Expiation...

Point de vue extérieur.

Tous étaient abasourdis par les aveux du jeune garçon. Il avait dit qu'il parlerait mais il avait tenu à ce que tous soient présents. Ainsi, il avait passé soixante-douze heures en cellule, le temps que tous puissent être là.

Midnight se retrouvait avec de graves brûlures qui la marqueraient à vie et avec des bandages sur presque la totalité du corps, Vlad King s'était vite remis de ses blessures, tout comme Present Mic. Quant à Aizawa, il avait été emmené et opéré d'urgence, sa plaie la plus grave ayant transpercé un rein. Il avait donc dû être opéré et on avait procédé à l'ablation de l'organe endommagé. Mais les héros étaient solides et étaient sortis dès que possible.

Du côté des élèves, les blessures étaient majoritairement superficielles, donc ils s'en étaient tous vite remis. Les blessures les plus graves étaient internes, le genre de dégâts que seul le temps peut soulager. Néanmoins l'attente, elle, était angoissante.

Mais dans la petite salle d'interrogatoire du commissariat, l'atmosphère était lourde. Les quatre professeurs, le proviseur, All Might ainsi que deux agents de police avaient assistés aux aveux de Kaminari et tous avaient du mal à y croire.

Le jeune garçon, tête baissée, avait raconté son passé, la perte tragique de ses parents et les héros qui étaient venus en retard, le sauvant seulement lui, lui offrant une vie qui n'avait plus de sens. Son oncle et ses activités suspectes, comment il avait rejoint l'alliance de Shigaraki, comment il les avait trahis, jouant les infiltrés afin de récolter des informations.

Il avait également expliqué que, sans lui, il n'y aurait jamais eu l'attaque de l'USJ et les blessures d'Aizawa, qu'il n'y aurait jamais eu l'enlèvement de Bakugou ni la chute d'All Might. Et que, sans lui, il n'y aurait jamais eu cette dernière attaque, responsable de toutes leurs blessures.

Le blond était rongé par la culpabilité mais il savait qu'il avait fait le bon choix. Qu'au fond, il avait peut-être sauvé à temps son âme des flammes de l'enfer. Il avait empêché qu'on tue ses amis, personne n'était mort, et il s'était rendu. Jamais il ne leur causerait d'ennuis à nouveau. C'était fini. La partie était terminée.

Tous les adultes présents dans la salle sortirent afin de se concerter sur la décision à prendre. Il s'agissait du cas d'un ado de seize ans. On ne pouvait pas le traiter comme un adulte. Mais il avait commis des actes graves. Cependant, il s'était repris à temps et avait défendu les autres élèves. C'était, à leurs yeux, un cas extrêmement délicat et compliqué.

Le jugement qui serait rendu allait impacter toute la vie du jeune homme, ce n'était pas une décision à prendre à la légère.

Après avoir délibéré pendant plusieurs heures sur le sort réservé au garçon, le proviseur, All Might, Aizawa - qui se déplaçait, pour le moment, en fauteuil roulant sous ordres du médecin - et le policier qui l'avait arrêté entrèrent à nouveau dans la pièce.

Le blond avait toujours la tête baissée, attendant le jugement qui le condamnerait. Il n'osait lever les yeux vers ceux qu'il avait trahi, certainement par peur de ce qu'il décèlerait dans leurs regards. Il ne se rappelait que trop bien du regard de Kyouka et de celui de Kirishima. Rien qu'à y repenser, les larmes roulèrent sur ses joues.

C'est All Might qui brisa le silence régnant dans la pièce.

« Kaminari, mon garçon, nous avons tous discuté pendant un long moment sur ce que tu nous as dit. Nous sommes tombés d'accord sur plusieurs points. Tout d'abord, les actes que tu as commis sont très graves. Ensuite, on ne peut décemment pas te juger comme un adulte et, enfin, tu as essayé de corriger tes erreurs à la fin. Plusieurs de tes camarades ont témoigné en ta faveur sur ce dernier point, disant que tu as risqué ta vie pour eux.
Mais, là où nous avons eu des divergences, c'était sur la façon de te punir de tes crimes. Alors, nous avons trouvé un compromis qui dépend entièrement de toi. Premièrement, est-ce que tu te considères comme un vilain, Kaminari ?

Le blond avait relevé la tête depuis l'annonce du témoignage de ses camarades, surpris par la tournure des évènements. Il ne s'attendait pas à ce que certains le soutiennent, même rien qu'un peu.

- Non, je... je ne suis pas l'un d'entre eux.

- Bien. Deuxièmement, est-ce que tu as déjà ôté la vie de quelqu'un ?

Cette question, ils en connaissaient déjà la réponse.

- Non, jamais.

- Très bien. Dernière question. Qu'est-ce que tu penses du fait d'être un héros ?

