30-Changement en profondeur
-7 Avril 2059-
- Kevin ...
Mon cœur loupe un battement.
Cette fois-ci, je me surprends à le reconnaitre du premier regard. Etrangement, mon cœur manque un battement du fait de la surprise mais il ne s'emballe pas.
- Que ... Qu'est-ce-que tu fais ici.
L'énervement recommence à teinter ma voix. Je n'ai jamais souhaité que Kevin rejoigne l'Implosion, je l'en ai toujours éloigné le plus possible.
- Je te cherchais.
Ça phrase me secoue. "Chercher" ... On dirai que j'ai disparue depuis quoi ? Une demi-journée ? Trois heures ?
Je ne cherche pas plus loin et pars rejoindre l'extérieur. J'ai eu la mauvaise idée de venir ici dans une antre que j'ai, il y a longtemps, rejetée, j'aurai dû partir retrouver ma mère et m'assurer qu'elle aille bien. C'est ce que je dois faire, qui c'est ce que serait capable les Autres pour retrouver leur sujet. Maman est peut-être en danger.
La pluie a subitement disparue pour laisser place à une atmosphère pesante qui ne présage rien de bon. Même si ce temps est fréquent tout habitant sur cette Terre est conscient des dangers que la météo peut provoquer. Les nuages porteurs de goutes d'eau sont là mais ils ne laisse aucune goute d'eau sur leur passage. Au loin, d'autre arrivent, bien plus noirs et menaçant. Je dois me mettre à l'abri. Derrière ses petits cotons en suspension, j'imagine un grand arc-en-ciel illuminant tout les cœurs.
- Alix !, m'appelle-t-on une dernière fois en m'attrapant l'épaule avant mon entré dans les petites ruelles du 6.
Les gravillons volent deux mètres plus loin, juste à l'orée d'une foret. Elle est la seule et unique de notre secteur. Les pins, ternes, culminent à des hauteurs vertigineuses.
- Quoi !
Je me retourne brusquement et manque de le renverser au passage.
- Vient parler. Il ne vaut mieux pas que tu regagnes le 6, me dit-il faiblement.
- Et ma mère ?
- Elle est en sécurité.
D'un geste de la main, je l'enjoins de continuer sans pour autant bouger.
- Quand ils sont venus te chercher chez moi, j'ai cru que tu étais morte. Je t'ai cherché jusqu'à en venir à la piste d'une fille qui se nomme Colombe. Tout comme toi, elle avait disparue après une descente de l'armée.
- Pas se nomme, se nommait, corrigé-je. Je suis sa "remplaçante".
Désolé, il baisse la tête pendant que je mime les guillemets. Ce geste ne l'empêche pas de prendre mon poignet et de le retourner comme la fait Connor. Aucun frison ne parcourt ma peau comme c'était le cas avant. Son touché ne m'apporte aucun réconfort, aucun amour, aucune chaleur ...
- Ce n'est rien.
Je le retire un peu sèchement à mon avis car son regard se durcit. Il est bien loin du Kevin que je connaissais, souriant, ouvert et toujours positif. C'est ce que j'aimais chez lui, cette lumière qui le rendait plus jeune et moins touché que nous le sommes.
- Non, tu ne te rends pas compte, ce tatouage et comme le numéro d'un animal mené à l'abattoir.
- Merci de la référence, soufflé-je. Je pense que certain serrait ravi de t'entendre !
Mon regard se perd dans le ciel tandis que mes pensées vont tout droit aux victimes juives de la Seconde Guerre Mondiale, eux aussi, marquée à vie.
- Pourquoi es-tu aussi sèche. Je t'ai cherché, je ...
- Tu es tombé dans ce que je ne voulais pas, le coupai-je toujours aussi durement. Et ...
- Et ?
Je n'ajoute rien. Je ne sais pas si je dois lui parler de Nick et je ne pense pas être la meilleure personne pour le faire.
A vrai dire, je ne comprends pas vraiment pourquoi mais j'en ai besoin, une telle colère monte en moi du fait que Connor ne compte rien faire que j'ai besoin de l'exprimer. De plus, il y a quelque chose de différent. Quand j'ai vu Kevin, je n'ai pas été envahit de joie mais de terreur. Mon séjour dans ce bunker a tout changé et pas qu'en surface la profondeur aussi est touchée. Pourtant, je me suis toujours mise dans la tête que si je sortais, je le reverrais, je pourrais de nouveau le serrer dans mes bras et respirer son odeur. Mais là, rien et je remarque très bien que c'est son cas aussi. Me croire morte à changer quelque chose dans notre relation.
Cependant, je pense tenir la vérité du bout de mes doigts. Quand j'ai vu Nick, je l'ai associer à lui, le reliant aux Bunker et aux Autres.
- C'est l'Implosion le problème ? Pourtant, tu as quand même fait appel à eux.
- C'est compliqué, lançai-je en passant une main dans mes cheveux sales.
Un violent éclair déchire le ciel dans un brut sec et assourdissant. Je sursaute de surprise et recule d'un pas, l'orage s'annonce menaçant.
- Je ne vois pas ce que tu as contre Connor, cherche-t-il.
- Cette histoire remonte à il y a longtemps. Je n'approuve pas tous ce que compte faire Connor.
