Etre contradictoire ne veut pas dire être schizophrène
"Tu es schizo ou quoi ?"
Alors je ne sais pas vraiment à quel moment on le dit ? Si on le dit quand la personne est contradictoire, quand on parle tout seul, ou quand on a eu l'impression que quelqu'un nous a appelé ? (A vous de choisir)
Etre contradictoire cela arrive à tout le monde de changer d'avis et on a tous cette personnalité paradoxale.
Exemple : Je ne vais pas vers les gens et pourtant je déteste la solitude ! (Why not ?)
Nous parlons tous tout seul, généralement pour réfléchir et pour se "remettre à jour".
Exemple : *à voix haute, en chuchotant* "J'ai bien éteint les lumières ?... Oui ! Le Pass Navigo est bien dans mon sac...? Oui ! Les clés sont sur moi. Alors c'est partie !"
Et il nous ait déjà arrivé plus d'une fois d'avoir cru entendre une voix au loin, qu'une personne nous a interpellé, alors que clairement il n'y avait personne, enfin du moins pas de connaissances dans les alentours... ! Et à ce moment là, on a honte.
En ce qui est de la schizophrénie, est un trouble méconnu dû aux clichés médiatiques, et en y confondant souvent avec les troubles bipolaires et/ou avec les paranoïaques. Et pour avoir travaillé cette année avec des adultes diagnostiqués de schizophrénie, ils sont tous aussi différents les uns que les autres !
Les différents types
•La schizophrénie simple ou psychose blanche : Le repli et la vie stéréotypée est rencontré dans cette forme, rarement un syndrome délirant. Les symptômes négatifs sont au premier plan; appauvrissement des relations socio-professionnelles, tendance à l'isolement et au repli autistique dans un monde intérieur. Le malade manifeste une froideur affective, semble incapable d'exprimer ses sentiments, marque un désintérêt pour les autres, se complaît dans la solitude. Parallèlement, il a des comportements étranges, des croyances bizarres, et perçoit des choses inhabituelles. Cette forme évolue lentement mais très souvent vers un déficit de plus en plus marqué
•Schizophrénie paranoïde : C'est la forme la plus fréquente de schizophrénie. Elle se caractérise par la prédominance des hallucination des idées délirantes de persécution, le délire interprétatif, les convictions d'être l'objet d'un complot ou de se trouver au centre d'une intrigue malveillante, la surestimation de soi (les idées de "grandeur", voire de "mission planétaire"), l'anxiété, l'envie ou la jalousie, un esprit contestataire, revendicateur et belliqueux. Le sujet répond le plus souvent aux traitements antipsychotiques
•Schizophrénie hébéphrénique : Elle représente 20 % des schizophrénies. Dans les formes hébéphréniques, la maladie débute tôt, au cours de l'adolescence, et ce sont le syndrome dissociatif et le retrait qui sont au premier plan. Les éléments délirants sont souvent absents et les médicaments sont administrés à faible dose. Leur langage est incohérent, ils paraissent indifférents au monde extérieur malgré une forte anxiété. Les patients refusent souvent les traitements. C'est la forme la plus résistante aux thérapeutiques
•Schizophrénie dysthymique :
Dans les formes dysthymiques, la maladie présente des signes de schizophrénie accompagnés de signes maniaque ou dépressive. Ces troubles ressemblent aux troubles bipolaires mais ils s'en distinguent par la présence d'idées délirantes ou d'hallucinations pendant au moins deux semaines. Le pronostic est assez bon
•Schizophrénie catatonique :
Dans les formes catatoniques, les symptômes corporels (à type de raideur, de maintien d'attitudes), et le déficit cognitif (avec absence d'initiatives, fléchissement des habilités, l'indifférence affective, mutisme) entraînent une marginalisation des malades qui en souffrent. Il peut aussi répéter, comme un écho, les derniers mots des phrases qu'il entend, ou imiter les gestes qu'il observe chez les autres. Le traitement en est difficile et doit viser à maintenir une alimentation et une vie relationnelle à ces patients. C'est la forme de schizophrénie la plus grave. Mais cette forme, soumise à traitement, est rarement définitive.
La schizophrénie est souvent confondue avec le trouble bipolaire, puisque les symptômes sont sous formes de phases, entre les phases "positives", avec des délires schizophréniques et les phases "négatives".
