61-Contre coup
-12 Novembre 2060-
La détonation vient de mon pistolet, fumant. Je n'en reviens toujours pas de la vitesse de l'action, je ne me vois pas prendre l'arme, la braquer et tirer dans sa direction. Ma balle l'a atteint au niveau de la jambe, heureusement,car une mort comme celle là est loin de satisfaire mes pulsions. Je veux le voir les yeux dans les yeux, sentir chaque parcelles de son corps céder à la tentation de quitter ce monde.
Un mouvement de panique disperse le foule loin de moi. Les mères, très jeunes, prennent leurs enfants dans leurs bras, les empêchant de voir la scène. Certains d'entre eux sont trop choqués pour faire autre chose que se dégager ou d'autre tremblent comme des feuilles. Des cris retendent de toute part, étouffés par la pluie.
Moi même, je ne réagis pas tout de suite. Je suis choquée de la vitesse du coup. Un poids s'abat sur moi et m'oblige à m'abaisser.
- Alix. Alix !, m'appelle Thomas en me secouant.
Je reviens peu à peu à moi, j'ai envie de vomir et je sens que au moindre départ de ces mains je finis ma chute dans les flaques d'eau.
- Que ... Qu'est ...
Il ne me laisse même pas le temps de terminer ma phrase qu'il me pousse dans une course folle. La population, apeurée, s'est dispersée pour trouver refuge dans leur maison. La discipline règnant en maître, aucune force civile ne se déplace pour calmer la foule.
Les rangs ont beau être serrés dans certaines rues, notre jeu de coude fait son effet, les gens se décalent pour pousser plus à droite ou plus à gauche.
Je ne sens plus mes jambes qui tentent de me retenir à chaque pas, leur tremblement est incontrôlable.
Je suis brusquement plaquée contre un mur. La pièce est plus chaude, plus calme.
- Qu'est-ce-qui t'a pris !, m'engueule Lindsey par de grand geste. Tu es folle alliée !
J'attrape la serviette qu'on me tend et m'y enroule. Ma parka est trempée mais je suis trop faible pour la sortir.
- On peut m'expliquer ce qu'il se passe !
Sidney laissé à l'abandon essaye de comprendre la situation en se frictionnant les cheveux.
- Le Gouverneur ! Je n'ai jamais dit que je voulais le tuer, surtout devant tant de monde ! Je n'ai même jamais laissé paraitre l'idée que je voulais voir sa tête au bout d'une pique !
Lindsey a le même problème que moi. Elle aime être le centre des choses, en l'occurrence, c'est elle qui renversera le pouvoir.
- Je doute que ce soit lui la personne qu'elle visait, souligne Thomas.
- Qu'est-ce-qui te fait dire ça ?
- Disons qu'Alix est une assez mauvaise visseuse avec les armes à feu ..., complète Simon. Elle voulait toucher.
- Caleb.
- J'ai parfaitement visé ...
- Quand tu ne le fais, bien sûr.
Thomas pose sa serviette et prends place sur le canapé dans un long soupir. Adossée au mur, je ne bouge plus, j'en suis incapable. Lindsey marque une pause au débat en remarquant -il n'est pas trop tôt- la présence de Sidney. Le temps s'arrête, plus personne n'ose parler.
- Je ... Je te croyais morte.
Il est clair, de toute évidence, qu'elle a tiré un trait sur la dispute qui les avaient séparées. Elle la prend dans ces bras, déstabilisant Sidney.
- Je suis désolé de mettre échauffée de la sorte. Chacun est libre de ces choix et j'ai voulu t'imposer le miens, s'excuse Lindsey un peu plus calme.
Sidney lui pardonne mais n'oublie pas le sujet de notre arrivée précipité.
- Quelqu'un pourrait m'expliquer ce qu'il vient de ce passer ? Qui est Caleb ? Pourquoi lui a-t-elle tiré dessus ? ...
Elle fait suivre une suite de questions que j'ignore. Ma tête va exploser, ma poitrine se presse et je cours vers l'évacuation la plus proche : l'évier. Je vomis tout le contenu de mon estomac en rinceant avec le jet d'eau.
Thomas termine son récit et viens me rejoindre en plaquant mes cheveux colorés dans mon dos. J'ai froid. Il ne perd pas te temps et me débarrasse de ma parka pour remettre la serviette sur mes épaules.
Lindsey, tendue, réfléchit la tête entre ses mains. A mon avis, elle prend sur elle pour ne pas me bombarder une nouvelle fois. Thomas me traine jusqu'à une chambre dans laquelle je sombre instantanément.
Je suis réveillée par la faim qui me tiraille. Inconsciemment, j'ai passé la nuit à reconstituer les évènements, je culpabilise d'avoir agis aussi promptement.
Une fois après avoir rejoins la cuisine pour manger, je les découvre tous penchés sur la table. Elle est remplie de feuilles froissées.
- Je peux vous aider, proposé-je bêtement.
- Je crois que tu en as assez fait comme ça.
Je ne suis pas étonnée d'être repoussée par ma jumelle. On est pareille.
- Je suis content de te revoir.
Simon me prend dans ses bras et me chuchote à l'oreille :
- Tu aurais dû viser plus haut.
Je souris faiblement en me servant de quoi grignoter.
- Comment va-t-on faire maintenant ? Nous sommes surveillés ! La population est effrayée, elle ne se joindra jamais à notre cause.
- Où sont les autres ?, glissé-je à l'attention de Simon en remarquant l'absence des amis de ma jumelle.
- Certains sont mort pour avoir collaboré avec nous mais le Gouverneur semble vouloir nous laisser la vie sauve. Nous ne sommes pas si nombreux que ça pour lancer une révolte. On est quoi ? Une trentaine ? Une cinquantaine ?
- Pourquoi voulez vous faire appel au peuple ?, demandé-je assez fort pour que tout le monde m'entende. Etre direct ne serait pas mieux ? Si je comprends bien nous sommes coincés, et encore plus après ce que j'ai fait, mais agissons et après nous verrons comment la population régira.
Agir de la sorte ne me ressemble pas. J'ai toujours eu l'habitude de prévoir à long terme mais, là, je leur propose de jouer à cours terme, sans savoir si la population est entièrement dévouée au Gouverneur ?
Que faut-il choisir ? Le long terme ou le cour terme ? Lindsey n'a jamais fait part de l'après Gouverneur et je n'ai qu'une peur, qu'elle voit la même chose que Connor.
- Alix, n'a pas tout à fait tors. A mon avis les habitants de cette ville se sentent trop enfermés pour pouvoir penser librement. Il ne le montreront pas temps que le vent n'aura pas tourné, affirme Héliane les yeux perdus dans une carte. Il faut agir en groupes restreints.
- Comment veux tu le faire, vu, que ma chère sœur a semé la panique ?
- Il leur faut un appât, lancé-je sans réfléchir.
- Soit, alors qui est volontaire ? ...
Bonjour,
Qui sera désigné ?
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