Trembler comme une feuille ne veut pas dire avoir la Parkinson

La maladie de Parkinson est la deuxième maladie neurodégénérative la plus fréquente en France, après la maladie d'Alzheimer. Elle constitue en outre une cause majeure de handicap chez le sujet âgé.

Le premier critère pour poser le diagnostic est la présence de deux au moins des trois symptômes majeurs de la maladie :
•lenteur dans les mouvements
•rigidité
•tremblements aux repos.

Des traitements existent pour améliorer la qualité de vie des malades mais ils ne permettent pas d'arrêter l'évolution de la maladie, qui est propre à chacun et dépend de nombreux facteurs. Les recherches actuelles portent sur différentes pistes. À ce jour, les causes de la maladie restent inconnues.

La maladie de Parkinson est la deuxième maladie neurodégénérative la plus fréquente, après la maladie d'Alzheimer, et la deuxième cause de handicap moteur chez l'adulte après les accidents vasculaires cérébraux.

On compte environ 200.0000 malades en France, et 25.000 nouveaux cas se déclarent chaque année. Contrairement à une idée reçue, la maladie de Parkinson n'est pas une maladie de personnes âgées puisque presque un malade sur deux est, diagnostiqué à 58ans en moyenne, c'est-à-dire encore en âge d'exercer une activité. 17% des malades ont moins de 50ans.

Qui est touché par la maladie ?

La maladie de Parkinson concerne 150.000 personnes en France mais, contrairement à une idée reçue, elle ne frappe pas exclusivement les personnes âgées: l'âge moyen des malades lors du premier diagnostic est de 59ans. Elle est cependant rare avant 40ans: 10% des cas se déclarent avant cet âge . Chaque année 8.000 nouveaux cas sont diagnostiqués et, au total, 1% de la population de plus de 60ans est concernée. Des personnes très jeunes peuvent être atteintes par des formes génétiques rarissimes.

Principaux enjeux de santé publique

La lutte contre la maladie de Parkinson doit prendre plusieurs voies :
•Améliorer la connaissance de la maladie par les professionnels de santé et la population
•Améliorer le diagnostic afin qu'il soit le plus précoce possible et qu'il permette une entrée dans un parcours de santé adapté afin de préserver la qualité de vie des personnes malades le plus longtemps possible
•Lutter en priorité contre les facteurs de risque environnementaux, en particulier l'exposition aux pesticides.

Prévention et facteurs de risque

Il est très probable que des facteurs génétiques et environnementaux interagissent entre eux pour augmenter le risque de développer une maladie de Parkinson. Pour ces derniers, plusieurs pistes sont à l'étude : exposition aux métaux lourds, pesticides, chocs à la tête (traumatismes crâniens comme chez les boxeurs), micro accidents vasculaires cérébraux, infection virale causant des dommages au cerveau...

Une augmentation du risque de développer une maladie de Parkinson a été observée chez les personnes exposées professionnellement aux pesticides. Un lien a pu être mis en évidence notamment lors d'une exposition prolongée aux insecticides et herbicides. Les agriculteurs qui ont été exposés à certains produits phytosanitaires (herbicides, pesticides) durant leur vie professionnelle peuvent dans certains cas voir leur maladie de Parkinson reconnue comme maladie professionnelle.

D'autre part, une forme atypique de maladie de Parkinson a été décrite dans les Antilles françaises qui pourrait être provoquée par la consommation d'extrait de plantes en médecine traditionnelle.

Plusieurs facteurs de susceptibilités génétiques ont été identifiés en particulier dans les cas très rares de forme précoce de la maladie, survenant avant 50ans, voire avant 40ans. Toutefois, les formes familiales de la maladie sont rares et représentent entre 5 et 10% des cas de la maladie.

Causes

Cette maladie neurodégénérative est liée à la destruction des neurones dopaminergiques. «Cette population de neurones est présente dans une région particulière du cerveau: la substance noire. Ils produisent un neurotransmetteur, la dopamine», explique le Pr Marc Vérin, responsable de l'Institut des neurosciences cliniques de Rennes.