Une minute s'écoule avant que je ne lance :
- Il m'aimait tu le savais ?
- Là n'est pas le sujet.
- Ni la discussion, fermè-je le sujet.
- Tu m'exaspères tu le sais ça !
- Oui ! Maintenant laisse-moi, il faut que je trouve un abri pour cette nuit.
Sa main presque fraiche me retient et me pousse contre lui, je résiste.
- Il en est hors de question. Tu viens avec moi, si tu ne veux pas rester pour quelque semaines alors fait le pour ce soir, la nuit va être rude, ajoute-t-il en même temps que le ciel se zèbre de nouveau de deux éclairs d'un blanc éclatant. Juste pour ce soir.
J'acquiesce vaincue, affamée et recroquevillé de terreur devant ces traits blancs.
Deux mètres plus loi, il s'arrête net et plonge en moi.
- Tu tiens toujours à moi ?
Sa question me surpris mais cela ne m'empêche pas de répondre au tournant.
- Bien sûr que oui.
Sa main passe délicatement le long de ma joue et il se pense pour déposer un léger baisé sur mes lèvres. Ai-je été déshumanisé au point de ne plus rien ressentir ? Ce geste ne réveille en moi ni frison, ni boule dans le ventre, ni papillons, il résonne comme une chose normale en moi.
Je ne recroise pas Connor du reste de la soirée et part me coucher assez tôt. La fatigue m'assaille au point de ne plus pouvoir garder les yeux ouverts. Les éclairs et leurs bruits effrayant ne réussirent pas à contrer cette dernière qui m'emmène bien loin en un claquement de doigts.
-8 Avril 2059-
Il ne doit pas être loin des six heures du matin quand des cris me réveillent. Je pense d'abords à un mauvais rêve et repars dans les bras de Morphée avant d'être secouer. A ce moment, je comprends que ce n'est pas un rêve mais bien la réalité. Je découvre tout de suite qui sont les acteurs de ces cris.
- Alix ! Réveille-toi ! Il faut que tu partes !, m'interpelle Kevin en me lançant des vêtement propre.
Je les attrape et les enfile à la volée en rangeant mon arme dans mon dos au niveau de la ceinture. Mes yeux sont encore fermés et mon esprit embrumé.
Le temps est de nouveau compté. Je descends l'escalier en métal qui donnait sur un étage remplis de chambres et tombe sur Connor.
- Il faut que tu partes !, me prend-t-il les épaules pour que je me fixe sur lui et non sur les gardes qui mitraillent dans tout les sens. Tiens et pars le plus loin possible.
Je n'ai pas l'impression d'être là, avec eux, au milieu de cette fusillade.
Mon ami me tend une arme et un sac à dos que j'enfile sans réfléchir. Encore un pistolet, je me demande vraiment pourquoi les Autres nous demandent de savoir tirer à l'arc si c'est pour toujours avoir recours à des armes à feu.
Kevin est déjà bien loin à réveiller les dernières personnes, j'aurai voulut lui dire au revoir mais il est trop tard pour ça.
- Fait quelque chose, si je ne m'en sort pas, il ne faut pas que mon risque soit vain !, crié-je pour couvrir les bruits de détonations qui résonnent. J'ai ouvert une brèche, c'est une occasion que tu dois de la saisir !
- Pars !, m'hurle-t-il.
La foudre se rajoute aux tires pour donner l'esquisse d'une scène irréaliste. Mon cœur martèle ma poitrine à m'en faire mal. Je maintiens, tout en courant, mon bras qui se réveille à chaque secousse.
Quelques mètres après le hangar, mes jambes cèdent et je m'effondre sur le sol boueux. Mon corps est crasseux. Je me relève et reprends ma course. Je connais un endroit, un seul qui est capable de m'abriter.
- Dans les débuts de matinée, une intervention a été lancée au secteur 6 dans le but de retrouver la jeune Alix. S'ensuivit de multiples incendie de maison dans les secteur 6, 7 e 8 à cause de l'orage. Pour plus d'information, notre invité ...
L'homme coupe le son de la télévision et se tourne vers son frère les mains croisés.
- Elle vous échappe toujours.
- Nous l'aurons, il le faut, répond-t-il convaincu.
- J'ai confiance en toi. Tu as toujours ce que tu souhaites. Que feras-tu si elle ne coopère pas ?
- Nous serons obligés d'en venir à une solution que j'aimerai éviter.
- Elle a l'air d'avoir un sacré tempérament.
- Elle n'en manque pas. La 6 est quand même l'une de nos plus belle réussite, c'est aussi pour cela qu'il faut éviter d'en venir à l'assassinat.
Le frère s'adosse à son fauteuil, les yeux perdu dans l'écran de télévision.
- Tout comme son père, la foi la tuera.
- Nous ferons tout pour que l'Expansion sois une réussite quitte à devoir réaliser des sacrifices ..., certifie le président.
Bonjour !
Je vous retrouve pour un chapitre qui finis sur des notes mouvementées et une discussion avec Kevin.
Qu'en pensez-vous ? Qui est le frère du président ? Vont-ils attraper Alix ? Quel avenir pour Kevin et Alix ? Où part Alix ?
Je vous laisse découvrir la suite Mercredi !
Laissez un petit commentaire, j'y répondrai avec plaisir !
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