-10 Novembre 2060-

- Tu ne dors pas ?, me demande Lindsey en entrant dans la cuisine.

- La nuit est longue quand on ne trouve pas le sommeil. 

Un faible sourire étire son visage et elle prends place à mes cotés. Je sirote une autre gorgé de la boisson contenue dans la tasse. Je ne sais pas ce que c'est mais ça se boit. J'aurai préféré du café mais il ne semble pas en pousser ici. 

- Qu'est-ce que tu faisais ? 

- Je réfléchie, je cherche, dis-je rêveuse. Je veux savoir ce qu'il m'a fait. Qui avait pris le dessus sur moi. 

Cette dernière affirmation a déjà une réponse mais je peux m'y résoudre, je me suis promise de ne jamais laisser entrevoir la Alix apeurée. Je veux être celle qui passe à l'action sans penser aux répercutions de ses actes, être la Alix vaillante mais qui au fond est terrifiée. 

- Je sais ce qu'ils t'ont fait et crois moi, il ne vaut mieux pas le savoir. 

Pourtant, elle le sait, je l'invite à poursuivre même si cela lui fait mal.

- A notre arrivée sur Nytron, le Gouverneur croyait que j'étais en possétion de certain plan que tu as toi. J'ai subis le même recalibrage; en quelques seconde, j'avais perdu tout ce qui faisait de moi la personne que j'étais. La moindre petite bête m'effrayait. Pendant de longues semaines, il n'arrêtait pas de me répéter que ce qu'il cherchait était dans ma tête qu'il suffisait juste que je le trouve. Il s'est vite rendu à l'évidence en s'apercevant qu'il n'y avait rien. 

- Je sais ce qu'il cherchait, je l'ai découvert suite à leurs tests.

- Quand il m'a vu, il m'a prise pour toi ?

- Karl est rancunié, je lui ai cassé le nez et je fais parti d'un groupe de résistant qui le met à mal. 

Je repris une gorgée du liquide et fait tourner la tasse entre mes mains pour me les réchauffer. Le chemin qu'elle a empreinté me paraît familier, nous marchons dans les pas l'une de l'autre.

- Il sont à la recherche d'une arme, ajoutai-je. Notre père était ... 

- Fou ?, propose-t-elle. 

Cet adjectif a toute à fait sa place mais il souille sa mémoire, notre père était plus un génie que fou. Je me reposition sur la chaise, le douleur dans mes côtes recommence à percer ma chaire.

- Pas tout à fait. Il a créé une arme, une bombe extrêmement mortelle. 

- Plus que la nucléaire ?

- Plus, encore. On l'appel la bombe E pour électromagnétique. Au moment où elle explose avec sa jolie couleur rosé, elle aspire un périmètre bien plus grand sa sœur, puis, elle rejette tout pour causer encore plus de dégâts. 

- Elle n'aspire donc que le métal.

- Exact, néanmoins, le métal se trouve partout autour de nous dans les bâtiments, les conserves et bien plus. La puissance est telle qu'un être humain est fauché et désintégré.

Tout le long de mon explication, les épaules de Lindsey se sont peu à peu affaissées.

- Quand j'étais sous son emprise, j'ai appris que papa en avait produite trois. Deux sont restés sur terre et l'une est ici avec nous. Heureusement, il ne peut pas la reproduire car il a besoin de matériaux manufacturés et terrestres.

- Alors, il n'en existe plus que deux, une ici et une là-bas, terminé-je. Il pourrait en faire quoi ?

- Le Gouverneur ? On raconte que par delà les montagnes, il y aurait des personnes comme toi et moi. 

Mes yeux s'arrondissent, est-il vraiment possible qu'il existe d'autre être que nous sur cette terre ou dans cet univers ? Je n'en doute pas car il est peu probable que nous soyons les seuls dans cette immensité. 

- Ne t'enflamme pas, il ne sont qu'une minorité à ce qu'on raconte. 

- Je n'appellerai pas ça une minorité. Vous êtes, quoi, deux cent ? Trois cents ? 

- Trois cents cinquante mais je compare par rapport à nous terrien.

Notre discussion s'égare.

- Son but est d'exterminer un peuple ? 

- Je n'ai pas réponse à tous. Par déduction, je te dirai oui mais ... 

Il y a toujours un mais. 

