Chapitre 2
「1.2」
◤♧◢
« Cupidon se réveille. »
Deux yeux s'ouvrirent dans la chambre. Son propriétaire se redressa doucement.
« Choisis deux personnes parmi le groupe qui seront amoureuses. »
Sans bruit, elle se leva et se dirigea vers son bureau, à tâtons. Elle avait vu quelque chose briller. Elle effleura le bureau, y trouvant une vingtaine de plaquettes de puzzle. Les kanjis étaient reconnaissables sous ses doigts. Elle sourit, et une fois les deux noms trouvés, elle les emboîta.
« Cupidon se rendort, tandis que les deux amoureux s'éveillent. »
Le garçon ouvrit les yeux, d'un coup. Il avait senti une main sur lui. Au moment où il se dressa, il vit sa voisine en faire de même. Mais elle sourit, allumant son téléphone pour afficher son visage. Et il lui rendit son sourire, rouge de gêne.
« Les amoureux se rendorment. »
Le garçon réfléchit quelques instants à son rôle. Il devait se débrouiller pour être dans le même camp qu'elle, ce qui était déjà sûrement le cas. Du moins, pour l'instant.
« L'enfant sauvage se réveille. »
Et il se leva à nouveau.
« Choisis un modèle parmi les participants. »
En entrant, il avait vu les plaquettes, et se demandait à quoi elles serviraient. Il ne devait pas être le seul à se questionner, d'ailleurs. Il en eut la réponse, mais préféra indiquer son « amoureuse » du doigt. Parce qu'il avait l'horrible impression d'être observé.
« L'enfant sauvage peut se rendormir. »
Quel rôle avait-elle ? Il n'arrêtait pas de se le demander. Il se rallongea - bien conscient qu'elle était éveillée et qu'elle avait dû se rendre compte qu'il était l'enfant sauvage - glissant une main sous son oreiller. Il en tira une carte. Et en l'éclairant avec son téléphone qui marquait encore « aucun réseau disponible », il se rendit compte qu'il avait beaucoup de chance.
Il était de son côté. Mais une question le fit frémir. Comment avait-on pu le voir, alors qu'il peinait à reconnaître son « âme-sœur » dans le noir ?
« Le Salvateur se réveille. »
Le Salvateur... le Salvateur ! C'était lui ! Il ouvrit difficilement les yeux, fatigué. Il réussit à s'asseoir sans bruit, habitué à ne pas déranger sa sœur la nuit. Il se souvient des plaquettes avec leurs noms.
« Le Salvateur choisit une personne à protéger cette nuit. »
Il sortit de son lit, ce qui ne lui déplut pas. Il commençait à avoir chaud. Il essaya de reconnaître les traits de sa colocataire, mais n'y arriva pas. Au bout de quelques minutes, il avait choisi la personne à protéger. Il s'était déjà posé la question, et la conclusion était sans appel.
Même s'il y avait peu de chances que les loups choisissent son protégé, il préféra prendre cette précaution.
« Le Salvateur peut se rendormir. »
Il se rendormit au bout d'une dizaine de minutes, écoutant la Voix prononcer les autres rôles.
« La voyante se réveille. »
La voyante. Bien sûr. Avait-il vraiment une tête à être Dame Irma ? Pour qui le prenait-on ? L'intéressé s'étira doucement. Il dormait tellement bien.
« Elle choisit une personne dont elle veut connaître la carte. »
Choisir ? Comment ? Ah, avec les plaquettes, peut-être ? Visiblement, c'était cela. Car lorsqu'il prit la plaquette de la personne qui l'intéressait - celle de Fudou, la voix demanda si la voyante voulait qu'on annonce la carte vue. Il accepta en hochant de la tête.
« La voyante connaît l'identité du traître. »
Le traître ouvrit les yeux, de la sueur sur le visage. Pourquoi stressait-il ? Ce n'était qu'un jeu ordinaire. Juste... un jeu...
