29-Ni aujourd'hui, ni jamais
-7 Avril 2059-
- Et moi, je pensai ne plus avoir à remettre un pied dans cet endroit.
Ma voix est plus sèche que je ne l'aurai souhaité. Pourtant, au plus loin que je m'en souvienne, notre séparation, amicale, s'était finie sans encombre. Nos pensées laissées au coin d'une table ont inscrit un lien fort mais lointain. Je me devais de continuer de mon coté et lui du sien. Je me rappelle de cette journée comme l'une des plus éprouvante émotionnellement. Il a été mon premier ami et mon meilleur ami, Connor m'a permis de faire de très bonne rencontre comme celle avec Kevin.
Mon ami me dépasse et pousse la porte qui grince encore plus que dans mes souvenir. Je me bouche momentanément les oreilles pour pouvoir entendre ce qui suivra sans avoir des bourdonnements dans les tympans.
Le hangar est bien plus meublé qu'il ne l'étais à l'époque. L'espace est rempli par plusieurs tables d'appoints en tréteaux rouillés et de canapés éventré par je-ne-sais quoi. Aucun mur ou cloison n'a été ajoutés, la pièce, immense soit-elle, est minimaliste et répond à des besoins primaires.
Connor lance un regard vers un garçon assis sur un tabouret qui acquiesce et part.
Je me surprends à me demander pourquoi mon ami n'était pas surpris de me voir.
- Tu n'as pas l'air surpris de me voir débouler ici.
- Tu es quelqu'un de fort et têtue donc je doute que quelques murs soit un obstacle.
- Pourquoi me laisser entrer ?
J'observe le mobilier de récupération, peu commun, qui donne un aspect rustique à l'espace.
- Si je voulais, tu sais que je n'hésiterai pas à te mettre dehors, me prévient-il avec un froideur qui le rend glacial.
- Mais tu ne le souhaite pas sinon j'y serai déjà, décodè-je. J'ai à te parler.
- Affaire ? Passé ? Choix regretté ? Pour ma part, j'attends des explications, nous avions été clairs. Je montais l'Implosion et toi tu te pavanais dans les bras de ton mec.
Je regarde le sol honteuse d'être perçue de la sorte. Un long filet d'air s'échappe de mes lèvres, cette discussion s'annonce longue et périlleuse.
- Tu sais ce que j'attends, complète-t-il.
- Connor je suis consciente que ce que tu veux se sont des excuses et que je te dise que je regrette mes choix mais ... Mais laisse tomber.
En général, le temps guérie, or, dans notre cas ils nous a rendu rancunier.
- Et ...
Sa voix se veut insistante. Il veut un pardon alors que le temps n'est pas propice à un discussion à rallonge.
La vérité, c'est que je ne regrette aucunement mes choix mais il ne m'écoutera pas tant que je ne les aurais pas faite. Mon cœur se serre à l'idée de savoir qu'il ne s'ajoutera pas à ces mots.
- Oui, je regrette. J'ai agi bêtement en ne pensant qu'à moi, une fois de plus.
De sa main, il m'enjoint dans un silence pesant à prendre place sur le tabouret qu'a quitté le garçons, il n'y a pas si peu de temps. Ne compte-t-il rien rajouter ?
- Explique-moi tout, lâche-t-il.
Mes poids se serrent. Comment ose-t-il ignorer ce que je viens de lui dire ?
- Tout, tout quoi ?
Je suis d'autant plus paniqué de savoir qu'il faut que j'y aille doucement. Connor n'est pas quelqu'un de facile et il le sera d'autant moins après ces deux ans sans lui adresser la parole.
- Qu'est-ce-que tu as fait pour te retrouver dans cette merde ?
- Je ne suis pas la seule à devoir des explications. Tu n'es pas tout blanc non plus, Connor.
Je marque une pause avant de reprendre. Nos derniers instants me reviennent en mémoire. Ils sont tranchant comme les lames d'un rasoir. Je saigne à l'intérieur.
- Ce sont eux qui sont venus me chercher. Je n'avais rien fait, j'ai toujours menée ma vie sans déranger personne et j'étais un fantôme. Par la suite, je me suis réveillé dans une sorte de cave ultra moderne, blanche et qui sentait le propre. Bref, rien de ce à quoi nous sommes habitués ici, ironisai-je. Les Autres nous ont fait subir des choses atroces. Nous avons eu droit à des simulations plus horribles les unes que les autres, dis-je en ravalant les larmes qui me piquent les yeux, elles nous poursuivent encore maintenant. Je me souviens aussi, rapidement, qu'ils nous injectaient toutes sortes de produits bizarre et cette eau ...
