Chapitre 6
「1.6」
◤♧◢
« Je crois qu'on a trouvé les morts du jour. » fit Fudou, laissant la porte de la chambre de Tobitaka ouverte.
Kazemaru sortit de sa chambre, préconisant à Endou de rester à l’intérieur.
« Kazemaru…
— Je veux pas que tu voies qui est mort. Ce serait trop pour toi…
— Kazemaru, je ne suis plus un gosse ! Mes amis meurent les uns après les autres, et je ne suis même pas foutu de les sauver ! Laisse-moi au moins voir qui… »
Endou se mentait à lui-même. Il ne voulait pas voir. Il ne voulait pas savoir. Les larmes sur ses joues en étaient la preuve. Le silence s’établit dans le couloir. Seuls les pas d’Endou se firent entendre.
« Capitaine… souffla Fudou, lorsque Endou fut devant la chambre de Tobitaka.
— Touko et Tobitaka ont été tués… »
Gouenji posa une main sur l’épaule d'Endou. Et le capitaine craqua malgré lui. Silencieusement, dans les bras de l'attaquant. S'accrochant à son t-shirt comme pour arracher sa peine. Et Gouenji le serra contre lui.
Personne ne parla.
Ils n’étaient pas en mesure de protester.
Ils se demandaient qui serait le prochain.
◤♧◢
Deux nouveaux corps furent ajoutés avec les autres. Touko était une villageoise, et Tobitaka, la voyante. Les loups-garous l'emportaient sur ce coup.
« Merde ! » Jura Kidou, tapant du poing sur le mur.
Il serra les dents. Voir Endou dans cet état avait eu un impact direct sur son cœur. Qu’était-il en train de faire ? Il aurait pu sauver l'un des deux. Tout ça pour Fudou, Haruna ou Endou.
« Merde… merde ! »
Son poing heurta à nouveau le mur. Il se tourna quand il entendit son nom. Kazemaru se tenait là, derrière lui, la mine sombre. Il n'eut pas besoin de parler. Kidou savait pourquoi il venait le chercher. Il jeta un dernier regard à Tobitaka. Et il partit d'un pas rapide vers la salle à manger. A peine arrivé, il se planta devant Shirou.
« Fubuki, je vote contre toi, aujourd’hui.
— Kidou !
— Mon choix sera inflexible. Si Tobitaka a voté contre toi, il avait une bonne raison. Tu es sans aucun doute un loup. Et tu as tué Someoka. Et tous les autres ! C'est à cause de toi, tout ça ! »
Le silence prit place. La chaise de Shirou grinça.
« Et même si j’étais un loup, comme tu le dis, que ferais-tu ? Tu me tuerais ?
— Je trouverai chaque loup. Et je le tuerai. De mes mains, s'il le faut. »
Aki déglutit, et détourna le regard. Elle vit les mains tremblantes d'Haruna, qu'elle s'empressa de serrer entre les siennes.
« Donc, tu es prêt à me tuer si jamais si s'avérait que j’étais un loup ?
— Oui. Maintenant, je veux savoir. Qui vote contre Fubuki Shirou ? »
La première main qui se leva fut celle de Fudou. Natsumi suivit. Gouenji aussi. Puis, Midorikawa leva la main. Et Kazemaru. Kogure. Aki, et Haruna. Tsunami et Tachimukai. Seul Endou ne vota pas. De toute manière…
« Tu as perdu, Fubuki.
— On dirait bien… je te félicite, Kidou. J’étais le loup-garou blanc. »
Et à l'instant où il finit sa phrase, son torse se leva, et tout son corps tomba au sol, repoussant la chaise en arrière.
« Les villageois ont aujourd’hui éliminé Fubuki Shirou, qui était le loup-garou blanc. »
Un pas de plus pour les humains, et de la lucidité en moins.
◤♧◢
Miyasaka Ryou était un élève ordinaire du lycée Raimon. Certes, androgyne, mais normal. Il avait des ambitions, des notes correctes, ses parents avaient divorcé depuis une semaine…
Un adolescent normal. Il se prépara à faire son dernier sprint, sur le terrain d'athlétisme. Il était seul désormais. Ses camarades étaient partis depuis un bon moment. Il avait tenté d'appeler Kazemaru, pour l'inviter à venir avec lui. Mais il n'avait pas répondu. Sans doute jouait-il encore au football avec ses coéquipiers.
Miyasaka s’élança. Il voulait battre son propre record. Et peut-être, un jour, celui de Kazemaru ?
« Yaaaaaaaah ! »
Il dépassa les cent mètres, stoppa le chronomètre autour de son cou et ralentit la cadence. Il se stoppa finalement. Il avait presque dépassé son record. Il soupira, avant de ranger le matériel. Il quitta le stade vers dix-neuf heures. Il passa devant le bâtiment d'Inazuma Japon. Il le fixa durant quelques minutes avant de s'en aller.
◤♧◢
« MIYASAKAAAAAAAAAAAAA ! »
Kazemaru abattit ses deux poings contre la vitre. Il avait tourné la tête vers eux. Il était reparti. Le bleuté tapa dans le mur avec son pied.
« C'est pas vrai…
— Super… souffla Fudou.
— On fait quoi, du coup ? Demanda Tsunami.
— J'en sais rien… »
Fudou soupira. Il descendit mettre les autres au courant. Tsunami l’accompagna. Merde. Kazemaru était dans la merde. Si ça continuait ainsi, Endou ne serait jamais sauvé. Il descendit dans la salle commune. Chacun vaquait à ses occupations. Mais un voile de tristesse et d'angoisse reposait sur leurs visages.
« Putain… cette histoire me plaît de moins en moins.
—Ah, elle t'a plu, déjà, peut-être ? Lança Midorikawa à Tsunami.
