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— Allez Montor ! Du nerf ! rugit Hagrid en faisant claquer un grand fouet au-dessus du Dragon marron. Allez tire donc, ce n'est pas si lourd, si ?
— Portez-le et vous verrez bien ! répliqua Dragon-Montor en se campant sur ses pattes arrière pour tirer le billot de bois grâce à son puissant poitrail. Putain, dit-il ensuite. Ça doit peser au moins dix tonnes ce truc...
— Vingt-cinq, Montor, dit Hagrid. Allez, vous êtes une boule de muscles, oui ou non ?
— Des fois je me demande, marmonna Dragon-Montor.
Il tira ensuite sur les chaînes qui se tendirent en cliquetant et le billot bougea enfin. Une fois lancé, Dragon-Montor le tira ensuite sans problèmes sur plusieurs mètres tandis que Dragon-Harry et Dragon-Malefoy découpaient habilement les troncs avec leurs grandes mains pour en faire des bûches transportables par des humains.
Abattant une de ses mains sur une bûche, Dragon-Harry la fit voler en éclats puis il ramassa les morceaux et les jeta dans un grand chariot auquel Dragon-Ramons était attelé.
— Ça va, demanda Dragon-Harry au Dragon rouge. Pas trop fatigué ?
— Non, ça va, merci, répondit-t-il en étirant ses babines en guise de sourire.
Dragon-Harry lui tira ensuite la langue puis il se tourna vers Dragon-Malefoy qui secoua la tête avant de prendre une grande brassée de bûches et de les jeter sans ménagement dans le chariot.
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Trois bonnes heures plus tard, Hagrid accordait aux quatre Dragons un repos bien mérité.
Affalé sur le sol, le souffle court et le cœur battant la chamade, Dragon-Harry regarda venir Dragon-Malefoy et celui-ci pencha sa grosse tête immaculée vers lui et le regarda de son œil gris.
— Fatigué ? demanda-t-il.
Dragon-Harry hocha la tête puis tira la langue pour chasser la terre collée à ses babines en contact avec le sol. Il mâchouilla un instant dans le vide puis il sentit un poids contre son ventre et il tourna les yeux vers le Dragon blanc qui s'était allongé contre son flanc et qui avait posé sa tête sur le sol en allongeant son cou.
Dragon-Harry plissa ses yeux verts puis il approcha sa tête du Dragon blanc et lui effleura le cou du bout de son nez. Le Dragon blanc émit un sourd grondement et Harry y répondit de la même façon.
Non loin de là, Hagrid regardait les deux Dragons au moment où le Gryffondor déléguait un genre de câlin au Dragon blanc. Cela le fit sourire légèrement et il demanda à Dragon-Montor dont la tête était à quelques centimètres :
— Sais-tu pourquoi il fait cela ?
— Cela quoi, professeur ? demanda le Dragon marron. Ces genres de câlins ? Je ne sais pas. Vous savez, je ne suis pas dans leur tête, s'ils se trouvent un intérêt quelconque, grand bien leur fasse.
— Moui, dit Hagrid, peu convaincu. Seulement, je ne suis pas certain que Dumbledore avait prévu un tel rapprochement entre eux.
— Pourquoi dites-vous cela, professeur, dit Dragon-Ramons, assit le dos contre un gros arbre noir. Cela vous dérange-t-il de voir les deux ennemis jurés du collège s'entendre bien ?
— Cela ne me dérange pas, dit Hagrid. Pas du tout, ils font bien ce qu'ils veulent, seulement, je connais Harry depuis qu'il est bébé, je l'ai sauvé de la maison en ruine de ses parents, le soir de leur mort, et je ne voudrais pas qu'il lui arrive quelque chose parce qu'il s'est entiché de Malefoy.
— Entiché est peut-être un bien grand mot, professeur, dit Dragon-Montor. Potter voit peut-être en ces attentions un sens totalement différent de celui que nous interprétons...
Hagrid fit une grimace puis il enfourna le morceau de pain qu'il avait dans la main avant de frapper dans ses mains pour signaler la reprise du travail.
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À la fin de la journée, les quatre Dragons étaient épuisés, ils avaient mal partout, surtout au dos, ils avaient faim et l'effet de la potion anti-hibernation se faisait sentir ; si bien que Dragon-Montor, trop fatigué pour manger, alla aussitôt sous l'abri et se laissa lourdement tomber sur le sol de paille en poussant un gros soupir.
Les trois autres prirent tout de même la force de manger puis ils rejoignirent leur camarade et Dragon-Harry se coucha contre Dragon-Malefoy et s'installa de façon à ce que leurs têtes respectives soient côte à côte.
— Bonne nuit, Malefoy, souffla Dragon-Harry en fermant les yeux.
Il entendit un soupir et, pour toute réponse, il sentit un léger coup de tête contre son front et cela le fit sourire intérieurement. Il rouvrit les yeux et passa sa grosse langue rappeuse sur l'œil fermé du Dragon blanc qui soupira puis ramena sa tête sous celle du Dragon noir. Il gémit soudain et Dragon-Harry posa sa tête juste derrière le crâne en disant :
— Pleure, ça fait du bien, des fois...
Le corps du Dragon blanc fut secoué d'un violent spasme puis un gémissement se fit entendre et de grosses larmes brillantes tombèrent sur le sol, absorbées aussitôt par la paille.
— Pleure, répéta Harry en ramena une patte contre la joue du Dragon blanc qui s'y appuya. Vas-y, laisse-toi aller.
Il resserra légèrement son étreinte puis ferma les yeux. Non loin de là, Dragon-Montor regardait la scène. Le gémissement du Dragon blanc l'avait fait ouvrir un œil et il sentit quelque chose se serrer dans sa gorge quand il entendit le Dragon noir murmurer tout en resserrant son étreinte sur la tête blanche.
— Si ça ce n'est pas de l'amour, moi je suis un chat, dit Dragon-Ramons à voix basse.
Le Dragon marron hocha la tête puis il soupira et ferma les yeux. Il sombra aussitôt dans le sommeil.
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