31-Noir, Blanc mais pas gris
-12 Avril 2059-
Tout le long de ma course, l'impression que les minutes deviennent des heures est de plus en plus présente. Cela fait quatre jours que je suis seule, perdue, dans une forêt sombre et dangereuse. Quelques fois, je m'en éloigne pour rejoindre un sentier plus sûr. Je ne me nourrie essentiellement que de ce qui pousse dans ces bois. Baies, fruits, certes, ils ne sont ni très gros, ni très beau et leur goût de pourrie me donne envie de vomir mais ils sont ma seule source de nutrition.
Les soldats déambulent un peu partout dans les secteur, allant même jusqu'à s'enfoncer dans la forêt. Je les évite de justesse mais je sais que je ne pourrai pas continuer ma cavale en solitaire trop longtemps.
Depuis mon départ du Hangar, je n'ai pas arrêté ma course. Je cours mais où ? Ma mémoire reste défaillante quant à l'endroit que j'essaye de rallier.
Au départ de ma course, je m'étais engouffrée dans une forêt mis à feu par les violents orages. Ils ne s'étaient arrêtés qu'aux petits matin, remplacer par un soleil timide. Puis, kilomètres après kilomètre le paysage c'est quelque peu modifier. La végétation affaiblie par le temps avait perdu de sa vigueur et s'affalait sur le sol en grappillant les centimètres qui la séparaient d'un bout de soleil. Plus je m'enfonce et plus j'ai l'impression de me faire manger par ces branches vertes foncé et ces troncs secs.
Et ne parlons pas des insectes ou bestioles qui y profilent. Un cerf par si par là et des moustiques partout. Je passe mon temps à me gratter les bras pour apaiser la démangeaison.
Le vent sifflant dans mes oreilles couvrait le silence des bois et le mélanges de cris et de balles.
- Les mains sur la tête, je dis !
- A genoux !
- Non !
Pan ...
Pan ...
Pan ...
Je ne cesse de me remémorer ses paroles. Les gardes criaient pour se faire entendre et les résistants le faisaient en voyant leur amis se faire massacrer.
Qu'est-ce-que j'ai fait ?
Mon cœur n'en peut plus et me supplie de m'arrêter. Mes poumons ont du mal à reprendre leur souffle ce qui me laisse présager une crise d'asthme, ce qui ne m'étais jamais arrivée. Je m'adosse au tronc d'un arbre qui grince sous mon appuie. Je tends l'oreille pour m'assurer qu'il n'y est pas une quelconque présence.
Rien.
Plus loin, dans les confins du secteur 6, je pense entendre des sirènes et le bruit d'hélicoptères suivit de près par des drones. Ils savent qu'ils ne m'ont pas eu et que je suis là, quelque part au beau milieu de cette étendue.
Je puise dans les dernières force qu'il me reste, je veux absolument trouver un endroit dans lequel me poser pour pouvoir examiner ma blessure au bras qui ne va pas en s'arrangeant. La course poursuite au travers des arbres et de leurs branches n'ont fait que m'entailler finement la peau. La blessures m'élance toujours un peu mais avec le temps, la douleur devient supportable. Mes bras à nu sont tachetés de goutes de sang noires sèches, je ressemble à une coccinelle.
Aujourd'hui le soleil est devenu du plomb. Heureusement, la végétation m'offre un abri mais les rayon arrive à percer. Je transpire à grosses gouttes dans mon débardeur blancs souillé et mon jean militaire. Mes boots emprisonnent mes pieds gonflés et couvert d'ampoules. A chaque pauses bien méritées comme celle-ci, il m'est presque impossible de reprendre.
Deux cents mètre plus loin, je constate la présence d'une maisonnette en brique rouge. Son toit, endommagé par la vie, s'affaisse sur lui même. La surprise me gagne en même temps que tout espoir s'échappe. J'avance vers lui m'accrochant d'arbres en arbres pour ne pas m'effondre. Mon corps ne m'a jamais autant servis que durant ces dernières semaines.
Mon sacs rejoins rapidement le sol en dégageant un nuage de poussière. Je contourne la maisonnette et découvre ma case arrivé.
Mon souffle se coupe en apercevant ce majestueux édifice. Mon cœur battant se calme au fur et à mesure que je réalise ce devant quoi je me trouve.