Il se rendormit sur cette pensée, juste avant que la phrase suivante soit prononcée :
« Les loups-garous se réveillent. Ils sont invités à se rejoindre hors de leur chambre. »
Ils furent cinq à se lever. Chacun sortit de sa chambre, faisant le moins de bruit possible. Et ils se rejoignirent au rez-de-chaussée, où enfin ils purent parler doucement.
« Nous sommes donc cinq... un loup blanc, trois loups et... l'enfant sauvage ?
— Comment as-tu su ?
— La petite fille n'a pas le droit de se faire passer pour un loup. J'en conclus que tu as pris l'un de nous comme modèle. Bien joué. Maintenant, évitons de donner nos noms, et choisissons une victime.
— Très bien, fit la seule fille. Mais qui ?
— Il faudrait supprimer la voyante ou la sorcière en priorité. Qui vous semble le plus probable ?
— Je ne pense pas que ce soit Endou. Il dort comme un loir. S'il était l'un d'eux, il aurait fait du bruit sans vouloir, tellement il est maladroit.
— Bien vu. »
Le rouge esquissa un sourire. Puis, il fit signe aux autres d'approcher. Et il leur murmura une autre victime.
« Les loups-garous peuvent retourner dormir. »
« J'espère que cette histoire de jeu sera vite fini. J'ai un mauvais pressentiment, souffla l'un d'eux.
— Oui, moi aussi. »
« Le loup-garou blanc se réveille. » tonna la voix, quelques minutes après que les loups soient de nouveau dans leur chambre, après avoir bu un peu d'eau.
Ledit loup n'avait pas pris la peine de se recoucher. Il avait caressé les plaques du bout des doigts. Et il attrapa sa victime. C'était un jeu ? Vraiment ? Non, il n'y croyait pas. Alors il avait décidé de faire gagner son camp, coûte que coûte. Même s'il devait se le mettre à dos.
« Le loup-garou blanc peut se rendormir, tandis que la sorcière s'éveille. »
Il l'avait entendu haleter, plus tôt. Pourtant, il n'était pas loup. Avait-il fait le même cauchemar que lui la veille ? Il se redressa.
« Deux personnes vont mourir cette nuit. Veux-tu en sauver une, ne rien faire, ou en tuer une autre ? »
Deux, donc une victime des loups-garous, et une autre du loup-garou blanc, s'il avait bien suivi. Il réfléchit. Quelles étaient les probabilités qu'il soit tué le premier ?
De dix pour cent. Ça faisait beaucoup, mais pas assez. Alors il décida de ne rien faire. Il garderait ses potions.
« La sorcière se rendort, et la nuit passe lentement... »
Lentement, mais pas sans événements.
Lorsque Endou se réveilla d'une bonne nuit de sommeil, un hurlement le fit sursauter. Il sortit en même temps que Kazemaru, et constata que ce n'était pas qu'un jeu.
Toramaru était allongé dans l'escalier, mort, son sang séché sur les marches, les yeux écarquillés.
« Endou !! C'est horrible ! »
Aki parût, en larmes, avec Touko, tremblante, tandis que on entendait Tobitaka se lamenter sur le corps sans vie, sur l'escalier.
« Touko, qu'est-ce qu'il se passe ?
— Endou... c'est Rika... elle est...
— Morte... ? » Souffla le capitaine des Raimon, qui n'obtient qu'un hochement de la tête de la part d'Aki.
« Cette nuit, deux personnes sont mortes. Rika Urabe, qui était Cupidon, et Utsunomiya Toramaru, qui était la petite fille. »
Endou ne savait pas quoi faire. Mais pour la première fois de sa vie, il sut que cette histoire ne finirait pas bien, qu'ils utilisent le football ou pas.
◤♧◢
« Bordel... »
Tobitaka frappa du poing contre le mur. Il posa les yeux sur Toramaru, avant de retenir un sanglot. Il préféra refermer ses paupières, avant de cacher son visage avec la nappe blanche.
Il l'avait mis sur une des tables, tout comme Rika, sur celle d'à côté. Pourquoi ? Qui avait osé le tuer ainsi ? Et Rika ? Qui dans l'équipe était assez fou pour les tuer tous les deux ?
