꧁Chapitre IV꧂
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𝕽𝖆𝖘𝖘𝖊𝖒𝖇𝖑𝖆𝖓𝖙 𝖒𝖊𝖘 𝖋𝖔𝖗𝖈𝖊𝖘, je me relevai, étouffée par la masse de fumée, puis pris mes jambes à mon cou.
Je ne savais pas par quel miracle j'avais trouvé la force de courir, mais en tout cas, je courais vite. La silhouette sortant de l'explosion m'avait un peu effrayée, et en plus, si c'était un employé toujours vivant, il risquait de me poursuivre. Enfin, je n'étais sûre de rien, car ma vision était toujours brouillée et je n'avais pu apercevoir qu'une ombre. Et puis, mieux valait ne pas rester là. Les escaliers étaient au bout du couloir.
Je titubai. Si l'explosion avait bien atteint les cellules, elle devait avoir endommagé l'étage du bas, et je pourrai sortir d'ici sans avoir besoin de m'écraser sur le sol depuis un étage en hauteur. Sur le coup, je n'avais absolument pas le temps de réfléchir, et cette fameuse déflagration qui était tombée du ciel m'aidait beaucoup.
Même si...comment l'explosion s'était-elle déclenchée ? Venait-elle de l'extérieur ? Qui était cette ombre qui émergeait des fla...
Je n'eus pas le temps de penser plus quand un poids lourd s'écrasa sur mon dos et me plaqua au sol, juste devant les escaliers que je voulais atteindre.
Enragée, je me débattais sans relâche pour me dégager du poids, mais il me tenait trop fermement. J'en avais plus que marre de rater au dernier moment, et tant pis si je semblais bête à agiter les bras et donner des coups un peu partout. Je n'entendais plus rien, entre la sirène d'alarme du laboratoire et l'acouphène aigüe dans mes oreilles, mais je parvins à distinguer une voix. Une voix qui disait :
— Mais calme toi bon sang !
Je me figeai d'un seul coup. Ce n'était ni une voix de femme, ni une voix morne des employés (en plus, comment auraient-ils pu m'attraper ? Ils étaient morts).
Quand la personne qui me retenait me jugea plus sereine, elle me relâcha un peu pour me permettre de me retourner.
Mon premier réflexe fut de lui balancer un coup de poing bien placé dans le nez, puis reculer vivement en arrière (toujours semi-assise) pendant que lui chancelait en se tenant la tête. J'étais à deux doigts de le fusiller du regard, quand il ôta enfin ses mains de sa tête. Je me bloqua d'un coup, sous le choc.
À ce moment, je n'aurais pas su dire s'il était blond ou brun, s'il avait les yeux verts ou bleus. Juste que c'était un homme, ou plutôt un garçon, qu'il saignait abondamment du nez et qu'il portait, sur sa tête, deux longues cornes scintillantes d'un noir ténébreux.
Hébétée, je ne cherchai même pas à enlever les mèches de cheveux roux qui me barraient le visage. On se regardait sans rien dire, lui et moi. Jusqu'à ce que je me mette à crier et qu'il dû placer une main ferme sur ma bouche pour me faire taire.
Le gars fronça les sourcils, agacé, puis recula en disant :
— J'enlève ma main, mais tu arrêtes d'essayer de me gifler et tu ne cries pas, d'accord ?
Comme j'opinais, il décala sa main, s'assura que j'étais silencieuse, puis s'accroupit à nouveau face à moi. Hormis ses cornes très longues, le garçon était étrange : il avait des cheveux bicolores, une partie rouge écarlate et une noire jais, et ses iris étaient ambrés, comme enflammés. Il devait avoir mon âge.
Il me dévisageait ; non, il m'analysait plutôt, et son regard était tellement perçant que je ne pus le soutenir plus longtemps. Après un moment de silence, il déclara enfin :
— Pourquoi as-tu cherché à sortir ? Si tu n'avais pas bougé de ta chambre, tu serais restée en sécurité et j'aurais pu t'ouvrir. Tu asfaillis te blesser dans l'explosion.
