-24 Mars 2059-

Cette pièce ressemble en tout point à la mienne, hormis, le lit, beaucoup plus grand. Les meubles, d'une couleur similaire, sont installés à la même place. Il a sans aucun doute eu le privilège du premier arrivant. Quelque part, Thomas a raison, si on doit rester ici longtemps, autant avoir des locaux dans lesquels se sentir à l'aise. Or, je regrette l'impersonnalité du Bunker. 

Les avalanches d'eau salé dévalent toujours autant mes joues. Je n'arrive pas à les asservir, elles sont bien trop nombreuses. 

- N'y voit pas d'arrières pensées, je ne voulais pas que quelqu'un nous ... 

- Surprennent? 

J'arque un sourcil. Il opine, ce que je peux comprendre.

Je ne saurai comment l'expliquer mais il y a quelque chose en lui qui m'attire. Je suis le métal et lui est l'aimant. N'y voyait rien de sentimentale, au contraire, mon cœur ne s'emballe pas à son approche. J'ai la net impression que derrière ses airs et son regard se cache un secret. Un histoire passé marquée au fer rouge. Tout comme la mienne. Cependant, quand mes yeux se plongent dans les siens, mon subconscient n'a qu'un seul mots, ou plutôt nom : Kevin. C'est comme une piqûre de rappel. La chance, certes mince, que je puisse m'enfuir est encore là.  

- Dans le 1, on nous a constamment répété de nous fier à personne. Dans les rues, à l'école même chez soi. On considérez le monde qui nous entourait comme suspect. De quoi ? Personne ne le sait vraiment. On supposez, c'est tout. Tout le monde est suspect. Généralement, c'est la personne qui est la plus proche de nous qui nous déçoit le plus. 

Ou veut-il mener la discussion ? Je décide de suivre le fil qu'il déroule petit à petit. 

- Pas forcément. Il y a toujours des exceptions.  

En deux secondes ses traits se transforment. Ils deviennent plus dur, plus rêveur. Je m'accorde de poser une main sur son bras. Il eu un léger recul. 

Je ne le remercierai jamais assez de m'avoir extrais de ma trans. 

Nos rôles se sont inversés et je préfère ça. Je n'apprécie pas être la personne écoutée, je préfère de loin être celle qui écoute.  

- Mais parle-moi plutôt de toi. J'ai besoin de me changer les idées. 

Je suis décontenancée. 

- Attends, tu me sorts une phrase assez mystérieuse et là tu ... Tu changes de sujet comme si tu n'avais rien dit. Tu te fiches de moi ? 

Il s'assoie sur la première moitié du lit et tapote la place à ses cotés.  

- Mon lit et bien assez grand. 

Je ne bouge pas attendant sa réponse. 

Aussi furtive soit-elle, je n'obtiens qu'un sourire à en faire craquer plus d'une. Je reste de marbre. 

- Si je comprends bien, tu ne comptes rien dire ? 

- Bien vu sherlok. 

Je rie doucement à sa blague et laisse mon esprit dériver. Qu'est-ce-que je fais là ? Je devrai plutôt être en train de forcer la trappe. Mais me voilà dans la chambre d'un garçon. Je m'exaspère moi même. 

- Pourquoi t'entêtes-tu ? 

A-t-il lu dans mes pensées ? Je suis prise d'une légère panique. 

- Je ... Je ... Il y a des personnes qui m'attendent dehors. 

- Elles te sont chères ? 

Je rigole faussement. J'ai l'impression d'être face à un inspecteur de police en train de me faire sortir les vers du nez. Les mots sont sortis d'eux même. 

- Bien sûr ! Allez, chaque soir, à cette trappe entretient mon espoir. Cette porte est ma seule issue et il est hors de question que je la délaisse. 

Les phrases se sont enchaînées à une vitesse folle, j'en ai presque soif. 

- Est-ce la véritable raison ? 

