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Harry avait fini son discours et évoluait parmi les rangs de son équipe, vérifiant les armures et les harnachements tout en prodiguant quelques conseils ou astuces pour manier une arme ou un Dragon, quand Vector, Sinistra et Rogue reparurent, marchant tranquillement sur le chemin terreux qui menait au château.

Rogue tenait dans une main un grand sac en plastique vert, et son visage était tordu de dégoût. Il se dirigea aussitôt vers Hagrid et lâcha le sac à ses pieds. Il s'éloigna ensuite de quelques pas en se frottant nerveusement les mains et Hagrid ouvrit le sac poubelle d'un coup de pied.

Des mini-voitures rouillées et cabossées, sortant visiblement d'une casse, ainsi que des blocs de béton de la taille de cailloux, dégringolèrent sur la pelouse du parc.

Sautant du dos de son Dragon, Harry s'approcha et prit une des mini-voitures. Il l'inspecta puis hocha la tête et la lança loin devant lui. Rogue se chargea de lui faire retrouver sa taille normale et un gros 4X4 noir complètement défoncé, sans pare-brise, phares et autres accessoires, atterrit dans un bruit de ferraille sur le sol.

— Parfait, dit Hagrid avec un signe de tête pour Rogue. Bien, Harry, à toi l'honneur. Va chercher quelques-uns de tes camarades, le plus possible.

Harry hocha la tête puis il se tourna vers les Dragons blancs, massés près de la Forêt Interdite. Il leur fit signe d'approcher et leurs cavaliers sautèrent de leur dos pour y voir mieux.

— Une fois le Portoloin activé, chaque Dragon devra poser une patte dessus pour être emporté, dit-il. Tout le monde a déjà utilisé au moins une fois ce genre de moyen de locomotion ? demanda-t-il ensuite.

La plupart des têtes se hochèrent et le Gryffondor reprit :

— L'arrivée d'un Portoloin s'effectue dans les airs, comme vous le savez. Ce sera donc un bon début d'entraînement pour le vol. Hermione, tu vas partir avec le premier groupe des Dragons Blancs. Tu superviseras l'installation d'un campement dès votre arrivée.

La jeune femme hocha la tête, juchée sur son Dragon. Elle était la seule à ne pas en être descendue, estimant devoir d'abord s'habituer à sentir cette boule de muscles entre ses jambes afin de l'apprivoiser au mieux.

—Je vais me charger de la transformation, dit alors Rogue.

Harry hocha la tête puis le professeur de Potions tira sa baguette magique, mais Sinistra dit :

— Laissez Severus, je vais m'en charger.
— Mais ?
— J'insiste, dit la jeune femme aux cheveux noirs.

Un peu étonné, Rogue lui céda néanmoins sa place et le professeur d'Astronomie changea la voiture en Portoloin. Il brilla un instant puis les élèves remontèrent sur leurs Dragons et les firent approcher de la voiture.

Huit reptiles purent toucher l'automobile sans trop de problèmes, et Harry réussit à caser six autres Dragons dans les interstices laissés entre leurs compagnons. Quatorze montures et leurs cavaliers prirent donc la direction de la lande où s'était déroulée, trois ans plus tôt, la Coupe du Monde de Quidditch, des restes de sortilèges Repousse-Moldus étant encore présents et suffisamment vivaces pour protéger les Dragons et les sorciers durant les trois prochains jours.

.

Il fallut de nombreux voyages pour envoyer les quarante-deux Dragons sur la lande, et bientôt, il ne resta plus que Ramons et Dragon-Montor, ainsi que Harry et Dragon-Malefoy, et Hagrid dans le parc du collège. Rogue et Sinistra avaient profité d'un convoi pour rejoindre le camp et commencer tout de suite les entraînements.

— Bien, dit Hagrid une fois le dernier convoi partit. À notre tour. Je vais aller prévenir le Directeur que...
— Inutile de vous déplacer, Hagrid, je suis là, dit Dumbledore en approchant, suivit de McGonagall. Vous partez ? Tout le monde est arrivé à bon port ?
— J'imagine, dit Harry avec un signe de tête.

Il sauta sur le dos de Dragon-Malefoy puis s'approcha du bloc de béton armé posé devant Hagrid. Ramons imita le Gryffondor puis Hagrid hissa sur son épaule un gros sac et saisit Crockdur par son collier.

— S'il y a le moindre problème, professeur, dit le demi-géant. Vous nous envoyez Fumseck et nous rappliquons aussitôt.
— Je prends note, dit Dumbledore avec un léger sourire. Allez, filez et tâchez d'être prêts à temps.
— Aucuns soucis, professeur, dit Harry, l'air déterminé. Quand je dis quelque chose, je le fais.
— Je n'en doute pas, dit le vieux sorcier. Allez, filez vite...

Harry lui fit un signe de tête puis Dragon-Malefoy posa une main sur le bloc de béton. Dragon-Montor en fit autant, puis Hagrid et le Portoloin les emporta. Ils reparurent dans le ciel au-dessus d'un immense campement semé des toiles des tentes et des Dragons blancs et marron.

— On s'accroche, professeur Hagrid ! dit Dragon-Montor en saisissant Hagrid par les épaules dans ses grandes mains.

Dragon-Malefoy, lui, préféra s'occuper du gros sac et du chien qu'il lâcha un peu avant d'atterrir lourdement sur le sol.

