32-Pourquoi toi ?

-16 Avril 2059-

Une décharge électrique me sort de mon sommeil comateux. Je relève ma tête sans vie, les yeux encore fermé. Je ne sais pas combien de temps s'est écoulé depuis ma fugue. Une heure ? Une journée ? Une semaine ? Tout ce que je sais, c'est que les deux premières possibilités sont improbable.

Je me souviens mettre fait tirer dessus et pourtant je ne ressens rien. Les Autres ont dû avoir la main forte sur les anti-douleur car même mon corps me semble étranger.

Le dossier peu confortable du fauteuil me rentre dans le dos. Combien de coup sur la tâte m'ont-ils donné pour que je me retrouve dans cet état ? Je suis quand même satisfaite d'une chose, j'ai encore main prise sur mon esprit.

Mes yeux s'ouvre avec une lenteur exagéré et je découvre une salle, petite, blanche, minimaliste avec un bureau en métal froid et deux chaises dépareillées. Je tente de ramener mes mains vers moi mais elle sont retenues par des menottes qui tintent sur le métal.

Les injections des Autres sont tellement étranges. Elles arrivent, telle une drogue, à te rendre comme un légume. 

- On aurait pas un peu abuser sur la dose, monsieur ? 

Je n'entends aucune réponse et ma vision est si flou que je ne distingue rien. Une nouvelle décharge, plus forte , m'assaille les côtes. Mon buste est envoyé vers l'avant pour échapper à cette torture. Cette fois-ci, je suis bien réveiller et vois mon interlocuteur face à moi. Il renvoie d'un revers de la main le médecin qui détient l'objet électrique, plus communément appelé taser. 

- Bonjour, numéro 6, me salue-t-il en s'avançant sur la table les mains croisé devant lui.

Les miennes pendent au plus loin de la chaine. Je me fiche que le métal des menottes me rentre dans la peau. 

Je détourne les yeux et fixe un point à ma gauche. J'ai pris l'habitude des espaces peu meublé comme celui-ci mais la couleur blanche est toujours dure à digérer.

Il est hors de question que je réponde à cet homme.

- Tu pensais nous échapper ?, toujours un long silence. Tu finiras bien par dire quelque chose, que tu le veuilles ou non, ton envie de rétorquer sera plus forte. Je sais que tu es pleinement consciente de ce que nous pouvons faire ?

Comment fait-il pour me connaitre si bien ?

Il tapote sur une tablette blanche et une vidéo de chez moi est projetée sur un écran sur le côté. L'homme en face de moi sait que je regarde et que chaque minute ravive ma flamme. Il m'a déjà fait le même coup. Il ne fera rien.

La caméras change et passe au Hangar, des corps jonchent au sol, le sang écarlate tache la tôle et les traces des balles sont visibles par les traits de lumière. Il est sans ignorer que l'une des images représente ma famille de sang et l'autre de cœur. Je ne peux m'empêcher de me demander une fois de plus ces mêmes questions : Sont-ils tous mort ? Y a-t-il des survivants ? 

- J'aurai quand même essayée, crachai-je sans lui adresser un regard.

Mes mots sont dures et ne reflètent pas ceux qui se bousculent dans ma tête.

- Vu que rien n'a l'air de marcher sur toi, je vais te faire une proposition. 

Je lâche un long soupire qui lui confirme que je suis prête à l'écouter. 

- Je te donne une chance, une dernière, de rejoindre l'Expansion et de faire comme si de rien ne s'était passé. Tu seras logée au même prix que les autres sans distinction du fait de tes actes passés. 

- Ou ?, cherché-je échappatoire.

- C'est là que ça se gâte mais ne t'inquiète pas c'est simple. Soit tu acceptes, soit ... Nous seront contraint d'en finir avec toi. Alors ? 

Mon choix est déjà tout prêt. Ils ne peuvent pas me tuer, ça serait se permettre de perdre à nouveau un numéro 6. Le temps presse pour eux aussi et ils ne peuvent pas le perdre indéfiniment.

Pendant une seconde, j'imagine Colombe à ma place sur cette chaise.

- Finissez-en.

L'homme se lève et reboutonne sa veste de costume bleu marine.

- Qui est "nous" ? 

- Le gouvernement et l'entreprise. Mon frère serait ravi de te voir morte, je te l'assure. Je suis le seul rempart qui l'empêche d'en finir. 

Alors son frère est le président. A vrai dire, je m'en doutais un peu, du visage, ils se ressemblent et encore plus par leur action.

- Depuis quand je suis revenue ?

- Plus de quatre jours.

Le silence s'établit avant d'être brisé.

- Laisse-moi, une chance de te faire changer d'avis, me teste-t-il.

Je baisse mes yeux sur mes jambes. J'analyse mon corps à la recherche d'une quelconque douleur mais je ne trouve rien. Mes mains tire indistinctement sur les chaines. La ferraille rentre dans ma peau en l'entaillant sur le dessus.  

Il sort et laisse entrer la dernière personne que j'aurais cru voir. Est-il la taupe ou manipulé ? 