La dopamine est indispensable au contrôle des mouvements du corps : la diminution de sa concentration liée à la disparition progressive des neurones est à l'origine de la maladie. «Mais d'autres neurones que ceux de la substance noire peuvent être atteints», précise le Pr Vérin. Ce qui explique en partie l'hétérogénéité des signes cliniques.

Si le mécanisme est connu, les causes de la maladie de Parkinson sont toujours inconnues. Cette situation est éprouvante pour les malades et leur entourage, la recherche d'une cause étant une étape importante dans l'acceptation d'un événement. De nombreuses hypothèses existent, certaines ont déjà été écartées comme l'origine infectieuse ou auto-immune, mais deux d'entre elles retiennent l'attention des chercheurs : l'hérédité et l'environnement.

Il n'y a pas une, mais des maladies de Parkinson. La maladie de Parkinson idiopathique (=soit une maladie ou symptôme existant par lui-même, c'est-à-dire sans lien avec une autre maladie, soit une maladie ou symptôme dont on n'a pu attribuer la cause.) représente environ 80 à 90% des cas observés. Les 10 à 20% restants sont regroupés sous le terme de syndromes parkinsoniens.

L'hérédité

Dans la majorité des cas, les causes de la maladie demeurent inconnues. Certes, il existe une susceptibilité génétique mais elle est relativement faible. Ce n'est donc pas une maladie héréditaire, même s'il existe 5% de formes génétiques. Des formes rares et héréditaires de la maladie de Parkinson ont en effet été isolées, mais elles ne concernent que quelques familles.

Les facteurs environnementaux

Il a aussi été reconnu que certains facteurs environnementaux tels que l'exposition importante et prolongée (de plusieurs années) à des produits chimiques de type pesticides ou à certains solvants peuvent entraîner le déclenchement d'une maladie de Parkinson mais ne peuvent constituer en eux-mêmes la seule cause à la pathologie.

Depuis 2012, la maladie de Parkinson figure d'ailleurs sur le tableau des maladies professionnelles du régime agricole.

L'hypothèse la plus plausible aujourd'hui pour la majorité des patients est donc une combinaison de facteurs environnementaux et génétiques prédisposants.

La recherche explore différentes pistes afin de trouver de nouveaux traitements.

Repérer les signes

La maladie de Parkinson débute 5 à 10ans avant l'apparition des premiers signes cliniques.

En général, les premiers signes de la maladie sont des symptômes non moteurs : troubles du sommeil, dépression, problèmes de constipation, perte d'odorat, fatigue intense, douleurs musculaires... Puis progressivement les premiers symptômes moteurs apparaissent, de façon asymétrique : tremblement de repos, ralentissement des gestes... et très généralement modification de l'écriture. Ces signes doivent amener à consulter le médecin traitant, qui oriente le patient, pour confirmation, et mise en route d'un premier traitement, vers un neurologue libéral ou hospitalier parfois vers un centre expert Parkinson si cela est jugé nécessaire.

Diagnostic

L'objectif de la pochette est de donner aux malades de Parkinson, lors du diagnostic, des éléments (via un support) pour appréhender la maladie de la meilleure manière possible, compte-tenu du choc et de la violence que ce diagnostic peut produire.

Cette pochette «après le diagnostic» est né du constat qu'il n'existait, jusqu'alors, aucun outil pour aider le malade de Parkinson à mieux comprendre et accompagner le «traumatisme» de cette annonce, de nombreux malades parlent de «tsunami». Afin de ne pas laisser le patient seul, cet outil a été réfléchi dans une logique de soutien à un moment fort de sa vie, il pourrait permettre très sérieusement d'être une première étape vers l'acceptation d'un accompagnement du malade.

Rappelons également que le moment du diagnostic reste «figé» dans l'esprit du malade, ces derniers par retour d'expérience indiquent bien qu'ils n'ont retenu que le mot «Parkinson», «maladie chronique évolutive, neurologique».

Symptômes

Pour la majorité d'entre nous, le tremblement reste le signe de la maladie le plus connu. Or ce n'est pas le plus fréquent : il concerne 64% des parkinsoniens, selon une enquête réalisée par l'association France Parkinson. Le signe le plus souvent décrit par les malades est la lenteur au mouvement, qui touche 88% d'entre eux. La perte de dopamine provoque la perte des mouvements automatiques et donc la lenteur.

