47-C'est dans la tête

-7 Novembre 2060-

Je suis happée, fauchée dans mon élan et propulsée quelque part, loin. 

Je reprends connaissance sur un carrelage froid qui tranche avec l'atmosphère lourde dû à l'humidité. Doucement, je me relève et déambule le long des couloirs éclairées de rouge. Il doit bien y avoir quelqu'un, je ne suis pas seule ? 

- Karl, je ne peux pas laisser un tel pouvoir sur du papier. 

- Mais tu es le seul à en connaitre la formule, il faut qu'elle se perpétue s'il t'arrive malheur.

Les voix ne sont pas loin, j'arrive à les comprendre. Je tourne à l'embouchure d'une porte et découvre deux hommes. Ces deux voix ne me semblent pas inconnues.

Mon cœur s'arrête de battre, le temps pour lui de comprendre qui est la personne en face de moi. 

- Papa ...

Les mots s'échappe tous seuls de ma bouche mais ils ne semblent pas l'entendre. 

- Ils s'attaqueront à moi quand ils comprendront que je ne les suis plus. Alix doit rejoindre sa famille. 

- Elle est ici sa famille. Qui connait-elle d'autre mis à part toi ? 

- Karl, ne complique pas les choses. 

Mon père s'applique à installer différentes électrodes et patches sur le haut du corps du petite fille rousse qui ne prononce aucun mot, la tête basse elle contemple le sol poussiéreux. Je me revois à un âge oublié, il y a bien longtemps. Je m'approche à distance raisonnable. 

- Papa ... Qu'est-ce ...

Ma réponse est faible. 

- Chut ... Ne t'inquiète pas. Une fois terminé tu verras ce que tu as toujours rêvé. 

- Et les autres enfants ... 

- Ne t'en fait pas, eux aussi. 

Une dernière électrode et appliqué sur mon front puis il repart vers un ordinateur affichant mon rythme cardiaque et bien d'autres paramètres. 

Thomas, a-t-il lui aussi fait parti de l'Expansion ?

- Fred, écoute moi.

- Tu as eu tout le temps de parler pendant toutes ses années, mon choix est pris et tu ne pourras le révoquer. . 

- Non. 

Le dénommé Karl, l'homme de tout à l'heure, attrape mon père par l'épaule. 

- Pense à la croissance de notre pays. Avec ce savoir, ce qu'il y a dans ta tête, explique-t-il en indiquant son cerveau, nous pourrions rendre ce monde ... 

- Plus juste ? Plus dévasté ? Je choisirai de préférence : détruit. Cette bombe E, nous tuera tous !

- Au contraire. Elle fait peur, même à nous alors imagine à eux. Nous tiendrons les guerres au creux de nos mains. Aucun pays ne voudra engager un conflit tout en sachant que la France pourra être ou non son ennemis.

- Tu es trop avide de pouvoir Karl.

Mon père avance un masque près de ma bouche, je ne me débats pas et me laisse faire, en confiance.

- Et toi de terreur regarde ce que tu lui fais. C'est ta propre fille pas celle d'un autre, tu es le seul à être affilié à un sujet.

Sa main pointe mon corps endormi. 

- Tu préfères réellement entrer toutes ses données dans sa tête. La formule de la bombe E n'est pas un joué, quand je pense que tu es en train de la mettre entre les mains d'une gamine au lieu de celle de ton meilleur ami.

- Elle n'y aura pas accès directement, elle n'aura que le plan, la solution, le puzzle que représente cette bombe E. 

- Tu es fou. 

- Qui l'est le plus entre nous deux. 

Karl se décale loin de mon père et s'apprête à partir. 

- Qu'adviendra-t-il demain quand ils réaliseront sa ou leur disparition ?, demande-t-il d'un seul coup moins assuré

- Je préserverai ma fille, nous partirons et reformeront la famille que nous aurions dû être.

Karl part d'un pas précipité vers le couloir que j'ai empreinté. 

Une demi-heure ... Une heure passe à regarder mon père s'affairer à mon chevet. Je le vois retirer les câbles qu'il avait scotché à mon corps avant d'être arrêté par des hommes en uniformes qui font irruptions dans la salle suivit de Leferts qui m'a retenu en captivité dans ce bunker. Moi et huit autres personnes. 

- Fred, décale toi. 

- Non !

- Ne fait pas l'imbécile. 

