Ne pas s'arrêter ne veut pas dire être hyperactif

"Ce gosse est hyperactif..."

Ah qui n'a jamais entendu cela ou dit cela de sa vie ? Moi la première quand j'étais animatrice dans un centre aéré (sauf qu'il y en avait deux en particuliers qui étaient réellement).

Pendant longtemps, ce trouble avait été mis de côté, disant que c'était la faute aux parents qui éduquaient mal leurs enfants...

C'est assez récent, qu'on s'y intéresse enfin, à ces enfants là. Et il a été plus remarqué chez les garçons que chez les filles. Et je vous assure que des adultes atteints de ce trouble là, ça fait mal, c'est à rattraper le temps perdu, surtout pour les femmes finalement ! Bien que le trouble soit plus affectés chez les garçons que chez les filles. Les garçons sont généralement plus touchés sur l'hyperactivité et les filles sur l'innatention.

Le TDAH est un trouble neurologique. Les personnes qui en sont atteintes éprouvent de la difficulté à contrôler leur comportement et/ou à maintenir leur concentration. Généralement diagnostiqué à l'étape de l'enfance, ce trouble continue très souvent à se manifester à l'âge adulte.

Symptômes

Les principaux symptômes du TDAH tiennent aux difficultés de concentration, à l'hyperactivité (activité excessive) et à l'impulsivité (agir avant de réfléchir aux conséquences). Le comportement en question doit présenter un caractère excessif, se manifester avant l'âge de sept ans et perturber considérablement au moins deux aspects de la vie de la personne touchée (la vie à la maison et à l'école).

Les trois principales catégories de symptômes sont les suivantes :

Inattention : difficulté à se concentrer ou à demeurer concentré sur une tâche ou une activité
Hyperactivité-impulsivité : activité et impulsivité excessives
Combiné : combinaison des problèmes de concentration et d'activité/impulsivité excessives.

Les gens atteints de ce trouble démontrent généralement les symptômes suivants :

Rêveur : Ils ont de la facilité à rêver dans les tâches monotones et fastidieuses
Distrait : Leur esprit est facilement distrait face aux contraintes et aux consignes
Vigilance variable : Leur niveau de vigilance est meilleur dans les activités sous pression, au rythme accéléré, telles que la compétition, la course, etc.
Oublis fréquents : Dans la vie quotidienne, les oublis sont fréquents, de même que la tendance à perdre des objets personnels et familiers
Excités : Ils peuvent être excités dans certaines situations sociales, et ressentir le besoin de faire des drôleries.

Qui est atteint du TDAH?

De 3 % à 5 % des enfants présentent un TDAH. Les garçons ont trois fois plus de risque d'être atteints que les filles. Le TDAH touche les personnes de tous les âges (y compris les adultes).

Généralement, seul le temps permet de différencier un enfant rêveur et très actif d'un enfant souffrant d'un désordre médical. Les enfants touchés par un trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) démontrent des comportements semblables à ceux manifestés par les enfants normaux.

Par contre, chez l'enfant atteint de TDA sans hyperactivité, ces comportements sont exagérés et débilitants. Inattentifs et parfois trop impulsifs, ces enfants souffrent d'un désordre neurobiologique. Ils ont souvent une mémoire à court terme déficiente, ils démontrent des difficultés à accomplir des tâches et ils manifestent des comportements importuns.

Des problèmes de sommeil sont aussi fréquents. Les enfants rêveurs tombent dans cette catégorie. La difficulté qu'ils éprouvent à se concentrer peut avoir des conséquences désastreuses sur leur rendement scolaire. Puisque ces enfants ne sont généralement pas perturbateurs, ils passent souvent inaperçus et ne sont pas correctement diagnostiqués. Assis bien souvent aux dernières rangées de la salle de classe, ils passent le plus clair de leur temps à regarder par la fenêtre. Les professeurs qualifient souvent, et à tort, ces enfants de lents ou d'endormis.

Les enfants qui présentent un trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) portent un double fardeau. Prisonniers du tourbillon d'activités qui les habite, ils ont du mal à atteindre des objectifs simples. Cette variante du trouble du déficit de l'attention peut perturber la vie sociale, scolaire et familiale.

Causes

Comme tous les troubles mentaux, le trouble du déficit de l’attention/hyperactivité est le résultat d’une combinaison de facteurs de risque génétiques et environnementaux.

Plusieurs études indiquent qu’une petite molécule responsable de la communication entre neurones, la dopamine, joue un rôle important dans l’attention, l’orientation à la tâche et l’action. Les médicaments utilisés dans le traitement du trouble du déficit de l’attention/hyperactivité augmentent d’ailleurs son niveau entre certains neurones. Il est donc possible qu’un dérèglement des activités du système nerveux lié à la dopamine joue un rôle dans l’apparition du trouble du déficit de l’attention/hyperactivité.

