.

Faire de grands détours pour éviter un groupe de garçon, c'était mon quotidien. Ou faire semblant d'avoir un appel téléphoniques ou envoyer des textos, lorsqu'il y a une foule de monde dans la rue. Bref. Le plus souvent je ressentais une angoisse permanente quand j'étais dehors, pressée de retrouver la chaleur de ma chambre et de mes livres. Les rares fois où je me suis sentie un peu à l'aise dehors, c'est quand je sortais avec une amie me dehors... Quand je suis avec les autres autour de moi, mon angoisse s'apaise car je me dis que les gens ne seront pas focalisé sur moi.

Enfin, faire des discours ou des exposées devant les autres m'était insupportable, je finissais toujours par laisser ma place à quelqu'un d'autres. 

Quant à mon ophiophobie, soit je cris et j'ai des convulsions dans tous le corps ou soit je me gratte fortement et je suis pris d'une envie de vomir.

4. Comment vois-tu, décris-tu face à tes phobies ?

J'ai l'impression de voire des yeux braqués en permanence sur moi avec un regard moqueurs ou méprisant, alors que je sais qu'en général dans la rue personnes ne calcule personnes.

Mais j'ai toujours cette impression que tous le monde me fixe. Face au serpents et aux être rampant, rien que de les voire se tortiller, et de voire l'aspect de leur peaux...ça me donne une angoisse indescriptible, j'ai peur d'être étouffer par ces animaux ou peur d'être mordus.

5. Fais tu quelque chose pour lutter contre ? Si oui, comment la confrontes-tu ?

Aujourd'hui, j'ai réussi à vaincre ma phobie sociale, grâce à ma religion et à la prière. J'essaye de sortir le plus souvent même quand ce n'est pas par nécessité. Seule pour prendre de l'air ou pour me divertir entre amis...

Et puis maintenant que je suis dans la vie active, je suis obligé de sortir plus souvent...donc petit à petit mon angoisse est partis. J'essaye aussi de faire abstraction du regard des autres et d'être moi-même, c'est pas évident tous les jours, mais j'y travaille au quotidien. Mais parfois, je ressens toujours une anxiété quand je dois traverser un endroit bondée, et je change de trottoir quand j'aperçois un groupes d'hommes... j'ai bien peur que ça ne change pas...

J'ai horreur des groupes de mecs bruyants dans la rue qui accostent ou insultent n'importe comment, alors pour éviter tous cela, je préfère changer de chemin.

Enfin pour les serpents, limaces, chenilles, ver de terres ect... j'ai bien peur que c'est une phobies qui ne partira jamais, et je ne fais rien pour atténuer cette peur.

6. La phobie t'handicape au quotidien ?

Alors, la seule phobie qui m'handicape actuellement, c'est l'ophiophobie évidemment. Je ne peux pas regarder un film où je risquerais de tomber sur des serpents, ni des documentaires sur les serpents, ni aller dans un zoo où je sais que j'en verrais... ni tomber sur une image. 

Pour les vers de terre et les limaces et compagnie, j'évite en général les jardins lors des jours de pluie où je sais qu'il y en auras pleins qui se baladeront partout. J'évite les balades en forêt et je sais que je ne pourrais jamais camper, parano comme je suis... Donc c'est vrai que c'est assez chiant parfois, pour toutes les activités que je n'ai pas peu faire à cause de cette phobie. Mais moins je vois ces bestioles, mieux je me porte.

IV. Le mot de la fin

C'était sympa de faire cette interview !

J'ai réellement apprécié et j'ai passé un bon moment. Les questions étaient cohérentes et correctement posée.

Tous ce que je pourrais dire aux personnes qui souffrent actuellement de phobie sociale, est que je sais à quel point cette anxiété peux pourrir votre quotidien et que l'Homme ne peut pas vivre en permanence dans la peur. Alors je vous conseille d'en parler à une personne avec qui vous êtes très proches qui pourras vous aider à surmonter cela, mais si votre phobie persiste et s'aggrave n'hésitez pas à aller voire un psychologue. Car cette maladie peut vraiment briser toutes vie sociale et nous savons très bien qu'une vie sociale est assez importance...

Après il y aura toujours des éternels casaniés, comme moi par exemple, mais il faut parfois sortir de sa zone de confort et affronter certaines peur ! Au risque de se pourrir la vie...

Sources:

https://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.aspx?doc=phobie-pm

https://www.mmt-fr.org/phobies/

http://www.ifemdr.fr/questionnaires-pour-les-patients-phobiques/

file:///C:/Users/PROPRIETAIRE/Downloads/Troubles_anxieux_et_phobiques-maj_04_18-WEB%20(1).pdf

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