- Il veut semer la terreur et quoi de mieux qu'une arme destructrice. Nous autre qui ne sont pas d'accord avec le pouvoir mis en place vivons cachés pour ne pas finir six pieds sous terre. Par cette bombe, il sème la peur tout autour de lui. 

Le Gouverneur utilise des moyens déjà mis en place en France, ce qui ne m'étonne pas, il est issu de la branche chargée de l'Expansion. Néanmoins, j'ai plus de mal à comprendre comment l'homme arrive à reproduire les mêmes erreurs encore et encore jusqu'à courir à leur perte.

Lindsey se lève et pars se servir du même jus contenu dans ma tasse. 

- Tu peux m'en remettre, s'il te plait ? 

Elle prends mon verre avant de me le rendre plein. Je l'engloutis à grandes gorgés pour assécher le désert qui fait rage dans ma gorge. Ma jumelle me prévint qu'elle part se rafraichir avant de laisser sa place quelques minutes plus tard à Simon qui se sert à manger. 

J'ai l'impression d'être dans la même maison que celle de mon arrivé. Tous est pareil sauf diverses couleurs, plus vives. 

- Merci, s'exclame-t-il en s'asseyant sur la chaise de Lindsey. Je veux dire, pour m'avoir sauver la vie. 

- T'inquiète. 

Je me redresse pour partir me changer. 

- Alix.

- Oui.

- Qu'est-t-il advenu de Caleb ? 

Je l'avais complètement oublié celui là. Pour seul réponse, je hausse des épaules. Simon réveille en moi le désir de vengeance qui sommeillé.

Il faut que je me charge de lui, pour Aela, quitte à finir de nouveau aux mains du Gouverneur. Mais est-il judicieux de risquer la vie de centaines de personnes pour une seule ? Pour une fois, il faut que je pense aux autres avant moi. Caleb attendra même si je sais qu'il portera le coup final. 

Un rapide allez-retour à la salle de bain et je suis enfin prête dans des vêtements d'un marron hideux mais qui me satisfait plus que le blanc ou le vert bleuté.

Un débat enflammé attire mon attention. Je suis le chemin imaginaire et arrive dans le salon ou Lindsey, Simon, Héliane et Thomas parlent dans tout les sens. Je me demande bien où son passé les autres membres du groupe de Lindsey qui passe en coup de vent. 

- C'est trop dangereux !, s'écrit ma jumelle dans de grand geste négatif. 

- Comment peux-tu affirmer ça sans y avoir mis le pied !, riposte Thomas. 

Le brun ne se laisse pas démonter à chaque réplique de la rousse qui elle non plus ne lâche rien. Encore un point commun, ma jumelle a l'air aussi têtue que moi ou c'est l'inverse. 

- Qu'est-ce-qui se passe, m'interposai-je dès la première apparition du silence. 

- Thomas veut partir de l'autre coté des montagnes. 

Lindsey souffle bruyamment et se détourne, la main au niveau des sinus. 

- Pourquoi tu veux l'en empêcher ?

Thomas, surpris que je le défende, hausse les sourcils. 

- On a déjà envoyé quelqu'un un an après notre arrivée. Elle était ma meilleur amie et depuis je ne l'ai jamais revue. Elle est morte et je ne suis pas impatiente à l'idée de retrouver son cadavre. Il en est hors de question, un point c'est tout. La première fois, je ne lui est pas assez tenue tête mais maintenant je ne reproduirai pas deux fois la même erreur !

- Que tu le veuilles ou non, ça ne change rien au fait qu'on y pars, insisté-je.

- On ?, s'étonne le brun redoublant de surprise. 

- Alix, je ...

Simon la coupe d'un bruit répétitif de la bouche. 

- Je t'aime beaucoup Lindsey mais garde ta salive. Malheureusement, quand Alix à quelque chose en tête, elle l'obtient par tous les moyens. Alors, à part si tu compte installer une prison dans laquelle l'enfermer, et encore je ne suis pas sûr que ça marche, je te dis bonne chance.

Ses yeux montent au ciel dans un arc de cercle. 

- Vous allez vous faire tuer. 

- Ce n'est pas ça qui m'inquiète. Je suis déjà censée être morte donc une menace ne me suffit pas. Disons, qu'en ce moment la chance et avec moi donc je ne peux qu'en faire bénéficier à Thomas. On part quand ? ... 

Bonjour,

La suite arrive demain !

Que se cache-t-il derrière les montagnes ?

La BA : &t=1s