- Je te laisse faire ce que tu as à faire, l'enjoint l'homme d'affaire en lui posant la main sur l'épaule.

Le jeune garçon le repousse d'une rotation de l'épaule.

Ce n'est pas un geste anodin. Il sous-entend une réponse, il est la taupe. Me voilà enfin face au sujet omniprésent dans les pensées de Caleb. La porte se ferme et nous laisse tout les deux, je tire d'un coup sec sur les menottes qui coupe mes poignet. Un filet de sang noir s'étant sur la table. Il est hors de questions que je reste avec lui. Je me sens, au plus profond de moi, violée et trompée.

Pourtant, en y réfléchissant cela crevait les yeux ...

- Tu sais nous avons tous des raisons d'accepter la situation. Moi y compris, dit Thomas.

Il pousse la chaise et s'assoit sur le bords, il pose ses mains sur la table en les manipulant. Une goute de sueur perle sur son front.

- Foutaises. Tu ne sais rien, ne connait rien, dis-je, mon envie était plus forte que mon devoir.

Ma voix est cassante. Sa tête se baisse comme un soumis. Ses yeux n'exprime rien de dure. Il est doux et désolé. Volontairement, je m'impose de ne pas prononcer son nom, cela ferait de lui quelqu'un d'important à mes yeux, ce qu'il n'est pas ou plus. 

- Tu viens du 1. Par conséquent, tu ne connais rien de moi et de nous autres Rejetés. 

- Alix, tu te méprends. 

Un rire amer sort de ma gorge irrité. Il se fiche de moi ? C'est une blague ? Il y a bien une caméras cachée à un endroit. 

- Tu veux que je te raconte mon histoire ? Tu veux que je te montre quelle est la différence entre vous et moi ? 

Je prend son silence pour un oui. 

- J'ai toujours été dans le 6. Ce secteur est ma maison et le sera toujours. J'ai grandi avec ma mère, loin de mon père trop occupé à travailler pour cet homme, racontai-je en désignant la porte. Il avait un poste très bien placé. Il était l'un des meilleurs dans son domaine. Il est le créateur de la bombe E. Un jour, il s'est pris la tête avec son patron et il a fini en temps qu'Exilé. Un nom et un statue bien dure à porter. De ce fait tout le monde à l'extérieur savent que tu as aidé le gouvernement. Des gens se sont attaqués à lui mais il en est toujours revenus vivant. 

Un boule se forme dans ma gorge et mon nez se met à piquer. Ce passage de ma vie est toujours à vif et je revois encore les images. 

- Sauf ... Sauf, un jour. Le gouvernement l'a jugé bien trop dangereux en vie, un soir alors que je rentrai à la maison, j'ai poussé la porte qui était entre-ouverte ... J'ai retrouvé mon père, dans ce qui nous sert de cuisine, étendu, tué par balles. 

Les larmes ont commencé leur descente le long de mon visage. Je me retrouve une nouvelle fois face à mon cris, ma chute à ses cotés, mes mains remplient de son sang et de son cœur rouge. Je regrette d'avoir posé mes yeux sur son corps. Je me souviens de ce trou, profond. Un trou noir entre ses deux yeux. Ces derniers étaient perdus quelque part dans une immensité que personne ne connait. J'essuie mes larmes sur ma manche ne pouvant pas utiliser mes mains. Thomas reste assis, à m'écouter, sans ne rien faire sachant très bien que la lettre qu'il a trouvé venait de cette personne, de mon père. 

- Je n'avais que douze ans. Avant et après cet évènement :, me calmai-je, une épidémie est apparue et c'est propagées de secteurs en secteurs. Les morts se sont fait violents, rapides. Je vois encore les rues du 6, jonchées de personnes malades, l'odeur nauséabondes des corps en décompositions ... Leur visages, leurs corps couvert de boutons, leurs extrémités pourrissant et devenant gris. J'imagine le sang coaguler dans leur veines, leurs poumons se figer au fil du temps et leurs cerveaux impuissants. Quand le nombre fut assez important, l'Epidémie a disparu, les dernières victimes ont succombé mais aucune n'a transmit à nouveau le virus. Les gens te diront que Dieux les a sauvé ou bien certain, comme moi, te certifieront que le gouvernement ni est pas pour rien. 

Je me colle un peu plus contre le dossier de ma chaise, les images se succèdent et la scène se précise. Je me revoie du haut de mes douze ans affronter ce que peu d'entre nous ont affronté. Les mots ne suffiront jamais à décrire ces atrocités. 

- L'année de mes douze ans, j'ai vécu tout ça et sans lui je n'aurai jamais été là, face à toi. 

- Qui est "lui" ? 

Je m'avance tout comme lui pour le regarder droit dans les yeux et essayer de le faire flancher. 

- Tu veux que je te le dise, gentil petit toutou. Tout ce que tu sauras c'est qu'il est l'Implosion, son centre, son cœur. Mais il n'y a pas que lui et heureusement.

Je parle de Connor comme s'il était encore là.

Il ne me regarde plus son attention est porté sur les images défilant sur le mur à notre gauche. 

