Chapitre 10

「2.0」

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Dans un lit. Ce fut le premier endroit où il ouvrit les yeux.

Mais quelque chose n'allait pas.

Il manquait quelque chose.

Il s'assit dans ce lit.

Il était à l'hôpital.

Comment ça, l'hôpital ?

La porte de la chambre s'ouvrit sur une jeune infirmière.

« Vous êtes éveillé !

— Où je suis ?

— A l'hôpital Inazuma !

— Qu'est-ce qui m'est arrivé ?

— Si j'en crois votre dossier... »

L'infirmière fouilla dans les papiers qu'elle tenait entre ses mains.

« Vous avez été victime d'une perte de connaissance chez vous !

— Une perte de connaissance... »

Elle lui annonça ensuite que quelques radios seraient nécessaires avant de contacter un responsable légal. Elle s'en alla ensuite. Il se leva, et après avoir trouvé une paire de pantoufles, ainsi qu'un pyjama décent, il sortit de sa chambre. Il voulait marcher. Il lui manquait quelque chose. Quelqu'un. Une présence.

Cette histoire de perte de connaissance, il n'y croyait pas. Il y avait autre chose. Il observa le jardin par la fenêtre. Il décida d'y aller. Une fois l'ascenseur au rez de chaussée, il marcha jusqu'à atteindre les portes. Il pénétra dans le jardin. Des personnes âgées ou en béquilles marchaient lentement, des enfants jouaient, d'autres patients encore étaient assis sur un banc.

« Ne bougez pas, je vous prends en photo ! »

Il reconnut cette voix. Celle qui lui manquait. Cette présence qu'il avait perdue. Il tourna la tête vers un grand arbre, près du mur. Des enfants y étaient montés et désormais, prenaient la pause. La photographe était une patiente. Cheveux bleus foncés. La voix douce. La douceur inhabituelle de l'été prit tout son sens lorsqu'il la vit.

« Haruna ! »

A peine la photo fut-elle prise qu'elle baissa les bras. Elle se tourna doucement, ignorant le groupe de jeunes garçons.

« Kogure ? »

Ils se fixèrent de longues minutes. Et il sourit. Elle était là, elle. Et lorsqu'elle lui sauta au cou pour l'enlacer, tout lui revint.

« Kogure...

— Haruna... »

Il la serra contre lui. Il avait tant de questions à lui poser. Elle aussi. Mais aucun ne voulut vraiment interrompre ce moment.

« Nous sommes de nouveau ensemble, c'est tout ce qui importe... »

Elle passa une main sur sa joue, et vint l'embrasser. Kogure comprit. Elle aussi se rappelait. Les larmes sur leurs joues en étaient la preuve. A la fois de joie et de tristesse.

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« Monsieur Kogure ? »

Le docteur Gouenji entra dans la chambre. Son regard passa du bleuté à Haruna, assise sur le lit, à ses côtés.

« Monsieur Gouenji...

— On m'a dit que vous vous étiez évanouis. Rester une semaine évanoui est impossible. Savez-vous ce qui vous est réellement arrivé ?

— On ne sait pas vraiment... Fit Kogure. Le moment où j'ai perdu connaissance est encore très flou. Mais je me souviens encore clairement de tout ce qui s'est passé avant.

— Je vous écoute. »

Il prit une chaise et s'assit dessus. Il écouta toute l'histoire des deux adolescents, avec attention. Kogure omit de raconter le fait qu'il était celui qui avait tué.

« Donc si je vous crois... Vous avez joué à un loup-garou et à part vous, ils sont tous morts...

— C'est la vérité... nous ne sommes pas fous !

— J'aurais du mal à ne pas vous croire... Vous n'êtes pas les seuls à me donner une histoire semblable à celle-ci...

— Comment ça ?! Demandèrent-ils, ensemble.

— Venez avec moi. »

Il se leva. Kogure le vit serrer les dents. Sans doute à cause de son fils, pensa-t-il. Ils marchèrent jusqu'à une autre chambre. Le docteur toqua à la porte, puis l'ouvrit.

« Bonjour docteur ! »

Son sourire s'évanouit lorsqu'il vit les deux bleutés.

« Qu'est-ce que vous faites ici ?

— Sakuma ?

— Sakuma Jirou m'a raconté la même histoire que vous. »

Les trois adolescents se fixèrent quelques secondes. Le garçon aux yeux oranges se leva de son lit, puis se planta devant la bleutée.

« Vous avez joué au Loup Garou ? »

Ils hochèrent la tête. Sakuma demanda à ce qu'on les laisse, ce que le docteur Gouenji accepta.

« Vous êtes les seuls survivants, donc... Loups ou Villageois ?

— Loups amoureux... Fit-elle.

— Racontez moi. Je veux savoir.

— Tu nous raconterais ta partie en échange ?

— Bien entendu. »

Sakuma ne parla plus. Alors eux aussi avaient joué. Il ferma les yeux. Il serra les dents lorsque la mort de Kidou fut évoquée. Et il leva les yeux vers les deux bleutés lorsque ce fut fini.

