Avoir un trou de mémoire ne veut pas dire avoir de l'Alzheimer
"T'es Alzheimer ou quoi ?"
Il est généralement dit quand quelqu'un a oublié ce qu'il a pu faire le jour même ou devait faire. Nous connaissons de plus en plus de personnes diagnostiquées Alzheimer par rapport à nos grands parents. Bien évidemment, la population française devient vieillissante, en effet, selon l'INSEE en janvier 2019, 13.413.337 ont plus de 65ans soit 20% de la population environ.
Alzheimer est la forme la plus commune de démence, un terme général désignant des pertes de mémoire et d'autres capacités intellectuelles assez graves pour interférer avec la vie quotidienne. La maladie d'Alzheimer représente 50 à 80% des cas de démence.
•Alzheimer n'est pas un processus normal du vieillissement, bien que le plus grand facteur de risque connu soit l'âge et que la majorité des personnes atteintes de la maladie aient 65ans ou plus. Mais Alzheimer n'est pas seulement une maladie de la vieillesse. Jusqu'à 5% des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer en souffrent tôt (on parle également d'apparition précoce d'Alzheimer), souvent dès 40 ou 50ans.
•Alzheimer s'aggrave au fil du temps. Alzheimer est une maladie évolutive dont les symptômes de démence s'aggravent progressivement au fil des ans. Aux premiers stades, les pertes de mémoire sont légères, mais à un stade avancé, les individus perdent leur capacité à tenir une conversation et à répondre à leur environnement. Alzheimer est la sixième cause de mortalité aux États-Unis. Les personnes qui souffrent de la maladie d'Alzheimer vivent en moyenne huit ans après que leurs symptômes deviennent apparents aux autres, mais la survie peut aller de quatre à vingt ans, selon l'âge et les autres conditions de santé.
•L'Alzheimer est incurable à ce jour, mais des traitements pour les symptômes sont disponibles et la recherche continue. Bien que les traitements actuels ne puissent pas empêcher la maladie de progresser, ils peuvent temporairement ralentir l'aggravation des symptômes de démence et améliorer la qualité de vie des personnes qui en souffrent et du personnel de santé qui les accompagne. Aujourd'hui, un effort à l'échelle mondiale est en cours pour trouver de meilleures façons de traiter la maladie, retarder son apparition et l'empêcher de se développer.
Rare avant 65ans, la maladie d'Alzheimer se manifeste d'abord par des pertes de mémoires, suivies au cours des années par des troubles cognitifs plus généraux et handicapants.
Parmi les cas survenant chez les moins de 65ans, 10% concernent des personnes atteintes de formes familiales héréditaires rares de la maladie. Après cet âge, la fréquence de la maladie s'élève à 2 à 4% de la population générale. Elle augmente rapidement pour atteindre 15% de la population à 80ans. Ainsi, environ 900.000 personnes souffrent de la maladie d'Alzheimer aujourd'hui en France. Elles devraient être 1,3 million en 2020, compte tenu de l'augmentation de l'espérance de vie.
Les femmes âgées semblent plus exposées puisque, sur 25 malades, 10 sont des hommes et 15 des femmes, mais cette différence pourrait être liée aux écarts d'espérance de vie.
Facteurs de risque
Le principal facteur de risque de maladie d'Alzheimer est l'âge : l'incidence de la maladie augmente après 65ans et explose après 80ans.
•L'environnement joue également un rôle important.
•Des facteurs de risque cardiovasculaires (diabète, hypertension, hyperlipidémie) non pris en charge à l'âge moyen de la vie sont par exemple associés à une survenue plus fréquente de la maladie, sans que l'on sache encore par quels mécanismes.
•La sédentarité est un autre facteur de risque, ainsi que les microtraumatismes crâniens constatés chez certains sportifs (comme les joueurs de de rugby ou les boxeurs) ou encore des anesthésies répétées.
À l'inverse, le fait d'avoir fait des études et d'avoir eu une activité professionnelle stimulante ainsi qu'une vie sociale active, semble retarder l'apparition des premiers symptômes et leur sévérité. Dans ces conditions, le cerveau bénéficierait d'une "réserve cognitive" qui permet de compenser, au moins pour un temps, la fonction des neurones perdus. Cet effet serait lié à la plasticité cérébrale, un phénomène qui traduit l'adaptabilité permanente de notre cerveau.
