Chapitre 13
「2.2」
◤Φ◢
En sortant de la pièce qu'ils avaient définie comme celle de vote, le groupe arriva dans un couloir.
« Fuusuke... On dirait...
— Oui. On dirait le complexe.
— Le complexe ? Répéta Hiura.
— L'endroit que le collège Raimon a détruit, répondit Kogure.
— Il s'est auto-détruit, plutôt, fit Reina. Sûrement un coup de Kenzaki. Je l'ai jamais senti.
— Donc on serait dans une réplique du complexe ? Lâcha Haruna.
— Ça y ressemble bien. »
Les murs étaient beiges, et les portes blanches. Ils avaient désormais tous leur rôle en tête, et cherchaient ce qui ressemblait à la cuisine.
« Si c'est bien une réplique du complexe, je ne sais pas du tout où se trouve la cuisine du rez de chaussée, fit Fuusuke.
— Moi non plus. Je n'avais pas l'habitude de descendre jusque là.
— Il me semble que c'est au fond à droite, dit Kogure. Je me souviens qu'on cherchait le chemin, jusqu'à Genesis, et qu'on a vu un réfectoire. »
Reina soupira lorsqu'il évoqua le nom de la division suprême de l'Eiria Gakuen.
« Alors on te suit. »
Même si personne ne le disait, ils avaient de nouveau en tête tout ce qu'il s'était passé dans leur "première partie". Leurs souvenirs les torturaient. Ils arrivèrent finalement devant deux grandes portes.
« Elles sont l'air fermées. Qu'est-ce qu'on fait ? Demanda Ichihoshi.
— Je les force ? Proposa Nishikage.
— Non. Un dispositif est mis en place à chaque étage pour éviter que l'on force, dit Suzuno.
— Les portes brûlantes... Souffla Haruna.
— Le panneau de contrôle doit être juste là... »
Reina passa ses mains sur le mur à droite des portes, et enleva une planche, révélant le panneau de contrôle en question.
« Je vais voir si c'est le même code qu'aux autres étages. Sinon... »
La bleutée n'eut pas à finir sa phrase ; les portes s'ouvrirent dès que Paolo s'approcha de celles-ci, faisant sursauter l'italien par la même occasion. Suzuno entra le premier, observant l'intérieur.
« Il n'y a personne. C'est trop louche.
— Pas vraiment, si nous sommes les seuls "joueurs", souligna Hiura.
— Quelqu'un voit des caméras ? Demanda Hide.
— On dirait qu'il n'y en a pas, dit Sakuma, levant la tête.
— Il y en a forcément. Il y en avait à Liocott.
— Vous étiez sur l'île de Liocott ? Demanda Nishikage.
— Oui. Plus exactement dans le quartier Américain. Nous avions été convoqué par Endou Daisuke. Mais impossible de le contacter.
— Vous aussi ? »
Sakuma leva les yeux vers le basané, qui hocha la tête. Sans doute tous les groupes n'avaient pas pu joindre celui qui les avait réunis.
« Nous avions remarqué les caméras dès le début, reprit Nakata. Et vous ?
— Nous étions dans le centre d'entraînement d'Inazuma Japon, dit Ichihoshi. Celui en face du mont Fuji.
— Ah, celui que Père a construit ? »
Reina baissa la tête, avant de soupirer. Elle lâcha qu'elle allait préparer quelque chose. Hide l'accompagna.
« Et toi Sakuma ?
— J'étais à la Teikoku Gakuen. Convoqué par Kageyama. Je ne l'ai pas vu non plus.
— Pareil pour Xhao Jin Yun, souligna Hiura.
— C'est trop bizarre pour être une coïncidence, dit Suzuno en s'asseyant sur une chaise. Nous avons été regroupés et séparés, et à mon avis, la répartition n'a pas été laissée au hasard. Quelqu'un a une feuille ?
— Je... J'ai mon carnet ! » Fit Haruna en sortant ledit carnet de sa veste.
Suzuno arracha cinq feuilles, avant de les poser sur la table en face de lui. Il emprunta le crayon de la Otonashi et commença à écrire.
« Si je résume, Hiura, Nishikage et...
— Ichihoshi.
— Ichihoshi, reprit Suzuno, on été convoqués par... Xhao Jin Yun... Comment tu l'écris ?
— C'est du Chinois, en même temps. Fais voir. »
Hiura écrivit le nom de son coach avant de laisser Suzuno prendre une autre feuille.