Comme 30% à 40% des personnes auxquelles on a diagnostiqué un TDAH ont des membres de leur famille qui souffrent du même trouble, on pense que les gènes sont au moins partiellement impliqués dans le processus. Bien que les parents, les enseignants et les conjoints ne soient pas la cause du TDAH, ils peuvent avoir une très forte incidence sur la capacité de la personne touchée à faire face à son trouble.

Conséquences

Une piètre estime de soi est une cruelle conséquence des TDAH. Ces enfants, incapables de rester en place, d'attendre leur tour ou de se concentrer, se démarquent, bien malgré eux, des autres compagnons de leur groupe. De plus, beaucoup ont du mal à comprendre les conventions sociales et peuvent parfois paraître gauches ou bizarres. Ces enfants sont aussi plus à risque pour d'autres désordres psychologiques tels l'anxiété, la dépression et les troubles de comportements (comportements perturbateurs, agressivité et désobéissance).

À l'âge adulte, ils sont plus susceptibles que la moyenne de divorcer, d'avoir des problèmes professionnels et de se suicider. De 3 à 5% des enfants sont atteints de TDAH; approximativement 50% d'entre eux devront, à l'âge adulte, relever des défis de taille.

Heureusement, les enfants atteints d’un TDAH, souvent très créatifs, peuvent devenir des adultes fort accomplis. Ils ont tendance, grâce à leur facilité à passer d'une idée à l'autre, à aborder les problèmes de manière unique. Il est important de comprendre que le potentiel intellectuel de ces enfants n'est pas différent ou inférieur à celui des autres enfants.

Des avocats, des médecins, des directeurs d'école et d'autres professionnels ont surmonté avec succès les obstacles représentés par leur trouble du déficit de l'attention.

Plusieurs des problèmes liés au malaise social, à l'inattention chronique et à l'importunité répondent bien au counseling et à la thérapie de groupe. De plus, une vie familiale heureuse et un bon encadrement scolaire jouent un rôle significatif sur le passage à une vie adulte positive.

Traitements

Les traitements offerts sont adaptés aux besoins de chaque enfant après une évaluation biopsychosociale. Les traitements incluent des médicaments spécifiques, de la psychoéducation, de l'apprentissage des habiletés sociales, un encadrement scolaire spécialisé et de la psychothérapie individualisée.

Les parents peuvent aussi recevoir de l'aide pour améliorer leur compréhension du trouble du déficit de l'attention et pour améliorer leurs habilités parentales. Ces traitements sont offerts en groupe le samedi ou lors d’un camp d'été spécialisé. Tous les enfants reçoivent aussi une évaluation de leur réponse au traitement médicamenteux, tant au niveau comportemental que des effets secondaires éventuels.

Idées reçues

"Cet enfant n’est pas hyperactif, puisqu’il n’est pas agité."

Initialement, les premières descriptions de l’hyperactivité étaient centrées sur l’agitation. Et en effet, l’hyperactivité peut être considérée comme synonyme d’hyperagitation. Mais nous savons aujourd’hui que l’agitation est le plus souvent associée à des difficultés d’attention et de concentration, et même que l’inattention peut s’observer isolément.

On décrit donc aujourd’hui trois formes cliniques d’hyperactivité :

•les formes mixtes associant inattention, agitation et impulsivité,
•celles avec agitation prédominante
•celles avec inattention prédominante.

Le terme d’hyperactivité est un petit piège sémantique, c’est la raison pour laquelle nous préférons désormais le «sigle» TDAH. Pour expliciter la complexité des symptômes de ce trouble, nous sommes passés d’un mot qui impliquait l’agitation (hyperactivité) à une expression qui peut l’exclure. Il est vrai que le langage spontané nous incite souvent à dire et à écrire hyperactif ou hyperactivité plutôt que TDAH.

"Cet enfant n’est pas hyperactif, puisque parfois il est calme ou peut se concentrer."

Il est vrai que l’hyperactivité est un état de nature et une façon d’être qui s’exprime sur un mode permanent et qui peut s’observer depuis toujours (depuis les premières années de la vie) et en tous milieux (à la maison, à l’école, dans les magasins).

Mais être hyperactif ne résume ni toute une vie ni toute une personnalité. Et l’on peut être hyperactif et craintif, hyperactif et passionné, hyperactif et chérubin … et ainsi un enfant hyperactif qui craint une maîtresse ou qui redoute une consultation médicale peut se tenir sage.