La susceptibilité individuelle à la maladie possède aussi une composante génétique, puisque le risque de développer la maladie est en moyenne multiplié par 1,5 si un parent du premier degré est touché, et par 2 si au moins deux le sont. Des études examinant l'ensemble du génome (dites "pangénomiques") ont mis en évidence certains gènes associés à un risque de survenue de la maladie. C'est notamment le cas du gène de l'apolipoprotéine E (APOE).
Etre porteur d'une forme particulière de ce gène, l'allèle "epsilon 2", va réduire le risque de plus de la moitié. En revanche, la présence d'un allèle "epsilon 4" le multiplie par 3 ou 4, et les porteurs de deux copies de cet allèle (porteurs homozygotes) voient leur risque multiplié par 15. De nombreux allèles d'autres gènes modulent également le risque de développer la maladie et une combinaison d'allèles défavorables peut majorer le risque de développer la maladie.
Les formes héréditaires de la maladie d'Alzheimer représentent 1,5% à 2% des cas. Elles se déclarent presque toujours avant 65ans, souvent autour de 45ans. Dans la moitié de ces cas, des mutations rares à l'origine de la maladie ont pu être identifiées. Elles sont retrouvées au niveau de trois gènes : l'un code pour une protéine précurseur du peptide amyloïde (APP pour Amyloid Protein Precursor) et les deux autres pour les protéines préséniline 1 et préséniline 2, qui interviennent dans le métabolisme de l'APP. Hériter de mutations affectant un de ces gènes entraîne systématiquement l'apparition de la maladie (transmission autosomique dominante).
Symptômes
Le symptôme précoce de la maladie d'Alzheimer le plus courant est la difficulté à se souvenir des informations récemment apprises.
Tout comme le reste de notre corps, notre cerveau change à mesure que nous vieillissons. La plupart d'entre nous venons à penser plus lentement et avons parfois du mal à se souvenir de certaines choses. Cependant, des pertes de mémoire graves, des confusions et d'autres changements majeurs dans la façon dont fonctionne notre cerveau peuvent être un signe de défaillance des cellules cérébrales.
Le symptôme précoce le plus courant de la maladie d'Alzheimer est la difficulté à se souvenir des informations récemment apprises, car les changements dus à la maladie commencent généralement à se produire dans la région du cerveau impliquée dans l'apprentissage.
À mesure qu'Alzheimer évolue dans le cerveau, des symptômes de plus en plus graves apparaissent, comme la désorientation, des changements d'humeur et de comportement, de graves confusions concernant les événements, le temps et l'espace, des soupçons non fondés concernant la famille, les amis ou le , des pertes de mémoire et des changements de comportement plus graves, ainsi que des difficultés pour parler, avaler et marcher.
Les personnes qui souffrent de pertes de mémoire ou présentent d'autres signes possibles de la maladie peuvent avoir du mal à reconnaître qu'ils ont un problème. Les signes de démence peuvent être plus évidents pour les membres de la famille ou les amis. Quiconque présente des symptômes apparentés à la démence doit consulter un médecin le plus tôt possible.
Les méthodes de diagnostic et d'intervention précoces s'améliorent considérablement et différentes options de traitement et sources de soutien peuvent améliorer la qualité de vie.
Les symptômes cognitifs : La maladie d'Alzheimer se caractérise par un début insidieux et une évolution progressive. Il existe une variabilité inter-individuelle concernant l'ordre d'installation mais aussi l'intensité des différents troubles cognitifs chez les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer. Les pertes de mémoire figurent parmi les symptômes les plus connus mais l'évolution des lésions cérébrales vient progressivement empêcher d'autres capacités de fonctionner.
La mémoire: Les troubles de mémoire constituent le motif de consultation habituel. Ils traduisent l'altération des formations hippocampiques, indispensables aux processus de mémorisation des informations nouvelles.