— Pas mal pour un premier vol, dit Harry en lui flattant le cou.

Dragon-Malefoy hocha la tête puis Harry descendit de son dos et le dessella. Il l'envoya se promener un moment et s'approcha de la plus grande des tentes. Les couleurs de Poudlard flottaient au-dessus et le Gryffondor se glissa dessous. Il ne fut guère étonné de ne pas découvrir un minuscule étouffoir mais une grande salle où se tenaient les professeurs Rogue et Sinistra, tous deux appuyés de part et d'autre d'une longue table sur laquelle était déroulé, dans le sens de la longueur, un long parchemin bien rempli.

— Ah, Potter ! dit Rogue en se redressant. Vous voilà enfin. Voici la liste complète des élèves volontaires. Étant donné le nombre de Dragons, nous allons fractionner tout cela en plusieurs groupes afin d'y voir plus clair. Il y a moyen de faire dix groupes de quatre ou cinq Dragons, ajouta-t-il. Sinistra, Hagrid et moi-même sommes en mesure d'en diriger un ou deux chacun et...
— Un, dit Harry. Je suis d'accord pour que vous ayez un groupe de Dragons à diriger, mais un seul. J'en aurais un et Hermione et Ron aussi. Cela fait déjà neuf dirigeants. Il nous en manque un seul.
— Moi je veux bien...

Harry se retourna et vit Ginny tenant d'une main le rabat de l'entrée de la tente.

— Ginny ? dit le Gryffondor.
— Miss Weasley, dit Rogue, les sourcils froncés. Que faites-vous ici ?
— Je suis arrivée avec le groupe quatre, monsieur, dit la jeune fille rousse en fronçant à son tour les sourcils. Et Harry, je suis volontaire pour diriger le dernier groupe, ajouta-t-elle en regardant son ami.
— Je suis touché de ta proposition, Gin, dit Harry. Mais j'aurais préféré un septième année...
— Ha... dit Ginny. Je vois... Tant pis alors.
— Ne te vexes pas, ce n'est pas que je n'ai pas confiance en toi mais...
— Te fatigue pas, Harry, dit la rouquine avec un geste de la main. Je vais te chercher un septième année, ok ?

Harry hocha la tête, un peu peiné, puis la jeune fille disparut et il lâcha un gros soupir. Sinistra soupira.

— Les femmes, que de problèmes, surtout à cet âge-là, dit-elle.
— Pourquoi avoir refusé sa demande, Potter ? demanda alors Rogue. Elle est aussi déterminée que n'importe lequel d'entre-nous et...
— Et je refuse qu'il lui arrive quelque chose, coupa Harry en pivotant. Ginny est la première fille avec qui je suis sortit, l'année passée. Je tiens énormément à elle et je refuse qu'il lui arrive quoi que soit. Les plus jeunes élèves du camp seront encadrés par des plus vieux afin qu'ils ne risquent rien, mais si j'ai refusé que Ginny dirige un groupe, c'est pour la préserver.
— Mais, monsieur Potter, dit Sinistra, un peu larguée. Vous sortez avec monsieur Malefoy, non ? Pourquoi donc tenir autant à cette jeune fille ?
— Laissez tomber, dit Harry. Vous êtes des adultes, vous ne pouvez pas comprendre.
— Je ne vous permets pas, Potter... commença Rogue.
— Severus, laissez, dit alors Sinistra. Il a raison, nous sommes des adultes, nous avons dépassé ce stade... Nous avons vécu la guerre, nous avons perdu des proches, nous avons apprit à ne pas nous attacher à une personne au risque d'être malade lorsqu'elle partira...
— Mais...

Sinistra secoua la tête et Harry quitta la tente en lançant :

— Je vous charge de faire les groupes, professeur Rogue. Si cela est possible, veillez à mettre au moins un septième année dans chaque groupe.
— J'y veillerais, dit Rogue avec un signe de tête.

La porte de la tente se referma ensuite et le Gryffondor se dirigea vers l'immense parc où les Dragons se reposaient un moment avant d'attaquer l'entraînement.

Alors que le Gryffondor cherchait des yeux son compagnon, on le saisit par les deux bras et on l'entraîna dans une autre direction.

— Ron ? Hermione ? dit-il en reconnaissant ses « ravisseurs ». Mais où vous m'emmenez ?
— Nulle part, on va juste faire un petit tour pour décompresser, dit Hermione avec un sourire.

Elle lâcha ensuite le bras de son ami et Ron dit :

— Tu sais Harry, on ne te laissera jamais tomber. Même pendant le combat, on ne te laissera pas tomber. Tu es notre meilleur ami et si jamais tu es trop mal en point pour affronter Voldemort, on le fera pour toi.
— C'est gentil, dit Harry avec un sourire. Mais je vaincrais Voldemort, quoiqu'il arrive. Même si je dois y laisser ma vie, je vengerais mes parents, Sirius et Drago.
— Malefoy ? répéta Hermione, étonnée. Qu'est-ce qu'il a à voir là-dedans ?

Le visage d'Harry s'assombrit soudain et ses poings se crispèrent. Il dit, entre ses dents :

— Sa mère, répondit-il.

Harry serra les poings et une colère sourde gronda en lui. Non content d'avoir assassiné Lily, il avait également assassiné Narcissa. Qui serait la suivante ? Encore une pauvre mère qui n'a rien demandé et qui a simplement tenté de protéger son enfant ?

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