De même que les enfants hyperactifs peuvent se concentrer par passion, notamment pour des jeux vidéos. D’autres, aussi, de crainte de perdre l’amour de leurs parents, peuvent réaliser des exploits de sagesse contre-nature.

On peut donc retenir la réalité d’une hyperactivité sur la permanence des troubles (depuis toujours et en tous milieux) mais on ne récusera pas ce diagnostic pour quelques situations d‘exception. Notamment la peur, la passion ou la nouveauté qui peuvent tout transcender.

"Les hyperactifs sont des enfants sans repères, mal-aimés ou mal-éduqués."

Trois fois non. Pour l’hyperactivité comme pour mille autres troubles, c’est une antienne qui n’en finit plus d’accabler absurdement les parents. Nous commençons à mieux comprendre les causes de l’hyperactivité et nous savons que ce trouble n’est pas en lien principal avec une absence d’autorité, un laxisme parental ou toute autre faille affective ou éducative.

Les parents de famille nombreuse peuvent s’en convaincre volontiers, en découvrant dès les premiers mois ou les premières années de la vie de leurs enfants des différences comportementales importantes d’un enfant à l’autre, alors qu’ils ont gardé constant leur engagement affectif ou leur style éducatif.

Beaucoup d’arguments plaident en faveur d’une cause biologique et non psychologique : ainsi le risque d’hyperactivité est multiplié par 5 (25% contre 5% dans la population générale) par exemple après une naissance difficile (hypoxie néonatale notamment), une prématurité ou une dysmaturité (petit poids de naissance).

Nous disposons aussi de nombreuses études en faveur d’une étiologie génétique impliquant notamment un trouble de l’activation dopaminergique cérébrale.

"Les enfants hyperactifs manquent de bonne volonté, de motivation ou de maturité."

Quatre fois non. Les enfants hyperactifs n’ont pas moins de mérite que les autres enfants et ils donnent autant de sincérité à leurs promesses et à leurs espoirs. L’hyperactivité est une incapacité et non une faute. C’est une incapacité comportementale et non une faute morale. Cette incapacité à rester en place, à contrôler son impulsivité ou à se montrer attentif correspond à un ensemble de symptômes au même titre, par exemple, que la myopie ou l’anxiété.

Quelque effort que produise l’enfant, il ne peut durablement surmonter ces symptômes. L’hyperactivité n’est donc pas une affaire de volonté, bonne ou mauvaise, ou une faute à laquelle seule la sévérité devrait être opposée.

De même, l’hyperactivité n’est pas liée à une faiblesse de maturité pour laquelle il suffirait seulement de patienter. Les hyperactifs souhaitent tout autant que les autres enfants, réussir à l’école et être aimés de leurs parents, de leurs professeurs et de leurs camarades. Les confrontations disciplinaires ou même les sermons moralisateurs n’ont souvent d’autre effet, que de conforter l’enfant dans ses sentiments d’échec et de culpabilité sans que pour autant ne s’observe de réels progrès comportementaux.

"Un enfant souffrant de TDAH, est-ce un enfant turbulent ?"

Non. Le TDAH est souvent réduit à l’expression «hyperactivité» induisant qu’il ne s’agit que d’enfants agités ou turbulents. Si l'un des 3 symptômes du TDAH peut effectivement être hyperactivité motrice, on ne peut conclure qu’un enfant «qui bouge» souffre de TDAH. En effet, il peut tout à fait s’agir d’un comportement naturel qui ne provoque pas de souffrance dans le quotidien de l'enfant ou d’un comportement passager ou réactionnel, qui ne correspond pas aux critères diagnostiques du trouble TDAH.

Il est intéressant de signaler que même dans le cas d’enfants diagnostiqués TDAH, le symptôme d’hyperactivité motrice n’est pas celui qui est le plus prégnant. Une enquête avait ainsi pu permettre d'observer que chez les enfants de 6 à 12ans souffrant d'un TDAH, la majorité d'entre eux (45,5%) présentaient une dominante de symptômes relevant du trouble de l'attention et non de l’hyperactivité motrice (35,9% des enfants présentaient une dominante des symptômes d’hyperactivité et d’impulsivité et 17,6% une combinaison des 3 symptômes).

Sources :

▪http://www.douglas.qc.ca/info/trouble-deficit-attention
▪https://www.tdahecole.fr/les-medicaments-de-l-hyperactivite-sont-des-drogues-et-provoquent-la
▪https://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_2025618/fr/trouble-deficit-de-l-attention-avec-ou-sans-hyperactivite-tdah-reperer-la-souffrance-accompagner-l-enfant-et-la-famille-questions-/-reponses
▪http://deficit-attention.com/symptome/

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