—Ce que je voulais dire c'est…
—Ça n'a aucune importance, Tsunami. Aucune. Si ça se trouve, tu mourras ce soir. »
Un silence emplit la salle. Midorikawa n'avait pas tort. Ils allaient tous mourir. Les uns après les autres. Jusqu’à ce qu'il ne reste plus qu'un camp.
« La nuit tombe sur le village, et les villageois s'endorment. »
Aki et Haruna se levèrent les premières. La bleutée n'avait cessé d’avoir peur, après la déclaration de son frère. Elle avait peur de mourir de ses mains.
« Si on ne va pas se coucher, qu’est-ce qu'il se passera ? »
L’intégralité des têtes se tournèrent vers Tachimukai.
« Si ça se trouve, on ne craint rien si on reste éveillés !
— Yuuki, c'est beaucoup trop dangereux, fit Tsunami.
— Je suis prêt à tenter. Ce soir, je resterai là. Et je n’irai pas dormir. Je serai le garde. Celui qui peut rester debout et patrouiller la nuit, mais s'il est vu par les loups, il meurt !
— Pff… ce rôle n'existe pas, Tachimukai. Que tu es stupide, rétorqua Midorikawa. Mais soit. Reste donc là, à la merci des loups. Par contre, je ne promets pas que tu seras encore vivant. »
Sur ses mots, l'ancien capitaine de la Gemini Storm remonta dans sa chambre. Kazemaru déglutit. Il était devenu méconnaissable.
« Tu es sûr de toi, Yuuki ?
— Oui. Faites-moi confiance ! »
Endou voulut l'en empêcher, mais Tachimukai fit la sourde oreille. Un par un, les joueurs remontèrent. Tsunami, le dernier, le regarda un bon moment avant de venir l'embrasser. Même si leur premier baiser n’était pas dans la meilleure des situations, il fut doux. Et lorsqu’il ne resta plus personne, le gardien sourit. Si quelqu’un devait mourir cette nuit, ce serait lui.
« Le salvateur se réveille. »
Gouenji ne savait plus. Qui était-il censé protéger ? Tachimukai ? Natsumi ? Endou ? Kidou ? Lui-même ? Il ne savait pas quoi faire, et ça le terrifiait. S'il réussit à faire un choix, cette nuit là, c’était en grande partie grâce à son esprit. Il n’était plus aussi lucide qu'avant.
« Les loups-garous se réveillent. »
Les trois derniers loups descendirent. Aucun des trois n'arriva à allumer la lumière. Alors ils firent ça dans le noir.
« Écoutez. On doit commencer à se débarrasser des éléments qui posent problème.
— Kidou, n’est-ce pas ?
— Exact. Et demain, dans la journée, il serait bien de voter contre Gouenji. J’ai parlé avec Fudou aujourd’hui. Il pense que Gouenji est un loup. Continuez à jouer votre rôle. »
« Les loups-garous peuvent se rendormir. »
Haruna hocha la tête, puis remonta dans sa chambre, haletante, une main sur sa poitrine. Elle avait du mal à respirer. Elle ouvrit la porte sans la refermer. Elle s'en foutait. Son colocataire arriva juste après, fermant la porte.
« Otonashi…
— La fenêtre… »
Elle tenta d'ouvrir la fenêtre, mais n'y arriva pas. Il lui fallait de l'air. Elle ouvrit la porte à la volée, au moment où on annonçait le réveil de la sorcière. Elle descendit les marches. C'en était trop. Elle vint près des portes, essayant de les ouvrir. Elle toussa quelques fois, et finit par perdre connaissance.
« Cette personne va mourir cette nuit. Veux-tu utiliser ta potion de vie, ou celle de mort ? »
Il fixait les plaques. Il allait mourir. S'il ne se sauvait pas, il allait mourir. Il allait mourir. Mourir. Mourir. Il décida de se sauver, après s’être repris. Quel égoïsme. Il prit également une autre plaque. Il n’était sans doute plus sain d'esprit à cet instant.
Comme tous les autres.
« La sorcière se rendort, et la nuit passe lentement… »
Y a-t-il un Dieu qui effacera les crimes que j'ai commis ?
« Putain de merde… »
Fudou ouvrit les yeux doucement, se tournant vers Kidou. Il regardait ses mains, torse nu, ses dreadlocks détachées.
« Un souci ? Maugréonna le brun.
— J'ai eu l'impression de mourir, cette nuit… »
Fudou se redressa, et au moment où il allait parler, un cri déchira le silence. Il n’était que huit heures. Mais quelqu’un avait déjà trouvé le mort du jour.
« Kidou, c’était pas ta sœur, ça ?
— Haruna… ! »
Dans la précipitation, il sortit en caleçon. Il rentra à nouveau, et une fois son pantalon mis, il arriva en bas. Haruna tremblait, entre les bras d'Aki. Et elle n’était pas la seule. Tsunami tremblait, lui aussi. La peur venait enfin à lui.
Parce que Tachimukai était allongé au sol, immobile, les yeux révulsés. Et Gouenji serrait les dents.
« Cette nuit, deux personnes sont mortes. Une tuée par la sorcière, et l'autre, pour avoir désobéi aux règles. Yuuki Tachimukai, qui était un villageois, a désobéi. La personne tuée par la sorcière est Ryuuji Midorikawa, qui était le châtelin. »
« Ryuuji ? Lâcha tout à coup Endou. Ryuuji et Tachimukai… sont…
— On peut dire que la sorcière s'est plantée, souffla quelqu'un.
— Ta gueule, Fudou. » conclut Tsunami, et le silence prit possession du groupe.
◤♧◢
Comme promis, voici les survivants~
Rendez-vous samedi prochain pour le chapitre 7 !
『28/03/20』
#Historia
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top