Denki prit le temps de réfléchir quelques secondes, avant de répondre le plus sincèrement qu'il le put.

- C'est quelque chose que je n'aurais jamais envisagé sérieusement avant de le découvrir. Je sais que mes camarades deviendront de grands héros, venant à la rescousse de personnes qui en ont besoin. Je sais qu'ils feront les bons choix. J'ai appris à faire confiance et à croire à nouveau aux paroles des héros pendant ces quelques mois à Yuei. Je pense qu'il faut des héros, passionnés et déterminés.

Les personnes présentes se regardèrent avant de hocher la tête.

- Bien, mon garçon. Que dirais-tu d'une expiation ? »

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« Je vais l'éclater, cet abruti ! »

Du coté des élèves, les réactions étaient diverses et variées. Ils savaient que le sort de Denki était décidé aujourd'hui et s'étaient tous réunis devant leur lycée.

Ceux qui avaient assisté à toute la scène ne savaient plus quoi penser, perdus entre des tonnes d'émotions contradictoires. Pour ceux qui, à ce moment-là, se trouvaient inconscients, la chose était beaucoup plus difficile à croire. Quand leurs camarades leur avaient raconté les évènements, aucun n'avait réagi, pensant à une mauvaise blague. Iida les avaient même réprimandés mais, devant leurs airs sérieux et tristes, les doutes s'étaient installés. Ils avaient très vite été confirmés par All Might et Present Mic.

Pourtant, personne ne voulait y croire. La réalité était trop dure à affronter.

« Kacchan, ça ne sert à rien de t'énerver... Bien qu'il tenta de calmer le cendré, le ton morne du vert n'était en rien convainquant.

- La ferme, Deku, je m'énerve si je veux. Vous devriez tous avoir la rage contre cet abruti ! Il s'est payé nos têtes pendant des mois putain !

- Bakugou, arrête. Le ton ferme du bicolore fit que le garçon explosif le fusilla du regard. Mais il comprit qu'il avait été dur dans ses paroles lorsqu'il suivit le mouvement de tête de Shoto, et vit Kirishima qui retenait ses larmes avec difficulté, les lèvres tremblantes et le teint pâle. Todoroki s'approcha de Bakugou et vint s'asseoir à coté de lui, entrelaçant discrètement leurs mains dans l'espoir d'apaiser le cendré. On est tous en colère, c'est vrai, mais t'énerver dans le vide est inutile.

- Todoroki a raison, restons calme et attendons des nouvelles de nos professeurs. »

Momo avait la voix douce, remplie de tristesse. Elle caressait tendrement le dos de la rockeuse qui n'arrêtait pas de pleurer depuis trois jours. La vice-déléguée était restée aux cotés de Kyouka autant qu'elle le pouvait. Ça déchirait son cœur de voir la fille qu'elle aimait dans un état pareil. Voyant que Kirishima était sur le point de craquer, Mina quitta les bras de son petit ami et vint enlacer le rouge, voulant lui apporter un peu de soutien.

L'ambiance était lourde devant l'établissement. Les élèves n'avaient pu entrer à cause des travaux de réparation en cours et étaient tous devant le bâtiment, au même endroit que ce mercredi soir qui hantait leurs esprits. Seulement, tout était différent. L'ambiance était lourde, les visages tristes. Il manquait quelqu'un. Un garçon blond et joyeux, apprécié de tous, et ce manque se ressentait.

Quelques tentatives de discussions avaient été esquissées, mais elles ne duraient jamais bien longtemps. Les apprentis héros restèrent assis, à ruminer leur colère ou à retenir leurs larmes, attendant patiemment de voir revenir le véhicule de leurs professeurs.

Lorsque le véhicule apparut, tous se levèrent, l'angoisse montant d'un nouveau cran. Personne ne savait vraiment ce qu'il espérait entendre mais, dans tous les cas, ils allaient bientôt connaître le sort de leur ami - s'ils pouvaient encore l'appeler ainsi.

Une fois stationné et le moteur coupé, ils virent descendre l'ancien symbole de la paix, qui tentait un sourire réconfortant envers ses élèves, le proviseur sur son épaule, suivis d'une Midnight couverte de bandages. Aizawa sortit sur ses deux jambes, malgré la douleur qu'il ressentait, avec l'aide de Present Mic. Il ne voulait pas inquiéter ses élèves encore plus. Enfin, Vlad King descendit accompagné de Kaminari, sur qui il gardait un œil, toujours méfiant envers le jeune garçon.

Le blond regardait ses chaussures. Il savait que ses camarades étaient là. Eux furent surpris de voir le blond ici et, qui plus est, sans menottes.

Si, pour certains, le choc durait, ce ne fut pas le cas de tous. Le visage de Bakugou tourna à la colère noire et il fit quelques pas dans la direction du garçon électrique. Il fut vite arrêté par Shoto qui lui tenait toujours la main, mais cela ne l'empêcha pas d'hurler sa haine.