Un patient atteint de la maladie d'Alzheimer présente ainsi des pertes de mémoire concernant les événements récents. Il répète les questions, effectue deux fois le même achat, ne sait plus quelle est la personne qu'il vient de rencontrer ou ne se souvient plus de l'endroit où il a rangé un objet important. Il peut être également désorienté, errer plusieurs heures dans son quartier, ou ne pas bien se situer dans le temps.
On assiste alors à l'utilisation de plus en plus fréquente de notes et d'aide-mémoire. Néanmoins, les conséquences des troubles de la mémoire assez rapidement constatés par l'entourage sont minimisées par le patient : «il oublie qu'il oublie» !
Le langage: Les troubles du langage correspondent à une perte partielle ou totale de la capacité à communiquer. Au début, une personne souffrant de la maladie d'Alzheimer cherche ses mots et à tendance à compenser cette difficulté en usant de « mots valises » («truc», «machin»...). Ensuite, la personne produit des et persévère sur un élément ou sur un thème. La lecture est perturbée et l'écriture devient désorganisée. Enfin, à terme, la personne devient mutique.
Il existe, en parallèle, des difficultés de compréhension qui évoluent progressivement. Dans les premiers temps, le malade se perd dans des phrases compliquées ou dans un vocabulaire particulier et, peu à peu, ce sont les phrases et les mots simples qui perdent leur sens.
Le raisonnement abstrait (fonctions exécutives): Dès les premiers stades de la maladie, les patients rapportent fréquemment des difficultés à exécuter des activités complexes ou demandant de l'attention et de la concentration. La personne malade abandonne donc progressivement certaines tâches difficiles comme la gestion du budget, la préparation d'un repas, la conduite automobile, la planification d'un voyage... Elle a de plus en plus de difficultés à réaliser deux choses à la fois et est plus facilement distraite si elle est interrompue ou s'il existe un bruit environnant.
Les gestes (l'apraxie): Au cours de la maladie d'Alzheimer, la personne malade a des difficultés à effectuer des gestes quotidiens nécessitant une certaine coordination et de la dextérité. Ce sont des gestes acquis qui, peu à peu, sont oubliés.
L'Alzheimer se manifeste de manière concrète dans les actions quotidiennes. La personne éprouve d'abord de réelles difficultés à exécuter des gestes élaborés (écriture, tâches ménagères, utilisation des appareils électroménagers) puis, à un stade plus avancé, elle ne peut plus produire les gestes les plus simples (utilisation des couverts, mâcher, s'habiller...).
Les capacités de reconnaissance (l'agnosie): Au cours de l'évolution de la maladie, il est possible de voir apparaître des difficultés d'identification des objets ou des visages. Cela s'explique par l'incapacité à mettre en relation ce qui est perçu et ce que nous avons appris alors que les fonctions sensorielles sont préservées. Les patients peuvent, néanmoins, parfois compenser ce manque par un autre sens (toucher, ouïe). Ainsi, toucher un objet leur permettra de l'identifier ou entendre une voix familière permettra de reconnaitre un proche.
Les troubles affectifs et émotionnels:
L'Anxiété: La personne malade se montre très nerveuse, inquiète ou effrayée sans raison apparente. La prise de conscience par moment de la détérioration de ses facultés peut devenir également une source d'anxiété. Manifestations :
•Les mêmes questions sont posées sans cesse.
•Déambulation, «tourne en rond», ne tient pas en place.
•Agitation à la tombée de la nuit.
•Comportement de vérification (fermeture du gaz, portes, fenêtre...).
L'Apathie: Baisse de motivation, perte d'intérêt vis-à-vis des activités de loisir, des activités sociales et repli sur soi. Ces symptômes sont volontiers interprétés comme une dépression, or, en réalité, les modifications affectives sont le plus souvent un mélange d'émoussement affectif et d'incontinence émotionnelle. Manifestations :
•La personne malade reste des heures dans un fauteuil sans rien faire.
•Elle semble indifférente aux activités qu'elle aimait jusque-là.
•Elle ne répond pas aux sollicitations.
•Elle semble indifférente à la vie de ses proches.
L'Irritabilité: Humeur très changeante et impatience anormale.
Manifestations :
•La personne malade a des sautes d'humeur.
