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Janvier et février s'étaient déjà enfuis, et la neige avec eux. Celle qui recouvrait le sol était toujours là, plus maigre de jour en jour, mais les tempêtes de neige avaient enfin cessé, après avoir paralysé le château pendant plus de quatre mois.
Les quatre ex-Dragons, eux, s'étaient parfaitement remis de leur transformation, même si parfois, un petit grognement roulait dans la gorge d'un d'eux, à la place d'un marmonnement, par exemple.
Dès le lendemain de leur transformation, les quatre élèves avaient reprit les cours avec leurs camarades et, même si deux d'entre eux avaient beaucoup de mal à suivre, deux autres semblaient vivre sur un petit nuage.
— Monsieur Potter, si vous pouviez suivre mon cours... dit Rogue d'une voix acide mais lasse, en appuyant nonchalamment son poing gauche sur le bureau du Gryffondor, l'autre calé sur sa hanche, d'un air désespéré.
— Pardon, monsieur, dit Harry en se redressant.
— Bien, dit Rogue sous les rires gentils des autres élèves. Reprenons. Je disais donc que...
Mais Harry était déjà repartit au pays des songes, si bien qu'il se fit descendre une seconde fois mais que cette fois-ci, Rogue ne fut pas aussi gentil. Il lui retira dix points et lui mit une retenue pour dimanche matin.
— Quel porc ! s'exclama le Gryffondor en sortant du cachot derrière un groupe de Serdaigles avec qui les Gryffondors venaient d'avoir exceptionnellement cours. Me mettre une retenue le dimanche alors qu'il sait très bien qu'il y a cette sortie Pré-au-Lard, dimanche... Fait chier!
Le Gryffondor laissa tomber ses bras et pendre sa tête dans le vide. Hermione et Ron se regardèrent puis s'esclaffèrent et Ron le bourra du coude.
— Dis plutôt que tu n'as pas envie de te lever parce que le samedi soir, c'est le seul soir où tu peux retrouver Malefoy.
— Ce n'est pas juste... dit Harry. J'arrive à être ami avec lui et tout le monde semble vouloir nous en empêcher...
Hermione pinça les lèvres. Elle avait envie de rire mais elle se retint pour ne pas froisser son ami.
— Allez, vas-y, dit Harry sur un ton morne. Rigole.
— C'est vrai, je peux ?
Harry lui lança ensuite un regard si comique que la jeune fille ne put retenir son rire. Elle explosa littéralement et son rire se communiqua à Ron qui partit à son tour d'un fou rire.
— Et alors, les Gryffondors ? demanda soudain une voix traînante. Vous vous moquez de mon nouveau pote ? Ce n'est pas gentil ça...
Hermione cessa aussitôt de rire et regarda Malefoy s'approcher, les mains sur les hanches.
— Non, on ne se moque pas d'Harry, t'inquiète, dit-elle. C'est juste que...
Elle se mit à rire alors et Ron acheva :
— C'est juste qu'il vient de se prendre une retenue pour dimanche matin parce qu'il était dans les nuages !
Il repartit ensuite de plus belle et dû se détourner pour pouvoir se calmer.
— Une retenue ? répéta Malefoy en se tournant vers Harry. Dimanche matin ? T'es pas sérieux !
— Désolé, dit le Gryffondor.
— Franchement, je ne te félicite pas, répondit le blond en croisant les bras. Tu te débrouilles toujours pour avoir les pires choses au plus mauvais moment... Enfin bon, j'imagine qu'on ne peut pas y faire grand chose...
Harry sourit doucement. Hermione et Ron s'éloignèrent ensuite en direction de la Grande Salle en laissant les deux autres seuls. Harry entraîna aussitôt Malefoy dans un endroit moins visible.
— Malefoy, dit-il alors.
— Quoi ?
— Comment tu veux qu'on fasse pour dimanche ? Je veux dire, ma retenue est à huit heures et en général, le samedi soir nous...
— On écourtera, c'est pas grave, dit Malefoy en mêlant ses doigts à ceux du Gryffondor qui semblait déçu. Ne soit pas déçu, va, on se rattrapera la fois d'après.
— C'est dommage qu'on n'ait pas le droit de se voir plus souvent, quand même, dit Harry sur un ton boudeur.
— Dumbledore a dit que pour qu'on réussisse nos examens, il ne faut pas qu'on soit distraits, dit Malefoy en passant son bras sur les épaules d'Harry. Estime-toi heureux qu'il nous laisse nous voir le week-end.
— Moui, dit Harry. Enfin, c'est comme ça.
Il sourit alors et le blond l'embrassa. Il lui prit ensuite la main et l'entraîna dans un recoin sombre du collège afin d'échanger encore quelques baisers en attendant que leur estomac ne réclame vraiment trop.
.
Depuis la fin de leur expérience avec les Dragons, les deux anciens ennemis s'étaient rapprochés au point de devenir amants. Le fait que le Serpentard ait enfin admis qu'il avait besoin d'aide pour surmonter la mort de sa mère, avait grandement aidé le Gryffondor à réduire encore l'écart qu'il y avait toujours eu entre eux.
Deux mois s'étaient écoulés mais ils étaient désormais bien plus unis que jamais ils ne l'avaient été, et sans doute qu'ils ne l'auraient été si Dumbledore n'avait pas eu l'idée de mettre cette étrange expérience sur pieds.
Harry se redressa en esquissant un sourire. Il jeta un regard vers Malefoy, à la table des Serpentards, et baissa ensuite le nez. Ni Ron, ni Hermione, ne savaient que leur relation avait dépassé le stade de l'amitié, désormais. C'était récent, un mois à peine, mais ils étaient très épris l'un de l'autre, c'était surtout sexuel, il fallait bien l'admettre, mais il ne se passait une journée sans qu'ils ne se retrouvent dans un coin du château pour échanger des baisers volés...