- Voilà, ce qu'ils font et l'Implosion n'est pas leur seule victime. Va au 10 comme je viens de le faire, tu comprendras tout. Les Autres sont acteurs de génocides et j'espère, au combien, les voir tomber sous les balles des Américains ou de l'Implosion. 

Je me réinstalle attendant qu'il réagissent mais rien. Je passe d'une émotion à une autre en un claquement de doigt. A un moment, je suis triste et verse une larmes et l'instant d'après je suis en colère prête à taper tout le monde. 

- Je ne suis pas là par choix. Personne ne l'est. J'ai toujours sût que mon père trafiquait quelques chose et un soir des gardes sont entrée. Ils m'ont emmené et j'ai été le premier. Rien n'est facile. Tu as dû vivre d'une certaine façon au 6 et moi d'une autre au 1. Je comprends ce que tu as vécu même si tu ne me crois pas. 

Attention, je vais verser une larme. Il croit vraiment que sa petite histoire va me faire quelque chose ? 

- Je ne veux plus croire une seule seconde ce qui sort de ta bouche. Comment ai-je put ne pas m'en rendre compte. Tu a des privilèges que personne n'a. L'es-tu aussi pour les simulations ? 

- Non, je les vis comme vous. Elles ont pour but de nous préparé à ce qui va suivre. Nous faire voir nos peurs pour qu'on puisse les affronter.

- Que vois-tu ?, demandé-je.

- Pas pour l'instant.  

Je fais rouler mes yeux dans leur orbite. Il se fiche de moi ? "Pas pour l'instant". Laissez-moi rire. 

- Ton patron voulait me faire changer d'avis en t'emmenant ? Manque de pot, je suis toujours aussi décidée à mourir. J'aurai dû me loger une balle dans la tête à la minute ou j'ai tenu une arme entre mes mains. 

Je marque une pause symbolique. 

- Vivre dans la misère forge le caractère. J'ai toujours eu des ambitions et je les ai pratiquement suivit. Si tu veux tout savoir, j'en ai marre de vivre dans cette merde, je veux du changement, de la nouveauté. Et la mort me l'offrira me l'offrira peut-être.

- C'est pour cela que tu fais appelle à ce groupe d'extrémiste, tu les aides à changer le monde ?

- Ce ne sont pas des extrémistes, juste des personnes saines d'esprit qui sont persuadées de leurs idées. 

- Tu l'es toi aussi ? 

Mon regard se détache de Thomas. Dois-je vraiment lui dire la vérité ? Que j'ai fait appelle à un groupe que j'ai rejeté. 

- Je te l'ai dit, j'en ai marre, je suis épuisée de vivre pour ce monde. Je suis persuadé, tout au fond de moi, qu'il y aura du changement et cette étoile sera l'Implosion.

Thomas cherche ses mots en retournant sa langue dans sa bouche à la recherche des plus judicieux.

- Tu sais ce que tu es pour le peuple libre ? 

J'entends à nouveau les parole de Noa. 

- Je suis leur symbole, leur espoir. Je ne veux pas l'être. 

- Pourtant tu es celle qui a ouvert la voie, la population s'identifie à toi. 

Sa voix est calme, posée rien ne montre ce à quoi je m'attendais. Il n'y a aucune nuance de méchanceté ou de ce qui pourrait s'apparenter à de la manipulation.

- Je n'ai jamais voulu de tout ça et je ne le voudrais jamais. Mes croyances sont ailleurs. 

- Où ? 

- Là n'est pas la discussion, répétai-je.  

Il saisit mes mains qui ne vont pas assez loin pour lui échapper. Ces doigts passent sur les entailles sanglantes en étalant un peu plus le liquide d'une noirceur d'encre. 

- June, je t'en supplie. Reviens, ne te lance pas dans une décision que tu regretteras car après moi, il n'y aura pas de retour en arrière. Pense à Simon, à Aela.

Un poignard s'enfonce dans mon cœur. Aela. Ma promesse ... Je ne pourrais jamais la réaliser.

- Je ne veux pas de retour ou de la pitié qui tinte tes yeux. Je veux protéger ma famille et mes proche. J'ai essayé de tenir des promesses et j'ai échoué. Il est donc temps que je rejoigne mon père. 

Il se redresse battu et ouvre la porte.

- Ils vont se donner en spectacle. Tu ne seras plus l'espoir mais la martyr.

La porte se referme et me laisse seule. J'ai pris une décision et il n'est pas question que je la regrette. 

A l'Implosion : "Tomorow we fight" ... 

Coucou,

Je suis désolé pour ce chapitre un peu conséquent mais des éléments commence à voir le jour. Vous savez à présent qui est la taupe. Caleb avait raison après tout.

Qui pourrait être le père de Thomas ? Sa vie était-elle si dure qu'il le prêtant ? Thomas s'est-il que Nick (son meilleur ami est vivant) ? Que voulait-il dire en parlant de ce donner en spectacle ?

Bref, la Bande Annonce est en média. Le prochain chapitre arrive mercredi. Pensez à me suivre si vous souhaitez plus d'indications.

Qu'en pensez-vous ? Je réponds avec plaisirs ! ^^

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