Je suis obligée de m'arrêter tant les larmes se font pressentes et étouffantes du fait de la boule créer au niveau de ma gorge. Je déteste cette faiblesse qui me submerge dans les pires moments.
- Tu n'y es plus maintenant.
Connor n'a jamais été très expressif. Il n'aime pas faire étalage de sentiments et même si cette phrase sonne comme froide, il n'empêche que pour moi elle résonne comme un : "Je suis là, ne t'inquiète pas". Il faut apprendre à le connaitre pour percer sa carapace.
- On ... Je n'y suis peu être plus mais cela reste une expérience gravé au fer rouge. Ma peau, mon corps, mon esprit en est marqué, brûler, détruit.
Il regarde autour de lui pour s'assurer qu'aucuns regards ne nous observe et pause le bout de ses doigts sur mon poignet. La chair de poule hérisse ma peau tandis que je retourne ma main pour qu'il y mette la sienne.
- Je vois ça, répond-t-il amèrement.
Ses yeux sont rivés sur l'intérieur de mon poignet. Je l'avais oublié ce 6.
- Ceci n'est que physique, il y a la douleur psychologique et elle est indélébile comme ce tatouage.
- Je me sens comme un con maintenant.
- Tu as de quoi, sourié-je faiblement.
Pendant quelques minutes, Connor m'explique son souhait de créer un groupe de "révolutionnaires" ou de "résistants" étant capable, au moment propice, de faire tomber le pouvoir. Cela me ramène à mes quinze ans, quand il avait enfin décidé de m'annoncer ce qui le faisait tellement réfléchir depuis plusieurs années.
- June, il faut que je te parle.
- Je t'écoute.
Nous sommes assis au bord d'une petite falaise baignée d'un soleil brûlant et enflammant toute la végétation. Ces moment ou il décide de percer l'horizon sont les plus beau. Il est tellement rare d'avoir un temps qui ne cause aucun gros dégâts comme le font les orages et la pluie ou bien les canicules.
- Je veux monter un groupe de résistants.
- Pardon ?
Précipitamment, ma tête se tourne vers lui. Mes yeux écarquillés cherchent les siens perdu dans cette immensité de bleu.
- Oui, je sais. Pas besoin de crier ton opinion, je la connais. Mais repense à l'Epidémie, à ce qui est arrivée à ton père, à ...
"Mon père est mort à cause de déséquilibrés", me convainqué-je.
- Tu veux finir comment ? En tant que meurtrier, qu'Exilé, qu'assassinée, que paria !, m'énervai-je. Je t'apprécie trop pour te voir finir de la sorte. Tu n'es pas le seul à remettre en cause le monde dans lequel nous vivons mais à l'heure d'aujourd'hui, il vaut mieux se terre et crier son avis dans sa tête.
- Mes parents sont morts de leurs fautes. Ils doivent le payer comme moi je l'ai payé de ma famille.
Nous en revenons encore à parler de nos parents, un sujet sensible entre nous deux, aucun n'appréciait en parler et à chaque fois que ce sujet était mis sur la table cela se finissait en embrouille.
- Connor, on ne s'engage pas à monter une résistance sur un coup de tête.
- Ce n'en ai pas un.
- Mais c'est ton propre avis et tes propres besoins que tu sers, pas celui d'une communauté.
Cette pause me déchire le cœur. Je ne lui ai refusé que peu de chose depuis qu'on est ami et à chaque fois je me sens mal. Il est comme mon frère de cœur et lui faire refuser quelque chose m'affecte tout autant que lui.
- Joins-toi à nous. A notre cause.
Sa voix n'est qu'un murmure, un supplice qui me donne envie de lui répondre par un simple "oui". Mais je buts sur un mot : notre.
- Parce que vous êtes plusieurs !
C'est plus fort que moi, la douceur de l'instant vient de laisser sa place à l'agacement.
- Toute les personnes de notre groupe d'ami on décidé de me suivre. Ils sont d'accords avec moi et ce que j'avance.
Cinq, ils sont cinq.