•Elle a de brusques accès de colère.
•Elle est impatiente, supportant mal les retards ou le fait de devoir attendre.
L'Euphorie: Jovialité excessive sans aucune raison apparente. Il existe une bonne humeur anormale et constante.
Manifestations :
•La personne malade rit pour des choses que les autres ne trouvent pas drôle.
•Elle a un sens de l'humour puéril ou rit sottement.
La Dépression: Manifestations :
•La personne malade est triste, pleure ou sanglote facilement.
•Elle se dévalorise.
•Elle exprime de la culpabilité et a l'impression d'être un fardeau pour sa famille.
•Elle est découragée face à l'avenir.
•Elle exprime le désir de mourir.
Les troubles du comportement : L'Agitation – L'Agressivité : Elle survient souvent brutalement et est le plus souvent verbale. Manifestations :
•La personne malade refuse de coopérer ou ne laisse pas les gens l'aider (refuse de prendre le bain, de changer les vêtements, de manger, de se recoucher).
•Elle se met en colère, crie ou profère des insultes.
•Elle claque les portes ou jette un objet par terre.
Un Comportement moteur aberrant : Comportement sans utilité que le patient fait et refait sans cesse.
Manifestations :
•La personne malade déambule, erre ou tourne en rond sans but apparent.
•Elle farfouille, ouvre les placard et tiroirs.
•Elle tripote sans arrêt un objet.
Les Troubles du sommeil : Manifestations :
•La personne malade éprouve des difficultés à s'endormir.
•Il peut exister une inversion du rythme jour-nuit.
Les Troubles de l'appétit : Manifestations :
•La personne malade a perdu l'appétit et on observe une perte de poids.
•Elle a eu un changement dans ses habitudes alimentaires.
La Désinhibition: Comportement inhabituel ou inacceptable socialement ou au regard des valeurs de la personne ou de la famille.
Manifestations :
•La personne malade agit impulsivement sans se préoccuper des conséquences.
•Elle parle à des personnes étrangères.
•Elle utilise des mots grossiers ou déplacés qu'elle n'aurait jamais dit auparavant.
•Elle fait des commentaires désobligeants à voix haute ou parle ouvertement de questions très personnelles.
Les Idées délirantes : Convictions erronées que l'on rencontre plutôt à des stades modérés de la maladie.
Manifestations :
•La personne malade croit être en danger ou que les autres ont l'intention de lui faire du mal.
•Elle croit que les autres la volent.
•Elle croit que son conjoint/sa conjointe a une liaison.
•Elle croit qu'elle n'est pas chez elle dans la maison où elle habite.
Les Hallucinations : Perceptions ou interprétations erronées de l'environnement. Elles peuvent être visuelles, auditives, sensorielles, amnésiques. Manifestations :
•La personne malade entend des voix.
•Elle parle à des personnes qui ne sont pas là.
•Elle voit des choses que les autres ne voient pas (personnes, animaux, lumières...).
De la perte de mémoire à la dépendanceLe trouble de la mémoire est le plus fréquent et le plus perceptible des symptômes associés à la maladie d'Alzheimer.Des troubles des fonctions exécutives (programmation, séquence de réalisation d'un but... ) sont également très évocateurs : par exemple ne plus savoir comment se servir de son téléphone ou comment préparer une recette jusque-là bien connue.
Les problèmes d'orientation dans le temps et dans l'espace sont également révélateurs : les personnes qui développent la maladie se perdent sur un trajet habituel ou ne savent plus se situer dans le temps. Plus rarement, des troubles du langage ou de la vision élaborée (lecture, repérage des objets...) peuvent s'observer au début de la maladie.
L'extension de la maladie se traduit par des troubles progressifs du langage oral (aphasie) et écrit (dysorthographie), du mouvement (apraxie), du comportement et de l'humeur (anxiété, dépression irritabilité) et du sommeil (insomnie).
Il faut cependant souligner que cette progression n'est ni unique, ni forcément catastrophique : tous les patients ne présentent pas le même tableau clinique, ne vivent pas la même évolution, ni ne souffrent du même handicap. On peut bien souvent longtemps continuer à avoir une vie sociale, intellectuelle et affective avec la maladie d'Alzheimer...