Il avait l'air d'attendre une réponse, mais je restais muette. En fait, j'étais tellement ahurie qu'aucun mot ne parvenait à sortir de ma bouche. Alors comme ça...Il existait d'autres démons ? Il savait que j'étais là ? À l'entendre, c'était lui qui avait provoqué l'explosion. Ça faisait beaucoup pour moi et ma pauvre tête.
— Hé, tu m'entends ?
La voix du garçon me tira de mes pensées, tandis qu'il me secouait légèrement par l'épaule. Fidèle à moi-même, je me reculai brusquement et le fusilla du regard.
— Ne me touche pas, ai-je fais, sur la défensive.
Ça n'avait pas semblé offenser le gars bicolore, qui au contraire affichait un sourire en coin, ce qui m'arracha un froncement de sourcils. Sa bouche s'étira un peu plus encore.
— Ne soit pas si agressive avec ton sauveur, lâcha le bicolore avec un air narquois.
— Qui est-tu, ai-je craché. Mes yeux louchants toujours sur ses deux longues pointes noires, j'ajoutais : Et pourquoi as-tu des...cornes ?
Le garçon me considéra un instant, silencieux, avant de reprendre un air moqueur.
— Je pourrais te retourner la question. Pour les deux. Sinon, certains m'appellent "le tombeur" mais ça ne me dérange pas que tu m'appelles juste Ash. Et pour la deuxième question, c'est une très longue histoire, mais je suis un démon comme toi.
Déjà qu'"Ash" m'avait fait mauvaise impression, là, je le détestais vraiment. Perplexe, je plissais les yeux pour comprendre s'il était vraiment sérieux de me prendre à la rigolade ou s'il le faisait exprès. Je ressentais pour lui un dédain incontrôlable, sans vraiment savoir pourquoi. Enfin, qui pouvait plaisanter dans des moments pareils ? Et ce petit air suffisant qu'il affichait, j'avais juste envie de le lui faire ravaler !
— Écoute, Ash, je suis heureuse de t'avoir rencontrée, maintenant, il faut que je parte.
Sans attendre de réponse, je me relevais d'un coup et fit mine de descendre à la hâte les escaliers de secours en face de moi. D'après le plan accroché sur le mur, que j'avais, pendant mon séjour ici, repéré dans un des nombreux couloirs, il menait au rez-de-chaussée, et la partie du mur qui s'était effondrée ne se trouvait pas loin. Tant pis si certaines questions restaient en suspens ! Il s'agissait de ma survie et je n'allais pas laisser un démon inconnu me retarder. Le plus bizarre, c'était que ce Ash n'avait pas semblé effrayé par la situation...
Je dévalais les escaliers en quatrième vitesse, manquant de trébucher sur de nombreuses marches, mais sans jamais m'arrêter. Si je ratais ma chance, je risquais d'être prisonnière à vie de ce laboratoire, et je n'en avais vraiment aucune envie.
Une fois sortie, il fallait que je trouve quelqu'un qui pourrait me ramener chez moi...enfin, j'y penserai plus tard.
Au moment où mon pied se posait sur la dernière marche, une main agrippa mon poignet et me tira en arrière.
— Hé, tu vas où comme ça ?
Oh non. Pas lui. Je me retournai vers Ash, qui me tenait fermement, dégoûtée. Qu'est-ce qu'il voulait encore, avec sa tête paisible et son sourire provocateur ? J'espérais que tous les démons n'étaient pas comme lui, sinon ce serait une calamité (s'il y en avait d'autres).
— J'essaye de sortir d'ici, ça ne se voit pas, ai-je répliqué. D'ailleurs, tu devrais faire pareil si tu veux t'en tirer vivant.