- Tu es au courant de la situation depuis ta naissance ! Des mecs plus âgés que toi finissent fusillés pour ça ! Mais, non, bien sûr, Connor est plus intelligent que les autres et va ramener la situation à la normale ! Elle ne redeviendra jamais comme l'a était il y a soixante ans. Je ne me joindrais pas à vous, ni aujourd'hui, ni jamais, me calmai-je.
Je prends mon sac et rentre chez moi.
- Alix, s'il te plait, réfléchit y. June !, me crie-t-il voyant que je ne me retourne pas. Tu sais que ça me tue de te voir dans les bras de ce Kevin.
La simple prononciation de ce nom finit par me faire céder. Je n'ai jamais voulut m'engueuler avec Connor, mais il ne m'écoute pas et je ne veux pas finir six pieds sous terre. Mon seul souhait est de faire de cette planète un endroit viable ou les gens vivent en harmonie. Un rêve malheureusement, je le sais bien.
- Kevin n'a rien à voir là dedans ! Connor, désolé de te le dire comme ça, mais je ne t'aime pas, tu es juste mon meilleur ami, rien de plus et il va falloir que tu t'y fasses car j'aime Kevin. En plus, je ne partage pas les mêmes idées extrémistes que toi.
"Extrémiste", un mot des plus violent qui a coupé cours à notre dispute mais aussi à notre amitié.
Une discussion qui s'était avérée animée et enflammée.
- Vu que ma proposition ne t'avais pas plu. J'ai par la suite décidé de faire de cet endroit une sorte de Q.G.
- Pourquoi n'es-tu pas venu ?
Il met un moment à trouver les mots et surtout à comprendre où je voulais en venir. S'il avait réussit à arriver à ses fins pourquoi n'est-il pas venus nous sortir de ce trou à rats ? Non, il a préféré rester là bien sagement et il a encore moins agit quand la bombe E a ravagé tout un périmètre du territoire français.
- J'ai ... Je ...
- Laisse tomber. Ce que je veux maintenant, c'est ta volonté et des Hommes.
- Pourquoi ?
- Il faut les sauver. Tu n'imagines pas ce qu'ils sont en train de subir.
- C'est du suicide, assure-t-il les sourcils froncés.
- Et tes idées n'en sont-elles pas ?
Il expire longuement vidant au maximum ses poumons.
- Je ne peux pas.
Mes larmes sont bien loin de ce que je ressens maintenant. Jamais Connor ne m'avait autant énervée et déçu. Il dit avoir des idées à porter et un gouvernement à remodeler, il n'en fait rien. Il préfère rester là, passif et attendant je ne sais quel moment.
- Comment ça tu ne peux pas ! Mais putain, il se passe quoi dans ta tête ! Nous sommes en train de perdre un temps précieux.
- Je vais me répéter mais c'est du suicide, là dehors, depuis ton départ, les rues sont bondées de soldats près à tout décimer.
- Pas vous. Moi.
- Ça reviens au même depuis que tu nous as appelé. Le gouvernement c'est que nous sommes derrière.
- Laisse tomber. J'aurais mieux fait de ne jamais risquer ma vie en m'échappant et en passant furtivement l'appel dans la vidéo.
Je me lève et m'apprête à partir après lui avoir poser une dernière question.
- Dans le cas ou je ne serai pas partie et que je serai toujours avec eux, serais-tu venu ?
Un long silence s'éternise un peu trop longtemps à mon avis. Sa réponse est déjà toute prête. Notre amitié était bien loin et le silence trop explicite.
- C'est bon j'ai compris.
Je m'élance vers la sortie, abattu de ce combat perdu d'avance. J'ai fait une promesse et je ne pourrai jamais l'honorer. Ils vont tous mourir, utilisés comme des objets de laboratoire.
- Alix, s'écrie une voix que je reconnaîtrai très bien si une autre ne lui ressemblait pas ...
Coucou,
Voici l'un des premiers vrai chapitre qui annonce la révolte. Je ne vous en dis pas plus mais la suite promet.
Quels sont vos pronostiques pour la suite ? Alix a-t-elle bien fait de les rejoindre ? Votre avis sur Connor ? Et qui est la dernière personne a faire son apparition : Kevin ou Nick ?
Je vous retrouve Samedi pour la suite !
Je réponds à tous les commentaires ^^
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