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La matinée fut longue pour Harry, tout comme pour Hermione. La jeune femme ne cessait de se mordre les doigts d'anxiété. Elle ne cessa de répéter que son plaidoyer était nul et que Scrimgeour allait faire transférer Lucius Malefoy à Azkaban, mais Harry s'efforça de la réconforter du mieux qu'il le put, même s'il s'inquiétait pour son compagnon.
Quand midi sonnèrent à la grosse cloche du château, les deux Gryffondors vidèrent les lieux. Ils reparurent dans la salle du Magenmagot pile au dernier coup de midi et Harry alla prendre place près de Drago qui semblait très très anxieux, le regard rivé sur son père installé dans une cage en fer hérissée de pointes dirigées vers l'intérieur.
— Ça va aller, dit le brun en passant un bras sur les épaules du blond qui se rongeait les ongles. Arrête avec cette manie, c'est moche, fit-il ensuite en lui tapant sur les doigts.
— Je m'inquiète Harry... dit le Serpentard.
— C'est normal, dit Rogue.
— Professeur, dit le blond. Que faites-vous ici ?
— Lucius est mon ami, Drago, je me dois d'être là. Le Directeur est ici aussi.
— Ha bon ?
Harry vit alors le vieil homme au fond de la salle, discuter avec Hermione. Il pinça les lèvres puis soudain Scrimgeour apparut. Il s'installa derrière son pupitre et réclama le silence d'un coup de marteau. Tout le monde se tourna alors vers lui.
— Bien ! s'exclama-t-il. Suite à l'audience de ce matin, mes Conseillers et moi-même avons délibéré sur la libération du Mangemort Malefoy Lucius. Après des heures de réflexion intense et pas mal de paroles fortes... et surtout après l'apport d'un nouvel élément...
— Qui est ? demanda Rogue un peu sèchement.
— Monsieur Rogue, je vous prierais de modérer vos ardeurs, dit Scrimgeour.
— Répondez, dit soudain Dumbledore. Quel ce nouvel élément ?
— Ce matin, nous avons fait passer une visite médicale au Mangemort Malefoy, le trouvant extrêmement mal en point. De cet examen est ressorti que cet homme avait attrapé une pneumonie. Étant donné qu'il existe une loi nous interdisant de garder en prison un malade, quelle que soit la nature de sa maladie, nous avons du revoir notre jugement qui était de l'envoyer à Azkaban.
Drago eut un violent sursaut et Scrimgeour reprit, comme s'il annonçait la fin du monde :
— Je déclare Monsieur Lucius Malefoy libre, à partir de maintenant. Il devra cependant répondre de ses actes, et ce, dès qu'il ira mieux, en effectuant des travaux d'intérêt généraux que nous définirons ultérieurement.
Il frappa son pupitre puis s'en alla tel un coup de vent, visiblement furieux.
Drago mit un petit temps à réagir. Il se leva soudain de son banc et se rua sur la cage. Il s'acharna sur le cadenas et Rogue le poussa en disant, une grosse clef à la main.
— Avec ceci vous y arriverez mieux.
Harry fut surpris de voir son sombre professeur de Potions affichant un sourire. Cela le déstabilisa un peu, mais moins que son compagnon sautant dans les bras de son père, ses bras autour de son cou et ses jambes nouées sur sa taille, comme un gamin de dix ans.
Lucius du s'adosser à la cage pour supporter le poids de son fils. Drago redescendit sur terre rapidement et Harry s'approcha prudemment.
— Drago...
Le blond tourna la tête vers son compagnon puis recula d'un pas et dit :
— Harry... Si tu savais comme je suis content...
— Harry... souffla alors Lucius, perplexe. Fils, explique-moi...
Harry regarde l'homme blond. Une boule se forma soudain dans sa gorge et il tenta de déglutir, mais il ne put pas. Drago recula alors d'un pas et prit le bras le Gryffondor en disant :
— Père, voici Harry...
— Je le connais...
— Il... enfin nous sommes ensemble et...
Lucius passa alors par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, mais il ne broncha pas. Lorsqu'il ouvrit la bouche pour parler, une toux rauque remplaça la parole et le temps qu'il se calme, Harry avait déguerpi, ayant trop peur de la réaction du patriarche Malefoy.
— Drago... Je suis malade, dit-il alors. Évite de me faire de telles surprises...
Le blond baissa les yeux.
— Père, j'aime Harry de tout mon être... Il m'a aidé à surmonter la mort de maman... Sans lui je n'aurais jamais réussi à mettre de côté tout ça...
Au tour de Lucius de baisser les yeux. Il passa sa langue sur ses lèvres sèches et soupira.
— Que puis-je dire ? demanda-t-il. Si tu es heureux avec lui alors c'est l'essentiel, mais...
Harry, qui écoutait la conversation tout en restant prudemment à l'écart, près de Dumbledore, cru que son cœur avait loupé un battement. Il se tourna alors vers son compagnon et Lucius leva les yeux sur lui.
— Approchez, Potter...
Harry déglutit mais s'approcha.
— Je ne sais pas ce que mon fils vous trouve, dit-il. Mais dans l'état où je suis, je serais bien incapable de dissuader quiconque de faire quoi que ce soit. Quand je serais guéri, cependant...
Harry baissa les yeux. Drago lui prit la main puis Dumbledore s'approcha avec Rogue et les deux garçons rejoignirent leurs amis. L'instant d'après tout le monde était de retour à Poudlard.
.
— Tu dois être content, chéri...
— Tu ne peux pas savoir, je vais passer les grandes vacances avec mon père, chez nous... Et même si je dois m'occuper de lui à cause de sa maladie, tant pis. Je préfère le savoir avec moi qu'a Azkaban ou je ne sais où encore.
— Les grandes vacances... C'est dans une semaine, dit Harry, pensif. Qu'est-ce qu'on va faire ?
— C'est à dire ?
— Toi et moi... Je vais retourner chez les Dursley jusqu'à fin juillet et après je vais aller chez Ron, mais pour nous deux...
— Je ne sais pas, dit alors Drago en détournant la tête. Il est hors de question que tu viennes à la maison, mon père ne supporterait pas ta présence. De plus, je doute qu'il me laisse aller chez les Weasley quelques jours pour te retrouver.
Harry déglutit puis il hocha la tête.
— Dans ce cas, arrêtons tout.
— Hein ? Mais... Enfin non, Harry...
— Tu vois une meilleure solution ? demanda le brun, les sourcils froncés. Moi non. Séparons-nous pour les vacances, ça nous permettra de faire un break.
— Je... Enfin tu es sûr que...
Le brun lança alors un regard au blond et celui-ci pinça les lèvres.
— Très bien ! fit-il sèchement. Comme tu voudras !
Il prit alors ses affaires et quitta la Salle sur Demande en plantant Harry là. Celui-ci, quand la porte de la salle se fut refermée, lâcha un soupir saccadé puis passa ses mains sur ses joues et remballa ses affaires. Il regagna Gryffondor en s'efforçant de ne plus penser à Drago.
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