Comme le disait Charcot, le célèbre neurologue français, le malade atteint de la maladie de Parkinson est condamné au mouvement volontaire à perpétuité. De simples gestes comme franchir le seuil d'une porte, lacer ses chaussures... deviennent des épreuves. La rigidité ou l'hypertonie vient compléter ce qu'on appelle la triade parkinsonienne.

Le premier critère pour poser le diagnostic de la maladie de Parkinson est la présence de deux au moins des trois symptômes majeurs de la maladie : la lenteur à initier les mouvements (akinésie), une raideur musculaire spécifique et le tremblement au repos. Le fait que les symptômes se manifestent surtout d'un seul côté du corps est assez caractéristique. On parle de manifestations asymétriques. Dans la maladie de Parkinson, d'autres manifestations peuvent apparaître : fatigue, apathie, troubles de motricité...

Les signes non moteurs sont multiples et variés et suscitent depuis quelques années un nombre croissant de travaux de recherche. Ils sont sans doute la conséquence des répercussions de la maladie sur des structures cérébrales non dopaminergiques. Il peut s'agir de problèmes de sommeil, d'hypersalivation, d'une somnolence excessive dans la journée, de fatigue, de douleurs, de constipation (qui touche 60% des malades), de mictions urgentes, de dépression, d'hallucinations, de troubles cognitifs...

Ces signes peuvent apparaître plus tardivement dans l'évolution de la pathologie ou, à l'inverse, survenir bien avant la survenue des signes moteurs. «Une perte d'odorat, la constipation, la fatigue, la lenteur du pas, les troubles de l'humeur sont les principaux signes très précoces qui peuvent annoncer la maladie de Parkinson. Mais pris isolément ils ne sont pas très fiables.

C'est leur addition qui en fait la valeur prédictive», souligne le Pr Marie Vidailhet, neurologue à la Pitié-Salpêtrière, responsable de la coordination du groupe de recherche sur le contrôle moteur à l'Institut du cerveau et de la moelle épinière. «En revanche, l'on sait que les personnes atteintes de troubles du comportement en sommeil paradoxal ont un risque accru de développer une maladie de Parkinson», indique-t-elle.

Ces troubles du comportement du sommeil paradoxal se caractérisent par une perte de l'atonie musculaire lors du sommeil paradoxal. Résultat : les patients vivent leurs rêves et réalisent dans leur sommeil les mouvements correspondant à l'action du rêve.

Tous ces symptômes nécessitent une prise en charge globale et des traitements adaptés seront alors proposés. Il ne faut pas hésiter à échanger avec son neurologue et/ou médecin traitant afin d'identifier des solutions aux problèmes qui pourront éventuellement survenir au cours de l'évolution de la maladie.

Étapes de l'évolution

La maladie de Parkinson est une maladie lentement évolutive. Les premiers apparaissent lorsque plus de la moitié des neurones dopaminergiques ont disparu. Avant que le diagnostic ne soit posé, des signes avant-coureurs peuvent exister. La maladie évolue à une vitesse et d'une manière propre à chacun. Quatre grandes phases sont généralement décrites. Des signes neurologiques supplémentaires, très variables, peuvent être associés, il peut alors s'agir de syndromes parkinsoniens.

Les symptômes et la vitesse d'évolution de l'état de santé sont très différents d'un malade à l'autre. Mais de façon schématique, le déroulement naturel de la maladie se fait en trois périodes. Une fois le diagnostic posé, un traitement est proposé. Son objectif est de remplacer la dopamine qui a disparu. Car, comme le rappelle le Pr Yves Agid, directeur scientifique de l'Institut du cerveau et de la moelle épinière à Paris, «la maladie de Parkinson, c'est le diabète du cerveau avec la dopamine au lieu de l'insuline.»

Ce traitement est remarquablement efficace et va corriger le déficit en dopamine et permettre de contrôler les symptômes de la maladie: tremblements, lenteur et raideur. «C'est ce qu'on appelle la "lune de miel", qui va se prolonger de trois à dix ans selon les personnes», explique le Pr Philippe Damier, neurologue au CHU de Nantes.

