20-Petit Espoir
- 27 Mars 2059-
Le réveil est difficile. Les souvenirs sont vagues, indistincts. Je dois dormir depuis un certain temps car mes membres sont raides et engourdis. Une vive douleur se propage dans mon poignet au moment où j'essaie de le me redresser. Instinctivement, mon regard est guidé vers la source de douleur. Elle provient de l'intérieur, encerclée par une grande marque rouge. Un chiffre, seule trace des évènements précédents : 6. Je comprends tout de suite la signification de ce chiffres, nous l'avons déjà vu lors que la Seconde Guerre Mondiale. Nous sommes marqués à vie par des chiffres, et pas n'importe lesquels, ceux de nos secteurs respectifs. d'appartenance.
Il n'y a plus d'Alix, elle est remplacée par 6.
Mes réveils sont devenus des routines, à chacun d'entre eux, je sonde au plus profond mon esprit. Je me dois de me souvenir de tout pour ne rien laisser de coté. Je me concentre donc sur tout ce qui c'est passé ces dernières heures. Les cadavres, les débris, l'odeur cramoisie me reviennent en pleine figure. Je regrette presque de vouloir garder intact chaque instant. Puis, une ombre apparait, elle devient de plus en plus net, Kevin ... Non, Nick.
Pourtant ce nom sonne étranger dans ma tête. Il ne doit être que le fruit de mon imagination débordante, j'ai tout simplement créer un nouveau nom pour oublier qui est Kevin. Je refuse de croire qu'il m'a trahie. Mon cœur se meure un peu plus. Il faisait partit de l'une des rares personnes en lesquels j'avais accordé ma confiance.
Entre lui et moi, il n'y a plus d'amour, il ne reste plus que du dégout et de la haine.
- Je te déteste !, hurlé-je en espérant me libérer un poids léger.
Je laisse mes cordes vocales se déchirer tandis que mon corps se plie en deux sous le poids de la douleur. J'ai atrocement mal comme si quelqu'un me lacérait de coup de couteau. Le sang remplacé par de l'eau suinte de mes plaies. Je me déchaine sur le matelas en le martelant de mes points. Mais le bruit de mes coups attire mon attention. Vous l'entendez-vous aussi ? Il n'en provient aucun son, le drap n'est que très peu froissé.
Je tente de sortir de ces derniers, or, ma tête ne cesse de tourner comme dans un grand huit et à l'instant où je parvins à me redresser, je tombe face contre terre. Mes membres tremble sans aucun contrôle alors que ma respiration est calme. Qu'est-ce-qui m'arrive ? J'ai besoin d'eau.
Pourtant, les effets de leur drogue se dissipe toujours, mon corps n'a jamais réagit aussi étrangement à leur divers substances. Je vais mourir, ça y est, mon heure est arrivée. Cette réflexion, simple en apparence, parvient à surpasser mon malaise. Il n'est pas envisageable que ce soit eux qui me tue. Je ne disparaitrai sous leur surveillance.
Je me redresse avec précaution et un pas après l'autre, je rejoins la salle de bain. L'eau s'écoulant le long de ma gorge me fait un bien fou. Elle est à la fois fraiche et revigorante.
Malgré ça, je ne suis pas tout à fait dans mon état normal. Mon retour vers la porte de sortie est chaotique et je risque de tomber à n'importe quel moment.
La journée vient de débuter et pourtant, la bibliothèque est d'un calme plat. Les sièges n'abritent personne. Je me laisse le loisir d'imaginer les autres parler de sujets palpitants qui me laisserait encore plus sur le banc de touche. Je suis en train de devenir une Thomas.
Au fond, j'espérai le trouver pour que nous puisons déblatérer sur ce qui vient de ce passer. Je ne suis sans doute pas là seule à avoir été marquée au fer rouge.
Meuble par meuble, je m'accoude pour stabiliser mes jambes. Je reprends la lettre caché dans le gros volume et la relie. Ces mots deviennent quasiment indissociable de ma personne, je veux savoir ce qui se cache derrière.
Plus les heures passent, plus les gens défilent, plus mon mal disparaît. Certes, mon corps est toujours engourdit mais moins qu'avant.
La porte s'ouvre et entrer Aela. Les cernes creuse le dessous de ses yeux et son corps est plus flué qu'à son habitude. Elle vient s'assoir à mes cotés. Ma curiosité piqué, depuis l'apparition du tatouage à mon poignet, l'emporte et j'observe discrètement pour voir si elle l'a. En effet, le chiffre 7 y est inscrit à l'encre noir.
- Comment fais-tu ?
L'incompréhension s'empare de moi.
- Pardon ?
- En dehors du fait que je ne parle pas beaucoup j'observe et j'écoute. Je ne veux pas me mêler de chose qui ne me regarde pas mais je t'entend le soir.
- Tu m'espionne?