Je déteste la personne car il arrive à me libérer. A ses yeux, je deviens transparente, un simple calque qui se déchire peu à peu. Le voile tombe et il me découvrira au grand jour. 

- Je me connais assez bien pour savoir que si j'arrête cela voudra dire que tout espoir c'est envolé. Pouf ! Parti en fumée. Je ne peux pas m'autoriser à périr ici alors que, dehors, des personnes m'attendent. 

- Tu es morte à leurs yeux. 

Son affirmation me frappe en plein cœur et je m'effondre un peu plus sur son matelas. 

- Thomas, appuyé-je, tu apprendras que jamais au grand jamais je ne me laisse marcher dessus. Jamais, je ne serais sans but. J'ai mes idéaux et je compte bien les tenir !

Mon interlocuteur s'est soudain détendu et me passe son pouce sur la dernière goutte d'eau salé qui longe ma peau. Je me crispe. Il y a des choses que je ne comprendrai jamais. On dirai qu'il aime ça, me mettre hors de moi, et il profite de cette situation pour réagir de la façon la plus improbable qu'il soit. 

Thomas est tellement ... Etrange ... Profond ... Mystérieux. 

- Assez parlé de moi, je passe mon tour. 

- Ma vie n'a rien d'extraordinaire. 

- Je ne te crois pas. Nous avons tous un passé. 

- Désolé mais je doute que ce soit la meilleur chose à faire. Surtout ce soir. 

Mystérieux est le mot qu'il le définit totalement.

- Comme tu veux, lâché-je prise. Alors passons plutôt à ton arrivée ici. 

Il secoue la tête. Un vrai coffre fort.

- Bon, je te propose quelque chose, d'égal à égal. Je réponds à l'une de tes questions et en contre partie tu réponds à mienne. 

Un long moment de réflexion s'écoule. A l'instar duquel, j'ai eu le temps de l'étudier de la tête au pied. Mon regard est passé de ses cheveux bruns en bataillent à ses yeux d'un marron profond puis à ses muscles perçant. Et, une fois de plus, c'est plus fort que moi, je suis obligée de le comparer à Kevin.  

- Je commence. Même question que tout à l'heure. 

- Je te l'ai déjà dit. Je suis le premier arrivant, le pionnier. Chaque recoins, j'ai été le premier à les découvrir. Ensuite, Nick est arrivée. Pendant un mois, nous n'étions que tous les deux, insouciant, c'est là que notre amitié c'est renforcé ... 

- Il venait de quel secteur, le coupé-je.

- ... Pour la première fois, j'ai su que je m'étais trop accroché. Trente jour on suffit pour que sa vie s'arrête. 

Il marque une pause en passant une main dans ses cheveux. Je suis désolé que son amitié ce soit terminée ainsi. Nick ... Cette Colombe. Y-a-t'il eu d'autre mort aussi ?

- Qu'as-tu vu lors de la simulation ? 

La détermination dans sa voix est perceptible. J'aimerai pouvoir m soustraire de sa question mais un accord est un accord. Je tiens toujours ma parole. 

Je n'imaginai pas, jusqu'à maintenant, le niveau du traumatisme. Les larmes recommencent à me brûler les yeux sans pour autant créer une cascade, ils ont trop pleuré pour pouvoir sortir une gouttes de plus. 

- Garde le pour toi, le mis-je en garde. Ils m'ont laissé voir deux choses. La première, c'était le paradis. Un monde irréel ou tout était parfait : une végétation luxuriante, des fleurs d'une senteur inouïe, le vent d'une pureté ... Mais tout à une fin. Derrière tout ça se cache une chose troublante. Notre monde et une bombe et pas n'importe laquelle. 

Son regard s'assombrit. 

- Ne t'inquiète pas, ce doit être les événements de ces derniers jours qui me montent à la tête. 

Je m'arrête à la première partie. La plus importante. Je suis incapable de débiter l'autre partie. 

- Il y a autre chose ? Tu sais que tu peux me faire confiance. 