Signes cliniques positifs
•Les hallucinations psychosensorielles (auditives, cénesthésiques, olfactives, gustatives, visuelles). Les plus caractéristiques sont les hallucinations auditives (une voix interpelle le sujet, lui parle, lui donne des ordres...) et cénesthésiques (sensations physiques à type de tensions douloureuses dans la tête ou les organes sexuels, dans le cœur, ondes traversant le corps...). Ces phénomènes peuvent être élémentaires (son simple, ...) ou complexes (plusieurs voix connues ou inconnues); les hallucinations intra-psychiques; sensation de voix ou de dialogue incoercible «dans la tête»
•Chez la majorité des patients schizophrènes, on retrouve un syndrome particulier qui se caractérise ainsi par un début par des hallucinations intra-psychiques affectivement neutres (ni menaçantes, ni bienveillantes); viennent ensuite des phénomènes de devinement de la pensée (le sujet a la sensation que tout le monde sait ce qu'il pense), de commentaires ou d'écho des actes et des pensées (un commentaire intrapsychique sur ce qu'il pense ou fait; «tiens, il pense à sa sœur», «tiens, il mange un œuf»...);
enfin, sont associées des hallucinations psycho-sensorielles malveillantes, des phénomènes d'influence et d'automatisme de la pensée (pensées ressenties comme étrangères, automatiques, incoercibles; le sujet parle de télépathie) ainsi que des phénomènes d'automatisme moteur (actes ressentis comme imposés et incoercibles)
•Les phénomènes hallucinatoires, de télépathie et d'automatisme peuvent évidemment être la cause d'actes inattendus.
Les délires schizophréniques
•Les hallucinations peuvent être intra-psychiques, psychosensorielles, ou à type d'automatisme mental.
L'interprétation consiste à donner un sens erroné à une situation. Par exemple, le malade éprouve un sentiment d'hostilité de l'environnement à son endroit
•L'intuition est une conviction qui s'impose au sujet : intuition que l'interlocuteur est malveillant ou devine ses pensées
•L'imagination participe à toute construction délirante même si celle-ci est incohérente
•L'angoisse
•L'agitation : Elle est à la fois induite par l'angoisse, le délire, les hallucinations et l'automatisme, la désorganisation psychique et comportementale.
Signes cliniques négatifs
•"L'autisme": Est une perte de contact avec le monde environnant; en retrait, peu bavard, peu réactif, le sujet autiste vit en son monde intérieur (plus angoissant et doulou-reux qu'agréable). C'est pour ne pas ignorer le fait que ce repli sur soi n'exclut ni fantaisies imaginatives, ni angoisse, ni pensées délirantes que Bleuler a proposé de remplacer le terme "démence précoce" par celui de "schizophrénie"
•L'émoussement affectif : L'émoussement affectif ne protège pas de l'angoisse. Il est une manifestation du désinvestissement du monde environnant, familial notamment. Le sujet n'éprouve plus d'amour pour son entourage, il ne réagit plus aux sollicitations affectives. Il apparaît indifférent
•L'indifférence émotionnelle : Elle donne à ces patients un aspect lointain, comme s'ils étaient ailleurs, peu ou pas concernés par le présent, les autres, leur propre situation
•L'apragmatisme ou incapacité à agir : Elle trahit un déficit d'énergie, de capacité à vouloir s'engager dans l'action. Les conséquences sociales sont souvent graves; chute du rendement scolaire, incapacité à maintenir un travail, difficulté à se lever, à se concentrer...
Pour vous "mettre à leur place", un•e m'a raconté qu'en marchant dans la rue, un moment donné iel avait eu cette impression qu'iel n'avait plus de corps, juste sa tête qui volait et s'angoissait énormément. Ou alors un•e autre avait entendu une voix de mettre le feu dans une poubelle et ne pouvait pas la contredire car trop menaçante, aussi Sylvain Durif était diagnostiqué de ce trouble par exemple parlant des extraterrestres et ayant le pouvoir de sauver le monde et autres délires.
Causes
La schizophrénie n'a pas de cause unique connue. Comme beaucoup d'autres maladies psychiques, elle semble due à un ensemble de facteurs qui interagissent.
La vulnérabilité à la maladie serait transmise génétiquement. Les membres de la famille d'un schizophrène ont dix fois plus de risque de développer la maladie que l'ensemble de la population. Mais la génétique n'explique pas tout.
En effet, chez les jumeaux monozygotes qui ont strictement le même équipement génétique, le taux de concordance n'est pas de 100 % mais de 40 à 50 %. Les facteurs génétiques modifient la structure du cerveau.
Chez les patients schizophrènes, il a été montré des anomalies dans les substances blanches et grises de l'encéphale, qui se répercutent notamment sur l'anatomie du cerveau et sur l'influx nerveux (mais pas seulement..).