Mais après plusieurs années, le traitement lui-même va entraîner des complications motrices. «Les fluctuations d'efficacité du traitement sont à l'origine de la réapparition des symptômes parkinsoniens dans la journée et des mouvements anormaux involontaires appelés dyskinésie», ajoute le Pr Damier. C'est la période de l'effet dit «on-off»: la gêne varie au cours de la journée de façon imprévisible. Des périodes de bien-être («on») alternent avec des périodes de blocage («off») ou de mouvements involontaires.

La troisième période est la plus handicapante car se développent des symptômes sur lesquels le traitement n'agit plus. Les troubles de la marche s'accentuent avec, comme conséquence, une perte de l'équilibre et des chutes. Autres désordres possibles: une difficulté à parler - appelée dysarthrie - et l'apparition ou l'aggravation de troubles cognitifs. «Ces derniers, de type confusion ou repli sur soi, peuvent parfois être mal repérés par la famille», décrit Philippe Damier.

Les stades de la maladie de Parkinson reflétant l'évolution de sa sévérité :

•Stade I : premiers signes unilatéraux, ne gênant pas la vie quotidienne.
•Stade II : signes encore unilatéraux, mais entraînant une gêne.
•Stade III : signes bilatéraux, posture modifiée, pas de handicap grave, autonomie complète.
•Stade IV : handicap plus sévère, marche encore possible, autonomie limitée.
•Stade V : marche impossible (fauteuil roulant, alitement), perte d'autonomie.

Prise en charge

La maladie de Parkinson est une maladie chronique complexe nécessitant une prise en charge particulière qui sera amenée à évoluer.

Une équipe pluridisciplinaire

Les symptômes de la maladie de Parkinson sont différents d'une personne à une autre et vont évoluer dans le temps. Au-delà des traitements médicamenteux ou chirurgicaux, des professionnels de santé peuvent intervenir pour faire face à l'apparition de nouveaux symptômes.

Les Centres Experts Parkinson

En France, depuis 2015, il existe 25 Centres Experts Parkinson facilitant une prise en charge pluri professionnelle lorsque cela est nécessaire et pouvant permettre une coordination pour les situations les plus complexes. Ils sont considérés comme des centres recours pour les professionnels de la région et doivent assurer la formation de ces derniers.

L'éducation thérapeutique du patient

Selon l'Organisation mondiale de la santé, l'Éducation Thérapeutique du Patient (ETP) «vise à aider les patients à acquérir ou maintenir les compétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec une maladie chronique. Le but est de les aider, ainsi que leurs familles, à comprendre leur maladie et leur traitement, à collaborer ensemble et à assumer leurs responsabilités dans leur propre prise en charge, dans le but de les aider à maintenir et améliorer leur qualité de vie».

Plusieurs programmes d'ETP spécialisés dans la maladie de Parkinson existent en France. L'association est très présente dans les programmes d'ETP et y voit une véritable source de mieux-être et d'action pour les malades

Le guide de la Haute Autorité de Santé

En 2014, la Haute Autorité de Santé (HAS) a réalisé un guide du parcours de soins dans la maladie de Parkinson s'adressant aux professionnels de santé.

Traitements

Les traitements antiparkinsoniens sont prescrits par le/la neurologue. Ils évoluent dans le temps et d'une personne malade à une autre.

Les traitements médicamenteux

Les traitements médicamenteux visent à pallier le manque de dopamine soit en mimant l'action de la dopamine, soit en administrant une substance qui sera transformée en dopamine, soit en donnant une substance qui bloque la dégradation de la dopamine. Ils sont donnés par voie orale dans la majorité des cas.

Le traitement chirurgical

Le traitement chirurgical consiste en une stimulation cérébrale profonde (implantation d'électrodes dans le cerveau).

Les effets secondaires

Les traitements dopaminergiques (Lévodopa ou agonistes) peuvent entraîner différents types d'effets secondaires : nausées, vomissements, dyskinésies, troubles du comportement avec survenue de phénomènes d'addictions (jeu d'argent, achats compulsifs, hypersexualité, grignotage, activités motrices répétées...).