- Non, non.
- Pourtant, tu viens bien de dire le contraire.
- Ecouter n'est pas espionner à proprement parlé.
Elle marque une pause qui pèse lourd sur nos épaules et me rend mal à l'aise.
- Je veux savoir comment tu fais pour garder cet espoir en toi. Depuis ton arrivée, j'ai vu cette flamme que les autres avaient perdu dès les premières heures. Ils ont tout de suite compris qu'ils ne sortiraient jamais.
Elle a raison sur un point : je tiens bon; mais sur l'autre, non. La flamme qui autrefois brillait commence à perdre de son élan et à s'étouffer par le manque d'oxygène. Pour éviter qu'elle ne regarde la lettre, je la range dans une des poches de mon pantalon.
- L'espoir est une chose qu'il faut travailler et ne pense pas que cela soit chose facile. Mais il est là, résidant en chacun.
- Je ne dis pas le contraire mais je veux être aussi forte que toi.
Sa jeunesse l'aveugle. Aela est la plus jeune d'entre nous et j'aimerai avoir son âge. Elle est jeune, innocente et pleine d'ambition. Du haut de ses douze ans, elle ne doit même pas se douter du cahot qu'il doit y avoir à l'extérieur tout comme moi à son âge.
- Pourquoi venir me voir ?
- Tout d'abord, j'avais ce besoin de savoir ce qui te maintenait ..., dit-elle me détaillant de son bras qui fait des allez-retour, comme ça. Les autres vivent constamment dans le salon après avoir remplit leur contrat. Toi comme Thomas, vous n'y êtes jamais alors je comprends que ... Je divague. Chaque jour, c'est de pire en pire, ils se disputent et il n'y a plus un journée de calme. J'en ai marre ...
Imagine-t-elle que je sors avec Thomas ? Je ne préfère pas y penser, ma dernière relation s'est très légèrement mal terminée.
Le désespoir se sent dans sa voix, je compatis à sa place je rêverai de découvrir le monde qui nous entour, pendant qu'il est encore là.
Si il y quelques année, je m'étais retrouvée dans cette situation, j'aurais voulut une bouée. Une personne qui puisse m'aider et me soutenir, qui dans les moment durs, t'écoute avec attention.
- Qu'est-ce-qui te fait croire que je ne suis pas comme eux ?
- Comme je te l'ai dit. Tu ne perds pas espoir. Quand je ne trouve pas le sommeil, je t'entends t'acharner sur ta prise. Tu essaies de partir et je veux revoir la lumière, pas celle d'une LED mais plutôt celle du soleil.
- Ce n'est pas si facile, la prévené-je.
Je lui pris les mains et réfléchis aux mots les plus appropriés pour ne pas la désespérer encore plus. Faut-il que j'embellisse ou que je sois cache ? La jeune fille me fait tellement penser à moi.
- Il y a des conséquences à mes actes. Il faut accepter la fatalité de ce monde.
- Mais ...
- Je sais ce que tu ressens, la coupai-je en me penchant vers elle. Mais, je ne peux pas te laisser gâcher ta vie avec quelque chose d'aussi dangereux. Il faut que comme moi, tu rentres dans le rang. Que tu te fasses petite, que tu ne dises rien. Tu devras suivre le mouvement.
- Qu'utilise-t-il sur toi ?
Il faut que je lui dise la vérité. J'ai bien trop peur qui ne lui arrive quelque chose si je ne l'avertie pas des dangers encourus.
- Des vidéos ... De ma mère, me remémorai-je. Si je continue ils vont lui faire du mal. Tu n'as pas de la famille toi ?
La famille, c'est toujours une corde sensible sur laquelle on peut tirer. Un coup de jus qui nous fait rapidement revenir les deux pieds sur terre.
- Une sœur. Mes parents sont morts de l'Epidémie.
L'Epidémie, cette catastrophe, créer par l'homme et utilisée par le même être perfide. Le virus avait été disséminé tout autour du Mur dans les secteurs 5, 6, 7, 8, 9. Des centaines de personnes mortes pendant des années, deux précisément, alors que nous n'avons trouvé aucun remède. Je me souviens encore ce qu'elle provoquait : des boutons horribles sur tout le corps, la peau ronger par un feu invisible, des toux sanglantes et les poumons qui de jours en jours se rétractaient. Ces images restent gravées à jamais dans ma conscience. Et je mettrai ma main à couper que ces monstres en sont les responsables.
- Ma mère est encore en vie mais mon père est mort de l'Epidémie, mentis-je.
On a toujours camouflé sa mort grâce à l'Epidémie. Durant, ma vie, j'ai appris à mentir au bon moment et le mieux pour cela est de suscité la pitié même si ça me fait mal. Mentir est un art qu'il faut savoir métriser. Personne ne doit jamais rien savoir en dehors de Thomas.
