37-De rouge à noir

-4 Novembre 2060-

Le bruit sourd de la trappe me réveille en un sursaut. Je me suis bêtement endormi contre ce tronc à deux cent mètre de la navette. 

- ... Deux heures. Compris ? Je ne t'en laisse pas une de plus, tonne Caleb. 

Héliane hoche de la tête et pars en courant couteau à la main et sac sur le dos. Il n'en faut pas plus pour me faire lever et la suivre. Thomas est toujours en train de dormir, une vrai belle au bois dormant, il ne s'est pas levé de la nuit et le moindre bruit ou lumière ne le dérange pas.

Je n'ai jamais vraiment eu à faire avec cette fille. Dans le bunker, je parlais peu et ne le faisait qu'avec peu de personnes ou en cas de nécessité. Je voulais éviter de créer des liens comme celui qui a vu le jour entre moi et Aela. S'attacher représentait une faiblesse entre ses quatre murs.

Un kilomètre plus loin, je parvins à la cerner assez facilement. Elle est assez naïve et ne se soucie pas de savoir si on la suit. Nous nous enfonçons dans une nouvelle partie de la forêt, elle est plus dense et plus animale qu'hier. Les oiseaux chantent des chants mélodieux et le bruit d'un courant d'eau donne vie à une fine musique.

Plus nous avançons et plus mon esprit s'embrume. Je pense trop. Comment ce fait-il que Simon n'est pas pris les choses en main ? Pourtant, hier, il me donnait l'impression d'être le leader de ce petit groupe meurtri. Et je repense aux derniers mots de Caleb, il y a des personnes malades mais qui ? Aela est-elle touchée par ce mal ?

Mais cette poignée de pensé est repoussé par un sentiment fort qui me dévore toute entière. Je ne lui résiste pas car au fond, je sais que c'est ce que je veux. L'envie devient une besoin qui me ronge. Je dois me venger.

Héliane se stoppe brutalement et semble tendre l'oreille. Je m'arrête aussi pour qu'elle ne m'entende pas. Je m'amuse à recréer sa vie. De sa naissance, à sa mort, aux moments fort de son existence. Comment vivait-elle avant ? Qu'a-t-elle perdu dans toute cette histoire ? Elle tourne deux fois sur elle même, couteau bien tendu devant elle et reprends sa course.

Dans cette histoire, nous ne sommes plus Héliane et Alix mais la sourie et le chat, la gazelle e le lion.

Elle a beau ne rien connaitre de ces bois, elle se débrouille plutôt bien. Ses pieds foulent le sol comme s'ils l'avaient déjà rencontrer. Cinq mètres plus loin, je la vois tomber sur le sol en toussant. Je me rapproche juste assez d'elle pour constater le liquide noir tout droit sortit de ses poumons. Ces donc cela l'épidémie. Est-elle aussi infecté ? Est-ce ça qui les rend malade ? Je n'en sais rien et ma curiosité est trop forte. Il faut que je l'attrape, Héliane est mon billet d'entrée dans cette capsule. 

De son sac, elle sort des bouteilles et les remplient dans la rivière que nous entendions précédemment. Sa tête tourne encore de gauche à doit et un haut le cœur me prend quand son regard s'arrête dans ma direction. Elle ne semble pas me remarquer ce qui est à mon avantage. Malheureusement, je n'ai rien, aucune arme mis à part mes points. 

Le craquement d'une branche morte brise le chant des oiseaux qui s'envole un peu plus loin. Ce n'est pas moi. Nous ne sommes pas seules. Là, dans ces bois, se cache une autre personne ou bien une chose. Notre attention n'est plus porté sur nos objectifs respectifs mais vers la source de ce craquement. Un autre résonne, il n'est plus très loin. 

N'entendant plus rien pendant un long moment, elle continue et ferme son sac. C'est à l'instant où elle s'y attend le moins qu'une bête émerge de la foret. Elle crie et recule d'un pas terrifié, le couteau bien en évidence. La bête ne semble pas en avoir peur. Aela tremble comme une feuille et doit bien demander ce que peu bien être cette bestiole. Dans mon coin, je ne bouge pas et attends. 

La bête au corps de lion, au pelage léopard et à la queue démesuré renifle sa proie. Cette dernière ne perd pas une minute, ni son sang froid, et envoie son couteau en plein dans son magnifique pelage, au moment où elle s'apprête à lui sauter dessus. L'animal tombe à terre et gémis sur le sol.