Un mécanisme identifié, mais...
Examiné après leur décès, le cerveau des patients atteints de maladie d'Alzheimer porte deux types de lésions : les dépôts amyloïdes et les dégénérescences neurofibrillaires. Chacune de ces lésions est associée à une protéine : le peptide ß-amyloïde pour les dépôts amyloïdes, et la protéine tau phosphorylée pour les dégénérescences neurofibrillaires.
La protéine ß-amyloïde, naturellement présente dans le cerveau, s'accumule au cours des années sous l'influence de différents facteurs génétiques et environnementaux. Elle finit par former des dépôts amyloïdes, aussi appelées "plaques séniles". Selon l'hypothèse de la "cascade amyloïde", l'accumulation de ce peptide amyloïde induit une toxicité pour les cellules nerveuses, se traduisant par l'augmentation de la phosphorylation d'une protéine de structure des neurones, la protéine tau.
La phosphorylation de la protéine tau entraîne à son tour une désorganisation de la structure des neurones et une dégénérescence dite "neurofibrillaire". A terme, cette dernière mène à la mort des cellules nerveuses. Très lent, ce processus prend plusieurs dizaines d'années à s'établir avant que des symptômes de la maladie n'apparaissent.
Formulée au début des années 1990, l'hypothèse de la cascade amyloïde reste valide mais elle s'est peu à peu étoffée et complexifiée avec les résultats de la recherche. Par exemple, on considère aujourd'hui qu'une fois enclenchée, la dégénérescence neurofibrillaire (ou "maladie tau") se propage à l'ensemble du cerveau indépendamment du peptide amyloïde. De même, on sait maintenant qu'il existe aussi dans le cerveau une réaction inflammatoire, semblant intervenir assez tôt dans le processus.
Rôle des plaques et des écheveaux
Le plaques sont des dépôts de fragments d'une protéine appelée bêta-amyloïde qui s'accumulent dans les espaces entre les cellules nerveuses.
Le écheveaux sont des fibres torsadées d'une autre protéine appelée tau qui s'accumulent à l'intérieur des cellules.
Bien que la plupart des gens développent des plaques et des écheveaux en vieillissant, ceux qui sont atteints de la maladie d'Alzheimer tendent à en développer bien davantage. Chez ces derniers, ils ont également tendance à se développer selon un parcours prévisible : d'abord dans les parties du cerveau jouant un rôle important dans la mémoire, puis dans d'autres régions.
Les scientifiques ne connaissent pas exactement le rôle des plaques et des écheveaux dans la maladie d'Alzheimer. La plupart des experts estiment qu'ils jouent un rôle essentiel en empêchant la communication entre les cellules nerveuses et en interrompant les processus nécessaires à la survie des cellules.
C'est la destruction et la mort des cellules nerveuses qui entraînent des pertes de mémoire, des troubles de la personnalité, des difficultés à effectuer les tâches quotidiennes et d'autres symptômes de la maladie d'Alzheimer.
Sept stades de la maladie d'Alzheimer
Stade 1 : Aucune déficience (fonctions normales)
La personne ne présente aucun trouble de la mémoire. Aucun symptôme de démence n'est décelé lors d'un entretien avec un professionnel de la santé.
Stade 2 : Déficit cognitif très léger (pouvant être lié à l'âge ou aux premiers signes de la maladie d'Alzheimer)
La personne a parfois l'impression d'avoir des trous de mémoire, d'oublier des mots courants ou l'endroit où se trouvent certains objets de la vie quotidienne. Mais aucun symptôme de démence n'est détecté lors d'examens médicaux ou par les amis, la famille ou les collègues.
Stade 3 : Déficit cognitif léger (ces symptômes permettent de diagnostiquer chez certaines personnes, mais pas toutes, le stade précoce de la maladie d'Alzheimer)
Les amis, la famille et les collègues commencent à remarquer certains troubles. Lors d'un examen médical approfondi, les médecins sont capables de déceler des troubles de la mémoire ou de la concentration. Les difficultés courantes au stade 3 comprennent :
•des difficultés manifestes à trouver le bon mot ou nom;
•des difficultés à se souvenir du nom de personnes rencontrées récemment;
•avoir manifestement plus de difficulté à effectuer des tâches dans un contexte social ou professionnel;
•oublier quelque chose juste après l'avoir lu;
•perdre ou ranger au mauvais endroit un objet de valeur;
•des difficultés accrues à planifier ou à organiser.
