Chapitre 3
「1.3」
◤♧◢
« On va devoir choisir quelqu’un. » dit Kidou.
A peine eut-il prononcé ces mots, que la Voix de la nuit précédente retentit.
« Les villageois vont désormais voter pour la personne qu'ils soupçonnent le plus d’être loup-garou. Il y aura dix minutes de débat maximum, puis, il y aura un vote. S'il y a égalité entre deux, les deux mourront. »
« Attendez, on va devoir choisir quelqu’un à tuer ?! S’écria Kazemaru. C'est une roulette russe, ou quoi ?
— Kazemaru… souffla Endou.
— Voter, je veux bien, mais il faudra tuer la personne ! Quelqu’un en serait capable ? Loup ou pas, meurtrier ou pas, je… je ne peux tout simplement pas…
— En parlant de meurtrier, et puisqu'on cherche quelqu’un à accuser, il y en a un qui paraît suspect. » fit Natsumi en se levant de sa chaise.
Bien entendu, elle parlait de Fudou, et tous l'avaient compris. Celui-ci se mit à rire.
« Moi, tuer quelqu’un ? Alors là, je crois que tu planes. Jamais je ne m’abaisserais à ça. Quoi ? Tu ne me crois pas ? Continua Fudou en approchant son visage de celui de la rousse. Tu essayes de rejeter la faute sur moi juste parce que j'ai été manipulé par Kageyama et que j'ai été méchant. Mais bizarrement, aux deux aliens et à l'androgyne, tu ne leur dis rien parce que tu fais confiance à ce cher Endou ! »
Natsumi recula, consciente qu'elle ne pouvait pas répliquer. Elle s'excusa. Puis, Fudou toussota, pour prendre la parole.
« Déjà, avant d'accuser qui que ce soit, demandons l'avis de notre capitaine. Qu'en penses-tu, toi ? »
Endou baissa les yeux, prenant une grande inspiration.
« Je ne peux pas accuser l'un de vous. Je sais que Fudou est le candidat idéal, mais je ne crois pas qu’il ait tué Rika et Toramaru. A vrai dire, je ne pense pas que l'un de nous l’ait tué.
— C'est ce que je pensais aussi, à vrai dire, dit Fuyuka, reniflant doucement. Je pense que c'est celui qui nous a convoqué qui l'a fait.
— Tu es en train de dire que c'est Hibiki-san ?! S’énerva Tobitaka.
— Non, visiblement, ce n'est pas lui. Je ne le pense pas, du moins. A mon avis, il a été obligé d’écrire cette lettre. »
Le silence se fit à nouveau une place parmi eux. Puis, Shirou lâcha :
« Il ne nous reste que deux minutes avant la fin du débat. »
Cette fois-ci, Kidou leva les yeux vers le blanc, soupirant qu’il avait raison.
« Essayons déjà de voter contre quelqu'un et ensuite, nous aviserons. »
Personne n'osa parler. Après la mort de Rika et Toramaru, chacun avait une idée de ce qui pourrait arriver au désigné. Mais le silence fut rompu par Fudou :
« Au pire, au lieu de voter à main levée, votons tous au papier ! Même si on reconnaît l’écriture, au moins, on aura moins honte que si l'on devait voter contre quelqu’un à la vue de tous.
— Fudou ne dit pas que des conneries, alors… plaisanta Tsunami. Bon bah, c’est parti ! »
Haruna, qui avait pris un sac avec un grand carnet dedans, déchira une feuille en plusieurs bouts. Elle prêta à tous son stylo, et lorsque Endou donna son papier plié en quatre, comme les autres, Kidou vint les mélanger.
« A toi l'honneur, Capitaine, dit Fudou avec un sourire.
— Merci, Fudou. » répondit-il ironiquement, avant d’attraper un papier.
Il le déplia lentement. Puis le suivant, laissant le soin à Haruna de noter les résultats.
« Blanc. Fudou. Fubuki. Midorikawa. Natsumi. Fuyuka. Fudou. Fuyuka. Natsumi. Fudou. Fubuki. Fudou. Fuyuka. Fuyuka. Midorikawa. Fuyuka. Blanc. »
Endou leva la tête vers Fuyuka. Cinq voix. Elle était désignée comme perdante. Personne ne demanda pourquoi à voix haute. Parce que chacun était soulagé de ne pas avoir été choisi à sa place. Fudou hésita à soupirer de soulagement.