Doucement, la petite moi se redresse et assiste à la scène. Elle a peur, je la vois trembler malgré sa faiblesse. Mon regard se perd un instant sur mes cheveux, longs, bouclés. 

Comme un disque rayé, un suite d'image se succède, des coups de feu, moi et mon père, notre course folle jusqu'à un véhicule, mon premier regard sur l'extérieur et un titre d'article. Rapide, simple et efficace : "Un scientifique haut placé Exilé"; à coté, en plus petit : "Ravage dans le 10 après une guérilla éclair". 

Un jour, une soirée avait suffit pour que tout bascule. 

Un voile me recouvre avant de partir dans un coup de vent, je ne suis plus dans l'univers précédent mais dans un plus récent, plus dur et moins plaisant. 

Je déambule le long des rues du 6. Je reconnais la saleté, les cris et les corps. L'Epidémie faisait des ravages et des fosses communes avaient vu le jour pour éviter toute contamination et pour concentrer le virus. Je débouche dans le quartier dans lequel nous habitons. Elle est bouché par un véhicule, noir, identique à celui qui m'a poursuivit le jour de ma fuite. Plusieurs homme attende le signal. Je m'approche et transperce le mur en entrant dans la maison. Ma mère n'est pas là et moi non plus, trop occupé à batifoler avec Kevin. Il n'y a que mon père. 

Je débouche dans le salon et le trouve en train de lire un livre. 

- Papa, l'appellé-je. 

Ma voix, comme mon corps, restent muets à ses oreilles. 

Au dehors, les choses commencent à bouger. Il ne reste que quelques minutes avant l'inévitable. 

- Papa ! 

Il ne bouge pas. 

Un petit bruit brise le silence et attire, enfin, l'attention de mon père. Il remarque cet affut inhabituel et part en courant dans la cuisine, au moment ou la porte s'ouvre avec fracas. Je le suis et l'observe fouiller tiroirs après tiroirs en jurant à chacun d'entre eux. Cinq hommes se dispersent dans le petit espace et l'un d'entre eux se détache pour faire face à mon père. Son armure ne laisse rien entrevoir de sa peau.

Un balle part et mon père l'évite. Il ouvre le dernier placard et en sort un pistolet. Il l'arme et tire à plusieurs repris. L'un deux est touché. 

- Fred, tu peux mettre fin à tous ça.  Tout ce que nous voulons c'est ta fille et la formule de la bombe E.

Leferts s'avance en habit par-balles. 

- Les trois bombes ne vous suffisent-elles pas pour faire régner la terreur. 

- Que risques-tu ? 

- J'ai perdu ma fille de votre faute, ma liberté ! Cette solution que vous cherchez vous ne l'aurez pas. Je l'emporterai dans ma tombe.

- Je ne sais plus quoi faire à force, Fred. Tu me mets dans l'embarra, annonce-t-il paisiblement en braquant son arme sur mon père

Une balle se perds dans son ventre qui lui fait rejoindre le sol glacé. 

- Papa ! 

Je tombe à ses cotés. Non, non, non, je veux que tout ça s'arrête. Je ferme les yeux et me maintient les oreilles mais cela ne sert à rien. Je perçois quand même la scène et les moindres bruits. 

Les larmes inondent mes joues et mon cœur se brise. Je ne peux me détacher de son visage transit par la peur d'une mort imminente. 

- Il est trop risqué que tu restes en vie. Tu as trahit notre cause et rien ne nous dit que tu ne feras pas pareil en dévoilant tout à nos ennemis. 

- Vos ennemis ne sont pas loin ... Ils sont là, au centre de notre pays ... Comme un virus, il prendra de l'ampleur et vous ôtera à tous ... La vie, dit-il difficilement

Une deuxième balle se loge dans son estomac. Un deuxième cris transcende mes cordes vocales. 

Il approche son arme du front, encore vivant et plaque le fusil contre. 

Les chiffres résonnent dans ma tête. Un ... Deux ... Trois ... 

Tous le décors part littéralement en poussière tout comme l'étoile qui étincelait au plus profond de moi ... Je me sens éteinte.

- Gouverneur, nous avons réussit. 

- Comme je vous l'ai dit, il n'y a pas mieux, pour changer quelqu'un, que de lui faire revivre les évènements les plus marquants de sa vie pour les changer du tout au tout ...

Salut,

Une suite qui nous ramène quelques années en arrière.

Que va-t-il se passer ? Pourquoi s'en prennent-ils à Alix ?

La BA : &t=1s

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