Stade 4 : Déficit cognitif modéré (stade léger ou précoce de la maladie d'Alzheimer)
À ce stade, un examen médical approfondi permet normalement de déceler des symptômes évidents de la maladie dans plusieurs domaines :
•l'oubli d'événements récents;
•l'altération de la capacité à résoudre des calculs mentaux, notamment le décompte de 7 en 7 à partir de 100;
•des difficultés accrues à exécuter des tâches complexes, telles que la préparation d'un dîner pour des invités, le règlement des factures ou la gestion des comptes;
•l'oubli de son propre passé;
•des sautes d'humeur ou un effacement, notamment dans des situations socialement ou mentalement éprouvantes.
Stade 5 : Déficit cognitif modérément sévère (stade modéré ou intermédiaire de la maladie d'Alzheimer)
Des troubles de la mémoire et du raisonnement sont perceptibles et les personnes ont désormais besoin d'aide pour les activités quotidiennes. À ce stade, les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer peuvent :
•être incapables de se souvenir de leur propre adresse ou numéro de téléphone ou encore du lycée ou du collège qu'elles ont fréquenté;
•être désorientées sur le plan temporo-spatial;
•avoir des difficultés à résoudre des problèmes mathématiques simples, comme effectuer un décompte de 4 en 4 à partir de 40 et de 2 en 2 à partir de 20;
•avoir besoin d'aide pour choisir des vêtements adaptés à la saison ou à une occasion particulière;
•se souvenir encore d'événements importants de leur vie ou de celle de leur famille;
•être encore autonome pour manger ou aller aux toilettes.
Stade 6 : Déficit cognitif sévère (stade modérément sévère ou intermédiaire de la maladie d'Alzheimer)
Les troubles de la mémoire continuent de s'aggraver, des modifications de la personnalité peuvent apparaitre et les personnes ont besoin d'une aide importante pour les activités quotidiennes. À ce stade, les personnes peuvent :
•ne plus se souvenir d'événements récents de leur vie ou de celle de leur entourage;
•se souvenir de leur propre nom, mais avoir du mal à se souvenir de leur passé;
•faire la différence entre des visages familiers et inconnus, mais avoir du mal à se souvenir du nom de leur conjoint ou du personnel soignant;
•avoir besoin d'aide pour s'habiller convenablement et, sans supervision, faire des erreurs (par exemple, mettre leur pyjama par-dessus leurs vêtements ou inverser leurs chaussures);
•avoir des troubles majeurs au niveau du rythme de sommeil (dormir le jour et être actif la nuit);
•avoir besoin d'aide pour certains gestes liés à la toilette (par exemple, tirer la chasse d'eau, s'essuyer ou jeter le papier usagé);
•souffrir de plus en plus souvent d'incontinences urinaires ou fécales;
•subir des modifications majeures de la personnalité ou du comportement, notamment ressentir de la défiance, avoir des hallucinations (croire, par exemple, que les membres du personnel soignant sont des imposteurs) ou présenter des troubles obsessionnels compulsifs comme se tordre les doigts ou déchirer du papier;
•avoir tendance à errer ou à se perdre.
Souvenez-vous : Les différents stades pouvant se chevaucher, il est difficile de déterminer à quel stade de la maladie se trouve une personne.
Stade 7 : Déficit cognitif très sévère (stade sévère ou avancé de la maladie d'Alzheimer)
Au cours de la phase terminale de la maladie, la personne n'est plus capable d'interagir avec son entourage, d'avoir une conversation, ni de contrôler ses gestes. Elle peut encore prononcer des mots ou des phrases.
À ce stade, la personne requiert une aide importante pour les activités quotidiennes telles que manger ou aller aux toilettes. Elle peut ne plus être capable de sourire, de se tenir assise et de lever la tête. Ses réflexes deviennent anormaux. Ses muscles se raidissent. Elle commence à avoir des troubles de la déglutition.