La rééducation physique et orthophonique

La rééducation est un complément essentiel du traitement de la maladie de Parkinson. Ces traitements permettent d'améliorer la qualité de vie des malades sans toutefois arrêter l'évolution de la maladie.

Quelles est la place de la rééducation dans la prise en charge?

La maladie de Parkinson est une cause fréquente de handicap. La rééducation occupe donc une place importante dans sa prise en charge. Les trois quarts des malades ont recours à la kinésithérapie à un moment ou un autre, selon les données publiées dans le livre blanc édité par l'association France Parkinson.

«La kinésithérapie est efficace à condition d'être entretenue par une activité physique régulière. C'est aussi de la responsabilité du patient de s'autosoigner par le maintien d'une activité physique en complément de la kinésithérapie», indique le Pr Vidailhet. Or des études ont montré que le malade atteint de la maladie de Parkinson adopte spontanément un mode de vie moins actif que la population de son âge. «Pourtant, des exercices physiques soutenus minimisent les symptômes et rendent plus sensible aux traitements», révèle le Pr Vérin.

Jeune parkinsonien

La maladie de Parkinson est souvent associée à la vieillesse, mais on estime que 5% à 10% des personnes atteintes de Parkinson auraient démontré certains symptômes avant l'âge de 40ans. Même si en général, la maladie évolue plus lentement, les patients plus jeunes sont confrontés à des difficultés particulières car ils doivent gérer la maladie plus tôt au cours de leur vie et donc, pendant plus longtemps.

Cela implique des changements professionnels et financiers tout en assumant ses responsabilités envers la famille et les enfants. Il faut donc porter une attention particulière aux aspects cliniques de la maladie, mais aussi aux conséquences psychologiques importantes qui peuvent en découler.

Les jeunes personnes atteintes de la forme précoce de la maladie de Parkinson doivent faire face à deux enjeux importants : quand commencer à prendre des médicaments pour soulager ses symptômes et quels médicaments prendre en début de traitement. Chaque cas est unique et les stratégies diffèrent selon chaque personne.La décision de retarder la prise de médicaments exige une étroite surveillance.

Chaque personne doit évaluer si elle peut parvenir à poursuivre ses tâches professionnelles et domestiques grâce à des changements qui tiennent compte de la maladie de Parkinson, par exemple utiliser un ordinateur plutôt qu'un stylo.La décision de commencer à prendre des médicaments peut se prendre en consultation avec votre neurologue ou votre spécialiste des troubles du mouvement.Voici quelques questions que vous voudrez peut-être poser :

•Les médicaments perdent-ils leur effet au fil du temps si je commence le traitement plus tôt ?
•Quels sont les avantages de chaque médicament ?
•Devrais-je me préoccuper de comportements liés à la prise de médicaments, comme la confusion ou la compulsion (les achats ou le jeu compulsif) ?
•Les médicaments sont-ils couverts par le régime d'assurance-médicaments provincial ?
•Un essai clinique pourrait-il être avantageux pour moi?
•Pouvez-vous m'aider à en trouver un ?

Étant donné l'incidence plus grande de fluctuations motrices et de dyskinésies chez les plus jeunes personnes, l'un des résultats à rechercher dans un traitement, en plus du soulagement des symptômes, serait de réduire les fluctuations motrices.

Où en est la recherche ?

«Nous sommes en pleine révolution dans la compréhension des maladies neurodégératives, et de la maladie de Parkinson en particulier», s'enthousiasme le Pr Vérin. Ainsi de nombreux travaux s'intéressent au rôle d'une protéine, l'alpha-synucléine.

«Cette protéine, constituant naturel des neurones , prend une forme spatiale anormale, s'agrège et les tue. Ces amas, présents dans les corps de Lewy, se propagent de neurone en neurone, selon un processus dit Prion-like, qui expliquerait la progression de la maladie», indique le chercheur. Ces travaux pourraient aboutir à l'utilisation d'anticorps dirigés contre cette protéine anormale, stoppant ainsi la maladie.