Il me dévisagea intensément, son horrible sourire rieur aux lèvres. Je ne savais pas pourquoi, mais une partie de ma tête me disait qu'il en savait bien plus que moi. En dépit des frissons, de la peur et l'impatience, je me plantai fermement devant lui, mon regard déterminé transperçant le sien. Je n'eus pas besoin de lui demander de s'expliquer quand il lança, avec un détachement déconcertant :
- D'accord, comme tu voudras. Il leva les mains d'un geste désinvolte avant de les remettre dans ses poches. Je vais t'aider à sortir, mais si tu vas par là, tu risques de finir bloquée. Il vaudrait mieux que tu partes par là, suggéra-t-il en m'indiquant une sorte de lourde porte coupe-feu.
Je me mis à réfléchir quelques secondes, me remémorant tant bien que mal le plan du laboratoire. La direction qu'il m'indiquait était à l'opposée de la sortie, mais si un pan de sol s'était "malencontreusement" effondré au-dessus, l'issue était bloquée. Alors que par là où Ash me recommandait d'aller, il y avait des bureaux...et une porte de secours. Jetant un coup d'œil incertain en direction de la sortie, je pris une longue inspiration pour me donner du courage et m'élançai au pas de course dans le couloir de métal. Je fis quelques longs pas avant de m'arrêter soudainement. Quelque chose clochait. Je me retournai et dévisageai Ash d'un regard insistant au loin.
- Bouge toi, lui criais-je pour couvrir le bruit de l'alarme, les dents serrées, ils vont nous repérer !
Le jeune homme haussa les sourcils, sincèrement étonné, puis me rejoins avec agaçant un sourire narquois.
- Je croyais que tu ne voulais pas de moi, susurra -t-il.
Agacée, je pris presque la fuite, continuant ma course dans mes couloirs. Il y avait, dans ce bâtiment, quelque chose d'oppressant, comme si les murs se renfermaient peu à peu sur moi, mouvants dans le chaos. Les portes automatiques avaient du mal à s'ouvrir, et celles coupe-feu ne semblaient plus du tout étanches. Nous traversâmes des bureaux à ne plus en compter, se ressemblant tous, jusqu'à ce que je me mette à douter : est-ce qu'on tournait en rond ?
Sans m'en rendre compte, je m'étais arrêtée en plein milieu de l'interminable couloir (qui ressemblait plus à un tunnel). Ash me fit signe de continuer avec impatience, mais je ne bougeai pas. Quelque chose avait changé. L'alarme s'était tue.
Incertaine, je fis quelques pas jusqu'à une énième porte, et posa une main dessus, douteuse. Elle était trop froide, pour un laboratoire en feu.
Ash, qui semblait légèrement stressé, me décala sur le côté et ouvrit la porte à la volée. Derrière, ce n'était qu'une autre pièce sinistre. Encore un bureau. Mais dans celui-là, il y avait quelque chose de différent...je ne savais pas vraiment quoi.
Dans la lumière tamisée, je coupai vivement la route d'Ash en lui passant devant (hors de question qu'il se prenne pour le héros-sauveur des vieux films américains) et buta d'un coup contre une table de métal glacé. Des tubes à essai dégringolèrent des bords, dans un vacarme assourdissant, répandant leurs produits sur le sol.
En fait, ça avait tout l'air d'un vieux film de S-F américain...
Je relevai les yeux, grimaçante, et c'est à ce moment que je compris ce que le bureau avait de spécial. Ce n'était pas la suite du couloir, au bout, qui donnait le peu de lumière à la porte. Mais l'insigne vert de porte de sortie.
Et, juste en dessous, je remarquai, le visage tordu d'effroi, un pan du plafond qui s'était effondré dans une mare de sang pourpre. Au-dessus d'un corps désarticulé.
° NDA
Salut salut ! Bon... Déjà, désolée pour les potentielles faites d'orthographe, n'hésitez pas à me corriger ! Ensuite...Désolée pour le post très rare sur ce livre ! J'aurais des questions à vous poser :
1- Que pensez vous de l'histoire ? Soyez francs, je préfère ça que d'écrire un livre mauvais
2- Est-ce que vous y trouvez des clichés ?
3- Qu'est-ce que vous corrigerez, personnellement, dans le livre/chapitre ?
4- Avez-vous envie de savoir la suite ?
Je vous laisse sur ça ! À plus <3
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