« Et… et maintenant ? Demanda Aki, inquiète.
— Il faut la tuer ? Où elle est juste écartée de la partie ?
— Selon l'histoire, les villageois brûlent le désigné, souffla Midorikawa. Mais on ne peut pas… »
Il n'y en eut pas besoin. Fuyuka hoqueta. Tous la fixaient, à genoux, se débattant. Elle tomba au sol, raide morte, les yeux aux ciel. Endou fut le seul à s'approcher d’elle, avec le blond du groupe.
« Bordel… qu’est-ce qu'on vient de faire… ? » souffla Gouenji.
Et personne ne lui répondit. Parce que personne ne voulait voir la réalité en face.
Ils avaient tué quelqu’un.
◤♧◢
Lorsque Gouenji sortit de la salle de réunion, où ils avaient décidé de mettre les trois corps, les joueurs étaient devant lui. Ils attendaient le verdict.
« Je ne peux pas faire une autopsie précise, sans matériel ni compétences pour, mais je suis sûr et certain que Rika et Fuyuka ont fait un arrêt cardiaque.
— La peur de mourir, pour Fuyuka peut-être ? Tenta Kazemaru.
— Peut-être bien. Mais pas pour Rika. Si on part du principe qu’elle a réagi de la même manière au moment de son agonie mortelle, ce n’était sans doute pas à cause de la peur. »
Kidou réfléchissait. Puis, il se tourna vers Fudou, qui était toujours autant décontracté, adossé au mur.
« Où est passé Endou ?
— Dans sa chambre, répondit Fudou. La perte de Fuyuka a dû lui faire un choc. Et en comptant Rika et Toramaru… si ça continue, il finira en position fœtale dans un coin. »
Il nargua le stratège avec un sourire moqueur. Ce qui marcha, car l'ancien membre de la Teikoku Gakuen s’énerva :
« Écoute-moi bien, Fudou. Endou est plus fort, plus résistant que n’importe qui ici ! Dis ce que tu veux sur nous tous, mais si tu oses encore te-
— Kidou, ça suffit, ordonna Gouenji.
— Gouenji !
— Il a compris, dit le blond en s'approchant de Fudou. Il a compris que s'il disait un mot de travers, nous le désignerions.
— Ouh lou lou, ça fait du chantage. » ricana Fudou.
Le stratège serra les poings. Puis, sentant qu'il pourrait s’énerver contre n’importe qui, il sortit et remonta à l'étage. Il finit par frapper dans sa chaise, une fois enfermé. Un silence se posa. Il entendait Endou. Et pour la première fois depuis des années, le capitaine pleurait de tristesse.
« Je suis même pas capable de les protéger… »
Et si Endou était le prochain ? Ou Haruna ? Ou même Fudou ? Il se maudit de n’avoir rien pu faire jusqu'ici. Puis, il se mit à réfléchir. Quand il sortit de sa chambre, il vint toquer à celle d'Endou. Il entra sans attendre son accord. Il le vit en larmes. Endou tenta de se cacher, mais Yuuto n’était pas dupe. Et sans un mot, il le prit dans ses bras, le serrant contre lui.
« Même si tu fais le mauvais choix, ou que tu craques, je serai avec toi, capitaine.
— Kidou…
— Même si tu es perdu et que tu ne sais plus quoi faire. Je prendrai le relais le temps que tu te reprennes. Comme lorsque que Kazemaru est parti, il y a plusieurs années. Comme le match contre les Fire Dragons. Tu es le capitaine, et mon rôle est que tu puisses diriger l’équipe du mieux possible. Toi et moi, on sauvera tout le monde. »
Kidou esquissa un sourire. Il sentit le brun contre lui, s’accrocher à sa veste. Et son sourire laissa place à ses dents, qu'il serrait pour ne pas pleurer. S’il craquait, lui aussi, plus personne n'aurait la force de continuer. Pour tous les autres, que ce soit Tsunami, Kogure ou même Tobitaka, il devait les guider. Sinon, que faisait-il ici ?