Il a été établi certaines hypothèses que l'environnement pourrait également contribuer au déclenchement de la schizophrénie.
Le rôle de l'environnement familial dans le développement de la schizophrénie, semble difficile à cerner. Pour un enfant ayant une vulnérabilité génétique à la schizophrénie, une carence affective ou une forte surprotection pourraient faire partie des facteurs influençant, plus tard, le déclenchement des symptômes.
Traitements médicamenteux
Le traitement de la schizophrénie par neurole-ptique a un effet symptomatique immédiat, mais également partiellement curatif. Les neuroleptiques améliorent l'évolution de la schizophrénie de manière favorable. Le traitement prévient également les rechutes et doit donc être pris en continu. Le contrôle de la maladie passe par l'observance du traitement.
La définition classique des neuroleptiques est celle donnée par Delay et Deniker; elle associe les différents critères :
•Création d'un état d'indifférence psychomotrice
•Diminution de l'agressivité et de l'agitation
•Réduction des psychoses
•Production d'effets neurologiques et végétatifs
•Action sous corticale dominante.
Les idées reçues
"Les schizophrènes souffrent de dédoublement de personnalité"
Lorsque on entend le mot «schizophrène», c'est le cliché qui vient à l'esprit. Le cinéma et la littérature regorgent d'exemples, de Dr Jekyll et Mr Hyde à Split en passant par Psychose. Pourtant, le dédoublement de personnalité n'est pas une manifestation de la maladie. Cela signifie que les différentes fonctions qu'assure le système nerveux central ne sont pas en harmonie. Par exemple, la personne va exprimer une émotion qui ne sera pas en accord avec le contenu de cette émotion. Il peut parler de la mort d'un proche avec un sourire, comme si c'était quelque chose de joyeux ! La vie psychique de quelqu'un qui est atteint de schizophrénie n'est pas cohérente et harmonieuse, ses différentes fonctions affectives, cognitives, comportementales sont souvent altérées. C'est pourquoi une impression d'étrangeté se dégage du contact avec ces personnes.
"Les schizophrènes sont forcément dangereux"
Devant quelqu'un de bizarre, qui ne se comporte pas comme les autres, nous ressentons de l'anxiété, de la peur. Nous avons tendance à les imaginer violentes. En réalité, 1% des meurtriers environ sont diagnostiqués schizophrènes. S'il peut arriver que des actes violents soient commis par certains patients, c'est une exception. Ces personnes représentent avant tout un danger pour elles-mêmes. Elles affichent un taux de suicide 13 fois plus élevé que la population générale selon le dernier baromètre de la schizophrénie. En revanche, ces derniers sont beaucoup plus souvent victimes d'agressions que les autres.
"Les schizophrènes ne peuvent pas travailler"
Si certains ne peuvent pas évoluer dans un métier car leurs symptômes sont très lourds, pour d'autres, un métier, lorsqu'il est adapté, permet un ancrage important dans la réalité, voire devient un facteur thérapeutique déterminant. N'oublions pas le cas de John Nash, célèbre mathématicien diagnostiqué schizophrène, dont l'histoire a été interprétée par Russel Crowe dans le film Un homme d'exception, de Ron Howard.
Célébrités souffrant de ce trouble
•Antonin Artaud, génie qui fut à la fois poète, essayiste, dramaturge, acteur et metteur en scène
•Johanne Greenberg qui a écrit sous le nom d'Hannah Green : Je ne t'ai jamais promis un jardin de roses dont un film a été réalisé en 1977
•John Forbes Nash Jr, grand mathématicien, prix nobel de science économique
•Kurt Gödel, grand logicien du XXe siècle et ami d'Einstein
•Isaac Newton, grand physicien du XVIIe siècle
•Georg Cantor, grand mathématicien, celèbre pour ses travaux sur l'infini
•Syd Barrett, fondateur du groupe de rock psychédélique Pink Floyd, dont la schizoprénie a été acentuée par la consommation de LSD dans les années 1970
•Vincent van Gogh, peintre et dessinateur hollandais de la deuxième moitié du XIXe siècle, voir les Lettres à son frère Théo
•Socrate, philosophe de la Grèce antique
Sources :
▪https://www.ma-schizophrenie.com/schizophrenie/signes-cliniques/
▪https://www.psychologies.com/Moi/Problemes-psy/Troubles-Maladies-psy/Articles-et-Dossiers/6-idees-recues-sur-la-schizophrenie
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