Un mur de plus de trois mètres de haut tranche le paysage comme un couteau. Il ressemble beaucoup aux Mur tel qu'on le connait en béton renforcé et aux tiges de métal qui le transpercent. Je suis surprise de remarquer que les tiges en questions ne sont pas ressortie à cause de la dégradation du mur, au contraire, il n'est pas abimé. Son pans est lisse et ne laisse donc aucun appuie pour le franchir.
Face à moi, une porte, immense, se creuse pour se détacher du fond. Je m'en approche et la pousse bêtement en croyant quelle va s'ouvrir. Ce quelle fait en me laissant sans mot.
Je serre les dents pendant que la porte grince. Au bruit qu'elle fait, elle pourrait réveiller un ours en train d'hiberner. Je croise les doigts que les soldats ne l'entende pas.
Un tout autre monde s'offre à moi, il n'a beau y avoir que des gravas, je revois le paysage tel que l'on me l'avait décrit. Les maisons décoré par deux trois pots de fleurs, des tuiles propres et le linge pendu sur un étendoir. La population occupée à leur devoirs quotidien. Le chiens courant près de son maître tenant un os.
Je ne mets pas longtemps à faire les connections. Les Autres et le gouvernement nous ont trompé et ce n'est pas la première fois. Cette déchetterie de gravas et de débris en témoigne. Elle est la preuve parfaite de leur culpabilité.
Ce secteur a vu un génocide, un assassinat de masse prémédité. Ils ont osé viser le secteur le plus grand, le plus peuplé dans le but de réduire la population. Il n'a jamais été question de crise ou bien de conflit inter-secteur.
Le bruit régulier et menaçant d'un drone vient titiller mon ouïe. Je n'en peux plus de courir. Ne peuvent-ils pas me laisser tranquille, m'oublier comme ils ont oublié des milliers de vie ? Je reprends ma course encore essoufflée de la précédente. Je suis bien moins performante, je compare chaque mètre à des kilomètres. J'ai l'impression d'être un escargot tandis que le drone s'arrête au-dessus de moi. Mon sang ne fait qu'un tour. Après plusieurs jours de fugue, il a fallut que le seul endroit capable de me protéger me rende vulnérable. La flore et la faune ne me plaisait-elle pas ?
Là, derrière ces arbres ronronnent les moteurs de plusieurs voitures lancées dans une course folle.
Je ne peux plus compter sur personne, l'Implosion a été décimé par ma faute. Les Autres ont sans doute mis fin, grâce à leur faux, à la vie de Connor et Kevin.
Quelque chose dans ma poitrine se serre en m'arrachant une grimace. Mes yeux sont déjà brûlant de larmes.
- Divisez-vous ! J'en veux par-là, là-bas, et ici !, ordonne un officier en uniforme noir renforcé pour résister aux balles.
Tout ne pouvait pas être pire.
Je m'élance vers la cachette la plus proche, un amas de débris en béton, juste assez grand pour me cacher. Le temps étant trop pressant, je dérape sur le sol humide en me déchirant les points de suture. Un cri de douleur s'échappe de mes lèvres, je me retourne dos au sol en maintenant la blessure. Le battement et la chaleur qui se répand dans ma manche m'oblige à fermer les yeux. J'essaye d'oublier la douleur et la situation dans laquelle je suis plongé sans réel succès.
Deux minutes s'écoulent avant que je ne prenne conscience de ce que je devais faire : rester sur on objectif. Les tremblement font vibrer mon corps tandis que ma main quitte sa place pour prendre avec hésitation et difficulté mon arme. Ça a beau être le bras gauche qui est touché, je n'ai jamais tiré avec un seul bras.
Avant mon départ, Kevin a pensé à recharger mon arme mais pas les deux chargeurs. Je n'ai le droit qu'à six balles. Pourtant, je sais que là au dehors m'attendent un nombre plus important de soldat près à faire feu s'il le faut ou si on leur en donne l'ordre.
Il faut bien que je me l'admette, je suis finie. Une explosion vrille mes tympants et fait frémir le sol. Il m'est impossible de les couvrir, entre mon bras gauche meurtri que je peux à peine bouger et l'autre qui maintient l'arme. Je pousse sur mes jambes jusqu'à un trou qui me permet d'avoir une vision sur la sortie. Il me faudrait deux minutes pour la rejoindre mais c'est cent vingt seconde de trop.