Autres pistes étudiées: le rôle des mitochondries dans la dégénérescence neuronale ou encore de l'inflammation cérébrale. La découverte de gènes responsables de formes familiales de la maladie va aussi aider à mieux comprendre les mécanismes du mal. Le remède qui viendra à bout de la pathologie sera multiple. «Il faudra sans doute une combinaison de thérapie pour s'attaquer à plusieurs mécanismes en même temps», conclut le Pr Yves Agid.

Idées reçues

"On ne peut pas travailler"

Faux. "Une fois sur deux, la maladie démarre avant 60ans, donc avant la retraite, évalue le neurologue. Pendant 5 à 10ans, on contrôle assez bien la maladie et chez les gens en âge de travailler, plus de la moitié des personnes travaillent." Mais si le travail est possible, il faut parfois adapter l'activité professionnelle en fonction de certains éléments, comme la sévérité de la forme, l'efficacité des traitements, le type d'activité professionnelle.

En effet, une activité où la force physique est importante, les déplacements nombreux ou le contact avec la clientèle fréquent (le tremblement peut être gênant), sera plus compliquée du fait de l'imprévisibilité des fluctuations... "Si c'est le choix du patient, on cherche à faire en sorte que l'activité soit maintenue, par exemple grâce au télétravail, recommande-t-il. Et un départ en retraite anticipée peut s'envisager si nécessaire."

"On ne doit pas faire de sport"

Bien au contraire... Le Pr Damier recommande trois séances par semaine, de l'ordre de 30min pour que l'activité physique soit conséquente. L'activité doit bien sûr être adaptée au patient. Le choisi doit faire plaisir au patient, afin d'assurer une régularité de la pratique. Le vélo, en l'absence de troubles de l'équilibre, est une activité souvent appréciée des patients : il y a un effet d'entraînement du geste favorable dans la maladie. Il en est de même de la nordique, qui permet de faire travailler les bras ; les bâtons peuvent aussi aider à se rattraper en cas d'équilibre instable.

Autre possibilité, le qui travaille l'équilibre et favorise les gestes doux, sans recherche de performance. "Il faut se méfier de la natation s'il y a des risques de malaise, met en garde le Pr Damier. Il faut éviter de nager seul et non surveillé car une noyade est possible en cas de malaise ou de panique liée à un blocage."

"Le malade peut manger de tout"

"Globalement, il est possible de manger de tout, mais en privilégiant une alimentation équilibrée pour ne pas se mettre en danger sur le plan vasculaire, conseille-t-il. Une maladie vasculaire aggrave le pronostic." Il faut toutefois éviter les repas trop riches en protéines puisqu'il y a une compétition dans le cerveau entre la L-Dopa fournie par le traitement et les acides aminés des protéines. Autrement dit, le médicament risque d'être un peu moins efficace mais s'il s'agit d'un repas ponctuel, il n'y a rien d'interdit selon le médecin.

"C'est une affection qui n'impacte pas le conjoint"

Cette idée reçue peut être vraie en tout début de maladie, lorsqu'elle est bien contrôlée. Mais même dans ce cas, le diagnostic entraîne souvent une angoisse chez le conjoint. "La maladie est présente 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, pour le conjoint aussi... analyse le Pr Damier. Dès que la maladie devient plus présente, cela va bouleverser le fonctionnement du couple et le conjoint peut se mettre en position d'aidant." Une position que le patient peut ne pas apprécier.

Autre facteur impactant le conjoint : la qui est parfois modifiée à cause des symptômes (avec moins de dextérité ou d'endurance), une baisse de l'estime de soi, une anxiété ou une dépression engendrant une baisse de désir.

A l'opposé, certains médicaments modifient parfois le comportement sexuel : "c'est un plus dans certains couples, un moins chez d'autres, constate le neurologue. Désormais, on pose la question en consultation et on essaie d'adapter le traitement à son impact sur le couple." Des déviances sexuelles sont également possibles, avec une , des et des comportements compulsifs. Une situation qui peut être compliquée à prendre en charge si le patient y trouve un bénéfice et n'en parle pas.

