-23 Mars 2059-

- Comment ça ?

Ma main se porte dans mon cou que je masse à l'endroit même que Thomas parcourait de ses doigts. Je ne sens rien, ma peau est parfaitement normale. La lumière blanche de la salle s'éteint pour laisser place à la noir. Bizarre, sachant qu'elles s'allument à la présence de quelqu'un, hormis le couloir. Je secoue un de mes bras mais les LED n'ont aucune réaction. 

- Il y a une pane ? 

Mes pupilles s'habituent à la lumière pour réaliser qu'elle ne s'est éteinte. Elle a juste changé de teinte, passant du jaune au noir. 

- Je ne sais pas. 

Il sort et observe les puits de lumière fixer sur le plafond. Ils ont l'air en parfait état. Thomas ne met pas trop de temps à le comprendre et rentre dans la salle adjacente. Là, aussi, la lumière est passée au noir. Je ne distingue qu'approximativement ce qui se trouve à moins de dix mètres de moi. Thomas allume une tablette et ouvre une application destinée au dessin. 

Le stylo, entre ses doigts larges, trace d'abords une grande ligne verticale qu'il sépare de trois trais perpendiculaire à son centre entourés d'un petit cercle qui, lui même, est surmonté d'un triangle. Je n'avais jamais vu se symbole auparavant. 

- Regarde dans la vitre. 

Je me retourne et observe mon reflet dans le miroir d'une des étagère à livre. Entre deux ou trois ouvrages, je distingue le symbole d'un bleu lumineux. Ce n'est pas le bleue de la mer mais bien celui d'un ciel d'été. 

Un petit cri s'échappe de mes lèvres. J'ai à l'arrière de mon cou un symbole inconnu qui en plus de cela brille. Au plus loin que mes souvenirs peuvent aller, je ne me rappelle pas avoir, un jour, inscrit ce dessin. Est-ce les Etrangers qui mon infligés ça ? Probablement, ils m'ont bien plongé dans un état second avec leur liquide couleur pétrole. 

- Je l'ai vu hier soir mais j'hésitais à te le dire. 

- Les autres l'on aussi ?

Il désapprouve et soulève son tee-shirt. Par respect, je détourne les yeux. Bon, j'avoue que je m'inquiète plutôt de me savoir intéressée par ce qui se cache dessous. Merci ma curiosité ! Il me tourne le dos et je vois apparaître un symbole identique. Je tente d'avancer de quelques pas pour frôler la surface. Il n'y a aucun signe apparent. Le dessin n'est pas à un tatouage mais s'en rapproche fortement. Il est incrusté dans sa peau et plus mes yeux s'habituent à la lumière plus j'arrive à le percevoir avec détail. Tout autour se développent de fines racines. 

- Quand l'as-tu découvert ? 

- A mon arrivée ici. Je doute que ce soit les Etrangers qui nous l'ont mis, personne d'autre ne le porte. Seulement toi et moi. Au départ, je pensais en être le seul détenteur. 

- Désolé de te décevoir. Sais-tu ce qu'il signifie ? 

- Non, je ne m'y suis jamais attardé. Avant que ces portes ne s'ouvrent, je ne pouvais rien chercher dessus mais quand le temps s'y prête, je fais de mon mieux pour découvrir ce qui se cache derrière ce mystère.

Il remet son haut et ouvre une étagère pour en sortir un ouvrage vieux et gros. Il s'écroule avec lourdeur sur le bureau faisant flancher les pieds de la table. Thomas fait voler les pages les unes après les autres jusqu'à arriver à la fin du bouquin. Il a été si rapide que mes yeux n'ont pas suivit.  

- Ce bouquin est bien le seul qui se rapproche de ce qu'on cherche mais rien ne s'y trouve. 

Je soulève la couverture et parcours les pages avec plus de lenteur. Une odeur de vieux et d'humidité mon monte au nez. Les pages plus granuleuses que la normale donne un aperçu de son âge.  

Je me sens affreusement mal dans ma peau comme si elle ne m'appartenait plus. Je suis certaine que les Autres en sont pour quelque chose. Kevin ne m'a jamais signalé sa quelconque présence, pourtant, ses doigts ont glissé sur cette surface. 