- R.A.S, dit une voix dans un talkie-walkie.
- R.A.S !
- R.A.S !, ici aussi, répond une autre voix.
June, réfléchis, il doit bien y avoir un endroit plus sûr qui pourrait t'abriter.
Le Tic Tac du temps est de plus en plus présent. Vite, il faut agir. J'inspire un bon coup pour m'empêcher de crier de nouveau et me redresse avec toute les peines du monde. Je ne les regarde pas de peur de ne plus avoir le courage de parcourir les quelques mètres qui me sépare du mur.
- Là, je la vois !
Mauvais plan.
Un balle s'échappe de sa mitrailleuse et me touche en plein dans le muscle du mollet. J'ai l'impression qu'on est en train de m'enfoncer une lame de couteau rouillé dans la jambe, qu'on la tourne et retourne dans ma chaire.
L'impact avec le sol est violent, mon visage et ma bouche son couvert de boue que je crache en toussant. Je me retourne pour constater l'état de la blessure. Je suis prise d'un vertige en voyant le peu de ma chair à vif à travers du tissu noircie de mon pantalon. Mon sang à la couleur anormalement noir s'écoule le long du tissu pour s'étendre sur le sol poussiéreux.
Je vais mourir ...
Au moment ou je me traine sur le sol, une balle se fige à nouveau dans ma peau.
J'hurle à plein poumons.
C'est fini ...
Je sens mes dernières force me quitter. J'ai mal, j'agonise, je souffre, attendant la dernière balle qui mettra fin à cette vie de merde. Mes yeux se brouillent de colère, elles coulent comme des gouttes de sang transparente. Ma gorge serré laisse échapper des grognement plus ou moins rocs. Je baisse la tête en l'appuyant dans la boue et ressens quelques picotement. J'ai dû m'ouvrir le font en tombant tout à l'heure.
La vie n'est tinté que de deux couleurs, plus particulièrement, la mienne. C'est deux teintes ne se mélangent pas, elle reste distincte l'une de l'autre.
Le noir ...
Et le blanc ...
Le monde ne peut-il pas être gris ? L'entre deux. L'équilibre entre espoir et désespoir ?
Je cris, gémis faisant entendre ma douleur. Leur pas se rapprochent, ils ne sont pas loin.
- Tu n'iras plus très loin maintenant, m'annonce le commandant en s'agenouillant devant moi.
Pour réponse, je crache sur sa chaussure, seul acte qu'il m'est permit de faire, au vu de mon état. C'est simplement ridicule, puéril. Un sourire mauvais étire ses lèvres, ce sourire va toujours de pair avec quelque chose.
Je ne mets pas longtemps à le découvrir car une seringue s'enfonce dans mon cou, là où se trouve l'une de mes principales artères.
La partie est finie ...
- Bonne nouvelle, monsieur le président. Nous avons la fille.
- Très bien, retourne le président. Elle est toujours en vie ?
- Oui monsieur, mais les soldats l'on bien amochée. La 6 ne s'est pas laissée faire.
Un point s'abat sur la table en acajous.
- Je croyais avoir été clair.
Sa voix, forte et dure, résonne dans toute la pièce.
Il pose avec fermeté le téléphone sur son combiné et regarde son frère assis sur un fauteuil face à lui, en train de consulter une tablette. Leferts à l'air tout aussi énervée que son cadet.
- Nous avons la gamine ...
Bonjour,
Voici un petit lien familial qui vois le jour. Le prochain arrive très bientôt et il sera raccroché à Leferts, et oui encore. Suite à ce chapitre, je vous annonce aussi que l'identité de le taupe ne va pas tardé à être révélée.
Cette semaine a été plus que chargé mais normalement la suite arrive samedi. De toute façon, je vous tiens aux courant sur mon profil.
Que va-t-il arriver à Alix ? Qui est la taupe ? Kevin et Connor (l'Implosion) sont-ils morts ? Quels secrets pourrait voir le jours dans les prochains chapitres ?
La fin de la partie 1 arrive bientôt, je pense qu'il ne reste qu'une dizaine de chapitre tout au plus.
N'oubliez pas de me faire part de mon avis sa fait plaisir ! ^^
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