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Les heures s'écoulèrent, bien remplies pour chaque dresseur et chaque Dragon. Une nuit passa, puis un nouveau jour et encore une nuit. L'heure du combat approchait et Harry avait de plus en plus un mauvais pressentiment.
— Je crois que nous devrions prendre le chemin du château, dit-il alors qu'il déjeunait en compagnie de Rogue et Sinistra, le troisième jour de leur entraînement.
— Maintenant ? dit Rogue en posant sa tranche de viande froide. Mais Voldemort n'est censé attaquer que demain...
— Je sais, dit Harry. Mais j'ai un très mauvais pressentiment depuis ce matin... Drago est agité, et les autres Dragons aussi, c'est comme s'ils ressentaient que quelques chose va se passer...
— Harry ! s'exclama soudain Hermione en déboulant dans la tente, faisant sursauter ses occupants. Un hibou blessé vient d'arriver ! Regardez ce qu'il apporte !
Elle trébucha sur un pied de chaise et Harry se leva pour la réceptionner. Il la fit ensuite asseoir sur sa chaise et prit le pli carbonisé qu'elle secouait. Il le déplia et son visage se liquéfia.
— C'est le Directeur, dit-il. Voldemort a attaqué plus tôt que prévu. Les Mangemorts se comptent par centaines, et les Dragons ont déjà incendié une grande partie de la Forêt Interdite... Il n'y a pas une minute à perdre ! s'exclama-t-il ensuite.
Il se saisit de sa baguette magique et quitta la tente à toute vitesse. Il siffla violemment Dragon-Malefoy et sauta sur son dos tout en enfonçant sa baguette magique dans sa gorge. Un sirène d'alarme retentit alors et tout le monde se précipita dehors.
— Rassemblez vos affaires ! hurla Harry. Nous venons de recevoir une missive de Poudlard, Voldemort a attaqué et les Magyars sont déjà à l'œuvre ! Nous devons retourner au château le plus vite possible ! Rassemblez-vous près des Portoloins, nous partons sur-le-champ !
Il répéta ensuite tandis que Dragon-Malefoy faisait le tour du campement dont les tentes se pliaient à la vitesse de l'éclair.
Les feux s'éteignirent comme des bougies et les dresseurs sautèrent sur le dos de leurs Dragons en vérifiant leurs armes. Bientôt, tous furent prêts à partir et Rogue rendit leur forme originelle à une bonne dizaine de Portoloins faits de grosses pierres, des troncs d'arbres ou de petits objets agrandis par la magie.
— On y va, il n'y a pas une minute à perdre ! s'époumona Harry. Nous devons aller défendre notre « chez nous » !
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Cependant, à Poudlard, du haut des tours du château, élèves et professeurs faisaient de leur possible pour repousser les Mangemorts et les Dragons qui survolaient l'école. De longs jets de flammes léchaient les pierres, les carbonisant, et des griffes acérées saisissaient ce qui passait à portée. Des nombreux sortilèges fusaient et, si certains touchaient leur cible, la plupart la manquait et partait mourir dans la nuit.
Dumbledore était au milieu de ses élèves. Il avait généré un maigre bouclier pour empêcher les Mangemorts de franchir le portail du domaine, mais le bouclier n'était pas suffisant pour empêcher les Dragons de passer, et chaque passage affaiblissait un peu plus le maigre rempart.
Soudain, des cris retentirent. Dumbledore pivota et vit avec effroi un Magyar posé sur le toit le plus proche, sans cavalier. L'animal avait la gueule grande ouverte, et un flot de bave ensanglantée s'en écoulait. Ses yeux exorbités et ses griffes plantées dans les tuiles lui donnaient un air fou particulièrement troublant. Tout à coup, un sortilège le frappa en pleine épaule, lui déchirant l'aile droite, puis une flèche siffla et lui transperça la tête en pénétrant par l'œil gauche. Le reptile hurla de douleur puis se redressa et bascula en arrière, sur le toit. Il déboula ensuite dans le vide et son corps s'écrasa une centaine de mètres plus bas, inerte.
— Les Dragons ! s'exclama-t-on soudain.
— Harry, dit Dumbledore en levant les yeux vers le ciel. Par Merlin, juste à temps !
Il vit alors avec soulagement quatre dizaines de petits Dragons blancs et marrons, chevauchés par d'étranges chevaliers armés jusqu'aux dents, plonger en piqué sur les immenses Magyars à Pointe qui eurent un temps d'hésitation.
En bas, tentant par tous les moyens de passer le bouclier, Voldemort enrageait. Il lança un puissant sortilège sur la grille en fer quand soudain, une lance se planta devant lui, dans le sol, après être passée dans l'étroit interstice qui se trouvait entre son torse et la grille.
Levant les yeux, le vilain Lord vit alors les dizaines de Dragons s'en prendre, telle une nuée de mouches sur des vaches, à ses précieux reptiles.