- Nous regarderons demain. J'ai besoin de faire une pause, soufflé-je tout à coup épuisée.

Mes jointures blanchissent. Trop, c'est trop. Ce symbole est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Je pars sans un regard à Thomas qui doit se retrouver dans l'incompréhension totale. Désolé, mais pour l'instant, il attendra !

Je suis une fille vraiment obsessionnelle. Les mêmes idées tournent en boucle dans ma tête. Une fois habillée, je me munie de ma vielle paire de ciseaux. 

-  Alix. 

Cette voix ... Je la reconnaîtrai entre mille. Maman ! Mes sourcils se froncent et je recherche la cause de cette présence. Elle ne peux pas être là. Néanmoins, elle est là. La porte s'ouvre et je regagne à la foulée la trappe qui est toujours fermée. Mais d'où peut elle provenir si ce n'est de là ? 

- Alix ? 

Elle recommence. Je marche lentement. J'ai la mauvaise impression de me retrouver dans un film d'horreur. A mon avis, Thomas est toujours à la bibliothèque et n'a donc pas remarqué ma présence dans les couloirs, heureusement. 

Sa voix résonne de nouveau à un volume très bas. Elle est là, venue pour me sauver. Elle m'a devancer. Je cours, le cœur battant à tout rompre, jusqu'à la salle commune. A droite. A gauche. Mes yeux cherche la moindre ombre qui pourrait confirmer sa présence. Sa voix retentit encore, plus forte cette fois-ci. Elle est tout près de moi.

Si elle n'est pas avec moi, cela ne peux signifier qu'une seule chose : un enregistrement. Une goutte de sueur perle le long de mon front. Imaginons une seconde qu'il l'est ... J'affermis ma prise sur mon arme. Je me suis faite berner en beauté. 

L'espoir apparue se dissout aussitôt. Ces cendres ne font que renforcer mon envie irrépressible de partir. Chaque grains de sable dans ce sablier est précieux, je ne dois en gâcher aucun. Ils nous font tourner en bourrique et personnellement, je commence à devenir folle. 

Face à moi, l'écran affiche un gros titre "Bombe E, notre nouvel espoir". Le simple mot "bombe" suffit à faire monter mon adrénaline. 

La guerre est là. Vive la guerre. Cette phrase crépite en moi comme une flamme. Le feu de la rage. Nous étions noyés sous une paix trop fragile. 

Mon nom résonne de nouveau dans le bunker. Je ne prête garde à cet appel, je suis bien trop détruite par la nouvelle. Ici, à mon plus grand désarroi, je suis en sécurité. Mais, là-bas, dehors, il y a ma mère et Kevin face à se conflit qui va tous nous exterminer. 

L'écran passe au noir avant de se rallumer. Un homme blanc, la quarantaine, brun et au yeux d'une couleur orangé apparaît. 

- Bonjour ...

- Monsieur, vous êtes certain de vouloir faire cela ? Avec le temps, l'envie lui passera. 

- Vous ai-je demandé votre avis ?, ses yeux la transpercent et la cloue au sol. Taisez-vous si vous ne souhaitez pas perdre votre emploi. Il faut sévir ou cela risque de dégénérer. Déjà que le 1 et la 6 sont en train de se percer à jour. Il faut que nous accélérions, le temps presse et commence à nous échapper. 

L'homme d'affaire, toujours entouré de personnes ou bien en train de discuter, entre dans le centre de contrôle et calcul que tout le monde soit bien à sa place. 

- Tout est prêt. 

Il part s'asseoir sur un fauteuil face à une caméra. 

- Allons y. 

- Dans trois, deux, un ... 

Le visage de Alix s'affiche a l'écran ... 

Hey, 

Des mystères et du suspens. Je vous laisse découvrir la suite demain !

D'après vous que va-t'il se passer ? Qu'arrivera-t'il à Alix ? Que signifie cette marque et quand à t'elle été inscrite ? 

Bande annonce en médias comme toujours ^^

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