Sa main se dépose sur ma joue. J'appuie dessus pour me donner un peu de courage. Sa chaleur se répand dans toute ma joue et va droit à mon cœur. Il n'a jamais été aussi rassurant. 

- Je sais. 

- Alors dit-moi ce que tu as sur le cœur. 

Je désapprouve. Sa voix sonne comme un supplice ce qui suffit pour que mon cœur s'ouvre et face tomber toute les barrières. 

- Je suis terrorisée. Chaque soir, c'est la même chose. Le même cirque qui tourne en boucle. Je me revois dans cet univers.

Ma voix se met à trembler. Je recommence à être prise de panique. Ma gorge se resserre. Depuis que je suis ici, les crises d'angoisses sont devenues régulière. Presque banale alors que je ne les connaissais presque pas, il y a quelques temps. 

Sans un mot ses bras m'entourent. Je me sens en sécurité, dans un monde que seul une personne arrive à dessiner. Je retrouve mon cocon, mon refuge. Il y fait chaud et rien ne peut m'atteindre. 

A une vitesse extrême, comme tout à l'heure, je me calme mais cette fois-ci je sombre dans un sommeil tranquille, sans peur, ni cauchemars.  

Une centaine de personne se lève et récite en harmonie ce qui semble être une devise : "Notre destinée est votre à jamais". 

L'organisateur de ce rassemblement monte sur l'estrade et tape sur le micro pour demander le silence. 

- Bonjour à tous, je m'appelle Erik Leferts. Je suis le PDG de la première entreprise scientifique française et deuxième mondiale après la NASA Américaine. Mais cela à peut d'importance. Aujourd'hui, nous sommes réunis ici pour parler de l'avancer d'un projet révolutionnaire financé par le gouvernement lui même. Son nom est l'Expansion. Il est l'évolution de nos premières recherche, effectuées, il y a plus de dix ans. Les détails du projet  sont encore tenu secret par défaut de confidentialité.

De longue minute s'écoulent, durant lesquels, hommes et femmes l'écoutent déblatérer de l'Expansion. La majeur partie de la folle semble satisfaite de leur investissement, tandis que, d'autre son plus septiques. Ils auraient aimer connaître les petites lignes en dessous du contrat. 

- Hier, après une demande de notre président, nous avons pris la décision d'envoyer, en représailles à l'attaque nucléaire, notre nouvelle arme. Un bijoux de la technologie française et de notre meilleur chercheur, malheureusement, décédé. Elle se nommera bombe E, en d'autres termes plus scientifiques, bombe électromagnétique. Cette arme est plus puissance, plus dévastatrice ... 

Le discours s'en suit. Aucun bruit ne résonne dans la salle, tout le monde est obnubilé par ses paroles. Avec cette arme, la France deviendrait le pays le plus puissant militairement parlant. Il, nous, serions sur le devant de la scène. 

Une avancée, un espoir pour certain. Dans les tribunes, chaque personne est classée en fonction de son secteur. 

Une fois le discours finalisé des mains se lèvent. Une des personne en question est interrogé, un homme, chauve et vieillit par le temps ce qui l'empêche de ce lever. 

- Ce projet ... L'Expansion, c'est ça ? Nous le finançons sans savoir ce qui stipule, ce que je peux comprendre, mais comment saurons nous sont avancée ? 

- Excellente question. Il y a une semaine, la phase trois a été lancée. J'ai donc l'honneur de vous annoncer que les résultats n'auraient pas pu être meilleurs. Certes des progrès restent à faire mais nous sommes en excellente voie ... 

Coucou,

Un chapitre avec un peu plus de rebondissement ! 

Pour me faire pardonner de mon absence, je vous offre une partie plus longue que les autres. ^^ D'après vous que pourrez cacher Thomas ? Qu'est-ce-qui peut le rendre si mystérieux ? 

Je vous dis à demain pour un prochain chapitre ! 

N'hésitez pas à me faire savoir vos impressions j'y répondrai avec plaisir !