— Non, non, non et non ! hurla-t-il en martelant les barreaux de ses poings. Non, non, non, non ! Ce n'est pas possible ! Mais d'où sortent tous ces moustiques ! Ce n'était pas prévu !
Des bruits sourds se firent alors entendre derrière lui et cris retentirent. Il se retourna et vit avec effroi des Dragons marron plonger parmi les rangs de ses fidèles, les décimer puis remonter avec des poignées d'hommes hurlants dans les pattes.
— Allez ! hurla Ramons. Décimez-moi toute cette vermine ! Tuez-les, broyez-les ! Faites-en de la chair à saucisse, il ne doit plus en rester un seul de vivant !
Voldemort, furieux, ordonna alors à ses hommes de descendre ces punaises volantes et les sortilèges verts fusèrent. Certains Dragons furent touchés et s'écrasèrent ensuite au sol en faisant encore plus de victimes dans leur sillage, mais leur cavalier avait eut le temps de sauter sur un autre Dragon ou de transplaner.
Cramponné à Ramons, son Dragon venant d'être abattu, Ron lançait des sortilèges sur tout ce qui bougeait et qui portait une cagoule noire. Il abattit plusieurs Mangemorts, poussant un cri de joie à chaque fois, Ramons ne s'occupant que de diriger Dragon-Montor.
— Pique dedans ! s'exclama-t-il soudain.
Dragon-Montor replia ses ailes et étendit ses pattes. Il fit du rase-mottes dans les rangs de Mangemorts et en saisit plusieurs entre ses griffes. Le sang gicla puis les cadavres retombèrent sur le sol, disloqués, provoquant la panique parmi les Mangemorts qui se mirent à courir dans tous les sens, ne sachant plus ou donner de la tête avec ces Dragons qui ne cessaient de plonger parmi eux en écrasant tout sur leur passage.
Voldemort était furieux. Conscient du raffut derrière lui, il continua de détruite la grille à coup de sortilèges et soudain, un éclair blanc l'aveugla : le bouclier venait de céder.
Aussitôt, les Mangemorts encore vivants se ruèrent dans le parc, à la suite de leur maître, et se mirent à bombarder le château de sortilèges.
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Arrivé avec le dernier Portoloin, Harry déposa rapidement Hagrid sur la tour, près de Dumbledore. Hermione déposa Rogue et un autre Dragon déposa Sinistra puis les trois Dragons repartirent.
— Là ! s'exclama Harry en se penchant en avant. Voilà Voldemort ! Fonce dans le tas !
— Avec plaisir ! s'exclama le Dragon blanc.
Harry conjura alors sur le nez de son compagnon, une longue corne noire et Dragon-Malefoy poussa un rugissement surpuissant qui fit lever la tête aux Mangemorts.
— C'est Potter ! s'écria Voldemort. Abattez-le ! Non ! s'écria-t-il ensuite. Abattez son Dragon, je le veux vivant !
Dragon-Malefoy, peu enclin à se laisser descendre par une bande de vautours, plongea dans le tas et en embrocha une bonne dizaine d'affilée dont il se débarrassa d'un vigoureux coup de tête, les envoyant valser un peu partout.
— Fais-moi penser à prendre un bon bain après ça, dit le Dragon blanc, le museau plein de sang. C'est répugnant.
— Promis, dit Harry. Allez, encore un passage puis tu chopes Voldemort et on s'en va.
— Ok capitaine ! dit Dragon-Malefoy.
Le Dragon blanc piqua ensuite et refit un passage, décimant un peu plus les rangs des Mangemorts. Harry en embrocha plusieurs avec sa lance et Dragon-Malefoy remonta ensuite en chandelle puis piqua sur Voldemort qui se protégea de ses bras.
— Nooooon ! hurla-t-il en se débattant. Lâche-moi, saleté de créature !
— Tu vas te taire ! rugit Dragon-Malefoy, le Lord entre ses pattes avant.
Il le secoua violemment et Harry dit :
— Vas-y doucement quand même, faudrait qu'il soit en état pour m'affronter...
Le Dragon blanc cessa de secouer le Lord puis Harry lui indiqua un îlot au milieu du Lac Noir, juste en dessous d'eux. Dragon-Malefoy s'y dirigea quand soudain, Harry sentit un choc. Le Dragon blanc hurla et lâcha sa prise qui fit un spectaculaire plongeon dans le Lac en hurlant à pleins poumons.
— Drago ! s'exclama Harry, mécontent. Pourquoi tu l'as lâché ?
— Il m'a... blessé, Harry... dit le Dragon blanc en perdant brusquement l'altitude.
— Quoi ? Drago ! Non, redresse-toi ! Redresse !