« Alpha ?

— Oui. C'est la dernière chose que j'aie entendu.

— De quand date votre fin de partie, exactement ?

— Une semaine, à peu près ? Répondit Haruna.

— Une semaine ? La mienne a duré deux jours ! »

Les trois bleutés s'observèrent longuement. Était-ce à cause du nombre de personnes ? Ou bien s'étaient-ils entretués plus vite que prévu ?

« Je me souviens d'avoir vu une fille aux cheveux bleus, avant de m'endormir, d'un coup. »

Sakuma alla jusqu'à la table de chevet de son lit. Il fouilla dedans et en sortit un cache-oeil. Il était troué.

« C'est le cache-oeil que tu avais quand tu étais sous l'emprise de la pierre Eiria, non ?

— Oui... Sauf que... La nuit, je le mettais. Je n'étais plus moi-même. Et j'ai tué... Tout le monde...

— Toi aussi, tu as été manipulé ?

— Les premières nuits.

— Comment ça ? »

Sakuma reposa son cache-oeil à sa place. Il se mit à sourire, puis rire.

« J'ai commencé à aimer ça ! C'était la meilleure sensation de ma vie ! Le sang bouillait dans mes veines ! Sur ma peau ! Son sang était aussi chaud que ses larmes !

— Sakuma... De qui parles-tu... ?

— C'était si jouissif ! Il n'y avait plus que lui et moi ! L'un de nous devait y rester, et ce fut lui ! Genda... Il a survécu jusque là, mais à la fin, il y est passé ! »

Kogure déglutit. On toqua à la porte. Sakuma se calma peu à peu, et lança un "entrez". Une tête bleutée entra.

« Tiens, te voilà. Regarde, ils sont comme nous !

— Kirina-kun ? Lâcha Haruna.

— Tu le connais ?

— Oui... Il a fait partie de la sélection japonaise lors de la seconde édition du FFI ! »

Hiura ferma la porte derrière lui, et esquissa un sourire à Haruna.

« Sakuma, que voulais-tu dire par "ils sont comme nous" ?

— Eux aussi ont joué ! »

L'effeminé se figea. Il s'approcha des deux joueurs de Raimon.

« Loups ou villageois ?

— Amoureux. Nous étions loups et amoureux. »

Hiura lâcha un "tss", suivi d'un "chanceux". Il ajouta :

« J'étais la sorcière. Nous avons survécu à trois.

— Qui ça ?

— Nishikage et Ichihoshi ont survécu avec moi. Mais Asuto... Nosaka... Même Atsuya est mort !

— Atsuya ? Répéta Kogure.

— Attends... Atsuya est censé être mort !

— Je sais, je suis au courant de l'histoire de Fubuki Shirou. Mais ce n'est pas tout. Il y avait aussi Hiroto Kira. Et malgré cela, j'avais l'impression de les connaître tous les deux. »

Sakuma s'assit sur une chaise. Il ne comprenait plus rien.

« Peut-être qu'ils viennent d'un univers parallèle où ils ne seraient jamais morts ?

— Tu regardes trop de films, Otonashi-san... Fit Sakuma.

— Peut-être pas. Mitsuru Ichihoshi aussi était présent. Je ne sais pas comment c'est possible, mais peut-être qu'elle a raison. »

Hiura ne savait plus quoi penser. Il était perdu. Les trois garçons sursautèrent en entendant Haruna :

« Maintenant que j'y pense ! Kirina-kun, est-ce que vous avez réussi à contacter quelqu'un ?

— Contacter ? Non, pourquoi ?

— Aki a réussi à appeler Ichinose ! Maintenant que je sais qu'il y a eu d'autres parties, peut-être que...

— Atsuya... Il semblait souvent parler tout seul. Et... Nishikage ! Il avait réussi à joindre Saginuma ! »

Hiura alla vers la porte, ajoutant qu'il allait "voir Nishikage pour lui demander". Au moment où il fut devant la porte, un adolescent apparut devant lui. Ses cheveux en pointe semblaient à ceux de Gouenji, mais sa peau était plus claire. Il esquissa un sourire.

« Ah ! Il a la même tenue que la fille ! Fit Sakuma.

— Hoho, alors vous vous rappelez ?

— Dites-nous qui est derrière tout ça !

— Vous le saurez bien vite. »

Il lança au-dessus de lui une sorte de CD, qui devint un ballon de football. Une lumière violette s'en échappait. Ils furent aspirés les uns après les autres, Sakuma le dernier. Et quand la chambre fut vide, le garçon appuya sur le micro gris et vert à sa joue.

« Ici Gamma. Sakuma Jirou, Kogure Yuuya, Otonashi Haruna et Kirina Hiura ont été enfermés.

— Parfait. Amène-les avec les autres.

— A vos ordres, Mécène X. »

Et il s'évanouit dans les airs.

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Eh eh, nous voilà aux débuts de la phase deux :)

J'espère que ça vous plaira toujours autant !

26/04/20

#Historia

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