- Chut, lui insuffle-t-elle en s'approchant progressivement de lui

Le programme nous a tous transformés, faisant de nous des guéries aguerris. Héliane a une pleine maitrise de ses émotions, la panique qui semblait la contrôler c'est changée en un courage qu'elle enfonce dans le poil. Il ne lui en faut pas plus pour rendre l'âme dans une mare de sang vert. La jeune blonde tourne la bête et récupère son couteau logé près de la gorge de la bête.

Je ne pers pas un instant, dos à moi, la jeune fille est à découvert. Je cours vers elle et la cueille en pleine vole. Nous roulons ensemble, entremêlées, sur plusieurs mètres avant de nous arrêter. Je lui assène un coup de poing qui me fit grimacer. Encore une fois, je constate à quel point les films sont loin de la réalité.

Je m'échappe de son emprise et saisis le couteau que je pointe vers elle. Héliane ne pers pas son piquant et tente de le récupérer. Au bout d'un croche pied et un autre coup de point, elle cède et tombe à terre du sang noir coulant de son nez. Il est surement cassé mais c'est loin d'être le premier de mes problèmes. 

- Alix, entendé-je m'appeler

Thomas arrive en courant, les cheveux en bataille, il s'est enfin réveillé et au bon moment en plus. 

- Regarde dans son sac si il n'y a pas de quoi l'attacher. 

Il ne se jette pas tout de suite dessus, septique. 

- Je rêve ou c'est Héliane? 

- On s'en fou, le sac, je ne sais pas combien de temps elle restera inconsciente. 

D'un revers, j'essuie le sang s'écoulant lentement de l'entaille sur ma joue. Il m'envoie une corde et je tire Aela jusqu'à un arbre pour l'y accrocher. 

- Merci, dis-je une fois finis

- Mais qu'est-ce-qui t'a pris ? Elle est l'une des nôtres. 

- Depuis quand tu t'identifies au groupe. Thomas, tu as toujours été reclus dans ton coin. Quant à Héliane, je l'ai prise en chasse pour avoir notre passe dans la navette. Je compte bien récupérer du matériel et partir avec Aela loin d'ici. 

- Aela ? 

- C'est une longue histoire. 

Mon ventre se met à gargouiller et je mets ma main dessus pour en étouffer le bruit. 

- Tu as faim. 

De la tête, je lui indique l'animal gisant derrière lui, même si l'idée me répugne.

- Je ne serait pas contre, ajoute Thomas en haussant des épaules.

La matinée se termine par un feu en plein milieu de la nature et un repas pas si mauvais que ça. 

Mon esprit passe d'idée en idée en attendant qu'Héliane se réveille.

- Thomas, je peux te demander quelque chose ? 

- Va y, répond-t-il la bouche pleine

S'il prétend bien que cette marque nous rapproche alors cela voudrait dire qu'il est comme moi.

- Oh, oh, tu fais quoi là, s'inquiète-t-il en me voyant prendre sa main et l'avancer vers le couteau

- T'inquiète, juste une petite entaille. 

J'enfonce la pointe dans le bout de son doigt et une coute noir en sort. 

- Qu'est-ce-que ..., constate-t-il

- Tu pourrais m'expliquer ça ?, m'exclamé-je en pointant mon entaille. Nous ne sommes pas les seuls à l'avoir aussi sombre, Héliane là aussi. 

Il frotte son doigt à son pantalon. 

- Quand l'as-tu su ?

- Lors de ma fuite, j'ai pris une balle dans le bras, je saignais noir. 

Je soulève la manche de mon tee-shirt à manche courte.Il ne reste qu'une cicatrice. 

- Je me demande toujours ce que les Autres m'ont fait. La blessure était infecté et pourtant c'est comme si elle n'avait jamais existé.

- Ça s'appelle la science. 

- Beh moi, je n'aime pas ça. 

- Je paris que tu n'aurais pas été contre la technologie à l'époque. 

- Nous ne sommes plus cette génération qui croie que l'avancée ce trouve dans des bouts de métal. La science et la technologie sont devenues nos pires ennemis. 

Un léger bruit attire notre attention, Héliane est enfin réveillée et prête à parler. Que la partie commence ... 

Coucou,

Voici la suite avec un peu de retard.

Que va-t-il arriver à Héliane ? La relation Thomas/Alix ? Va-t-elle pouvoir partir loin comme elle le prétend ?

La suite arrive d'ici demain ou après demain.

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