Aimer le sexe ne veut pas dire être hypersexuel

"Sale nympho !"

Cette phrase est dite d'une femme aimant trop le sexe et/ou ayant une pratique plus ample que la moyenne. C'est une phrase pour ne pas dire que la femme est une "pute". Oui, oui, souvent on le dit de manière sexiste. Mais mesdames, il n'y a pas de honte à aimer en pratiquer, bien au contraire je suis heureuse que vous assumiez ainsi. Tant, que cela ne devienne pas une addiction, au point de ne plus en passer et ainsi, en être dépendante.

Selon la terminologie française, la nymphomanie est définie par une exagération pathologique des désirs sexuels chez la femme, qui ne doit pas être confondue avec l'addiction sexuelle (qui est une dépendance à l'acte sexuel). On peut aussi parler d'hypersexualité ou d'aphrodisie.

La nymphomanie n'est pas que le fait des femmes. Les hommes aussi peuvent être concernés par ce trouble, mais celui-ci porte un nom différent. Le masculin de nymphomanie est appelé le satyriasis qui vient du mot satyre, un demi-dieu de la mythologie grecque.

Causes

La nymphomanie peut être qualifiée de pathologique lorsqu'il y a un vécu pénible de cette sexualité envahissante. Les causes de cette hypersexualité sont de deux types : primaires ou secondaires à une autre pathologie.

Causes primaires de la nymphomanie

Il peut exister des prédispositions psychologiques à la nymphomanie, comme certains traits de personnalité (impulsivité, difficulté à rester seul, etc.). La nymphomanie peut également survenir dans les suites d'un événement de vie ou de l'exposition à un facteur de stress. Dans ce cas, la nymphomanie correspond à un mécanisme de défense contre la dépression et/ou l'anxiété. Elle peut également être secondaire à un trouble psychologique avéré, comme la dépression ou le trouble bipolaire.

Causes secondaires de la nymphomanie

Toutes les affections qui provoquent une désinhibition peuvent favoriser l'apparition d'une nymphomanie. C'est ainsi que la prise de toxiques (alcool, amphétamines, cocaïne, crack, etc.) peut provoquer des états proche de la nymphomanie, avec la conjonction d'une excitation et d'une levée de l'inhibition. Elle peut aussi être secondaire à un trouble neuro-psychiatrique : accès maniaque, début de démence, paralysie générale, atteinte neurologique frontale (tumeur, traumatisme crânien, épilepsie), schizophrénie...

Symptômes

Faire l'amour, une obsession de tous les instants

"Une personne qui a envie d'avoir trois relations sexuelles par jour, et ce, de manière récurrente, peut être hypersexuelle". Car une personne atteinte de nymphomanie n'a qu'une obsession : assouvir ses besoins sexuels, que ce soit en faisant très régulièrement l'amour et/ou en changeant souvent de partenaires. "Il y a une grande différence entre cette névrose obsessionnelle et une envie fréquente de faire l'amour". Mais elle n'arrivera pas à être satisfaite et n'aura de cesse d'y penser, à l'instar des boulimiques qui ont des envies fréquentes et compulsives de nourriture.

Après l'amour, une tension sexuelle physique omniprésente

Après avoir fait l'amour, un•e patient•e qui a un appétit sexuel important se sent bien tandis qu'un•e véritable hypersexuel•le n'arrive pas se sentir satisfaite d'un point de vue psychique comme physique. Une fois l'orgasme atteint, la tension sexuelle physique reste présente et pour combler cette frustration, la personne n'aura qu'une envie : recommencer. Car le plaisir ultime ne provoquera pas chez elle un sentiment de satisfaction ou de libération. Elle continuera à éprouver une réelle tension au niveau du sexe, qui se traduit par des secrétions vaginales importantes et des pulsions physiques.

La masturbation, le plus souvent possible

Les patient•es hypersexuel•les se masturbent également de manière très fréquente lorsqu'ielles sont dans l'impossibilité d'avoir une relation sexuelle, dans l'optique de calmer les pensées obsessionnelles et envies physiques. Ielles peuvent aussi utiliser des sex toys leur permettant d'assouvir leurs désirs.

D'autres symptômes sont présents, en partie ou non (sur une période d'au moins 6 mois) :

•S'engager dans des comportements sexuels sans prendre en compte les risques de préjudices (physiques ou affectifs) auxquels elles s'exposent et auxquels elles exposent autrui
•Des expériences de fantasmes sexuels récurrents et intenses, de pulsions et de comportements sexuels
•Passer beaucoup trop de temps à des démarches d'organisation et de planification de leurs futurs comportements sexuels
•S'engager de manière récurrente dans ces fantasmes sexuels dans une forme de réponse à des troubles de l'humeur (anxiété, dépression, ennui, irritabilité) ou en réponse à des événements stressants de la vie au quotidien
•Fournir des efforts répétés (mais infructueux) pour contrôler (ou réduire) de manière significative ces fantasmes, pulsions et comportements sexuels
•Fantasmes, pulsions et comportements sexuels sont associés à une détresse personnelle ou à une altération du fonctionnement social ou professionnel.

Traitements

Plusieurs solutions existent pour venir à bout de l'hypersexualité.

Le•a patient•e peut faire appel à un médecin ou un psychothérapeute pour comprendre son comportement et trouver les moyens de s'en sortir, ou tout simplement pour être soutenue. L'intérêt d'un travail psychologique repose avant tout sur la déculpabilisation vis à vis de l'hypersexualité, et la mise en place de comportements substitutifs plus bénéfiques.

Si la personne souffre de troubles associés - dépression, trouble bipolaire, manque de confiance en soi - une psychothérapie ciblée sur ce trouble sera indiquée, plus ou moins associée à un traitement médicamenteux.

Si l'hypersexualité est secondaire à une prise de produits toxiques (cocaïne, crack...), le traitement devra privilégier l'arrêt de leur consommation. En se faisant aider pour se débarrasser de cette addiction.

Si l'hypersexualité est secondaire à un trouble neurologique, le traitement est celui de la cause. Lorsque les comportements sexuels sont incontrôlables et risqués (par exemple dans les démences), des médicaments pourront être prescrits.

Pour les personnes souffrant de l'hypersexualité durable avec dépendance psychique associée, des thérapies de groupe pourront être d'une grande utilité. Dirigés par un thérapeute, ces groupes proposent un "sevrage" en 12 étapes ponctuées de discussions avec les autres participants. L'anonymat est respecté et le sevrage est gratuit.

Dans tous les cas, une prise de risque sexuelle (vis à vis des Maladies Sexuellement Transmissibles) devra être recherchée, et une prise de sang sera nécessaire.

Sources :

▪https://www.onmeda.fr/maladies/nymphomanie-symptomes-2917-3.html
▪https://www.e-sante.fr/comment-savoir-si-on-est-nymphomane/actualite/616096?page=1
▪https://otcra.fr/conduites-a-risque/addictions-comportementales/

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