Harry songea alors à cette soirée passée dans la lingerie du château. Ce soir-là, Malefoy l'avait clairement autorisé à être avec lui. Ils avaient passé la soirée serrés l'un contre l'autre, à pleurnicher sur leur sort à tour de rôle avant de décider d'aller se coucher. A ce moment-là, Harry avait tenté une approche et avait embrassé le blond sur la joue. Surpris, celui-ci avait violemment rougit puis ils s'étaient souhaité bonne nuit.
A partir de ce moment-là, leur relation avait changé et bientôt, ils en étaient rendus à "se rouler des patins", littéralement, dans les sombres recoins de leurs collège...
Regardant son assiette, Harry observa son reflet dans sa soupe de légumes. Il se mordit la lèvre en repensant à leur première fois. Ça avait été l'affaire d'une poignée de minutes, ils avaient été si maladroits et si empressés, qu'ils avaient littéralement tout fait foirer, mais c'était fait et bientôt, ils ne pouvaient plus s'en passer, si bien que Dumbledore s'était vu contraint de les brider et de leur imposer des règles strictes, pour le bien de leurs études...
Harry soupira et retourna à son déjeuner en tâchant de ne plus penser à Malefoy...
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Malefoy était adossé dans l'encoignure d'un mur où devait normalement se trouver une armure. Harry était pressé contre lui, ses bras autour de son cou, et leurs lèvres étaient unies dans un long et passionné baiser.
Défaisant un bras, Harry le glissa contre le flanc du blond et descendit jusqu'à la cuisse. Il se décala ensuite légèrement et posa sa main entre les jambes du Serpentard qui eut un sursaut.
— Non, on ne doit pas... on n'a pas le temps... gémit Malefoy. Attend...
Mais Harry ne semblait pas du même avis. Ils ne s'étaient pas « vus » depuis le dimanche matin et c'était déjà jeudi midi. Cela faisait donc quatre jours et demi qu'Harry se retenait de sauter sur son amant et là, il ne pouvait plus tenir, principalement à cause de la retenue infligée par Rogue, qu'il trouvait injuste.
S'agenouillant brusquement, Harry écarta les pans de la robe de sorcier, défit le bouton du pantalon et descendit lentement la braguette. Il glissa sa main dedans et Drago se crispa. Il se mordit la lèvre inférieure.
— Harry, et si jamais quelqu'un... ?
— Tais-toi et apprécie, dit le Gryffondor.
Il se mit alors à masser doucement le membre qui se dressa bien vite. Le Gryffondor le prit ensuite entre ses lèvres et tenta d'emmener son amant jusqu'au point de non-retour. Au bout d'une poignée de minutes, Drago posa une main sur la tête d'Harry et intima le brun à accélérer la cadence. Harry leva les yeux vers le visage du blond et sourit intérieurement. Il recula alors lentement et Drago gémit.
— Pourquoi tu t'arrêtes ? demanda-t-il.
— Pour que que ça dure encore plus longtemps, répondit le brun avec un sourire en coin.
Il l'embrassa ensuite tout en continuant à s'occuper de lui de sa main libre...
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L'après-midi, les deux garçons ne firent que se croiser. Pour une fois, les Gryffondors et les Serpentards n'avaient pas de cours en commun. C'était une exception tellement inhabituelle que les rouge et or étaient un peu perdus d'être en cours de Métamorphose avec une classe de Pouffsouffles bien plus disciplinés que les Serpentards.
A dix-sept heures, les Gryffondor de septième année sortirent de la classe d'Histoire de la Magie en bâillant à qui mieux mieux. Surtout Harry qui se sentait complètement vidé après son moment passé avec Malefoy juste après le déjeuner...
— Heureusement que Dumbledore vous a interdit de vous voir autrement que le week-end, dit Ron en douce à son ami, profitant qu'Hermione était un peu plus en avant.
— Je ne vois pas de quoi tu parles, dit Harry en détournant les yeux.
— Ouais, et celui-là, répondit Ron en tirant sur la paupière inférieure de son œil droit. Je sais bien que si tu bailles comme ça à cette heure, c'est parce que vous êtes allés dans un coin faire des cochonneries.
— Non, tu te trompes, dit Harry sans se démonter. J'étais à la Bibliothèque et je ne sais pas où était Malefoy, je...
— Tu parles, Charles, dit Ron. Ma main à couper. Vous êtes pas innocents, tous les deux, vous essayez de le cacher, mais ça commence à se voir.
Harry se trouva alors à bout d'arguments et finit par soupirer. Son ami le prit comme une affirmation.
— Héhé ! On ne dupe pas Ronald Weasley aussi facilement ! s'exclama-t-il.
— Hélas... soupira Harry en roulant des yeux. Tiens, quand on parle du loup...
Le blond était au bout du couloir avec ses amis et ils n'échangea pas un regard avec Harry. C'était leur règle. Ils étaient amants et ils devaient faire de leur mieux pour le cacher aux autres élèves.
Harry haussa les épaules puis les deux garçons regagnèrent la Tour de Gryffondor pour se reposer un peu avant le dîner et en profiter pour avancer leurs devoirs.
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Après le dîner, alors que les élèves retournaient tous dans leurs dortoirs, Nick, le fantôme de Gryffondor, vint chuchoter à l'oreille d'Harry qu'on désirait sa présence dans le bureau du grand Directeur.
— Maintenant ? dit Hermione. Mais il est plus de neuf heures du soir...
Nick la regarda puis haussa les épaules et se détourna, suivit de Harry qui confia ses affaires à Ron.
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