La journée passa si vite que certains commençaient à redouter l’arrivée de la nuit. Et pour cause.
Quelqu’un allait mourir cette nuit.
« Excuse-moi, Gouenji… je… tu vas trouver ça un peu incongru, mais…
— Tu veux dormir avec moi ? Devina l'attaquant.
— N'y vois pas un potentiel rapprochement ! Se défendit la rousse. C'est juste que…
— Ne t'en fais pas, j'ai l'habitude, avec Yuuka. Et jamais je ne te ferais de mal.
— Tu as intérêt. Sinon je ne te pardonnerai jamais.
— Viens, Natsumi. »
Un peu hésitante, elle finit par poser un genou sur le matelas de Gouenji. Elle s'y assit doucement, en robe de chambre. Elle l'enleva au bout de quelques minutes, dévoilant sa robe blanche de pyjama.
« Ça t'ira si je dors en short et t-shirt à manches courtes ?
— Ça ira. Je ne vais pas t'obliger à mettre un vrai pyjama, non plus.
— Tant mieux. J'ai beaucoup trop chaud la nuit. »
Ils se turent quelques minutes, puis Natsumi éteignit la lumière. Ils s'allongèrent tous deux. Gouenji, la sentant frissonner, la prit dans ses bras, plongeant son regard dans le sien.
« Gouenji…
— Tout ira bien. Je suis là.
— Jure-moi que tu n'es pas un loup, ordonna-t-elle après quelques secondes.
— Je te le jure. Sur la tête d'Endou, sur la mienne, et même sur celle de Yuuka.
— … Tu es vraiment une bouillotte… fit la rousse, rougissant légèrement.
— Comment dois-je le prendre ?
— Bien, je pense. »
Natsumi enfonça son visage dans le creux du cou de l'attaquant, se collant un peu plus à lui.
« Mais tu es gelée !
— Je suis terrifiée… jamais je n'avais ressenti ça…
— Natsumi… »
Gouenji la serra doucement contre lui pour la réconforter, mais aussi pour la réchauffer. Et rapidement, sans même qu'ils en prennent conscience, ils s’étaient embrassés.
« Le Salvateur se réveille. »
Il reprit ses esprits, sans pourtant repousser sa colocataire. Il lui sourit doucement, une fois le baiser rompu, observant ses rougeurs.
« C'est toi que je veux protéger, Natsumi.
— Gouenji...
— Même si tu préfères Endou. »
Mais avait-elle encore des sentiments pour Endou ? Sans doute plus, car elle se contenta s’enlacer le blond. À la fois pour le remercier de ne pas lui avoir menti, mais aussi pour mieux l'embrasser, l'instant d’après.
« Le Salvateur peut se rendormir, et la voyante se réveille. »
Décidément, il n'avait pas envie. Sa chambre était plus que vide. Sans Toramaru, il n'avait pas la force de continuer.
« Il choisit une personne dont il veut voir la carte. »
Qui serait un loup ? Midorikawa ? Endou ? Touko, peut-être ? Il choisit qui il voulait voir, attrapant sa plaquette.
« La voyante a vu un loup-garou. »
Midorikawa retomba sur le lit, haletant et fatigué. Il s'endormit plutôt vite. Hiroto déglutit. Ce qu'il redoutait était arrivé. Il s'assit sur le lit, caressant les cheveux détachés de son amoureux.
« Je suis désolé, Ryuuji. Tu ne me pardonneras sans doute jamais… »
Il étouffa un gémissement. Son esprit se faisait peur à lui-même, simulant le vert qui le haïssait.
« Comment as-tu pu faire ça ? Je te faisais confiance… » « Je te déteste, Hiroto. »
Je te hais, Gran.
Le roux prit sa tête entre ses mains. Il ne supportait plus de voir Gran revenir. Il savait que Midorikawa détestait Gran plus que tout. Il craqua, geignant dans ses mains. Qu’est-ce qu'il était en train de faire, bon sang ?
« Le corbeau se réveille. »
◤♧◢
Ouais, j'avais dit mercredi mais ça faisait cinq jours et pas sept.
Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?
J't'aime Fuyuka tkt pas 😘
『29/02/2020』
#Historia
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