Prendre en charge, à temps
La maladie d'Alzheimer ne se guérit pas, mais une prise en charge adaptée peut ralentir sa progression et améliorer la vie du patient et de son entourage. Encore faut-il agir à temps...
Une plainte sur des oublis répétés interférant avec la vie quotidienne doit alerter et être formalisée auprès d'un médecin : il est en effet essentiel de réaliser un diagnostic le plus tôt possible. Celui-ci repose tout d'abord sur l'histoire des troubles, puis sur des tests des fonctions cognitives. Ils permettent d'évaluer la nature et la sévérité des atteintes (perte de mémoire, orientation spatio-temporelle, fonctions d'exécution...) et la recherche de troubles du comportement et de l'humeur.
L'imagerie cérébrale contribue également au diagnostic, y compris à un stade précoce. L'IRM permet exclure d'autres causes et peut révéler des anomalies cérébrales associées à la maladie : une réduction du volume du cerveau, notamment des régions postérieures, et une atrophie de l'hippocampe constituent des arguments en faveur du diagnostic de maladie d'Alzheimer. L'utilisation de la TEP donne accès à d'autres régions cérébrales comme le carrefour temporo-pariéto-occipital et le précunéus.
Afin de renforcer le diagnostic, des marqueurs biologiques peuvent aider à confirmer l'origine des symptômes. Il est aujourd'hui possible de mesurer trois marqueurs de la maladie dans le liquide cérébrospinal (LCS), accessible grâce à une ponction lombaire : la protéine bêta amyloïde, la protéine tau et la protéine tau phosphorylée.
Ces examens permettre parfois d'évoquer le diagnostic d'autres pathologies dégénératives (dégénérescences frontotemporales, maladies à corps de Lewy ...) ou vasculaires pouvant mimer la maladie d'Alzheimer.
La prise en charge
Multidimensionnelle, la prise en charge de la maladie d'Alzheimer combine hygiène de vie, activités, traitement médicamenteux et dispositions médico-sociales, de l'accueil ponctuel de jour à l'hébergement permanent en institution. Pour les patients, mais aussi pour aider et soulager les aidants... Dans tous les cas, le mot clé de la prise en charge est "personnalisation" : au-delà du fait que chaque patient est unique par nature, tous ne présentent pas tous les mêmes symptômes, ni la même évolution de leur maladie.
Il est essentiel que le patient continue ses activités habituelles - cognitives et/ou physiques - et maintienne autant que possible une vie sociale. L'équilibre de l'alimentation est tout aussi important. Certains centres prônent une démarche plus active consistant à "stimuler" le patient en lui proposant des activités. Toutefois, lui proposer, voire lui imposer une activité qui ne l'a jamais intéressé avant sa maladie, ou qui le met en échec, ne peut qu'augmenter son stress. L'attention à la personnalité et au vécu du malade est donc essentielle.
Côté médicaments, quatre spécialités sont couramment prescrites. Trois d'entre elles - le donépézil (Aricept), la rivastigmine (Exelon) et la galantamine (Reminyl) - visent à augmenter la disponibilité cérébrale d'acétylcholine, un neurotransmetteur qui facilite la communication entre les neurones, laquelle est amoindrie par la maladie. Ces médicaments bloquent l'action de l'acétylcholine estérase, l'enzyme qui dégrade le neurotransmetteur. La mémantine (Ebixa), pour sa part, va bloquer un récepteur au glutamate, une molécule qui endommage les neurones. Ce dernier traitement agit plutôt sur la composante "tau" de la maladie.
Ces médicaments souffrent d'un handicap à l'origine de leur récent déremboursement (lequel fait encore débat) : leur bénéfice n'est pas flagrant pour le patient et son entourage. En effet, ils n'améliorent pas l'état du malade : en général, ils ralentissent sa dégradation ou, au mieux, ils le stabilisent. Face à cela, certains effets secondaires désagréables, et le simple fait de prescrire une pilule supplémentaire à des personnes âgées souvent déjà sous traitement pour d'autres pathologies, peuvent faire reculer les proches et certains soignants.
