-28 Avril 2059-

Je ni heureuse, ni triste, ni hors de moi. Juste en colère contre une seule et même personne : Leferts. C'est un monstre. Je repense à tous ces corps, toutes ces victimes et à tous ce qu'il nous fait subir. Comment peut-il ? N'a-t-il pas de valeur ?

Les bras maintenus par deux hommes en uniforme, je traverse ce couloir puant l'humidité. Le clapotis de gouttes d'eau résonne dans ce vide répugnant. Un rat travers à cinq mètres de nous. Derrière moi, deux autres hommes regardent face à eux, fusils, plaqués contre le torse, à la main. Le moindre mouvement de ma part propulserait une balle dans mon corps.

Durant, ce voyage de courte durée, je scénarise l'histoire que m'a raconté Thomas. Colombe était comme moi, comme nous. Si elle portait bien la marque cela signifie peu-être que nous ne sommes pas les seuls, il y en a d'autre, caché dans les divers secteurs. Savent-ils qui ils sont ?

La visite de Thomas n'a rien réveillé en moi. Pourquoi me révéler son histoire avec Colombe ? Car elle est comme nous. Ce n'est pas se tatouage que j'ai dans le cou qui va faire de moi quelqu'un d'autre.

Le derniers couloirs s'enchaine sur une série de marche que nous grimpons jusqu'à une porte qui s'ouvre instantanément après avoir posé notre pieds sur la dernière marche.

Les bruits d'une foule indisciplinée me parviennent. Un soldat tire sur mon bras blessé et sans doute infecté pour me faire sortir de ma tanière. J'inspire l'air qui enfin me donne l'impression d'être libre et en vie. Enfin, plus pour très longtemps.

Les Autres ont donc choisit la place public. Or, ce n'est qu'une fois en haut, face à toute la foule, bien en évidence, que je compris à qui je faisais face. Il ne vienne pas du secteur 1, 2, 3 ou 4, non, ils sont bien plus miteux. Les Autres ont choisi d'invité symboliquement ceux du 5, 6, 7, 8 et 9. Je reconnais plus particulièrement des gens du 6, des voisins, des connaissances ou juste des visages connus. Ils connaissent tout de ma vie et appuient là où ça fait mal. 

A ma gauche, un homme fait son entrée sur scène, il ne nous est pas inconnu bien au contraire. Le président salut ses ministres tous en rang, bien droit, au fond et prend un micro.

C'est là que le déclic s'entreprit. Leferts-Leferts, la ressemblance était tellement flagrante, comment n'ai-je pas pu ...

Je lève la tête, histoire de toucher les cieux que je vais bientôt rejoindre.

- Mes chers compatriotes, nous traversons des heures sombres et tortueuses. Comme vous le savez des alliances commence à voir le jour dans le camp adverse pour nous mettre à feu et à sang.

Comme si nous ne l'étions pas déjà ...

- Cependant, nous avons aussi des alliés avec une grande force de frappe et je peux vous assurer que nous gagnerons cette guerre aussi rapidement qu'elle n'est apparue. Ils veulent le pouvoir et nous ne les laisserons pas rester plus longtemps les empereurs de ce monde. Les chinois ont essayé en recréant les grandes lignes de la Guerre Froide et ont échoué face aux Américains. Mais nous n'échouerons pas !

Les voix commencent à s'échauffer dans une assemblé on ne peut trop calme.

- Je le sais mes amis ...

Laissez-moi vomir.

- Nous ne sommes pas là pour ça. Je vous ai convoqué aujourd'hui pour la mise en pratique d'une loi réinstauré il y a peu. 

Il se racle la gorge et s'avance à ma hauteur. Je ne pense pas qu'il est remarqué mes mains qui ne sont pas liées alors que moi si. Je pourrais le tuer avec tant de facilité.

Il n'y a pas que ça, son frère, le monstre, n'est pas là. 

- Alix du secteur 6 est accusé de terrorisme envers vous tous. A notre insu, cette jeune femme a fait appelle à un groupe terroriste révolutionnaire. Après un jugement équitable, il en a été décidé qu'elle serait soumise à la peine de mort.

Les voix se font plus fortes et les yeux ronds qui se tournent vers les amis les plus proches disent tout.

Un jugement, laissez moi rire, il n'y a rien eu du tout, cet exécution est leur décision. Une nouvelle personne fait son entrée de façon assez bruyante en parlant à haute voix aux ministres. Depuis, le temps que je l'attend, il daigne enfin à pointer le bout de son nez. Il s'avance vers nous et regarde l'assemblé. 

- Aurais-tu quelque chose à dire ?

Son regard pèse longuement sur moi. Bien sûr que j'ai quelque chose à dire, je n'attendais que ça. Je m'avance d'un pas décidé, imité par les gardes. Qu'il soit sans inquiétude ma décision est prise et personne ne sera blessé.

Aujourd'hui, maintenant, je vais devenir ce que je ne voulais pas. Je ne suis plus Alix du secteur 6 mais Alix la martyr. Mon enveloppe s'envole pour laisser place à celle de la révolutionnaire, de la déterminé, du symbole.

- Le monde se déchire depuis bien trop longtemps. Nous avons subit déjà deux Guerres Mondiales et pas des moindres, là, vous êtes prêt à suivre un gouvernement qui nous mène vers une troisième. Le climat n'est-il pas déjà assez chaotique pour que nous nous en préoccupions ? Il y a peu j'ai vu ma maison partir en flamme, des amis être massacrés, mon père assassiné. Il est hors de question que je me fasse marcher dessus. Rejeté, n'en avez-vous pas marre de cet misère ? De voir vos proches mourir de faim, de soif, de froid ou de je ne sais quoi ? Pensez à vos enfant, ceux de mon âge, qui aurez pût être emmenée de force dans ce programme. Personne n'a voulu le rejoindre. Tout ça n'est que mensonge, notre vie n'est qu'un mensonge. Donc j'ai qu'une chose à dire et je ne la regretterai pas, tout comme mes actes. 