Chez les générations qui précédaient celles des baby boomers, le couple était une valeur relativement stable : ils étaient mariés pour le meilleur et pour le pire. Aujourd'hui, le couple est plus fragile et le neurologue constate que la maladie du conjoint de moins en moins facilement acceptée, ce qui peut aboutir à des ruptures ou un divorce. "Or ce sont des maladies où la présence du conjoint est très importante, conclut-il. Le patient avec un conjoint aidant a un meilleur pronostic que le patient isolé...."

Personnalités diagnostiquées de la maladie de la Parkinson

Michael J. Fox : C'est en 1991 que Michael J. Fox a remarqué qu'il commençait à avoir des tremblements incontrôlés. Sept années se sont écoulées avant que l'acteur ne révèle publiquement être atteint de la maladie de Parkinson. Aujourd'hui, l'organisme «Michael J. Fox Foundation for Parkinson's research» et ses donateurs contribuent à la recherche.
Mohamed Ali : Le boxeur Mohamed Ali a été affligé par la maladie de Parkinson durant plus de 30ans, conséquence des nombreux coups à la tête qu'il a reçus sur le ring.
Robin Williams : Lorsqu'il s'est enlevé la vie, Robin Williams souffrait de démence à corps de Lewy (DCL), une affection médicale partageant des caractéristiques avec la maladie de Parkinson.
Pape Jean-Paul II : Avant de monter au ciel en 2005, puis d'être canonisé en 2014, le pape Jean-Paul II a lui aussi été éprouvé par ce terrible mal.
Johnny Cash : Dans le cas de Johnny Cash, la maladie de Parkinson a été diagnostiquée en 1997. Mais c'est le diabète dont il souffrait qui lui a été fatal.
Salvador Dalí : En plus d'avoir le cœur fragile, le célèbre artiste Salvador Dalí a été touché par la maladie de Parkinson. Il nous a laissé d'inestimables peintures, dessins, photographies, sculptures et écrits en héritage.
Bob Hoskins : Bob Hoskins a connu une prolifique carrière au cinéma et à la télévision. L'acteur est décédé d'une pneumonie en 2014. La maladie de Parkinson l'avait contraint à se retirer deux ans plus tôt.
Vincent Price : L'acteur Vincent Price, un habitué des films d'épouvante, a également été frappé par cette maladie neurodégénérative. Il est toutefois mort d'un cancer des poumons en 1993, à l'âge de 82ans.
Estelle Getty : Aux dires de ses proches, malgré les agitations involontaires du corps dont elle souffrait, Estelle Getty (deuxième à partir de la gauche) a vécu une belle fin de vie. L'actrice était remarquable dans la série télévisée The Golden Girls.
Edward Winter : Connu pour avoir campé le rôle du colonel Flag dans la série M*A*S*H, Edward Winter est décédé de la maladie de Parkinson en 2001. Selon ses dernières volontés, ses cendres ont été dispersées dans l'océan Pacifique.
Billy Connolly : Détecter le Parkinson dès l'apparition des premiers symptômes n'est pas facile, mais Billy Connolly a eu de la chance en 2013. C'est en consultant son médecin pour un autre problème de santé que ce dernier a établi un diagnostic. L'acteur britannique de 74ans est toujours actif professionnellement.
Charles Schulz : Plusieurs sont d'avis que Charles Schulz souffrait de la maladie de Parkinson. Le créateur de Snoopy et Charlie Brown a cessé de dessiner le jour où ses mains se sont mises à trembloter de manière répétée. Il a rendu l'âme le 12 février 2000, la veille de la parution de l'ultime bande dessinée dans laquelle il faisait ses adieux.

Sources :

https://www.franceparkinson.fr/la-maladie/presentation-maladie-parkinson/

https://parkinsonquebec.ca/maladie/jeune-parkinsonien/

https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/parkinson-maladie

https://solidarites-sante.gouv.fr/soins-et-maladies/maladies/maladies-neurodegeneratives/article/la-maladie-de-parkinson

http://sante.lefigaro.fr/actualite/2016/04/10/24845-maladie-parkinson-dix-questions

https://www.franceparkinson.fr/la-maladie/presentation-maladie-parkinson/

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