Des études à grande échelle prouvent pourtant sans conteste que l'arrêt de ces traitements diminue la durée de vie autonome des patients : se dégradant plus vite, ils entrent plus tôt en institution. Autrement dit, ces médicaments apportent un bénéfice social et individuel bien réel même si difficile à percevoir immédiatement pour l'entourage du malade. Même s'ils ne sont plus remboursés, ces médicaments restent abordables.
En revanche, il convient d'éviter les préparations pseudo-pharmaceutiques "purifiées" (caféine, curcuma ou autres extraits de plantes miracle), qui comportent un réel risque de contamination par des allergènes. Une alimentation équilibrée suffit à apporter à l'organisme du patient tous les micronutriments et antioxydants dont il a besoin.
Idées reçues
"La maladie d'Alzheimer est due au vieillissement"
La maladie d'Alzheimer touche principalement des personnes âgées de plus de 65 ans. Pour autant, elle n'est pas une étape normale du vieillissement. En effet, bien que l'âge soit le principal facteur de risque de la maladie, on peut vieillir sans développer Alzheimer. Par ailleurs, la maladie peut débuter avant même d'atteindre 65 ans. Il s'agit de cas d'Alzheimer précoce. Entrainant une détérioration progressive des cellules nerveuses, la maladie d'Alzheimer est due à une accumulation de protéines anormales dans le cerveau : protéine bêta-amyloïde et tau. Ces accumulations forment les 2 lésions cérébrales de la maladie, appelées plaques amyloïdes et dégénérescences neurofibrillaires.
"J'ai des pertes de mémoire, j'ai la maladie d'Alzheimer"
Les pertes de mémoire ne sont pas forcément synonymes d'une maladie d'Alzheimer débutante. En effet, avec l'âge, les troubles de la mémoire peuvent s'avérer de plus en plus fréquents.
Il peuvent également être dus à de nombreuses autres raisons telles que le stress, l'anxiété, la dépression, le manque de sommeil, la prise de psychotropes etc... En cas de doute, il est recommandé de consulter un neurologue. Il sera apte à effectuer des tests de mémoire et à identifier la provenance de ces problèmes de mémoire.
"Les malades ne souffrent pas car ils ne se rendent pas compte de ce qui se passe autour d'eux"
La maladie d'Alzheimer n'affecte pas toutes les personnes de la même manière. Pendant que certains malades auront du mal à comprendre ce qui se passe autour d'eux, d'autres saisiront très bien leur condition et les situations qui se présentent à elles. L'incompréhension chez certains patients peut parfois en réalité trouver son fondement dans une incapacité à communiquer. En présumant que le malade n'est pas capable de comprendre l'univers qui l'entoure, l'on risque de blesser involontairement ses sentiments. Il est important de comprendre que le malade reste avant tout une personne digne d'être traitée avec respect.
"Les thérapies non médicamenteuses permettent de ralentir l'évolution des pertes cognitives de la maladie d'Alzheimer"
Les thérapies non médicamenteuses sont en plein développement. Bien qu'il existe peu de preuves scientifiques, le personnel soignant en contact avec les malades s'accorde à dire qu'il existe un réel effet bénéfique. Cependant, les thérapies non médicamenteuses ne sont pas prescrites pour améliorer l'évolution cognitive du malade mais plutôt pour améliorer l'évolution de sa dépendance. Ces méthodes non médicamenteuses peuvent améliorer les troubles psycho-comportementaux et permettre de réduire la prescription de psychotropes.
Sources :
▪https://www.alz.org/fr/stades-de-la-maladie-d-alzheimer.asp
▪https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/alzheimer-maladie
▪https://www.alz.org/fr/quest-ce-que-la-maladie-d-alzheimer.asp
▪https://solidarites-sante.gouv.fr/soins-et-maladies/maladies/maladies-neurodegeneratives/article/la-maladie-d-alzheimer
▪https://alzheimer-recherche.org/la-maladie-alzheimer/symptomes-et-diagnostic/signes-dalertes-symptomes/
▪https://www.vaincrealzheimer.org/2016/05/04/huit-idees-recues-maladie-dalzheimer/
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