En contre-bas, la population commence à s'agiter et les murmures prennent de l'ampleur. Ils ne sont pas les seuls, les gardes aussi se balancent d'un pied à l'autre. Ils ne savent aps comment réagir. Il faut savoir que la plus grande offense que nous pouvons faire dans ces temps sombre de pré-guerre contre les États-Unis et de prononcer des mots en américain. Mais, ils sont les plus parlant pour nous tous. 

- Tomorow we fight ! Pour notre avenir, pour notre survit. A l'Implosion. 

Mes bras se lève au dessus de ma tête et forme une croix. Point fermé, je fais appelle à ce que j'ai redouté à l'époque et à ce que j'ai peut-être tué. Les murmurent se stoppent. Un silence de plomb s'abat sur nous tous. Plus personne ne bouge. La peur a transi l'assemblé.

- A l'Implosion !, répétai-je avec plus de conviction. 

Progressivement et dans la peur, deux bras se lèvent suivis de deux autres et encore d'autres. Ils reproduisent les mêmes croisement en entonnant la même chanson : "Tomorow we fight". Une vague monte, tous à l'unisson, rassemblé dans une volonté commune. Quelqu'un se fraie un chemin, en courant, jusqu'au premier rang, il n'est pas le seul. 

- Allez-y, prononce Leferts bien plus déterminé que moi.

Les gardes postés tout autours du périmètre font résonner le chargement de leurs armes pour intimider la foule. Elle ne bouge pas pour autant et reste bras croisé à répéter deux fois de suite cette douce mélodie.

- Alix !

Mon bras endolorie par la blessure non soigné est saisit et tirer vers l'arrière. Je me plis en deux sous la douleur. On m'assois de force sur mes genoux avec une tel rapidité que j'ai à peine le temps de remarquer Kevin, en bas, se frayant un chemin. Il est suivit par ma mère et Connor. Mon cœur manque un battement et j'en oublie de réfléchir. Que dois-je faire ? Suivre ou ... ? 

Je me débats et me redresse. Une larme de joie s'écoule le long de mon visage. Ils sont vivants. L'Implosion est encore vivante. Je me précipite vers eux , il ne me reste plus que quelques pas avant de sauter de la scène quand ... 

Un cri de terreur retentit. Certains reculent, d'autres mettent la main devant leurs bouches ne comprenant pas ce qu'il vient de se passer. Mouvement de foule ou simple volonté commune ? Les bras se baissent et le silence s'abat. 

- Non !

Un jeune homme, Kevin, et retenu par une femme et un autre garçon du même âge. Ils pensaient arriver à temps. La sauver pour restaurer un amour qu'il avait perdu. Au bord de la foule, il tombe a genoux, aux pieds de barrière en acier. 

- Kevin, il faut qu'on y aille !

Son compagnon ne bouge pas, le regard perdu sur le corps d'une jeune fille. Ses yeux à elle son fixé entre lui et le vide. Il se rend bien compte des goutes de sang s'écoulant de sous son cou. Un tir mortel prononcé par l'initiateur de l'Expansion. 

- Putin ! Kevin !

Il le saisit et le tire dans la foule qui commence à se dissiper pour rentrer dans des bus qui les ont mené ici. Des coups de feu retentissent sous les cris de la foule amassé ici. L'enjeu est bien trop important pour que des gardes et donc le gouvernement ne tire sur la foule. Si une personne devait mourir cela entrainerait une révolte de masse qui ne mènerait à rien de bon. 

Le cri d'une jeune fille déchire le calme habituel régnant dans le Bunker. Dans un coin, Thomas regarde l'écran. Deux goutes d'eau dévalent tel une avalanche ses joues. 

Tous les huit regardent l'écran. Ils n'y croient pas leur yeux. L'une des leurs vient de nouveau de mourir, qui plus est, une 6. 

Aela, en larmes, pleure une amie, une sœur qui lui avait promis de la sortir de cet enfer. Maintenant, tout espoir la quitte. Malgré, les sept autres personnes, elle ne s'est jamais sentie aussi seule et délaissée. 

Thomas, quand à lui, pleure une fille qu'il appréciait. Une fille pour qui il avait de l'affection. Il est sans doute le dernier à avoir la marque, ce symbole qui le rend plus particulier que les autres. Le jeune homme ne perd pas espoir, il perd juste la foi. Ce qui le faisait tenir. Il pensait que le monde n'était pas que mauvais , qu'il y avait encore une part de lumière. Or, quand elle s'est éteinte dans les yeux de Alix, elle s'est aussi éteinte en lui ...

Fin de la Première Partie ...

Coucou,

C'est un chapitre un peu sombre mais particulièrement triste qui clôt la partie une. La suivante ne tardera pas à sortir à la suite de ce chapitre Mercredi.

Que pensez-vous de ce chapitre ? La mort d'Alix ? Que pourrait-il arrivé par la suite ? Que nous réserve la seconde partie ? Un changement de narrateur probable ? Et donc qui ?

La Bande Annonce est disponible : &t=1s.

En médias, je vous laisse avec la chanson qui a donné vie à ce chapitre si cruciale. Elle est même celle qui a inspiré cette histoire qui me passionne tant. J'espère que vous apprécier cette fiction autant que j'ai aimé l'écrire !