Le Dragon blanc se mit à tournoyer en cercles concentriques, se dirigea à toute vitesse vers l'îlot où il s'écrasa violemment dans une gerbe de terre, envoyant valser Harry à plusieurs mètres de là.
Le Gryffondor fit de nombreux tonneaux avant de finir sa course dans un bosquet d'épines. Il se releva ensuite en gémissant et, sonné, il se précipita sur son compagnon qui gisait le flanc gauche.
— Drago... Drago, non...
— Drago ? dit alors une voix sifflante. Bien sûr... J'aurais dû m'en douter...
Harry se retourna brusquement pour voir Voldemort se relever sur la berge du lac. Dégoulinant d'eau, il semblait encore plus vieux que d'habitude mais son regard flamboyant lui donnait un air tellement furieux qu'Harry eut un moment de panique. Il sentit alors dans son dos une brusque prise de respiration et un râle sortit de la gorge du Dragon blanc.
— Drago, dit Harry en enjambant le long cou maculé de terre. Drago, tu m'entends ?
— Harry, j'ai mal... dit le Dragon blanc, les yeux fermés. Qu'est-ce qu'il m'a fait...
— Un simple poignard, Drago, siffla alors le Lord. Un simple poignard et un peu de poison, le tout glissé entre les plaques de ton astucieuse armure... Tu vas mourir, sale petit cafard puant...
Il partit ensuite d'un atroce rire qui résonna jusqu'au château où, malgré de nombreux Dragons morts, ennemis comme amis, les élèves continuaient de bombarder les Magyars à Pointes, à présent pour la plupart sans dresseurs, des diverses choses, cailloux, flèches, sortilèges.
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Hermione, son Dragon blessé posé sur le sommet de la Tour d'Astronomie, regardait vers le Lac. Elle vit alors la forme blanche, gisant sur le flanc, et soudain, un éclair vert traversa l'îlot en direction de la forme.
— Harry... Harry ! hurla-t-elle. Non !
Elle se tourna vers son Dragon et demanda:
— Tu peux te lever, Flysse ?
— Je ne sais pas... répondit le reptile. Je crois que je vais mourir...
— Non, je t'interdis de dire ça ! répliqua Hermione.
— Je ne suis qu'une copie de Dragon-Malefoy, maîtresse... Je peux mourir, ce ne sera pas grave... soupira l'imposant animal blanc, couché sur le flanc, la respiration sifflante.
— Une copie de...
Hermione eut soudain une idée et elle s'exclama :
— Mais bien sûr ! C'est ça !
— Quoi donc, maîtresse ? demanda Flysse.
— Tu es la copie de Dragon-Malefoy... si je te soigne, il sera soigné lui aussi normalement...
— Non, je suis indépendant de lui, maîtresse... dit le Dragon en tournant la tête pour qu'elle repose à plat.
— Je sais, mais tu es quand même lié à lui, quelque part, dit Hermione. Il me suffit d'inventer un sortilège ou une potion qui te connectera à lui, ainsi, en te soignant, je pourrais soigner Dragon-Malefoy et il pourra aider Harry à vaincre Voldemort... Essaie de te lever, Flysse, je t'en supplie, tu ne vas pas me lâcher maintenant alors qu'il reste tant de Mangemorts vivants...
Le Dragon soupira puis il roula sur le ventre en gémissant et appuya sur les trois pattes valides qu'il lui restait, la quatrième, l'avant droite, étant perforée par une des griffes d'un des Magyars.
— Montre voir, dit alors Hermione en s'approchant. Bien... Je vais déjà retirer la griffe, après, je vais essayer de faire quelque chose, mais tu risque de souffrir. Je n'ai jamais inventé un sortilège de toute pièce, surtout pas en aussi peu de temps...
— Ce n'est pas grave, c'est pour la bonne cause, dit Flysse.
Sur son poitrail, il portait les couleurs de Gryffondor, mais le blason s'était brisé après une collision avec un Mangemort faisant un vol plané imprévu.
Prenant la griffe à deux mains, Hermione ferma les yeux puis elle souffla et tira un grand coup dessus. Un bruit de succion lui retourna l'estomac et la griffe vint sans problèmes mais la jeune femme trébucha. Elle tomba sur le derrière et se frotta les reins en marmonnant.
— Ça va ? demanda-t-elle ensuite à son Dragon en se relevant, la grosse griffe à la main.
— Je souffre le martyr mais ça ira, dit Flysse en hochant la tête.
Hermione lui fit un signe de tête puis elle posa la griffe sur le sol et s'approcha du Dragon. Elle effleura la blessure sanglante et prit un peu de sang sur sa main. Elle l'appliqua ensuite sur sa baguette magique et se concentra. Elle se mit à marmonner et, lentement, une bulle pâle se forma autour d'elle, comme si des volutes de fumée l'entouraient, avant que ces volutes ne se précipitent sur le sang de la baguette et sur la main d'Hermione...
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