- Si tu veux garder espoir, il faut avoir une raison. Tu peux par exemple avoir la foi ou une extrême envie de revoir ta sœur. Pense que là dehors, elle t'attends. Elle prie le jour ou elle te rêvera. Moi, je garde espoir de revoir ma mère qui a besoin de moi.
- On ne sortira jamais. Ils vont continuer à nous torturer dans nos pires peurs.
Touché au plus profond de mon cœur, je me lève et la rejoins. Mes bras l'ensère en lui envoyant toute les ondes d'espoir que je possède. Aela mérite de s'en sortir, elle sera une survivante.
- Je te promets que je te ferais sortir d'ici vivante. Je te protègerai au péril de ma vie. Ne t'inquiète pas, lui murmuré-je à l'oreille.
Je sens mon haut se mouiller de larmes. J'aimerai tellement lui suffire. Faire que ma présence l'apaise et lui redonne courage pour se battre mais c'est trop dangereux. A l'inverse, elle me donne cette conviction. J'ai envie, non, besoin de la voir sourire sous le ciel bleu, voir ses yeux briller de bonheur en voyant sa liberté retrouvée. Elle le mérite.
- Qu'est ... Que te font-ils voir dans tes peurs ?, bredouille-t-elle en essuyant ses larmes.
- Un seul revient en boucle. Il me poursuit telle une ombre.
- Moi, ils sont différents à chaque fois.
A l'aide de mon pouce, je lui essuie une qui perle sur la joue.
- Je vois le Before.
Elle se met à trembler, pas de froid mais d'effrois, tout le monde connait cet endroit.
- Je me retrouve incessamment devant ce paradis de verdure qui en un seul battement d'aile s'écroule.
Que m'arrive-t-il depuis que je suis ici ? Je ne faisais part de ma vie à personne et là, Aela est la deuxième personne qui me fait flancher.
Je remarque qu'au fur et à mesure que les mots sorte de ma bouche les souvenirs reviennent. Elle baille et comme une jeune enfant se frotte les yeux en signe de fatigue.
- C'est comment le Before ?
Elle s'appuie contre ma poitrine.
- Vert. Les arbres sont tous en fleurs, pas un seul n'est fané. L'herbe est nourrie et pas sèche, elle brille d'un vert extraordinaire. Les couleurs le sont aussi, des bleues, des rouges, des roses, des blanches, des mauves. Toutes les couleurs de l'arc en ciel y sont présente. Les odeurs, elles aussi sont merveilleuses. Elles doivent avoir la senteur du printemps, de la lavande, de la rose ... Du bonheur.
Mes mots sont comme une berceuse à ses oreilles. Je le remarque car elle ne bouge plus, ne pleure plus, il ne reste que sa respiration régulière. Elle dort. Le plus doucement possible, je la lève et part devant un porte qui j'espère est la sienne. J'y pose sa main et elle s'ouvre.
Avant de partir, je m'autorise à la contempler. Son visage est celui d'un ange : innocent, pure. Aucuns conflits ou bien problèmes ne semblent l'atteindre. Elle est une forteresse qui reste forte face à l'assaut des vagues.
- Nous avions été clair, résonne la voix colérique de l'homme d'affaire. Pas un mot. Pas une attention ou même compassion ! Vous deviez faire votre travail et non sympathiser !
Le dénommé Nick se tient bien droit et ne flanche pas face au regard meurtrier de son patron.
- J'ai fait mon boulot, monsieur. Mais j'ai des explication à ma conduite .
- Je vous écoute !
- J'ai vu que la 6 vous pause problème. J'ai donc trouvé un moyen de la tenir à carreau. Elle fera ce que je lui dit. Faite moi confiance.
L'homme réfléchit durant un moment, en détaillant l'attitude déterminé de son employé. Le silence est lourd et pesant.
- Vous êtes notre meilleur scientifique. Si je vous ai sauvé ce n'est pas pour vous voir disparaître. Je ne vous laisse qu'une seule chance sinon vous ne reverrez plus la lumière du jour. De quoi avait vous besoin ?
- Une salle en accès direct sur. Une discussion suffira et une visite médical de plus. J'ai remarqué qu'elle avait un peu de mal à supporter la dose que nous lui avons donné.
- Très bien. Vous l'aurez demain à l'aube ...
Bonjour à tous,
Un chapitre un peu voir très long mais je ne pouvais pas le séparer en deux. Je vous laisse donc découvrir un nouveau personnage -pas si nouveau que ça- que j'affectionne particulièrement.
Comment trouvez-vous Aela ? Quels sont les projets de Nick ? Sont-ils bon ? Mauvais ?
Que pensez-vous de l'histoire à ce stade ?
Je vous laisse le découvrir très prochainement (très certainement demain) ^^.
Bande Annonce de l'Expansion en médias.
Laissez un commentaire, je me ferais une joie d'y répondre.
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