« Qu'est ce que cet enfoiré de traître fout ici ?! Tu m'entends tête de con, je vais t'exploser tellement fort que tu t'en remettras jamais ! Je vais te crever ! »

Shoto retenait le cendré mais ne l'empêchait pas de parler. Il savait que Katsuki avait été blessé par la trahison de Denki, plus qu'il ne voulait l'admettre, et qu'il ne supportait pas l'idée qu'Eijirou souffre autant.

L'électrique encaissait les paroles, serrant les dents. Ils le haïssaient. Quoi de plus normal après tout ?

All Might s'avança pour apaiser les tensions et, enfin, expliquer la situation dans les grandes lignes. Puis, il en vint à la raison de la présence du garçon ici.

« Si Kaminari est ici, c'est parce que nous avons décidé de son sort. À la vue de tous les éléments, la police comme Yuei ont choisi d'accorder une seconde chance à votre camarade.

Cette phrase fit écarquiller les yeux de tous les adolescents. Mais l'ancien numéro 1 ne leur laissa pas le temps de répliquer, enchaînant directement.

En effet, votre camarade a commis des actes en totale opposition avec ceux que l'on peut attendre d'un héros. Mais il reste jeune. Vous êtes tous de futurs héros, pourtant rares sont ceux qui n'ont jamais fait d'erreur et commis d'actes indignes de ce statut, n'est-ce pas ?
Les actes comptent mais il existe quelque chose d'encore plus important. C'est de reconnaître ses erreurs et de tout faire pour les arranger. C'est exactement ce que veut faire votre camarade. Ainsi, Denki nous a fourni de précieuses informations sur l'alliance ainsi que sur les vilains qui la composent. Il va reprendre les cours avec vous et continuer ses études afin de devenir un héros. Il va, comme vous, lutter pour ce qui est juste.
Je sais que c'est difficile pour vous, mais nous avons tous choisi de lui donner une opportunité nouvelle. Je ne peux pas vous demander de lui pardonner, simplement d'essayer de l'accepter à nouveau parmi vous. »

Finissant son monologue, le symbole de la paix fit signe à ses collègues de le suivre, s'éloignant - à une distance néanmoins raisonnable - afin de laisser de l'espace aux jeunes. Il se doutait qu'ils devaient avoir de nombreuses choses à se dire.

Le blond releva la tête, affrontant finalement ses camarades. Il attendait leurs questions. Il se l'était promis : assumer ses actes et ne plus mentir.

La première personne à s'avancer vers lui fut Kyouka. Une fois face à lui, elle le gifla, les larmes roulant sur ses joues.

« Comment t'as pu nous faire ça ?! On te faisait tous confiance et toi tu... tu...

Elle éclata en sanglots avant de finir sa phrase.

- Kyouka... Je suis désolé de ce que j'ai fait. Sincèrement. Plus je vous connaissais et plus c'était douloureux. Trahir des inconnus, ça va. Mais trahir des amis c'est horrible.

- Des amis ?! Comment tu oses utiliser ce mot ?! Bakugou s'était rapproché, furieux.

- Bakugou, vous avez tous le droit de m'en vouloir. Je vous ai menti mais mes sentiments, eux, étaient honnêtes. Et je me suis promis de ne plus vous mentir. Plus jamais.

- Plus jamais ? Alors, on a vraiment compté pour toi ? La rockeuse regardait le blond, séchant ses larmes.

- Bien sûr ! Vous avez tous compté ! Le temps que j'ai passé avec toi, nos discussions, nos moments complices, tout était sincère. Je t'ai toujours considérée comme une amie Kyouka, même comme la sœur que j'ai jamais eu.

- Alors, pourquoi tu nous as piégés ce jour-là ? Hanta regardait son ami. Il avait besoin d'explications, besoin de le comprendre.

- Le plan c'était que je vous immobilise le temps que les autres fassent le reste. C'était sensé vous empêcher de vous battre et donc, en quelque sorte, vous protéger. Jamais il n'a été question de vous blesser. Jusqu'à ce que Shigaraki change d'avis.

- Et c'est là que tu as choisi de nous protéger, Kaminari ? Mina voulait croire le garçon, elle voulait que le cauchemar s'arrête et retrouver son ami.

- Oui... Je... Je ne supportais pas l'idée qu'on vous fasse du mal, à aucun de vous. Vous avez changé ma façon de voir les choses pendant ces quelques mois et vous êtes devenus vraiment importants à mes yeux. C'est difficile pour moi d'assumer à quel point j'ai merdé mais vous méritez la vérité.