« Ce n'est pas un jeu. Ce n'est pas un putain de jeu ! »
Le violet tourna la tête vers l'entrée de la salle. Touko venait d'entrer. Elle avait enlevé son bonnet bleu.
« Qu'est-ce que tu veux dire ?
— Ils essayent de nous faire croire qu'on joue, mais en fait, on doit s'entretuer ! Pourquoi ? Pourquoi nous tuer ? Pourquoi nous ? Pourquoi... ? Pourquoi... ?! Merde ! »
La rose tapa du pied contre le mur. A vrai dire, Tobitaka ne comprenait pas non plus pourquoi.
« Dis, Zaizen, je me posais une question.
— Quoi ? Demanda-t-elle, s'asseyant sur une chaise, près de Rika, sur une table devant la cheminée.
— Qui t'a convoqué ?
— Kudou-san, pourquoi ?
— S'il nous a convoqué, qu'attend-il pour se montrer ?
— Merde... ! »
Elle se redressa, ne s'étant pas rendue compte de ça. Elle ajouta qu'ils devaient en parler aux autres.
« Dès que j'ai passé les portes, j'ai eu les tripes nouées, avoua Tobitaka. Si j'avais su, jamais je ne serais entré.
— Ne t'en fais pas. On va trouver celui qui a fait ça. On va venger Rika et Toramaru. »
Le garçon se contenta de sourire doucement. Alors elle aussi, elle avait perdu la personne qu'elle aimait ? Il la suivit jusqu'à la salle à manger, où se trouvaient les autres.
« Endou est donc élu maire à la majorité. »
Kidou leva les yeux quand Touko et Tobitaka entrèrent. La majorité étaient en train de manger dans les bentos portant leurs noms, dans le frigo. Il avaient aussi le droit à une bouteille d'eau chacun.
« Ah, vous êtes là. On a élu Endou en maire.
— Sa voix comptera pour deux, annonça Hiroto.
— C'est pas l'important, interrompit l'ancien voyou, prenant la place de Kidou, devant tous. On est d'accord que vous avez tous été convoqués par Hibiki-san ou Kudou-san ?
— Je crois que oui, dit Kazemaru.
— Alors où sont-ils ? »
Un silence s'installa dans la salle. Aki et Fuyuka arrêtèrent de pleurer. Gouenji suspendit sa cuillère dans le vide. Même Fudou avait arrêté de se balancer sur sa chaise.
« Il est presque onze heures, et depuis hier soir, pas un ne s'est montré !
— C'est vrai ça ! S'exclama Tsunami. On nous a posé un lapin, on dirait.
— Endou, qu'est-ce qu'on est censés faire, maintenant ?
— Honnêtement... je n'en sais rien. Toramaru et Rika sont morts, et au fond de moi, je suis terrifié. Ce n'est pas un jeu, ça, c'est certain. Mais je ne sais pas ce qu'il faut faire.
— Bah, c'est plutôt simple. Il faut continuer. »
Kidou s'énerva contre son colocataire :
« Tu veux voir des gens mourir, encore ?
— J'ai jamais dit ça. Mais par contre, je dis que seul le camp gagnant sortira d'ici. Je ne sais pas de quel côté tu es, mais moi, j'ai bien l'intention de me barrer d'ici.
— Fudou...
— Kidou, calme toi, le reprit Gouenji. Il a tout à fait le droit de dire qu'il veut s'en aller. C'est ce que nous voulons tous. Malheureusement, ça me fait mal de l'avouer, mais son raisonnement tient la route. Fudou a entièrement raison. Nous ne sortirons pas tous vivants d'ici. »
Les paroles de Gouenji furent un coup porté à chacun d'eux. Kidou déclara, avec du mal, que Fudou avait raison, malheureusement.
« On va devoir choisir quelqu'un. »
◤♧◢
Ce chapitre a mis un peu longtemps à sortir, je sais.
J'avais des soucis de co'.
Bref, dites-moi ce que vous en avez pensé !
Et rendez-vous mercredi prochain pour le chapitre 3 !
『1730 mots ; 21/02/2020』
#Historia
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