« Paolo et Hide, eux, étaient à Liocott, convoqués par Daisuke Endou, c'est ça ?
— Oui, acquiesça Paolo.
— Kogure et Otonashi...
— A Raimon. Mais nous avons été convoqués soit par Hibiki-san, soit Kudou-san.
— Sakuma était à la Teikoku, appelé par Kageyama, et Reina et moi... On a été convoqués par Hitomiko-san.
— Donc nous avons tous été convoqués par nos coachs. Ce qui veut dire qu'ils sont dans le coup. Volontairement ou pas. »
Les mots de Suzuno firent froid dans le dos à Paolo. Il ne pensait pas que Kageyama ou Endou Daisuke avaient volontairement rejoint le "Mécène X". Il pensait encore qu'ils n'avaient rien à voir dans tout cela. Mais depuis qu'il avait vu ses amis, ses camarades de toujours s'entretuer, il ne savait plus s'il pouvait vraiment suivre son instinct.
« J'ai trouvé des plats à faire réchauffer, dit Reina en revenant.
— Y a nos noms dessus. Je suppose que c'est comme avant, ajouta Hide.
— C'est à dire ? Demanda Sakuma.
— Mark était intolérant au gluten, et ses plats n'en contenaient pas, contrairement aux nôtres. Donc ces plats ont été préparés de façon à ce qu'on ait aucun problème, dit Paolo.
— Ce qui explique les noms sur la nourriture, souffla Haruna.
— Bon, mangeons, et ensuite, on ira dormir. »
Ils préféraient ne pas penser à la nuit qui les attendaient. Le dîner fut plutôt silencieux, excepté Ichihoshi et Sakuma qui parlaient à voix basse.
Chacun débarrassa son assiette, puis les duo de chambre furent décidés. Reina voulut rester avec Suzuno, Paolo avec Hide, Ichihoshi avec Nishikage, et en voyant que Kogure et Haruna seraient dans la même chambre, Sakuma proposa à Hiura de partager la même chambre. Ils se séparèrent sous les coups de vingt heures, non sans se lancer quelques regards.
« Ça va aller, Paolo ?
— Est-ce que j'ai l'air l'aller bien ?
— Désolé. C'était une question idiote. »
Hide s'assit près de Paolo, qui tenait son visage entre ses mains.
« Je croyais que c'était enfin fini... Tu m'avais assuré que plus personne ne mourrait...
— Paolo...
— Cette fois, je sais que je vais y passer... Je n'assisterai pas à la mort des autres... C'est moi qui vais mourir...
— Paolo ! »
L'Italien leva la tête vers le basané, les larmes aux yeux. Hide déglutit devant le visage apeuré de Paolo. Il finit par lui dire :
« J'ai juré à Mark que je te protégerais jusqu'à ma mort. S'il y a une seule promesse à laquelle je ne peux pas me soustraire, c'est celle-là.
— Capitaine...
— J'ai peut-être échoué jusqu'ici, mais toi, je ne te laisserai mourir devant moi. Si ça arrivait... Jamais je ne me le pardonnerais. »
Paolo essuya ses larmes en entendant la dernière phrase d'Hide, qu'il avait à peine entendue. Mais il ne tint pas longtemps. Paolo fondit en pleurs silencieux, se blottissant entre les bras d'Hide.
◤♢◢
« Je ne voulais pas... Je te le promets... Paolo... Perdonami... »
Paolo ferma les yeux, sur le point de hurler. Pourquoi ? Pourquoi avait-il fait tout cela ?
« Michele... Pourquoi... ?! »
Il n'eut pas le temps de se défendre. Mais les larmes sur ses joues ne mentaient pas. Il voulait protéger Gianluca. Hide prit Paolo contre lui, posant une main sur ses yeux.
« Pardonne-moi, Paolo. Je n'ai pas pu les sauver... Je n'ai même pas pu te sauver de tout ça... »
Le corps de Michele tomba au sol. Vide de toute vie.
« C'est terminé, Paolo... C'est terminé... Plus jamais... Plus jamais tu ne verras mourir quelqu'un... »
L'Italien geignit. Il étouffa ses pleurs du mieux qu'il pût. Il murmura chaque nom, l'un après l'autre.
Thiago, Edgar, Dylan, Domon, Ichinose, Michele, Gianluca, Hector.
Et Paolo finit par hurler. De douleur, de tristesse, de rage.
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