- Parce que tu crois que c'est pas dur pour nous ?! La voix du rouge s'était élevée, tremblante. C'était la première phrase qu'il lui adressait. La personne que le blond craignait le plus d'affronter - avec Kyouka - venait de prendre la parole : Kirishima. Mais, s'il y'en a bien qui méritaient sa totale transparence, c'était ces deux-là. Kaminari prit une inspiration et vit Eijirou se diriger vers lui, jusqu'à se poster face à lui avant de reprendre.
On s'est inquiétés pour toi jusqu'au bout et bordel ce que j'ai pu pleurer ces derniers jours ! Tu te rends pas compte du vide que t'as laissé dans nos vies, et surtout dans la mienne. Tu as dit que tu voulais être honnête alors, j'ai une question. J'étais quoi, pour toi ?

Le rouge planta son regard vermeil dans celui, doré, du garçon qu'il aimait, attendant une réponse. Le blond sentit ses joues chauffer et la peine enserrer son cœur. Il avait promis la vérité mais il n'avait jamais imaginé déclarer ses sentiments, et encore moins dans une telle situation. Il prit une inspiration avant de se jeter à l'eau, sous le regard de tous ses camarades.

- La personne que j'aime. Il avait voulu sa voix assurée mais sa phrase ressemblait plus à un murmure hésitant. Néanmoins, tous avaient clairement entendu et restaient abasourdis. Kirishima voulut ouvrir la bouche pour répliquer mais Denki ne lui laissa pas le temps de le faire.
Tu es la personne que j'aime, Eijirou. Je ne voulais pas me faire d'amis ni tomber amoureux, mais ce ne sont pas des choses que l'on décide. Ton sourire, ta gentillesse, ton courage, ta détermination, nos parties de jeu vidéos jusqu'à pas d'heure, nos moments de complicité, nos discussions débiles, les blagues et les rires, chaque détail s'est gravé dans mon cœur. J'ai apprécié une seconde fois de vivre grâce à toi. Je pensais mon cœur vide, et avant même que je m'en rende compte, tu étais à l'intérieur, en train de t'installer confortablement. C'est comme ça et j'y peux rien, je suis fou amoureux de toi. Alors, je comprends que tu me rejettes et que...

-Je t'aime. Ces simples mots coupèrent la respiration du blond. Il regarda le rouge, dans l'attente de la suite. Du moins, je suis tombé amoureux de Denki Kaminari, mon ami souriant et passionné, un peu idiot et blagueur. Je... je ne sais pas si tu es le même, au fond je ne te connais pas vraiment. Mais... je veux bien te donner une seconde chance, alors commençons par devenir à nouveau amis, tu veux ? Kirishima était gêné et regardait Denki. Ce dernier avait les larmes aux yeux et un sourire sincère illumina son visage.

- Oui, faisons comme ça, Kirishima. »

Après ces surprenantes déclarations, Mina et Hanta s'approchèrent du blond, affirmant qu'eux aussi voulaient redevenir ses amis, apprendre à le connaître. Ils furent suivis de près par Jirou qui, même si cela prendrait du temps, chérissait l'idée de retrouver sa complicité avec le garçon.

Parmi les autres élèves, ceux avec un caractère plus doux comme Midoriya, Ochaco et Momo acceptèrent les excuses du jeune blond, lui accordant une deuxième chance. D'autres, simplement plus distants, décidèrent de laisser faire le temps et les derniers hésitaient. Enfin, il restait Katsuki. Il grogna - comme à son habitude - que le pardon ça se gagnait et qu'il avait intérêt à faire des efforts pour. Puis, de façon à ce que Denki soit le seul à entendre, il affirma avec un calme à glacer le sang que, si jamais Eijirou pleurait encore par sa faute, il s'assurerait qu'on ne retrouve rien de lui.

Mais Denki était simplement heureux. Il savait qu'il avait énormément de chance d'être ici, accepté en grande partie. L'expiation serait longue, le chemin du pardon était long et le regard des autres pèserait sur lui encore un bon moment, tout comme leur manque de confiance.

La différence était que, cette fois si, il ne gâcherait pas bêtement la nouvelle vie qu'il voulait se construire. Sa mère avait raison. Il n'était pas un monstre. Maintenant qu'il avait trouvé sa voie, il en était certain. Et, même s'ils n'étaient pas présents pour le voir, il allait rendre ses parents fiers, créer de nouvelles amitiés et regagner la confiance de ses camarades et professeurs, ainsi que le cœur de Kirishima Eijirou.

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Et voilà le chapitre final d'Expiation !
Ça me fait tout drôle de dire ça ! ^^

Alors, surpris de certaines réactions ?

Enfin, ne classez pas tout de suite cette histoire en 'archivée' parce que j'avoue que cette fin, je la trouve bien mais frustrante ! ^^

Donc, un épilogue arrive sous peu ! ;)

En espérant que ce chapitre vous ait plu,

Baiser monochrome,

-DianaV🌺

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